
tracée l'inscription a o”,6y sur c T ^ i . Cette pierre intéressante pour l’histoire
des Ptolémées a été trouvée dans une maison de Mamlouk abandonnée.
BASIAEAlrrOAEMAIONSEONETEPrETHN
eEilNEnKPANnNAnOAAOAiîPOSAETOr
TflNnPflTnUtlAONE. .STATH2KAI
rPAMMATETÏTiiNKATOIKilNinnEON ( I
On peut traduire ainsi ces quatre lignes ( en lisant dans la troisième o eiii-
ïtaths, comme il n’y a nul doute) :
AU RO I P T O L ÉM É E , D IE U É V E R G È T E ,
F IL S D E S D IE U X E P I PH ANE S : A P O L L O D O R E , F IL S D* A É T É S ,
L’U N D E S PREMIERS AM IS D U P R IN C E , IN T E N D A N T ET
É C R IV A IN D E L A C A V A L E R IE IN D IG È N E .
H est fâcheux que cette inscription ne fournisse point de date précise, et
ne puisse éclaircir la question de la durée du règne d’Évergète II, à qui elle
se rapporte. Elle n’en est pas moins précieuse pour l’expression tan npxiTiw
îiaîin, qu’on ne connoissoit sur aucune inscription avant la découverte de ce
monument.
La seconde pierre a un objet plus important : c’étoit une inscription trilingue;
malheureusement elle est réduite à la moitié dans le sens de sa longueur, et
presque entièrement eflacée par suite de la place qu’elle occupoit : elle servoit en
effet de pierre d’appui à une fenêtre extérieure de la mosquée d’Émyr-Khour ou
de Nasryeh (2), où elle a essuyé un frottement continuel pendant un temps dont
on ignore la durée. La pierre est d’un granit noir à grain très-fin (3), longue de
2 mètres [ 6 * ] sur om,4° [ 1 y p°] de large, arrondie au sommet comme certaines
stèles; l’épaisseur est de o“,3 [ 1 1 pouces]: une aile déployée occupe la partie
supérieure. Si, par bonheur, le consul Maillet, du temps duquel, sans doute, la
pierre occupoit déjà cette même place, l’eût découverte intacte et envoyée
aussitôt en France , on auroit possédé dès cette époque un monument plus
précieux que la pierre de Rosette même, et abordé avec plus d’avantage le problème
des hiéroglyphes; car il est plus étendu que cette pierre, et divisé, comme
celle-ci, en trois parties : l’écriture hiéroglyphique en haut, l’écriture vulgaire ou
démotique au milieu, et l’écriture grecque en bas. Dans la pierre de Rosette, la
première partie est réduite au tiers environ du texte entier L e nombre des lignes
n’est que de vingt-huit, et cette lacune a de beaucoup diminué les espérances
qu’on avoit fondées sur un monument aussi précieux; le grec a cinquante-deux
lignes seulement. Mais la pierre du Kaire avoit soixante-et-quinze lignes de grec,
vingt-sept de démotique et vingt-six d’hiéroglyphes. On n’a guère aujourd’hui que
les deux cinquièmes ou la moitié de cette dernière, et de plus elle ne laisse voir
distinctement qu’un petit nombre de signes de chacune des trois écritures; elle
(1) Voyez planche $6, fig. 22, A . vol. V, ainsi que (2) Voyez planche 26, E. M . vol. I , carreau S - 13.
1 explication de la planche: le graveur a mis ITPOTilN (3) J’ai noté dans mon journal que la matière étoit un
au lieu de riPiïTilN, que portent et le monument et basalte noir, et aussi que la longueur étoit de 1 ‘",7 seule-
Ia copie. ment [ $d* ] ; mais la longueur, de om,67 [ 2d,J.
est usee, et les caractères sont tellement altérés, qu’il est impossible d’en tirer
aucun pam moins encore que de la pierre de Menouf. A peine a-t-on pu déchiffrer
dans le grec le nom d’un Ptolémée. C ’est pour ce motif qu’on l’a laissée,
lors de évacuation de 1 Egypte, dans le palais de l’Institut, où elle avoit été
déposée . cependant on auroit bien fait de la transporter en France et de la
conserver comme un débris précieux de l’antiquité; car les vestiges seuls des trois
differens caractères etoient un fait important pour l’archéologie, pour l’histoire du
pays et pour celle de son langage.
Apres ces observations sur les restes antiques observés dans le Kaire je nas
serai immédiatement à ceux qu’on voit dans la province de ce nom, en ajoutant
seulement une remarque, c’est que les Arabes et les Juifs apportent sans cesse
dans cette vil e des antiques de toute espèce, momies, sarcophages, statuettes,
amulettes, médaillés, bronzes, toiles écrites et papyrus, &c., trouvés dans les
ruines de la haute et de la basse Egypte : souvent ils sont assez adroits pour
ajuster et meme fabriquer des fragmens, de manière à tromper les voyageurs
sans experience ou qui ne sont pas sur leurs gardes. Je n’ai pas besoin d’avertir
que ces hommes ne méritent guère de confiance quand ils indiquent en quel lieu
dans quelle position et avec quelles circonstances les antiques ont été découvertes’
cest-a-dire, leur gisement, chose sur laquelle il seroit si important d’être fixé et
de posséder les détails les plus authentiques.
S E C T IO N II.
A N T I Q U I T É S D E L A P R O V I N C E D U K A I R E .
§. I ."
dDu Site et du JSlorn de lu Province.
A i n s i que je l’ai annoncé dans les réflexions préliminaires, la géographie doit
cccuper i c i une place plus étendue que les monumens antiques, puisqu’à i’excep-
t.on dHehopohs, qui a fait l’objet d’un chapitre spécial, on ne rencontre dans
la province aucun ancien ouvrage debout, ni aucun vestige important. Dans
cet examen des heux, je me dirigerai par le nord et l’ouest, et je reviendrai par
la partie orientale; ce qui est la route que j’ai suivie dans mes opérations topo-
graphiques. r
La province du Kaire, autrement dite de Qeiyoub, correspond à peu près à
anciennepréfecture iféliopolitaine (.): l’une et l’autre sont limitées au sud par
la vallee de I Egarement ; à l’ouest, par le Nil; au nord, par Athribis et le pays
contigu; a Iest, par Scenoe veteranorum (aujourd’hui Chybyn el-Qanâter) et par
e desert Arabique. Le chef-lieu a eu successivement pour site Héliopolis,
Babylone, Fostat et le Kaire. Cependant, comme le Kaire est la capitale de
1 Egypte entiere, un autre endroit a été considéré comme le chef-lieu propre-
(i) Voyez la carte ancienne et comparée de la basse Egypte.
A. D.
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