du même genre, mais dont il manque une extrémité, celle qui est la plus voisine
du Nil (i); on y voit quelques distributions de plus. Il est également impossible
d’en assigner l’objet. Ces bâtimens massifs étoient-ils des temples, des palais, des
forteresses, des dépôts de grains, &c. î J avoue qu’aucune de ces suppositions ne
peut être appuyée sur des motifs concluans, et je laisse au lecteur à faire lui-même
quelque supposition vraisemblable.
Ce qui est plus certain , c’est l’origine Égyptienne de, ces édifices : la nature et
la grosseur des briques, Je genre du travail, l’épaisseur des murailles, l’inclinaison
des faces de 1 entree, tout démontre, un ouvrage Égyptien. Quoique formées
d une terre un peu sablonneuse, et d une haute antiquité, les briques sont encore
aujourd’hui très-dures; c’est ce qui a contribué à la.conservation des parois intérieures
de la porte; Les paremens de la façade sont cependant altérés. Il reste
de cette façade trois parties, elevees de 7 “ -j- environ : la plus grande a vingt-
neuf mètres de longueur; une autre, vingt-quatre; et la troisième, environ dix.
On monte facilement sur ces murailles par le côté du sud. La grande ouverture
de la porte ne permet pas de conjecturer comment elle étoit couronnée : en effet
cette ouverture est beaucoup plus large que celle d’aucune porte Égyptienne.
D ’un autre côté, quand on auroit pu disposer de pierres de trente-huit pieds
pour faire le bandeau du couronnement, comment les briques, dont les montans
sont composes, en auroient - elles pu supporter le poids sans s’écraser 1 Cette
difficulté ajoute encore a la surprise qu on éprouve à la vue'd’un bâtiment si
extraordinaire.
Il y a, dans cette vaste enceinte de ruines, un grand nombre de rues transversales,
perpendiculaires a la grande : la plupart ne laissent voir que leurs traces,
mais bien alignées. La principale rue, dont j’ai parlé, sert aujourd’hui de chemin
pour se rendre del-Tell à Hâggy-Qandyl et el-Haouatah. Toute cette étendue
est recouverte d une couche de sables qui descendent de la montagne Arabique.
Il est probable que toute la plaine ou se trouve cette ville a été autrefois cultivée,
et que les alluvions sablonneuses 1 ont comblée insensiblement.
Jai demande aux habitans des villages voisins le nom de ces ruines; personne
n’a pu me le dire ; cheykhs et paysans l’ignorent également : nous chercherons plus
bas à quel lieu de l’antiquité elles paroissent se rapporter. Les gens qui habitent
le village d e l-Te ll, Haggy-Qandyl, el-A meyryeh et el-Haouatah, sont tous de
race Arabe ; non moins défians que les fellâh, ils sont encore plus difficiles à inter-
roger, ou du moins 1 on ne tire d eux, en général, que des réponses insignifiantes.
Je n’ai trouvé dans aucun village d’Égypte un accueil aussi sauvage que dans
ces quatre endroits. La mine sombre et taciturne de ces Arabes m’annonçoit de
plus mauvais traitemens, si je n’eusse été bien armé et bien escorté.
La Notice de 1 Empire fait mention d une ville de Psinaulci, dont la position
n a pas encore été fixée, et où les Romains avoient une garnison composée de
soldats montés sur des dromadaires (2). C ’est la même ville que Psinabla de la
(1) Voyez pl. Cu f,g. S.
(2) A la secunda Herculea Dzomedariorum Psinaula. ( Notitia utr. imperii, pag. oo.)
Thébaïde, dont il est question dans S. Athanase Ê . Je ne Connois point dè
ruines auxquelles ce nom puisse mieux s’appliquer que celles que je viens de dë-i
crire; d’ailleurs il n’y en a point d’autres entre Pesla et Antinoé.
$. VI.
Dârout el-Cheryf , ou el-Sarabâmoun ; Environs de Th e b a ÏCA P h y l a c e
C o m m e j’ai déjà traité de cette position dans la Description d’Hermopolis (2)
il me reste a rassembler ici plusieurs vestiges moins importons d’habitations an-'
ciennes, qui sont groupés dans les environs du lieu. Il suffira d'en faire l’ériu-
mération suivante :
Koum ou Kemân WÈÊÊÊ, (3 )> Petite butte de ruines au nord de Dârout sur
la rive droite du canal de Joseph.
Koum-Bageh (4), près de la bouche d’un petit canal à l’est de Dârout
Koum-Retab (y), derrière un camp Arabe, à mille mètres à l’ouest d’Abou ël-
Hedr et du canal de Joseph ; élévation couverte de briques et de débris de pote
ries, longue de trois à quatre cents mètres : ainsi que sur les autres ruines il v
pousse’ une quantité de joncs. . * * 9 5
Koum el-Khcrbch (6)'“ à trois mille cinq cents mètres à l’ouest du précédent
butte de ruines assez élevée; son nom signifie décombres : lesfillâ h appellent cet
endroit Beled-Konfry (y), c’est-à-dire, habitation de païens.
Deyr el-Garâdâouy (8), ou Nazlet Abou-KJialaga, ruines assez étendues au nord
de Koum-Rekab, sur la rive droite du canal. L ’endroit a été entièrement détruit
trente ans avant notre expédition, par les Gedadaouy (9), ou gens de Dalgeh’
grosse bourgade à l’ouest. Auprès d’un santon ou dôme, il y a six colonnes de’
bout, saillantes de deux mètres hors des décombres ; cinq sont en granit rouge
une en grès : le diamètre est de om,32. On en trouve plus loin une en granit
rouge, couchée à terre, longue de 4» g et large d’un demi-mètre. Ces colonnes
paroissent avoir été tirées de morceaux plus considérables par les anciens Chrétiens;
et le nom de Deyr fait penser qu’ils avoient sans doute une église dans cet
endroit. En effet, au sud du dôme, et plus près du canal, on trouve un grand
bloc de granit, qui a appartenu à une colonne, de grande dimension ; il est poli
sur sa surface supérieure ; les côtés sont marqués de sillons, et le profil est taillé en
arc; ce qui annonce qu’on en a voulu faire une meule, comme le dénote aussi un
trou carre au centre, de o,™4 de largeur : sa hauteur est de om,6; son diamètre, de
(1) A/t\<p,0y liç •ïhagxcL Tnf OnCdtJbç. (S. Athan. Hist.
Arian. totn. I , pag. 387.)
La ville de Pshiniiah, mentionnée dans les manuscrits
Qobtes comme étant au midi d’Antinoé à plus d’une
eure de chemin, s y rapporte évidemment" pour l’emplacement
comme pour le nom. Voyez les Mém. géagr.
(5) f -A "
(«)'*/
(?) doil'oL
(8) ojbljJ! jjs
(9) Ce nom vient du mot Dabt
:"r \'Em y > par M. Ét. Quatremère, rom. I , pag.
(I) ptyfg cette Description, A . D r ch a ié 'X lV : — y y - , - y • : - '
(3) ja jjjJI . y ' rotuume Je le faire les fillâh.