vague pour balancer le rapport du nom actuel avec Je nom antique. Toutefois
il faut convenir que ce point de géographie est encore obscur. Abd-el-Latif
auteur Arabe des plus judicieux, cite plusieurs fois Bousyr dans sa Relation de
lEgypte, et il donne des détails curieux sur les tombeaux du voisinage; il affirme
avoir mesuré sur le lieu une pyramide aussi grande que celles de Gyzeh, mais dont
il ne restoit plus que le noyau ( i ).
L e nom de Busiris a un rapport évident avec celui de Taposiris, qu’ont porté
plusieurs anciennes villes de l’Égypte: non pas qu’il faille croire que tous les villages
aujourd’hui appelés Bousyr ou Abousyr, dans la haute et dans la basse Égypte, ont
succédé à autant de lieux passant pour renfermer le tombeau d’Osiris; mais il est
très-probable que c’est le nom de cette divinité qui se retrouve caché dans Busiris
aussi bien que dans Taposiris, écrit abusivement Taphosiris (2).
Le Delta renfermoit une autre ville de Busiris plus importante, qui a donné son
nom au canal Busiritique, l’une des branches du Nil suivant la description de
Ptolémée ; là aussi on retrouve à présent le nom d’Abousyr. Plusieurs autres lieux
portent cette même appellation avec des surnoms particuliers.
( 0 Relation de VÊgypte, traduction de M. Silvestre tient, ce qui est consacré à Omis (Relation de VÉgypt,
de Sacy, p. 204. Ce rapprochement s'appliquerait mieux par Abd-el-Latif, p. 206 ). D'après l'orthographe ordi'
a la grande pyramide dont j'ai parlé à l’article de Saq- naire de ce nom de lieu dans les livres Qobtes,p«wiri
qarah. . et buusiri, je pense que les Arabes n’ont pas lire Abolis;
(2) Je ne croîs pas qu il soit a propos de présenter ici de Taposiris par le retranchement du T , et qu'au tontine
nouvelle hypothèse au sujet de ces dénominations, traire ils ont fait précéder le nom Qobte par Îé lif ini-
Selon Diodore de Sicile, le nom de Busiris étoit tiré tial et euphonique. On pourroit présumer aussi que 7ade
deux mots, boeuf et Os iris; ce qui n'est pas admis- phosiris n'est autre chose que la traduction faite par 1«
M' S,Ivestre de Sac/ conjecture avec bien plus Grecs du nom Égyptien floimrt [£lK O xC SD Î ]■ ( Voycv
de vraisemblance que ce nom veut dite, ce qui appar- Zoëga, De origine etusu obctiscorum.)
ES R A M C H A V U
SECTION II.
§. 1."
D e p lu s i e u r s L i e u x d e la P l a i n e o u d u N o m e d e M e m p h i s .
P o u r navoir plus a parler que de Memphis même et des grandes pyramides,
je traiterai en peu de mots, dans cet article, du reste de la préfecture Memphi-
tique; ce qui complétera en même temps la nomenclature de ce nome, insérée
au chapitre XVI qui précède, ainsi que celle des lieux où il reste quelques
vestiges d’antiquité. On trouve aujourd’hui des ruines ou des débris d’antiquités à
Meydoun ( i ), à Reqqah el-Kebyr; à Bemhé, qui répond à Pente (2) ; à Dahchour
\Acanthus\ à Saqqârah, à Myt-Rahyneh [Memphis], à Abousyr [Busiris] , sans
palier des pyramides de Meydoun, de Reqqah, cI’el-Metânyeh, de Menyet-
Dahchour, de Saqqarah, d Abousyr et de Gyzeh : il faut ajouter à ces positions
Gezyret el-Dahab etKoum el-Eçoued. Les lieux mentionnés par les auteurs, outre
Verne, Acantlius, Memphis, Busiris, Venus aurea et les pyramides (3), sont le Sera-
peum, le mont Psatnmius; le Sinopion, autre montagne voisine de Memphis, &c. :
mais ces lieux dépendent immédiatement de Memphis, et il en sera question
dans le paragraphe suivant. Quant aux ponts construits sur le canal des Pyramides
, ils ne doivent pas trouver place dans cette description, puisqu’il est certain
qu’ils sont l’ouvrage des princes musulmans (4 ), et que rien n’annonce qu’ils
aient été rebâtis sur des fondations antiques. Après ces lieux, le site le plus voisin
du nome Memphites, mais que je crois placé en dehors, est la ville de Leto-
polis, dont il sera parlé dans un autre Mémoire (5).
Un savant a accusé d Anville d’erreur au sujet de l’emplacement du lieu nommé
Venus aurea, dont il est question dans le passage suivant de Diodore de Sicile :
nw r e ’AtpgpJÎTvt ovofc-tLljêo-Bai •Ktt.çy- Toi« iyyaejsuc, Xpvtrnv ex. Tra-Attià« 'Tntçy.Sitreaq, xjtj
raJW xsuA'dp.evov Xpvtniç ’A eppySirni teep). mîv ôvop.a.fyij.émi Mé/ctpiv ( 6 ) . « Vénus est
» nommée par les indigènes Aurea d’après une antique tradition, et il y a un
» champ dit de Vénus Aurea aux environs de la célèbre ville de Memphis. » La
(1) En parlant plus haut de Meydoun ou Meydou- Bembâ, et en arabe sur la carte mais une orthoneh,
j’ai négligé de dire qu’on y voit des colonnes de graphe plus correcte donne 14 Bemhâ ou Bemhéj ce qui
marbre, la plupart renversées, hautes d’environ trois retrace parfaitement le nom de l’Itinéraire d’Antonin.
métrés,épaisses de quatre décimètres, avec un chapiteau ( 3.) La Table Théodosienne mentionne aussi dans cet
de cinq et demi. La base et le chapiteau sont corin- espace un lieu du nom de Venne; ce nom est évidemthiens,
mais de mauvais goût. ment corrompu.
La pyramide de Meydoun présente sur la face du nord, ( 4 ) Voyez la Description du Kaire (les environs, §. III,
dans sa partie inférieure, une ouverture qui paroit avoir E. M . t. I I , 2 /partie, p .748).
ete pratiquée avec violence; on ignore si elle pénètre (5) Voyez les Mémoires sur la géographie compajusqu’au
centre. rée, <Stc.
(2) Dans le chapitre X V I , ce nom de lieu est écrit (6) Diod. Sicul. Bibl. hist. Iib. 1 , cap. x c v i i .
A. D. D a