village de Birbé, qui est éloigné de six mille mètres à l’ouest, annonce, dans ce
quartier, un temple Egyptien; or on sait que c’est le propre nom de ces anciens
édifices.
A u sud-est des ruines d’el-A’nbagé et près de Menchât Da’bes, au bord du
fleuve , il y a une butte peu élevée, qu’on appelle Benchihé [ i ) ; on y trouve
des tronçons de colonne en pierre calcaire, des débris de poteries, des restes de
murs en briques crues. L’étendue est de quatre ou cinq cents mètres. Les cheykhs
m’ont dit que, de mémoire d’homme, on n’y avoit point vu d’habitans. Les briques
cuites, de petite dimension, qui s’y rencontrent, annoncent pourtant un village
moderne.
hâggy Solyntân (2),butte deruines,peu élevée, à l ’ouest de Koum Beny-Dâoud,
où l’on trouve des ruines de briques.
NaJiâ/eh {3 ). Quelques ruines entre el-Birbé et Koum Beny-Dâoud, à l’ouest.
Koum Naouâgeh (4), butte de ruines, à huit mille mètres au nord-ouest de Koum
Beny-Dâoud, à l’ouest de Beny-Mouseh.
Koum Motismâr (y), butte de ruines, au sud de Beny-Khyâr.et du canal de
Joseph, d’une étendue de quatre' cents mètres, couverte de briques cuites et de
pierres calcaires, et que les habitans regardent comme, les restes d’une ancienne
position.
Koum el-Alimar (6 ), ruines sur la rive gauche du canal de Joseph, en face de
Beny-Khyâr ; on n’y trouve que des briques et des poteries brisées. Les cheykhs
rapportent qu’un bey a rompu de grandes pierres qui s’y trouvoient, pour les
convertir en chaux; que ce lieu est très-ancien, et qu’il est inhabité depuis plusieurs
générations : il confine aux sables de la chaîne Libyque.
Hayt el-A ’gouz (7). Au bout des ruines précédentes, vers le sud-ouest, on trouve
un mur bâti de briques crues de grande dimension, comme celles dont se ser-
voient les anciens Egyptiens; il a près de deux mètres d’épaisseur. Ce, mur est en
partie caché dans les sables. On l’appelle Hayt el-A 'gouz [muraille de la vieille].
Un peu plus loin, et près d’une sorte de bassin ou d’étang qui reçoit les hautes
eaüx du canal et qui a mille mètres de long, est une seconde muraille de la même
construction que la première; sa hauteur est de quatre mètres; son.épaisseur de
1 ” ,3 : les briques ont trente-trois à trente-cinq centimètres (8) de long, seize à
dix-huit centimètres (9) de large, et quatorze centimètres (10) de hauteur; elles
sont placées de champ et à plat, alternativement. Il paroît qu’il y a eu en cet
endroit une enceinte antique ; et l’on peut même conjecturer qu’elle servoit de
digue pour rassembler les eaux de l’inondation. Il en reste trois faces, l’une longue
de vingt mètres, les autres de dix; le reste est abattu ou enseveli sous les sables.
Au rapport des cheykhs, il y a encore d’autres murs pareils, plus avant dans le
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(2) ü L L c£> L (7) I
(3) (8) Douze à treize pouces.
(4) p^=» (9) Six à sept pouces.
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désert. : on leur donne à tous le même nom de Hayt el-A’gouz. Cet endroit, qui
e s t d ailleurs, dans toute la vallée depuis Memphis jusqu’aux cataractes/un des
points les plus éloignés du Nil (1), est à un niveau inférieur, et sans doute il y
a toujours été : c est pour cela que les'haütes eaux y parviennent et y séjournent.
On les y conservoit sans doute toute l’année au moyen de la digue,"soit pour
abreuver les habitans, soit pour l’irrigation de quelques terres. Les Arabes, qui con-
noissent bien l’avantage de cette position, y viennent aujourd’hui en grand nombre
pour abreuver leurs chameaux, leurs chevaux et leurs bestiaux. Il ni'est arrivé de
tomber inopinément dans un camp Arabe, pendant que j’observois ces murailles
antiques.
Koum el-Alimar, autre butte au-dessous d’Abou-Ya’qoub, au nord de la précédente,
où l’on trouve beaucoup de murs en briques, encore debout, construits par
assises reglees et avec soin, et des cintres ruinés, également en briques. Les Èheykhs
lui donnent le nom de Bcled-Koufiy, ville de païens ou d’infidèles; ce qui annonce
une origine ancienne. On ne se souvient pas dans le pays d’y avoir vu d’ha-
bitans. II pàroit que ce lieu a été incendié. On peut remarquer ici que sur les bords
iu Bahr-Yousef\ trèseancien canal, il existe un ancien lieu nommé Abou-Yaqoub, et
à quelque distance un autre appelé Beny-Dâoud : ainsi des positions du nom de
Jacob,.de Joseph et de D,avicl, se trouvent rassemblées dans un espace de douze
mille mètres. Or ces noms ont toujours été imposés par les Arabes aux anciens
ouvrages de 1 Egypte : il est donc probable que ce quartier a renfermé autrefois
des monumens dune époque reculée; mais ces monumens ont disparu, et la
culture a presque effacé jusqu’aux vestiges.
§. X II.
R u in e s et H y po g é e s à Zâouyet el-Mayeteyn, et aux Environs.
ZÂ ouyet el-M ay etey n est un village situé à huit mille mètres au sud-est de
MiiSyeh, Son nom signifie village des morts (2). Sur la rive droite du Nil, un
peu au sud, est une grande hauteur couverte de ruines, appelée du nom banal
de Koum el-Ahmar, ou la Butte rouge; dénomination qui provient de la couleur
des éclats de-vases dont les décombres sont couverts. Ces ruines sont situées au
pied de la chaîne Arabique, et baignées par le fleuve; la longueur est d’environ
sept cents mètres, et la largeur, de trois à quatre cents. Au milieu des poteriës
brisées, il y a beaucoup de morceaux d’albâtre poli, provenant d’anciens vases. En
général, on voit dans les ruines beaucoup d’albâtre travaillé. Il faut remarquer que
la ville appelée Alabastra étoit à peu près à la hauteur de cet endroit, dans le
desert qui sépare le Nil de la mer Rouge (3). Du côté du fleuve, il reste beaucoup
de murs de briques bien conservés. Ces briques sont crues et de grande
w n mi" e mî r v d' T .P° int à Celui C" droit ■Ie débordern™ y avoi, amené beaucoup d’eau.
rapprocbé. Ccs bassins po,.voient (2) Z f a j r f veut dire proprement WorW.ou prr/re
rvir utilement, quand le canal etoit a sec, ou qu’il mosquée. Voyez plus bas, pag. 66.
voit ses eaux très-basses. L’année où j’ai visité cet (3) Voye^ ci-dessous, pag. 52.
A. D .
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