branches, près de leur point de séparation. C’est aussi ce qui' a lieu ; un examen
lapide de la carte en convaincra nos lecteurs : ils trouveront peut-être même
dans*le canal qui passe près d Héliopolis, celui qu’indique Strabon; car ce canal
se-décharge dans le lac des Pèlerins, situé à; une lieue seulement des ruines
dHéliopolis, et nous avons déjà parlé des mares qu’il forme auprès de l’enceinte
de cette ville.
Mais écoutons Strabon ; il va lui-même faire disparoître toute espèce de doute
sur la position dHéliopolis. Après avoir dit que l’on donne le nom de Libye
aux terres qui sont Iiorij du Delta à l’ouest du Nil, et celui d’Arabie à celles
qui le bordent à l’est, il ajoute (i): g 1
« Le nome HiliopoAtejst donc en Arabie. La ville de Cercesura se voit en Libye
» près de l’observatoire d’Eudoxe ; car devant Héliopolis il y a un observatoire où
» l’on observe les mouvemens des corps célestes, de même qu’il j en a un devant
» la ville de Cnide^.ce nome est appelé Litopoiite. » (Traduction de M. Larcher.)
Rien certainement de plus positif que ce témoignage: aussi a-t-on été obligé de
recourir à la supposition d’une altération du texte en cet endroit, et l’on a proposé
plusieurs corrections pour faire dire à Strabon quelque chose'qui contrariât
moins l’opinion qui place, Héliopolis dans le Delta: Cette manière de lever les
difficultés est fort êommode ; mais peut-elle être admise !
Cioiroit-on que cette phrase de Strabon qui termine le passage que nous
venons de citer , ce nome est appelé Litopoiite., a fort embarrassé ses commentateurs
Il étoit cependant tout naturel que, venant de parler de la villede Cercesura
qui etoit en Libye dans le nome Litopoiite, Strabon ajoutât : Ce nome (c’est-
a-dme, celui où est la ville dont il vient de parier) est appelé Litopoiite; ce qui
s accorde parfaitement avec ce que Ptolémée rapporte de sa position.
Enfin M. Henmcke, cité par M. Larçher, dit que l’observatoire d’Héliopolis
ctant a-la-fois, selon Strabon, devant cette ville et près de celle de Cercesura
snuee en L ibye , il s ensuit qu’Héliopolis étoit dans le Delta. C ’est encore une
de ces conclusions que nous ne concevons point ; car, d’après la position que
nous .avons assignée à Héliopoiis, son observatoire pouvoir être sur les bords du
Nil, près du sommet du Delta, et par conséquent, voisin de Cercesura, placée
sur la rive gauche à la même hauteur. L ’erreur de M. Hennicke viendr'hit-elle de
ce qu il auroit en# que la partie de l’Égypte appelée Libye par Strabon ne dé-
passoit point le Delta, quoique cet auteur dise en plusieurs endroits que la Libye
s entend de toutes les terres situées à l’ouest du Nil! Mais, en supposant même
quelle se fût teraiinée à la hauteur du sommet du Delta, cela ne changeroit rien
encore aux positions que nous avons assignées* à Héliopoiis, à son observatoire
et a Cercesura, puisque l’ancien Delta s’étendoit au sud jusque sous le parallèle
de la ville du Soleil, près de Mataryeh.
Selon Diodore de Sicile, Sésostris,« fit fermer tout le côté de l’Égypte qui
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2 regarde! orient, par un mur de quinze cents stades de longueur, qui coupoit le
» desert depuis Péluse jusqu’à Héliopolis, pour arrêter les courses des Arabes et
» des Syriens ( i). » (Traduction de l’abbé Terrasson.)
Héliopolis et Péluse étoient donc du côté du désert à l’est du Delta ; et c’est
en effet la position des ruines de ces villes, relativement aux traces de l’ancienne
branche Pélusiaque.
Il est curieux de voir comment on a éludé ce témoignage positif de Diodore.
Cet auteur, a-t-on dit, n’| point prétendu parler de la ville d’HéliopoJis
qui existoit du temps de Sésostris, mais du lieu où fut bâtie depuis la seconde
Héliopolis.
Outre 1 anachronisme impardonnable que l’on hnpute ici gratuitement à Diodore,
il auroit fallu que de son temps la nouvelle Héliopolis existât déjà, et que
l’ancienne eût tellement disparu qu’il eût été inutile de désigner celle dont on
vouloit parler, tandis qu’à l’époque où Strabon se trouvoit en Égypte, c’est-à-dire
après.Diodore, le contraire auroit eu lieu; ce qui est absurde.
Nous avons fait voir jusqu’ici combien quelques personnes ont altéré ce que
les écrivains de l’antiquité rapportent touchant Héliopolis; ce qui provient peut-
être de ce quelles navoient pas une cormoissance directe des localités. Mais
ce que l’on ne peut concevôir, c’est quelles aient cité à l’appui de leur opinion
un passage du Timée de Platon qui n’y a pas le moindre rapport.
Critias, l’un des interlocuteurs, dit avoir entendu son aïeul, contemporain de
Solon, rapporter que ce philosophe étoit un si grand poëte, que, s’il eût achevé"
l’ouvrage qu’il avoit entrepris5à son retour d’Égypte sur les antiquités d’Athènes,,
il nauroit été inférieur ni à Homère, ni à Hésiode, ni à aucun autre poëte.
Critias ajoute que quelqu’un ayant demandé alors à son aïeul quels faits nouveaux
renfermoit cet ouvrage, et de qui Solon les avoit appris, il répondit :
«.Il y a en Égypte, dans le Delta, au sommet duquel le ’ cours du Nil se
» divise, un nome appelé Saitique.; sâ plus grande ville est Saïs„où naquit le roi
» Amasis. La déesse protectrice de cette ville est nommée en égyptien NeitA, et
» en grec Minerve. Les Saïtiens se disent grands amis et en quelque manière parens
» des Athéniens : aussi Solon rapportoit-il en avoir été reçu honorablement (a). »
Rien certainement de plus conforme à tout ce qu’Hérodote, Strabon, Pline,
Ptolémée, rapportent de Sais, dont les ruines existent encore dans le Delta, près
de Sâ-el-Hagar, sur la rive droite de la branche de Rosette. Comment donc
a-t-on pu dire que c’étoit Héliopolis que Platon avoit voulu désigner sous le nom
de Sais, et qu’en conséquence Héliopoiis étoit dans le . Delta ! La raison qu’on
en donne, qu’Héliopolis se nommoit Tzoan, et que c’est de là que Platon aura
fait Sais, peut-elle etre admisëf lorsque la comparaison dü texte de la Bible avec
(1) (.0 ’Eiavaoiç) tni^n Ji à) 7»V ©ô>? ctretiokeLç vtv\smy
tàtvçstv iyç AiyJJJv ©eJ>V to ? dm 7»? Ive/as x) thç’ A&c&aç
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iMirut Çrà ça Jivç %jrÎïsç lyù wmiuoivç. (Dîod. Si cul. Bibl.
hist. Iiik i .)
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