
Egypte; on n y voit aucun monument dans .sa place primitive; et lorsqu’on de-
manÿe^a ses Lahitans doù proviennent Jes débris d’antiquités que J’on remarque
cliey eux,- toits s accordent à répondre que c’est des ruines d’Héliopolis «près de
Mataryeh. La ressemblance de nom, dont nous avons parlé, n’auroit d’ailleurs rien
qui ne puisse s’expliquer. On sait qu’Héliopolis, au temps de Strabon, étoit déjà
considérablement déchue de son ancienne splendeur; elle aura été en déclinant
jusqu’au moment où l’entier dessèchement de la branche Pélusiaque aura achevé
sa ruine; les besoins de l’agriculture et du commerce auront déterminé ses ha-
bitans à se rapprocher du Nil, à le suivre en quelquÇ'sorte, et une nouvelle
ville se sera formée insensiblement des débris d’Héliopolis, en conservant quelques
traces de son nom (i).,«;Ceci, au surplus, n’est qu'une hypothèse fondée sur
une etpnologie douteuse ;*et ce qu il y a de bien certain, c'est que le mot Qelyouk
n’a jamais eu, chez les Árabes, le moindre rapport avec le nom du Soleil, tandis
qu'ils ont appelé ville du Soleil les ruines que nous avons décrites ; ce qui prouve
que c’est dans ce lieu, et non à Qelyoub, que cet astre a été honoré d’un culte
particulier.
Nous avons prouvé qu aucun des auteurs de l’antiquité n’avoit placé Héliopolis
dans le Delta : leur témoignage à cet égard est unanime, et nous ajouterons
que les écrivains du moyen âge, les auteurs Qobtes, les géographes Arabes,
s’accordent à ne reconnoître en Egypte qu’une seule ville d’Héliopolis; et, soit
qu ils la peignent dans sa splendeur, soit qu’ils décrivent ses ruines , tous la
placent hors du D e lta , et dans le même lieu où nous retrouvons encore la
tradition de son ancien nom, un obélisque sur place, une enceinte considérable,
et un soi élevé artificiellement (2) : jamais, dans des discussions de cette nature,
trouva-t-on un assemblage de preuves plus nombreuses !
Nous n’ë'prétendons point, pour cela, qu’il n’ait pu exister'dans une autre
partie de l’Egypte, une petite ville, un hameau, qui, à cause de quelque monument
élevé au Soleil, ait aussi porté le nom de cet astre : ce qu’on lit dans Pto-
Jemee peut même le faire présumer. Mais, nous le répétons., c’est hors du Delta,
et sur 1 emplacement des ruines qui entourent l’obélisque voisin de Mataryeh,
que nous devons, sur nos cartes anciennes, placer la capitale du nome Héliopolite,
la ville célèbre dont parlent la Bible, Hérodote, Diodore, Strabon, &c. (3).
(0 Les villes Arabes dont les noms ont de la ressem- (a) Strabon, comme nous l’avons rapporté, parle d.
blance avec les noms Grecs ou Egyptiens de quelques grand tertre sur lequel Méliopolis étoit élevée. -
s anc,enn“ > s° nt crament bâties su, les ruines.ntêmes - (3) La description J ’Hcliopolisiété remis eà la Corn-
de ces villes; elles en sont ordinairement plus ou moins mission d’Égypte,«dans la séance du 13 juillet 1813
éloignées. • - ^ •
D’ATHRIBIS, DE THMUIS,
E T
DE PLUSIEURS NOME S DU D E L T A ORIENTAL ;
P a r M. JOMA R D .
C H A P I T R E X X I I .
SECTION PREMIÈRE.
Description des Ruines d Athribis, et Remarques sur les villes des
Nomes d Athribis, de Busiris, de Pharbcetus et de Bubaste *.
§. I ."
Nome A thribites.
A T H R I B I S , P S E N A C O , P A N A H O .
Q u o iq u i l n existe pas de distances itinéraires rapportées par les anciens auteurs
pour fixer 1 emplacement de l’ancienne Athribis par rapport à des lieux connus,
il n existe cependant aucune incertitude sur sa position. Des ruines très-étendues’
situées sur la rive^droite de la branche actuelle de Damiette, et très-près du canal
de Felfel (quiest l’ancien fleuve Athribitique), portant le nom d'Atryb, enfin placées
a la latitude que Ptoiémée assigne à la ville d’Athribis, lèvent toute espèce de
doute sur la correspondance de ce lieu avec l’ancienne capitale du nome Athribitique.
Ptoiémée donne pour latitude 30» 30', et dans la carte moderne le village
d Atryb est par 30° 29 , à fort peu près.
Le nom de la ville ancienne est écrit dans Etienne de Byzance d’une manière
particulière, savoir, Atliarrabis, : ce qui semble avoir fait croire à plusieurs
savans que le mot Athribis étoit une contraction, les premières syllabes du
mot formant le nom d’une divinité Égyptienne [Athor). On trouve aussi dans Pline
le mot Atharrabites, et dans le même Etienne, Le P. Sicard, dans sa
carte, a supposé une ville sous chacun de ces deux noms. Mais ni l’une ni l’autre
de ces hypothèses ne paroissent avoir de fondement, et les auteurs modernes
" P o " r c e l " 1 refi" rd c la circon scription des n omes , con su lte z le Mém o ire sur lu g éo g rap h ie comparée.