colonnes étant tombées, les architraves se sont écroulées avec leurs supports,I
Les assises qui reposoient sur les deux colonnes du milieu, se sont brisées,et l’ins-H
cription Grecque, aussi-bien que le globe ailé de la corniche supérieure, se trouvent!
aujourd’hui divisés en plusieurs fragmens.
Au-dessus de celle de gauche (en regardant le portique), on voit encore enl
place un morceau de la frise, et l’on y distingue les quatre lignes suivantes, doiyl
les caractères ont deux décimètres de haut ( bloc n.° 2 ) :
X n T O A E M A
I A I 2 2 A K A
A O N A N T A in
2 2 E P 2 T O
Ces fragmens étoient précédés de sept lettres, comme on peut juger par le côti A
droit et le peint où commençoit nécessairement l’inscription. ■
A y”,70 de là, on trouve en place un autre morceau de la frise, qui réponiA
au-dessus, et l’on distingue les lettres qui suivent ( bloc n.° y ) :
E T X A I IXT iQN
M H T O P E 2
O I A N T i iN IN O S
NI©
Voilà tout ce qui reste en place. Au-dessus de ces fragmens d’architrave, il y A
aussi des fragmens de la corniche.
J’ai trouvé à terre deux grandes pierres portant des caractères Grecs et placé®
dans l’entre-colonnement du milieu, c’est-à-dire, au-dessous des parties correspo®
dantes de l’entablement ; mais l’une d’elles p'àroît brïsée en deux fragmens. liA
seul est visible, et l’on n’y aperçoit que les lettres du bas : les lignes qu’on y voiA
écrites, font suite évidemment les unes aux autres et à celles que j’ai rapportée®
Ces pierres sont dans diverses positions, ou droites, ou retournées, et les inscripA
tions sont plus ou moins difficiles à lire.
Voici les caractères qu’on trouve sur le premier bloc (n.°! 3 et 4 ) :
AI IO I 2 2 iN N A C
E N E Î2 2 A N T
Sur le deuxième ( n.° y ) :
D T IA T PA 20 E Î 1N E P I4 )AN Î2N K -
A E Î2 2 A A E A® H 0 E O I$ IA
K l a T O • • 2 • ■ • 2 A P E 2 A iP H
• • • A A ’ O • • E •••*'■• •
En mettant ces deux fragmens entre les deux qui sont encore en place, et su®
pléant à ce qui manque au n.° 3, l’espace se trouve rempli, et il ne reste pi®
à retrouver que le commencement de l’inscription, consistant en sept lettres A
chaque ligne, ainsi que je l’ai dit. Avec ces sept lettres, le commencement tombe®
à l’aplomb du dé de la colonne de gauche, comme la fin tombe sur le dé de cel®
de droite, et tout sera parfaitement symétrique.
Avau®
d ’ a n t æ o p o l i s . C H A P . X I I . 1 7
Avant d’examiner et de restituer cette inscription, je rapporterai encore quelques
autres circonstances relatives au fait matériel du travail qu’il a fallu faire pour
la tracer ; si elles paroissoient trop détaillées, que l’on réfléchisse aux conséquences
qui peuvent se déduire de pareils faits, et l’on reconnoîtra l’importance des plus
minutieux détails.
Une chose bien constatée par tous'nosTêolIègues , c’est que le plan où est
gravée l’inscription, est le même que celui du reste de là frise. Ainsi les hiéror
glyphes contigus aux dernières lettres de l’inscription ( bloc n.° ÿ ), et ces lettres
elles-mêmes, sont creusés sur une seule et même surface plane.
M. Fourier a écrit dans son journal de voyage, journal dont il fàisoit jour par
jour la lecture à ses collègues, que les lettres sont tracées sur un flan qui n’est point au-
dessous de celui des hiéroglyphes contigus; d’où il conclut que l’inscription a été substituée
aux hiéroglyphes qui s’y trouvoient d’abord, et qui, de part et d’autre, l’accompagnent
encore.
M. Jollois, dans son journal, a noté que l’inscription a été substituée à un globe qui
dêcoroitla frise.
Dans mon propre journal de voyage, où j’ai inséré une description de l’édifice,
que j’avois observé et mesuré dans le plus grand détail avec M. Chabrol,
j’ai consigné les expressions' suivantes : « Sur la frise de la façade, où il y avoit
» probablement jadis un bas - relief Egyptien, comme le globe ailé, on voit les
» restes d’une inscription Grecque, qui aura été gravée sur la frise dépouillée de
» son bas-relief; car elle est sur le même plan que celui où sont sculptés les
» hiéroglyphes voisins. »
M. Coraboeuf a reconnu sur lés lieux, qu’il y avoit, à la droite, des vestiges de
caractères Egyptiens, montrant avec évidence que l’inscription avoit été mise
après coup, c’est-à-dire, qu’on les avoit grattés pour graver les caractères Grecs.
Enfin M. Ripault a constaté le même fait.
Si le milieu de la frise eût renfermé des hiéroglyphes en creux, comme ceux qui
sont à droite et à gauche, on n’eût pu graver d’inscription, si ce n’est à un plan
inférieur : donc c’étoit un bas-relief, un globe ailé, qui occupoit cet emplacement.
Une autre preuve que cet ornement Égyptien , qui a été enlevé, étoit d’une
autre nature que les hiéroglyphes de la frise, c’est que ceux-ci, à l’endroit où ils
touchent aux lettres Grecques, forment précisément une finale très-commune dans
les inscriptions hiéroglyphiques ( 1 ).
Un des voyageurs a cru remarquer que les mêmes caractères n’étoient pas tous
absolument semblables, d’un bout à l’autre de l’inscription. Je n’ai point fait cette
remarque, bien qu’elle n’eût pas dû m’échapper quand je .les ai copiés en grand,
avec tout le soin possible : non-seulement les lettres sont de même hauteur", mais
les lettres telles que 1 o , le £ , &c. sont de la même forme dans les quatre lignes,
excepte le n , qui varie dans la première ligne. A la vérité, elle renferme des noms
de princes tres-différens, dans les premières et dans les dernières lignes; mais on ne
concevroit pas comment les premiers, pouvant disposer de toute la hauteur de la
(0 Voyrgmon Tableau des hiéroglyphes, A. vol. V, et les Observations sur la langue hiéroglyphique.
A . D . c