» haut, formé de sept à huit rangs de soldats posés sur une ligne horizontale, et tous
» de la mcme manière. Ils se présentent de profil, et sont armés d’un casque,.'d’une
»ïlance et d’un bouclier. » La dimension de vingt pieds donnée pour la longueur
du bas-relief convient bien à la longueur de la première, partie des hypogées de la
planche 4 8 , fig. i, et de la planche 48, fig- 3 ! .mais la hauteur de dix-huit pieds est
beaucoup trop forte dans l’un comme dans l’autre. Peut-être doit-on lire huit pieds ;
ce qui convient alors parfaitement. Réduisant le nombre des rangées de soldats dans
la même proportion, on trouvera trois rangées' seulement au lieu de sept à huit,
nombres qui paraissent avoir été écrits de mémoire par M. Balzac, et cela se
rapportera au premier témoignage que nous avons cité et au dessin de M. Jomard.
Ce dernier a mis plus de quatorze soldats dans chaque rangée, et il a donné au
bas-relief beaucoup plus de vingt pieds de longueur.
Les dissemblances que nous avons remarquées, font croire à M. Jomard que
l’hypogée qu’il a donné dans planche 4 8 , n’est pas le même que celui que nous
avons figuré planche 48. Nous ne partageons pas son opinion , parce que nous
ne concevons pas comment ce second hypogée, si voisin de ceux que nous avons
visités tant de fois, aurait échappé à nos recherches pendant tout le temps que
nous ayons passé à Syout.
Dans cet hypogée, nous avons remarqué encore beaucoup d’hiéroglyphes disposés
par lignes verticales de 2",y4 de hauteur et de o", 16 de largeur chacun :
les traits de séparation ont un centimètre de largeur.
Immédiatement au-dessus de l’hypogée principal, et à peu près à la même hauteur
que les précédens (voyez planche 4 3 , 3-3) , sont trois autres hypogées très-
voisins les uns des autres : ils ont été représentés planche 4 -7 fig- 3 , et planche 48,
fig . 1 et 8. L e premier est creusé sur un plan très - régulier et plus riche que
ceux dont nous venons de parler. De l’extérieur, on pénètre dans un vestibule
carré long, plus large que profond ; il a 9” 74 de largeur sur huit mètres
seulement de profondeur. En face de la porte de l’hypogée et dans le fond
du vestibule, est une autre porte qui conduit, par un couloir de quinze à seize
mètres de longueur, à une salle de^même dimension que le vestibule. Dans
le fond de cette salle sont trois niches, dont on concevra facilement la disposition
en consultant le plan et la coupe fig . 3 et j , planche- 4j- Les parois de cet
hypogée sont extrêmement dégradées ; il est très-probable qu’elles étoient autrefois
couvertes d’hiéroglyphes peints. Sur la minute du plan de cet hypogée, nous avons
indiqué, dans le couloir à droitè, l’entrée d’un conduit incliné, fig. 8 , qui, suivant
notre journal, serait dans le vestibule. Ce conduit a environ huit mètres de
longueur. La petite salle qui est à son extrémitc.,fig. 4 , 8 e t/, est carrée, et creusée
de douze pieds de profondeur sur la moitié de sa superficie. Au bas de la partie la
plus profonde, on trouve trois autres conduits semblables, dont l’un s’enfonce dans
la montagne, et les deux autres sè dirigent sous l’hypogée : ils sont tous les trois
remplis de décombres.
A droite de cet hypogée est celui que nous avons représenté planche 4 8 ,fig. 8;
son plan ressemble beaucoup à celui du précédent : seulement il n’est pas aussi
étendu. Le .vestibule est de même largeur, mais moins profond, et le couloir est
plus court, La salle du fond de cet hypogée est moins large que son vestibule.
Adroite et à gauche, à peu près en face l’un de l’autre, et presque au fond du couloir,
sont deux conduits horizontaux qui aboutissent à deux petits caveaux, où sans
doute, étoient déposées des momies. On verra dans la coupe représentée fig . 7,
planche 4 8 , que le plafond du vestibule, est plus élevé que celui du couloir, et
ce dernier plus que celui de la salle suivante. Les deux conduits sont à la hauteur
du sol du couloir. Le plafond du vestibule est décoré d’ornemens peints. Un cadre
d’étoiles forme la première bordure : le reste est rempli de dessins en échiquier, dans
le goût des Grecs, des Étrusques et des Arabes. Toutes les parois de cet hypogée
ont été couvertes d’hiéroglyphes peints- en bleu de ciel. Dans l’embrasure de la
première porte, il y a des hiéroglyphes. Le bandeau de la deuxième porte est orné
de deux rangées d’hiéroglyphes sur les côtés, et de trois au-dessus. Le plafond du
couloir est taillé en arc de cercle (voyez fig. 8 ,planche 48). Cet hypogée est,de tous
ceux que nous avons vus dans la montagne de Syout, le plus richement décoré et le
plus soigné.
Le troisième hypogée, planche48, fig. 1, voisin des deux précédens, est très-
petit, et il ressemblerait plutôt à un caveau dépendant autrefois d’un hypogée plus
grand qui aurait été détruit par i’éboulement d’une partie du rocher.
Sur la gauche de la montagne, nous avons remarqué des figures Égyptiennes
en pied, sculptées en demi-ronde-bosse (voyez planche 48, fig .3 ). Il y en a
cinq dun côté et quatre de l’autre, y compris une autre figure, de moitié plus
petite, qui paraît représenter un enfant. Ces figures sont très-mutilées. Elles
ont im,30 environ de hauteur, et paraissent représenter des femmes. Nous supposons
qu elles ont appartenu au fond d’un hypogée dont la partie antérieure
a été détruite dans un éboulement partiel de la montagne. Au milieu du bas-
relief est une excavation irrégulière.
Plusieurs de nos collègues, au nombre desquels étoit M. Fourier, ont remarqué,
en descendant la montagne de Syout, le dessus d’une porte presque entièrement
enfouie. Ils se' sont glissés avec peine par l’ouverture qui restoit, et se sont
trouvés dans un petit temple Égyptien, semblable à ceux de Minyeh ( voyez pl. 84 ,
A. vol. IV). Seulement l’architecture de celui-ci leur a paru plus grossière; au
lieu de colonnes, ce sont des piliers carrés qui soutiennent le plafond. Les hiéroglyphes
et les peintures sont bien conservés, et l’on y a distingué une procession
de quatorze prêtres portant des offrandes à une divinité. N’ayant point visité nous-
memes cet hypogée, nous nous sommes bornés à rapporter ici les faits consignés
dans le journal de M. Fourier.
Il paraît que tous les hypogées de Syout étoient beaucoup moins dégradés il
y a quelques années. Un homme du pays, qui nous conduisoit, nous a dit les
avoir vus en bien meilleur ctat; les peintures étoient plus fraîches et mieux conservées
; les jambages des portes et les plafonds n’étoient point brisés comme ils le
sont a présent. Suivant lui, ce sont des beys et des Mamlouks qui les ont ainsi
endommagés récemment en y tirant des coups de fusil, dont effectivement on