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l’action de prendre de la main gauche son hras droit étendu en avant. Peut-être
a-t-on voulu représenter ici le sommeil d’Osiris terrestre, ou la stagnation du Nil
avant je solstice-d’été. Cette même pièce offre encore la représentation symbolique
d’un sacrifice humain. Un homme est à genoux attaché à un arbre, et les mains
liées derrière le dos; il a des couteaux enfoncés dans diverses parties du corps:
cinq prêtres, armés chacun d’un couteau, s’avancent vers lui ; le premier d’entre eux
paroît être celui qui doit exécuter le sacrifice en présence d’une divinité portant
dans ses mains la crosse et le fouet.
La pièce qui suit ia salie découverte, a les mêmes dimensions que celle qui est
semblabiement placée dans 1 appartement quenous avons décrit ; seulement ses murs
latéraux ne renferment point de niches. Elle est couverte de sculptures d’un travail
extrêmement soigné : les bas-reliefs sont entourés d’une quantité innombrable de
petits hiéroglyphes, qui sont tous exécutés avec une netteté extrême. Nous avons
particulièrement remarqué l’encadrement de la porte pratiquée dans le mur du
fond, pour arriver à la dernière pièce de l’appartement: il est orné d’oiseaux chimériques
(1), dont les ailes sont déployées, et qui semblent embrasser des espèces
d’étendards surmontés de têtes de lévrier, de croix à anse et de plumes. Les un5
ont des têtes d’homme et de femme; les autres, des têtes d’aigle, de serpent, de
chacal et d épervier. Mais ce qui attire plus particulièrement l’attention, ce sont les
sculptures dont le plafond est orné. Nous en avons déjà parlé dans la description qui
accompagne la collection des dessins des monumens astronomiques (2). Le plafond
est partagé en deux portions égales par une grande figure d’Isis, sculptée en ronde-
bosse, et placée dans une niche cylindrique : ses formes sont d’une grande beauté,
et ont mérité 1 approbation de tous ceux qui les ont étudiées. La portion du plafond
située à la gauche de cette Isis est en partie occupée par le corps, les bras
et les jambes d’une' grande figure semblable à celles qui enveloppent les bandes
zodiacales du portique. Dans l’espace qu’elle enferme, sont distribuées quatorze
barques posées deux à deux sur la même ligne, et au milieu de chacune desquelles
se trouve un disque. Nous ferons observer que nous avons déjà vu
dans le plafond du portique ia répétition assez fréquente de certains emblèmes
au nombre de quatorze. Le zodiaque circulaire se trouve, au plafond, à droite
de la figure d Isis (3). Ce monument astronomique a été découvert, lors de
la conquête du Sayd, parle général Desaix; et ce fut cet illustre guerrier qui
le fit remarquer le premier aux officiers de son armée. On y-distingue, à la première
vue, les douze signes du zodiaque, distribués sur une spirale dans l’ordre
suivant: le lion, la vierge, la balance, le scorpion, le sagittaire, le capricorne, Je
verseau, les poissons, le belier, le taureau, les gémeaux et le cancer. Tous ces signes
marchent les uns a la suite des autres dans le même sens. S’ils eussent été distribues
sur la circonférence d’un cercle, il n’auroit pas été possible de reconnoître
quel etoit celui qu on devoit considérer comme ouvrant la marche et entraînant
(1) Voyez planche 22,fig. j , q , y, A. vol. IV .
(2) Voyez I Appendice n.’ I I , à la fin des Descriptions des antiquités.
(3) Voyez ia planche 21, A vol. IV .
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D E D E N D E R A H . C H A P . X .
tous les autres après lui : mais leur disposition sur une spirale ôte toute espèce
d’incertitude, et l’on voit qu’ici l’on a voulu indiquer le lion comme le chef des
signes du zodiaque, quand bien même la comparaison du monument astronomique
qui nous occupe, avec celui qui décore les soffites extrêmes du plafond du portique,
ne porteroit pas déjà à le croire. L’espace circonscrit par les signes du zodiaque
contient un grand nombre de figures que leur position seule devoit faire
croire relatives aux constellations : il en devoit être de même de celles qui enveloppent
les signes du zodiaque, et dont une portion est distribuée circulairement,
au nombre de trente-sept, sur la bordure du médaillon. Nos premières conjectures
à ce sujet ont été pleinement confirmées, et nous avons fait voir dans un
Mémoire spécial (i) qu’effectivement la plus grande partie, si ce n’est la totalité de
ces figures, représente des constellations extrazodiacales. Celles qui sont enfermées
par la spirale des signes du zodiaque, se rapportent aux constellations de la
partie septentrionale du ciel, et les autres aux constellations méridionales, en sorte
que le monument qui nous occupe est un véritable planisphère céleste. Parmi le
grand nombre de figures qui remplissent ce planisphère, on en trouve beaucoup
d’analogues ou même de tout-à-fait semblables à celles des frises astronomiques du
temple d’Edfoû (2), des zodiaques d’Esné (3), et sur-tout du zodiaque (4) du portique
de Denderah. C’est la comparaison que nous en avons faite, qui nous a conduits
aux résultats consignés dans le Mémoire cité ci-dessus. Le planisphère est
porté par quatre groupes de deux hommes à tête d’épervier et par quatre figures de
femmes debout, qui se succèdent alternativement. Ces groupes sont agencés avec
goût, et le génie allégorique des Égyptiens ne pouvoit faire un choix plus heureux
pour nous montrer l’univers porté, pour ainsi dire, par les deux plus puissantes
divinités de leur théogonie, Osiris et Isis. A côté de chacune des figures d’Isis
sont des lignes d’hiéroglyphes, que nous avons copiées avec le plus grand soin et
la plus scrupuleuse exactitude. Une bande circulaire de grands hiéroglyphes
entoure le médaillon. Dans l’espace qui les sépare, on voit deux légendes hiéroglyphiques
opposées l’une à l’autre, et qui se trouvent sur un même diamètre avec
le cancer et le capricorne. Deux hiéroglyphes, représentant probablement la feuille
et le fruit de quelque plante, se trouvent dans le même espace; ils sont aussi opposés
l’un à l’autre, et sont placés sur un même diamètre avec le taureau et le scorpion.
Deux côtés seulement du planisphère sont bordés de lignes de zigzags, qui
offrent, comme l’on sait, la configuration de l’eau. Toutes les parois de la pièce
qui renferme ces sculptures précieuses, et notamment le plafond, sont noircis par
la fumée des flambeaux, en sorte que l’on n’aperçoit plus nulle part les couleurs
dont elles ont sans doute été recouvertes.
La dernière pièce de l’appartement du zodiaque ne le cède en rien aux autres,
ni pour la multiplicité et la variété des sculptures, ni pour l’intérêt qu’elles offrent à
la curiosité du voyageur. Elle est aujourd’hui dans une obscurité profonde, puis-
( 0 Voyez, parmi les Mémoires sur les antiquités, nos (3) Voyez planches yp et 8y, A. vol. I.
Recherches sur les bas-reliefs astronomiques des Égyptiens. (4) Voyez planche 20, A . vol. IV .
(2) Voyez planche $8, fig. 2, A. vol. I.
A. D . F