
des vases, emblèmes des prémices de l’inondation ; un autre offre un oeil, symbole
d’Osiris. Il faut distinguer une figure dans l’attitude d’un homme assis, dont les bras
sont étendus, et dont la tête est remplacée par une plume : elle se retrouve à peu
de chose près la même dans le zodiaque de Latopolis ( i ). La comparaison de toutes
ces sculptures avec celles des autres monumens astronomiques de l’Egypte fera nécessairement
apercevoir d’autres ressemblances : ainsi un personnage debout avec
un masque de lion, qui paroît étendre ses mains protectrices sur deux cynocéphales
accroupis, n’échappera pas à l’attention de ceux que ces matières intéressent.
Une figure presque tout-à-fait pareille se voit dans le zodiaque d’Esné (2).
A u commencement et à la fin du bas-relief curieux dont nous venons de donner une
description succincte, on remarque deux personnages debout, qui ont chacun deux
têtes de couleuvre aquatique surmontées de plumes ; ils ont un double rang d’ailes
adaptées au corps, et leurs bras étendus sont armés d’une croix à anse et d’une voile
carrée.
Le soffite correspondant à gauche renferme des sculptures analogues à celles que
nous venons de décrire (3) : il est aussi divisé en deux rangées de figures formant une
procession qui entre dans le temple pour venir à la suite des personnages du soffite
de droite; chaque rangée est séparée par des lignes longitudinales d’hiéroglyphes, et
terminée à ses deux extrémités,l’une par des hommes avec des masques de belier, et
l’autre par des femmes dans la même attitude que celle que nous avons déjà décrite,
mais qui, au lieu d’un croissant, portent un globe ailé,lançant des rayons de lumière,
et accompagné d'uboeus. La bande inférieure, celle qui est le plus près du mur latéral
à gauche, est formée d’abord de vingt-deux figures et de deux uboeus dressés
sur des dés, d’où ils font jaillir par leur bouche trois filets d’eau figurés par des
zigzags. Le premier groupe se compose de neuf personnages, dont trois seulement
sont des hommes ; les six autres sont des femmes : ils ont tous, deux hommes excep •
tés, des disques sur la tête. Le second groupe renferme six personnages, parmi lesquels
trois femmes ont des disques sur la tête, et trois hommes des masques deper-
vier et d’ibis. Les deux uboeus dont nous avons parlé, sont séparés par une femme.
Enfin le dernier groupe est composé de trois femmes avec des disques sur la tête,
et de trois hommes ayant une coiffure surmontée de plumes et de serpens. Ces
figures sont suivies de sept barques. Dans les quatre premières, on remarque
Osiris à tête humaine, à qui un prêtre ayant un masque d’ibis fait une offrande ;
Isis portant un sceptre à tige de lotus, Harpocrate avec un fléau sur 1 épaule , et
Osiris à tête d’épervier : chacune de ces divinités est accompagnée d’une figure
plus petite, ayant un masque d’épervier et tous les attributs des dieux. Sur la cinquième
barque, on voit Osiris à tête d’épervier, enfermé dans une châsse, et accompagné
de personnages qui sont devant lui dans l’attitude du respect : elle est tramée
par trois prêtres, au moyen d’un cordon terminé en forme d'uboeus, et elle est
dirigée par un homme qui a un masque d’épervier. A la proue de la barque et sur
la fleur de lotus qui la termine, est accroupi un cynocéphale, espèce de génie
(1) Voyez planche yp, A. vol. I.
(2) Voyez ibid.
(3) Voyez planche 19, fig. r , A. vol. IV .
protecteur; la poupe est occupée par un homme à tête d’ibis, symbole de l’inondation.
La sixième barque porte encore’ Osiris renfermé dans une châsse; mais ici
il a une tête humaine : cette barque est précédée d’une espèce de cippe surmonté
de la statue d’Harpocrate accroupi, que trois chacals enchaînés paraissent tramer;
au-devant d’eux sont en adoration quatre cynocéphales avec des bras et des pieds
humains. Enfin la septième barque porte une grande châsse où sont renfermées
deux statues d’Osiris assis, l’une à tête d’homme, et l’autre avec une tête d’épervier.
La châsse est précédée par une espèce d’enseigne surmontée d’un sphinx à
corps de lion et à tête de femme.
La seconde bande du soffite renferme trente-trois figures diverses et deux
barques. Parmi ces représentations, on remarque cinq serpens dressés sur leurs
queues, dont un seul a des ailes ; et quatre autres serpens à bras et à pieds humains,
faisant chacun l’offrande de deux vases, emblèmes de l’inondation. Un dernier
serpent qui, par son étendue et les replis de son corps, paroît être une couleuvre
aquatique, se trouve placé au-dessus d’un temple. Treize figures ont des masques
de lion: les unes sont assises et portent les attributs des dieux; les autres, qui sont
debout, ont les mêmes emblèmes, ou bien font des offrandes de vases. Deux personnages,
dont l’un a une tête d’ibis, et l’autre, une tête de couleuvre aquatique,
présentent aussi des vases, et l’on ne manquera point de remarquer encore une
femme dont le corps se termine en queue de poisson, et qui ressemble beaucoup
à une configuration analogue dans le zodiaque de Latopolis (i). Les autres personnages
sont Isis coiffée de la dépouille d’un vautour, et Osiris à tête d’épervier
et à tête humaine : ils ont les attributs des dieux ; savoir, la croix à anse et le
sceptre à tige de lotus ou à tête de lévrier. L ’une des deux barques dont nous avons
parlé, renferme dans une châsse Osiris avec un masque d’épervier, et Isis ; elle est
précédée d’une enseigne formée d’un sphinx à corps de lion et à tête de femme :
l’autre barque porte une châsse où l’on voit les mêmes divinités, si ce n’est qu’Osi-
ris a une tête humaine ; elle est précédée d’une enseigne surmontée d’un chacal.
Nous ne quitterons point l’examen de cette rangée de figures, sans faire observer
que beaucoup d’entre elles se retrouvent presque absolument les mêmes dans la frise
astronomique d’Edfoû (2). Le serpent ailé, la couleuvre aquatique placée sur un
autel, les serpens à bras et à pieds humains offrant des vases, le personnage dont le
corps se termine en queue de poisson, les divinités avec des masques de lion, et
notamment celle qui est assise et tient dans ses mains une relique d’Isis, sont tout-
a-fait semblables, et se succèdent presque dans le même ordre : d’où l’on doit conclure
que la signification de ces emblèmes dans l’un et l’autre bas-relief doit avoir
une grande analogie.
Le premier soffite à droite, contigu à l’entre-colonnement du milieu, est partagé
en quatre scènes qui occupent toute sa largeur (3). Dans la première, un disque au
milieu duquel est un oeil, emblème du Soleil ou d’Osiris , repose sur une barque.
Sept figures accroupies et ayant à la main la croix à anse sont au-dessus de cet
(1) Voyez planche 79, A. vol. I. (3) Voyez planche ip,fig.3 , A . vol. IV .
(2) Voyez planche yS, fig. 2, A. vol. I.