douter que la façade ne filt'composée, comme celle du Typ/wnium d’EdfoA, de
deux colonnes avec des antes surmontés d’un entablement. Les intervalles étoient
remplis par une porte et des murs d’entre-colonnement (i). Le Typhonmm de
D e n d e r a h a trente-quatre mètres de longueur et dix-huit mètres de largeur. Il est
entouré d’une galerie ornée, sur chacun des côtés, de neuf colonnes, et sur la face
postérieure, de quatre, toutes réunies entre elles et avec les alites des angles par des
murs d’entre-colonnement (2). La largeur de cette galerie est de deux mètres ; mais
elle devoit être plus considérable du côté de l’entrée du temple, ainsi que cela
existe au Typhonium d’Edfoû. Les colonnes ont, comme par-tout ailleurs, la forme
légèrement conique; elles sont couronnées de chapiteaux ornés de tiges de lo.tus
et de feuilles de plantes indigènes. Au-dessus des chapiteaux sont des dés d un
mètre de hautéur, qui offrent sur chacune de leurs faces un Typhon enveloppé
de fleurs de lotus. Ces sculptures ont ici plus de saillie qu’elles n’en ont ordinairement
dans les autres temples, et le lotus y est exprimé, jusque dans les plus petits
détails, avec une netteté et une précision remarquables. La divinité Typhonienne
est vue de face (3). Elle a le visage vieux et ridé, et une barbe qui s’étend depuis
les oreilles jusqu’au menton et tombe en.mèche frisée sur la poitrine. Sa coiffure
paroît formée de feuilles de plantes ; ses membres sont gras et charnus ; sa taille
est grosse et courte ; tout son corps a la forme de celui d’un enfant ; il a une queue
aussi longue que ses jambes, et qui va en grossissant depuis son origine jusqu a
son extrémité. Au-dessuS des dés règne un entablement formé d’une architrave et
d’une corniche. L ’architrave est décorée d’un ornement composé d’éperviers
dont les ailes sont déployées, et qui enveloppent deux figures Typhoniennes, placées
de chaque côté d’Horus assis sur une fleur de lotus (4 )- C ’est le triomphe
d’Horus ou du génie du bien sur le genie du mal ; c est 1 embleme du soleil
victorieux de toutes les influences malignes qui, durant une saison de 1 année,
assiègent le climat de l’Égypte. On trouve souvent parmi les-amulettes (5). des
figures semblables à celles que nous indiquons ici, et nous avons déjà eu de
fréquentes occasions de les faire connoître aux lecteurs. Des légendes hiéroglyphiques,
placées derrière chacune des figures Typhoniennes, font partie de cette
frise, qui se répète neuf fois sur les faces latérales du temple, et cinq fois sur la
face postérieure. L ’espace qui sépare ces ornemens, est rempli par des espèces de
balustres surmontés de disques.
La corniche de l’entablement est décorée d’un ornement très-remarquable, et
qui correspond à celui que nous venons de décrire (6). Un scarabée avec des ailes
emblématiques s’élève au-dessus de cinq personnages ; 1 un d eux est un homme a
tête d’épervier, symbole d’Osiris; il est debout et a les bras étendus; il tient dans
chacune de ses mains un bâton augurai : de chaque côte de lui, deux figures d Hoius
debout font des offrandes- à des Isis accroupies et élevées sur des estrades. Des
( 0 Voy02 planche3 2 , fig. 2 , A. v fl.IV . fme tom-à-fair pareille à celle dont il est ici question.
{ 2 )V o y 'z p l.j2 ,f ig .+ ,A .v o l.IV . - (5) J V t l» collection des antiques à ia fin du cin-
(3) Voyez pl. 3 3 , fg . 2 , A. vol. IV. quicme volume de l’Atlas des Antiquités.
(4) Voyez.dans la planche 33 ,fig. 2 , A . vol. IV , une (6) Voyez planche 33, f ig ./ .A . vol. IV.
légendes hiéroglyphiques, et des figures Isiaques richement habillées, complètent
l’ornement.
Si l’on pénètre sous la galerie à travers les décombres, on y remarque une frise
absolument pareille à celle de l’arehitrave ( 1 ) , mais au-dessus de laquelle il règne
une suite de masques, de Typhon posés sur des coupes, et surmontés de-ces représentations
de temple qui entrent dans la composition du chapiteau à tête d’Isis.
Ces masques ont un air tout-à-fait grotesque ; ils expriment le rire, qui prend un
caractère varié dans chacun d’eux, probablement à cause de la difficulté de les
sculpter tous exactement de la même manière. On conçoit, en effet, qu’un léger
mouvement dans la bouche, 1 oeil et le nez, et l’exhaussementplus ou moins considérable
des joues, des sourcils et des tempes, donnent un aspect différent à chaque
figure.
Il paroît que les murs extérieurs du temple, à J’exception de la corniche et de
la frise dont nous venons de parler,, ne présentent aucune trace de peinture et de
sculpture (2). Le plafond de la galerie est aussi entièrement nu. Toutes ces circonstances
doivent faire présumer qu’ici, comme dans d’autres lieux de l’Égypte, l’édifice
n’appoint été entièrement terminé. D ’autres faits viendront bientôt à l’appui
de cette assertion.
On entie actuellement dans le temple par une porte de deux mètres d’ouverture,
couronnée d une corniche au milieu de laquelle est un globe ailé. La première
pièce est aujourd hui découverte : cependant on ne peut douter qu’elle n’ait eu un
plifond, quoiqu’il n’en reste plus de.vestiges; l’analogie des autres -monumens semblables
ne laisse à cet égard aucune incertitude. A droite de cette première pièce se
trouve un escalier a cage rectangulaire, dont les marches sont très-douces à monter :
il est éclairé par des soupiraux qui débouchent sous la galerie. A gauche, deux
petites pièces obscures, communiquant 1 une à l’autre, paroissent n’avoir point été
terminées, puisqu’elles sont entièrement dépourvues de peintures et de sculptures.
On passe de là dans une salle oblongue, de dix mètres de long et de cinq mètres de
large ; c est en quelque sorte le vestibule du sanctuaire, où l’on entre immédiatement
apiès. Les parois des murs sont couvertes de sculptures représentant des sacrifices
et des offrandes, comme on en voit dans tous les temples de l’Égypte; seulement,
nous avons, remarqué, à la partie voisine du p lafond, des frises composées de figures*
Typhoniennes presque entièrement semblables à celles qui sont sculptées sur les
dés des colonnes, sinon qu’elles ont les mains appuyées sur les hanches. On y
observe une autre frise composée de têtes d’Isis accompagnées de serpens avec
des bonnets symboliques. Ces têtes ont la face large, la bouche de moyenne grandeur,
des oreilles de génisse, des yeux tirés vers les tempes, et le nez un peu
écrasé; elles sont surmontées d’une.espèce d’autel sur lequel on a sculpté une
coiffure formée’ d’un disque et de cornes de génisse ; elles sont posées sur des
espèces de vases (3).
/,!#-» r - ,J>g- 2 , A . vol, IV . a nous, nous ne l’avons point particulièrement remarqué.
^CefauaéteobserveparM.ViHoteau,notre coHègue, (3) La figure 1 de la planche A. vol. IV , présente
qui a specia ement consigne dans son journal. Quant un ornement analogue.
A. D . B 2 r‘