
victuailles à Osiris à tête d’épervier. Ge dieu est assis sur un petit banc recouvert
de la dépouille d’un lion, et tient un enfant dans ses bras. Derrière lu i,
sur un banc plus long , Isis allaite Horus : elle est entre deux femmes qui la soutiennent.
Ensuite, sur un même socle , Osiris à tête d’épervier considère, en
présence d’Isis, une colonne Hermétique. Derrière la déesse , six femmes, placées
deux à deux sur trois rangs, tiennent chacune un enfant dans les bras.
Sur le coté gauche du sanctuaire, et à la même hauteur que les bas-reliefs que
nous venons de décrire, deux Osiris à tête d’épervier et un à tête humaine sont
assis, et tiennent chacun un enfant debout sur leurs genoux : derrière ces personnages
et sur un banc, deux Isis allaitent Horus ; l’une a un masque d’épervier,
et l’autre un masque de génisse. Isis avec une figure humaine est vis-à-vis d’elles,
dans 1 attitude de la souffrance, et pose une main sous son sein : elle est soutenue
par une femme assise derrière elle. Plusieurs figures Typhoniennes à tête de
crocodile, et une femme recevant Harpocrate des mains d’une divinité, font
partie de cette scène, qui paroît être relative à l’accouchement d’Isis.
La quatrième rangée de bas-reliefs représente Harpocrate debout sur un socle,
entre Isis et Osiris : au-devant de ces divinités , on en voit seize autres parmi
lesquelles sont répétés, chacun trois fois, Osiris àriête d’épervier, et Isis avec
une coiffure formée d un disque posé dans un croissant. On remarque aussi au
nombre de ces dernières un personnage à tête de lion, coiffé d’un vase; un autre
à tête de serpent, et une femme qui a un trône au-dessus de la tête.
Les bas-reliefs semblahlement placés sur le côté opposé présentent Isis debout,
tenant Harpocrate sur sa main ; Osiris à tête d’épervier, aussi debout en face d’elle,
et suivi de Thoth dans 1 action décrire : sept dieux et sept déesses, viennent lui
présenter chacun un enfant. La marche est terminée par Amun, représenté avec
un masque de belier.
Enfin la .cinquième rangée de tableaux à droite se composé de femmes, de
pretresses d Isis sans doute : elles sont d’une très-jolie forme, et ont pour coiffure
la dépouillé d un vautour. Elles tiennent de la main gauche des disques sur lesquels
elles semblent frapper : ce sont probablement des tambours antiques, vus
de face; ils ont à peu près la forme de nos, tambours de basque.
A u cote oppose du temple et à la même hauteur, on remarque aussi des figures
d Isis, dont on aperçoit toutes les formes sous leur vêtement long et étroit. Elles
tiennent à la main droite la colonne Hermétique ou le bâton à crans : dans la
main gauche, elles portent une petite relique d’Isis, renfermée dans une espèce
de châsse elliptique ajustée au bout d’un bâton.
11 résulte de la description succincte que nous venons de faire des bas-reliefs du
Typhonium de Denderah, que toutes ces sculptures sont relatives à la naissance et
à 1 éducation d Harpocrate ou d’Hor,us : on y voit en effet ce dieu dans tous les
états depuis sa naissance jusqu’à l’époque où il a acquis son entier développement.
Il est représenté d’abord dans le premier état de l’enfance, et sortant, pour ainsi
dire, du ventre de sa mère (i). On le voit ensuite plus grand sur les genoux d’Isis,
( i ) A /0 ÀêJieÔKf , Tüï Io n dltdli/MIM , 07» KVÎI, Tneffid’^aSzt] <pv?MKWÎetOr, iKTH fMH'OÇ îçct/AUVOV ' 7»JC7ïtô a f </ï TOP 'AoTTÎqui
lui donne le sein ; quelquefois il est debout, et allaité par cette divinité.
Ailleurs, Harpocrate paroît sortir d’un lotus; il aies cheveux tressés, et un fléau
sur l’épaule : il porte son doigt sur la bouche comme pour indiquer le silence. Dtîis
un autre endroit, le dieu est représenté dans toute sa force avec des marques non
équivoques de la virilité ; il a les deux jambes, pour ainsi dire, collées l’une contre
l’autre, sans doute pour désigner qu’il ne marche plus, qu’il est stationnaire. Sa barbe,
rassemblée en une seule mèche pointue, tombe de son menton jusque sur sa poitrine.
C ’est sous cette forme qu’il étoit adoré à Thèbes, où on l’a représenté en
mille endroits sur les murs des palais- et des temples. Si l’on ne savoir déjà, par les
témoignages de 1 antiquité, que (i), dans la peinture de ces divers âges d’Harpo-
crate, les Égyptiens ont voulu faire allusion à la marche du soleil dans Je zodiaque
la récapitulation que nous venons de présenter des divers sujets sculptés dans
le Typhonium de Denderah, conduiroit à le conclure. En effet, pour ne nous
arrêter qu’à la dernière figure que nous venons d’indiquer, quelle forme emblématique
pouvoit mieux exprimer l’état du soleil arrivé au plus haut degré de sa
course vers le tropique d’été, où il est pendant quelque temps stationnaire, et dans
toute la plénitude de sa force et de sa vigueur! Le membre viril en érection (2)
désigne, comme l’on sait, la vertu génératrice et productive; et c’est effectivement
au solstice d’été que l’action du soleil se fait sentir avec le plus d’efficacité. Alors
la chaleur extrême de cet astre, tempérée par les vents de nord-ouest, ramène en
Egypte la végétation et la vie; alors les germes confiés à la terre'se développent,
et arrivent bientôt après à leur entier développement. Les deux jambes rapprochées,
et en quelque sorte collées’ l’une contre l’autre , n’indiquent pas d’une
manière moins expressive l’état stationnaire du soleil ; et l’on sait que la barbe
est urt-des attributs donnés par- les anciens auteurs à Horus ou au Soleil arrivé au
solstice d’été.
Les sculptures qui ornent le temple A’Hermonthis, ont beaucoup d’analogie avec
celles du Typhonium de Denderah, et il y a tout lieu de croire qu’elles ont pour
«et-m mv. ifimr xajciej.ru;, ibi*; £ KU&, £> r,~,
Aià èj panai avrò avopérur dvupyLf
•pormi deusffiguralur. (Macro!). Saturn. Iih. I , cap. , )
Souor x, ¿TUtpiqpviH, 7B f J i n y u e t ioplù^iiy J c c v i 7.V Etto,IH,
imfAk&IUI.
Ideoque dici, /siili, ehm se sentirei esse gravidarn, ap-
pendisse siti arnuletutn sextà die mensis Pliaophì, et pe-
perisse Harpocratem sub solstitiurn hibernum imperfectum
ac recentem, quòd timi pravii fiores et genuina prima enas-
cuntur. Jdeòque eifabarum nascentiurn piiinitias effieruntr
dies atrtern puerperii post cequinoctiurn vernum solennes
agunt. (Fiutarci), de Iside et Osiride, pag. 377, edit.
Francof. 1799. )
(1) H a a 11 rem [atatum divertitale, ad solern referun-
tur, ut parvulus videatur ì,iemali solstitio, qualetn Mgyp-
tir proferunt ex adyto die certa,- quid lune, brevissimo
die, velati parvus et infans videatur : exinde autern, pro-
cedentibus augmentis, aquinoctio vernali similìter atque
àdolescentis ad,pisci,ur vìres, figurique ¡„venie ornane,
postea statuttur ejus artas pienissima effigie barbai, solstitio
cestivo, quo temporesummum sui conscquìtur augrnentum ■
exinde per dimìnutiones dierum, velati smescenti, quarti
(2) Ti ¿yxrqm. n n o i « . , w OL&v xup' AiyiH&c Kixxn-
pxn, drSpymuJÌc mrSm, ir tj tm'nite,’, tutrlyor
¿wa»« Ttap av-nv ipavétotty 7§ f |h £ $ £ r ì r Suhaasuv • ¿1
T» iv o r v / iu x g s tTw 73 aiJh nr cu ir i trirm ju*rty , J )o V tà,
¡UKfupyxiHt tv TH 7-H emipputm (pavi&c. xoAW* ut
nr n X,-n'ì(t ng » cm iW M o 7 ... T « w t S ha/S
<A>|a£fot.
Simulacrum Priapi, quern Horum /Egyptii vacane,
humani formi fingunt, dextri sceptrum tenens , propterea
quod ab eo turn siccum sive tellus, tum mare, sit in lucern
productum; larvi vrri tenens verelrum suum intenlurn,propterea
quid semina qua in terra occultabantiir, educai i„
ape,turn ac manifèsta reddat : ala ver'o addita feleritatern
rnotus indicant. Eurndem enim ac solern esse arbitra,¡tur.
( Sodas,- in voce Hesarroc. )
n a sy x v Si g àsSp.mpepf,, ‘Ooiesibc iyxrput A tm em ,
t fy f i i x l tY rZ aUùm ; irà ^¡„por £ t o v&qiuov.
Ubìqtie poprò ostcndìtur simulacrum Osiridis, humani
specie, retro pene, ob vini gignendi et alendi. ( Plutarch.
de Iside et Osiride, pag. 371.)
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