S. Marc, où le patriarche d’Alexandrie faisoit sa résidence et que cet évangéliste
y fut martyrisé.
[150] Il y a ordinairement, dans l’intérieur des mosquées modernes, un côté
particulièrement consacré aux cérémonies de la prière, de ,1a prédication et des
lectures du Qorân, et qui est composé d’une suite de nefs accolées et formées
par plusieurs rangs de colonnes. Ce côté est beaucoup plus large que les autres,
qui ne servent que de galeries et n’ont ordinairement qu’une file de colonnes.
[151] Les collines de décombres l’une auprès et en-deçà de la porte dite des
Catacombes, l’autre devant la basilique des Septante, doivent appartenir, ainsi que
cette mosquée, à quelques-uns de ces temples abandonnés dont parle Strabon.
CITERNES ANTIQUES.
[152] Les ouvertures supérieures des citernes principales de la ville Arabe sont
aussi souvent oblongues et d’une médiocre largeur, pour y placer les roues à
chapelet ou à auges au moyen desquelles leur eau est élevée et se transporte
ensuite dans la ville moderne, dans des outres et à dos de chameau. On remplit
aussi par le même procédé les petites citernes ou réservoirs des maisons de cette
ville, en allant puiser l’eau directement au canal d’Alexandrie dans le temps de
la crue du Nil.
[ 153] J’ai traduit le mot fin s d’Hirtius par celui de, source, lorsqu’il dit qu’il n’y
en avoit pas du tout dans Alexandrie : car il n’est pas probable que dans une ville
aussi policée il n’y eût point de fontaine artificielle ou puisard public de cette
eau du Nil telle quelle arrivoit toute trouble, puisqu’il en existe encore aujourd’hui
sous le gouvernement Turc dans Alexandrie moderne. On voit aussi,
pl. y d , fig . p , la forme de celles qu’on avoit pratiquées dans la ville Sarrasine.
[ 1 j 4 ] Lorsqu’on découvre une ancienne citerne abandonnée, dans les fouilles
qu’on entreprend de temps en temps ; si elle est près de la ville moderne, elle
est consacrée aux besoins publics; si elle en est éloignée, elle sert à former un
jardin de plus.
[ 155] Les Turcs nettoient de temps en temps les citernes qu’ils ont conservées;
mais ils le font mal, et pas assez souvent : aussi l’eau en est-elle souvent
mauvaise par cette raison et par l’effet du lavage des sels dont on a parlé ;
elle offre aussi, vers la fin de la saison, quantité d’insectes. Celle des citernes
qui sont soignées, comme au couvent des Latins, est toujours excellente.
[ 156] Les citernes de la ville Arabe sont-elles antiques ou Sarrasines î En
attendant qu’un examen détaillé de leur construction et de leurs matériaux ait
fourni la solution et la démonstration , on pourroit avancer, et ceci fortifiera les
preuves tirées de l’inspection des objets, que les divers conquérans qui se sont
succédé à Alexandrie, ayant eu le plus grand intérêt à y former un établissement
de commerce, ou plutôt à conserver celui qui existoit, ont été également
intéressés à fournir les objets de première nécessité aux habitans qu’ils y laissoient
ou y faisoient venir; et comme ils auroient manqué d’eau s’ils eussent détruit
les citernes existantes, il s’ensuit qu’un des premiers soins dû vainqueur a été
de soustraire à la dévastation générale les réservoirs des eaux du Nil. Ce que les
Français firent pour leur conservation, les Turcs, les Arabes, les Grecs du Bas-
Empire, les Romains, ont dû le faire avant eux. Il semble donc raisonnable de
penser que si toutes les citernes ne paroissent pas antiques à la première vue,
c est qu’elles ont été restaurées dans ces derniers temps. D ’un autre côté , l’on
a vu que, depuis la conquête d’Alexandrie par César et Auguste, son état alla
toujours en déclinant.. Les citernes devenant moins nécessaires par la diminution
de la population, on a négligé d’en entretenir un grand nombre dont on
ne trouve plus que des débris. Mais il ne paroît pas naturel qu’après les avoir
détruites toutes, les Sarrasins ou les Turcs en aient construit de nouvelles : ils
se sont servis de celles qui leur ont paru les plus commodes, et l’on ne peut pas
supposer non plus que ces ouvrages si solidement faits, et placés dans un banc
de roche, aient dépéri au point qu’il ait fallu peu à peu les refaire tous et entièrement
à neuf
Ce raisonnement acquiert plus de force, si l’on fait attention que le khalyg
ou d’autres branches de canaux ont, dès les temps les plus reculés, amené les
eaux du Nil a Alexandrie, et que depuis la confection de ce canal il a fallu recevoir
les eaux dans des réservoirs, sans lesquels la ville seroit devenue déserte,
au moins pendant un temps dont 1 histoire nous auroit conservé le souvenir.
Enfin il est bien évident que les Sarrasins n’auront pas construit les citernes
que j ai dit et qu on sait exister sous les décombres de l’ancienne ville des Grecs et
des Romains, puisque celles qui restoient à portée de leurs habitations rendoient
celles-ci inutiles. Voila donc une classe de réservoirs reconnus bien certainement
antiques. Il ne s’agiroit plus maintenant que d’y faire des fouilles, et de les comparer
à ceux qui existent dans l’enceinte Arabe, afin de juger, par l’espèce des
matériaux et la maniéré dont iis sont mis en oeuvre, si leur construction date de la
même époque. Or on peut assurer, d’après les observations qui ont été faites,
aux citernes de la rive droite du khalyg, et que je rapporterai, que cette similitude
a vraiment lieu entre les unes et les autres.
[ 157] Lorsqu’après le départ de l’armée Française le canal du Nil à Alexandrie
fut coupé près de Damanhour par l’ordre d’Elfÿ-bey, la ville n’eut pas d’autre
ressource que 1 eau saumâtre de quelques puits, ou celle que quelques djermes
apportoient par mer.
SERAPEUM ET SA BIBLIOTHEQUE.
[158] Sozomene de Palestine, avocat à Constantinople, a écrit l’histoire de
son temps, de 324 a 4 3 9 - semble n’avoir fait que copier celle de Socrate, dont
il sera question ci-après. Il mourut vers 4 jo .
[159] Ruffin, ne en Italie, vers le milieu du 1 v .c siècle, ami de S. Jérôme, alla
en Egypte, visita tous les solitaires, et séjourna à Alexandrie. Il traduisit Origène,
et se brouilla à cause de lui avec S. Jérôme. Il fut persécuté par les Ariens, et a
écrit plusieurs ouvrages. Il fut aussi lami de Théophile, que nous verrons jouer
un grand rôle dans la destruction du Serapeum et des temples païens en général.