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Paul Lucas voyàgeoit aussi'en Egypte en 1714. U a donné Je premier une
figure du grand temple de Denderali; mais c’est bien plutôt une caricature informe,
que la représentation fidèle (Je l’un de* plus beaux monumens de l’architecture
Egyptienne : c’est un dessin fait sans proportion et sans goût, et l’on peut assurer
que, pour l’exécuter, l’auteur n’a mesuré aucune partie’de l’édifice. Il y a même
tout lieu de croire que la vue donnée par Paul Lîrcas n’a pojnt été faite sur les
lieux memes, et qu elle est le résultat .de souvenirs vagues ; car il n’y a point
décolier, si peu exercé qu’il fût dans les arts du dessin, qui n’eût mieux représenté
le magnifique spectacle que ce voyageur avoit sous les yeux. Paul Lucas n’a vu
que du granit dans les édifices de Denderah, tandis que tout est en grès, à l’exception
de deux blocs de cette roche qui ont été employés pour le couronnement
de là porte d’entrée du portique. Au reste, l’auteur, dans sa description, très-succincte
.s ’abandonne à toute l’exagération dont il fait preuve dans.les autres parties
de son ouvrage. Suivant lui, il ne 'faudrait pas moins que huit hommes pour embrasser
en entier une des colonnes du portique, qui cependant n’ont pas tout-à-
fait sept mètres dé tour. Si on devoit l’en croire, sep't portes semblables à celle
qui précède le grand temple^ et à laquelle il donne le' nom d’arcade, existoient à
l’époque de son voyage ; et pourtant on n’en voit actuellement que trois, et rien
n’annonce qu’il y en ait eu davantage. Des deux côtés deicette porte, il a remarqué
deux batimens qu il prend pour des corps - de - garde.* L ’unei dé ces constructions
ne peut être que le Typhonium, et l’autre n’a probablement jamaisfexisté que dans
l’imagination de Paul Lùcas. !Ji
Granger est de tous les voyageurs celui qui a parlé avec le plus d’exactitude des
édifices de Dendéràh. Sa^élation est malheureusement trop peu étendue : il s’est
attaché seulement à faire connoître* la distribution du grand temple, et les dimensions
des principales pièces qiii se sont offertes à sa vue ; mais il n’a fait aucun
effort pour pénétrer dans les parti.es de l’édifice maintenant encombrées presque
jusqu’aux plafonds. Les mesures qu’il donne sont exactes! Granger voyàgeoit en
Egypte de 1730 à 173 1. Son ouvrage n’est point accompagné de figures.
Pococke , le plus exact et le plus savant voyageur qui ait parlé des monumens
de l’Egypte-, et dont les descriptions très-détaillées ne laissent1’ quelquefois rien à
desirer aux lecteurs les plus exigeans, s’étend très-peu sur les édifices de Denderah :
il ne consacre que quelques lignes à la description de monumens qui, après ceux
de Thèbes, tiennent cependant le premier rang, et il n’en donne aucun dessin
dans l’atlas joint à son Voyage.
Norden étoit en Egypte en même temps que Pococke, vers l’année 1737. Il n’a
fait que s arrêter devant le village de Denderah. Soit en remontant, soit en descendant
le fleuve , il n’a jamais pu vaincre l’obstination du râys ou commandant
de sa barque, qui s’est constamment opposé à ce qu’il mît pied à terre pour visiter
les temples éxistans dans l’emplacement de l’ancfenne Tentyris. Il est probable que
si ce voyageur eût pu nous offrir des images de ces antiquités? elles n’auroient
point été représentées sur une plus grande échelle que les autres monumens figurés
dans son ouvrage. II faut convenir alors qu’elles auroient été bien insuffisantes pour
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satisfaire la curiosité qu’inspirent ces édifices remarquables ; car tous ceux qui ont
fait le voyage d’Egypte, tomberont d’accord que les planches de Norden ne sont
guère propres qu’à rappeler le souvenir dgs monumens à ceux qui les connoissent
déjà, et qu’elles ne peuvent, dans aucun cas, en donner une idée tant soit peu
exacte à ceux qui n’ont point parcouru le pays.
De tous les» voyageurs modernes, l’Anglais Perry est? celui qui a parlé avec le
plus de détails des ruines de Tentyris. 11 parcouroit l’Egypte en 1740. Sa description
est rapportée dans la nouvelle édition de Norden, publiée par M. Langlès.
Elle est assez précise et assez détaillée pour motiver la juste admiration que
témoigne l’auteur au sujet dés édifices de Tentyris; mais elle n’est point encore
exempt’c de notions fausses, qui tiennent principalement à ce^que 1 encombrement
des édifices n’a point permis à Perry de juger sainement de leur distribution. Il
n’y avoit qu’un séjour paisible et prolongé, tel que celui que nous avons fait à
Denderah, qui pût fournir les moyens d’entreprendre des fouilles propres à donner
une idée complète de toutes les parties des temples. Ce qu’il y a de fort remarquable
dans la description de Perry, c’est que cet Anglais, tout en critiquant avec
raison les exagérations de Paul Lucas , lui emprunte cependant son dessin du
temple de Denderah; il va même jusqu’à dire qu’il ne le trouve pas très-infidèle,
quoiqu’il convienne que cette vue n’exprime pas, à beaucoup près, les beautés de
l’original.
Bruce est un|Iesïder,niers voyageursqui soient allés dans la haute Egypte, et dont
la relation ait été publiée avant l’expédition Française. Il parle trèsrsuccinctement
de l’ancienne Tentyris, et il ne fait mention que du grand temple ; encore n’e'htre-t-i],
à l’égard de cet édifice*, dans aucun détail propre à en faire connoître la distribution
et les dimensions ; il s’attache seulement à décrire les chapiteaux du portique
du temple ; ce qu’il fait d’une manière assez obscure. On doit convenir, en e ffet,
qu’une description de ces chapiteaux, dont les formes paroissent au premier abord
bizarres et compliquées, ne peut être claire qu’autant qu’elle est accompagnée d’un
dessin, et Bruce n’en a pas joint au texte de son ouvrage. Ce voyageur a fort bien
remarqué que les sculptures du grand temple sont recouvertes de couleurs très-
fiaîches e t ,d’une grande variété.
S. X ., I
Remarques sur VAntiquité des Edifices de Denderah.
L ’a ir de fraîcheur des monumens de Denderah, l’exécution précieuse des sculptures
qui les décorent, le dessin en quelque sorte plus correct et plus gracieux
des figures, nous ont fait présumer, sur les lieux mêmes, que ces ouvrages devoient
être d’une époque plus récente, où' l’art, tel que les Égyptiens l’ont conçu, étoit
arrivé au plus haut degré de perfection. Nous avions remarqué que, dans la
Thébaïde supérieure, le sol de quelques monumens, qui, à l’époque de leur
construction primitive, étoit certainement élevé au-dessus de la plaine environnante
, se trouve maintenant à son niveau, tandis que le socle ou soubassement