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des traces des divers âg;es qui les ont vues fleurir. A côté des constructions Égyptiennes;
on trouve des ouvrages des Grecs, des débris de l’architecture Romaine.
Toutes les habitations se sont détruites et amoncelées l’une après l’autre , et les hauteurs
que ces décombres ont formées sont presque de véritables: montagnes. La
.suite' de ces hauteurs forme uneceinture très-étendue, saillante et élevée au-dessus
de la plaine. C ’est dans un enfoncement qu’elles laissent entre elles, vers le nord
et.sur l’axe des ruines, qu’est situé le portique Égyptien, reste d’un temple remarquable
par la grandeur de ses proportions ; à l’autre extrémité est situé le village
actuel d Achmouneyn, l’un des.plus considérables de la province de Minyeh.
§. II.
Observations historiques et géographiques.
O n peut regarder comme à peu près impossible, de remonter à l’origine de
la ville d’Hermopolis. Les Grecs, auxquels nous devons la connoissañce de cette
ville, ne nous ont pas conservé son nom antique, à moins qu’on ne veuille regarder
Hermès comme un ancien nom Égyptien (i). C ’est à Hermopolis, dit Hérodote (2),
qu on avoit coutume de transporter les ibis embaumés, comme les éperviers à Butos.
Bien que Diodore.de Sicile ne parle point de cette ville, elle étoit encore de son
.temps Une des plu! importantes de l’Égypte. Pline fait seulement mention du nome
Hermopolite. Strabon nous apprend que, chez les Hermopolites, le cynocéphale
étoit en honneur. Cet animal étoit une espèce de singe consacré au Mercure Égyptien,
suivant Horapollon.
Sous 1 empereur Trajan, on frappa à Hermopolis, ou peut-être dans la métropole
de l’Égypte, des, médailles qui portent le nom du nome Hermopolite. L ’ibis
Sjui se trouve sur ces médailles, est un symbole connu d’Hermès, auquel il étoit
consacré (3), ainsi que le cynocéphale. Sous Adrien, on avoit également frappé une
médaille de la préfecture Hermopolitaine, où l’on voit un cynocéphale assis (4).
J’ai copié sur un des édifices d’Achmouneyn une inscription Grecque en l’honneur
des Antonins ; cette inscription est monumentale, et elle prouve que ce lieu avoit
de l’importance sous le règne de Marc-Aurèle (y). .
Du temps d’Ammien Marcellin, Hermopolis étoit encore une des plus célèbres
villes dé la Tliébaïde.(6). Dans la Notice de l’Empire, on voit qu’il y avoit là un
poste de cavalerie ; cuneits equitum scuiariorum Hermopoli (7). Un certain Herméas,
né à Hermopolis, que Plutarque cite dans son Traité d’Isis, avoit écrit un livre
:sur cette ville : cetoit un poëme en vers ïambes en l’honneur de sa patrie (8).
(0 Zoega le regarde comme venant de Ep-EW-5,
■valer scientioe ( pag. 224 )•
(2) Hérodote, Hist. Iiv. II, S* 67.
(3) HorapolÎ. Hieroglyph. pag. 51. Plutarch. de Iside
■et Osiride. Platon , in Phcedro. Consultez VHistoire
naturelle et mythologique de l ’ibis, par M. Savigny,
^.¿,,12.
(4) Vopiz la planche des nomes d’Egypte, dans la
collection d antiquités, A . vol. V> Il y. a encore d’autres
médaillés de ce’ nome, qui sont également significatives,
(5) Voyf^, ci-dessous, le §. III.
(6) Hermopolis, Coptoset Antinoé, sont les trois villes
que nomme Ammien Marcellin comme les principales;
mais il est vraisemblable qu’Hermopolis a commencé à
déchoir, avec la prospérité d’Antinbé. (Am. Marc. Rtr.
gest. lib. X X I I , pag. 233.)
(7) Notit. hnpérii utriusque, pag. 90.
(8) Phoiius, Bibl. cod. c c l x x i x .
Danjle Bas-Empire, un éveché y fut établi; beaucoup de couvens des environs
relevoient de l’évêque d’Hermopolis.
Ainsi I on peut assurer que ce lieu a ete a-Ia-fois une des plus anciennes villes
de l’Égypte et une de celles qui ont existé le plus long-temps.iSa position centrale, au
milieu de la vallée, entre le fleuve et la grande branche connue sous le nom de
Bahr- Yousef, enfin dans une des plaines les plus larges de l’Heptanomide et même de
toute laThébaide, étoit un suffisant motif pour qu’orï*en fît le siège d’une grande
préfecture, et que cet avantage lui demeurât pendant une longue suite de siècles. Ce
qui l’a fait déchoira été, sans doute, la fondation de la ville d’Antinoé dans son
voisinage. Mais, depuis la domination Romaine, une autre cause a contribué à lui
faire perdre sa prépondérance, et cette cause est la diminution successive du volume
d eau que fournissoit la branche appelée canal de Joseph, et dont les habitans
disposoient, dans l’antiquité, pour l’irrigation de leur territoire. Quand ce canal a
cessé d’y apporter l’eau nécessaire pour abreuver une grande population et pour
1 aménagement des terres, les habitans se sont rapprochés peu à peu du Nil, et
la ville de Meylâouy a succédé à Hermopolis.
Meylâouy el-A’rych est située à deux lieues environ au sud d’Achmouneyn : autrefois
placée sur le Nil (et elle l’étoit encore en 1720), cette ville étoit la capitale
de la piovince moderne ; son port servoit à la réunion des grains destinés pour
la Mecque, et recevoit en échangé les produits de l’Arabie, dont elle étoit l’entrepôt.
Mais le fleuve a abandonné ses murailles, et une autre ville a succédé à son
tour a ces deux capitales. C ’est Minyeh qui est aujourd’hui le chef-lieu de la province
; mais celle-ci porte toujours le nom de province d’Achmouneyn’, Oulfyet
Achmouneyn ou Aqlym Achmouneyn.
Il me reste a faire voir ici que la géographie comparée place incontestablement
à Achmouneyn la ville d’Hermopolis Magna. Bien que cette position soit généralement
reconnue comme certaine, je ne puis cependant, dans cette Description, me
dispenser d en alléguer la preuve géométrique, s’il est permis de s’exprimer de la
sorte. L Itinéraire d Antonin fait passer la route par les points suivans, : Oxyryncho,
Ibiu x x x , Hermopoli x x I v , Cusis x x i v , Lyco x x x v . Il résulte de cette route que
d Hermopolis a Lycopolis il y a cinquante-neuf milles Romains; convertie en mètres
sur le pied de 1478 mètres par mille ( i ) , cette distance équivaut à 87202 mètres :
01 on trouve 87 yoo mètres sur la carte moderne, entre Achmouneyn et Syout,
dont l’emplacement est le même que celui de Lycopolis (2).
La latitude donnée par Ptolémée pour Hermopolis, selon Abou-l-fedâ, est de
27 4 ° : on a trouvé, par les dernières observations astronomiques, 27° 4 î ’, d’après
la latitude de Minyeh et la composition de la carte. Il y a ici bien plus d’exactitude
que dans les autres latitudes de ce géographe.
Quand on manqueroit de documens géographiques, l’étendue considérable de
(1) Voyez mon Mémoire sur le système métrique des entre Oxyrynchuset Hermopolis; la carte en fait trouver
anciens Egyptiens. u n p e u pjus de soixante-huit [ lo io co mètres] entre
(2) Payez k description de Syout, par MM. JoIIois Behneseh et Achmouneyn. Si Behneseh est réellement
Cl C^‘aF' le reste d’Oxyrynchûs, il faudrait écrire Ibiu xXXI V,
I- Itinéraire ne présente que cinquante-quatre milles et Hermopoli xxxiv.
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