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 fond et au-dessous  de  cette  frise, on  voit un  épervier  tourné  dti  côté  gauche,  et à g  
 côté  deux chacals  dirigés  du  côté  droit.  Sur  la face  de  la niche,  regardant  le sud,  
 on  voit  encore un  épervier et un  chacal  se tournant  le dos. Un personnage, qui neI  
 paroît pas  être  de  l’ordre  sacerdotal,  fait à ces divinités symboliques une ofiiaudtl  
 de deux vases. 
 En faut-il  conclure  que l’épervier ou  le chacal,  ou tous  les  deux, étoient révéré  :  
 dans ce  temple! Non, sans doute.-Les hiéroglyphes  qui accompagnent  ces tableaux!  
 auroient pu aider à éclaircir un jour ce mystère :  je regrette de n’avoir pu les  copier!  
 Au reste, une grande partie de ces  caractères  est  effacée,  et les figures  elles-même!  
 de  la  partie  inférieure  font  dégradées  absolument,  peut-être  par  la  cause  donij  
 j’ai déjà parlé, c’est-à-dire, par le  séjour  des  eaux,  qui  paroissent  avoir  rongé le k l   
 des  colonnes. 
 Je connois  plusieurs monolithes terminés par une pyramide obtuse, celui que j’iil  
 trouvé  à Meylâouy, celui de Qous et plusieurs autres ; mais le seul qui soit couronnl  
 d’un  sommet aigu et  figurant la pointe d un obélisque, dont il a d ailleurs les dimenl  
 sions,  est  celui  d’Antæopolis.  Les Égyptiens  travailloient, à la  vérité,  en  bois, ¿1  
 petites niches de cette forme ;  et j’en ai vu un  exemple assez curieux dans un cabine'  
 d’antiquités  (i). 
 Le  lecteur a  déjà  pris  une  connoissance générale  de  la décoration  du portiqiil  
 d’Antæopolis,  s’il  a remarqué,  au commencement de  cette Description,  1 analogil  
 que  j’ai montrée  entre  les  palmiers et  les  colonnes,  qui semblent  aujourdhui coït]  
 fondus,  et produisent  par  leur réunion  un aspect-singulièrement pittoresque;  ce!  
 aussi  ce  qui  frappe  le  plus, quand  on veut  etùdier  le  système  d ornement  que  bail  
 chitecte a suivi.  Le  fût  des  colonnes  est légèrement  conique, ainsi  que le  troncdl  
 dattier.  Le chapiteau est formé par neuf longues palmes,  terminées superieuremenl  
 par des courbes gracieuses. Les têtes des  feuilles sont réunies par un massif decoupl  
 en  neuf parties qui leur  correspondent, et qui  sont diversement  disposées par rapl  
 port  au  dé  carré  qui porte  le  chapiteau.  Cette  irrégularité  apparente  provient  dl  
 nombre  impair des  palmes ;  circonstance  qui  n existe  que  dans  le  monument  dl  
 Qâou :  elle fait que  les chapiteaux  présentent par-devant une  feuille vue de face,h  
 par derrière, à  l’extrémité  opposée du diamètre,  une  arête  formée par  les plans dl  
 deux autres  feuilles  (z).  Au reste,  la  coupe  des faces,  des  arêtes  et  des  courbes dl  
 chapiteau ,  est  d’une  exécution pure,  qui ne  laisse  rien  à  desirer. 
 Une autre particularité de  ces chapiteaux, est que  les côtes seules des palmes s o l  
 indiquées; les  folioles ne le sont pas. 
 Le  fut  est  divisé par  des  cercles  horizontaux  ornés d’hiéroglyphes, et  chacun  
 des  bandes  intermédiaires  est partagée  par des  lignes verticales  qui  séparent  autat  
 de  tableaux.  Il  y a  ainsi  sur  chaque  colonne  douze compartimens, occupés Chacu  
 par  une  offrande,  un  sacrifice,  ou  une  autre  scène  sculptee  en  relief.  Le  dieu e 
 (i)  Le  fragment dont  je parle est à la Bibliothèque du  porte aussi trois  figures  en bois,  debout, devant louv  
 Roi. La niche au-dedans n’a que  sept pouces  environ  de  ture  de  la  niche. 
 hauteur:  ce petit  tabernacle  pose sur un socle, qui  sup-  (a)  Voyezla planche 41 ,Jlg. 4-ct p, A . vol. IVassis  
 ;  le prêtre  a  les  bras  élevés,  et  tient  dans  ses  mains  une  offrande  qui  est  répétée  
 sur l’autel.  Toutes  ces  sculptures  sont exécutées avec délicatesse. 
 Au-dessous du chapiteau, le fût est décoré par cinq liens et par des serpens  de la  
 forme et de l’attitude ordinaires de  ïuloeus;  les serpens sont l’un sur l’autre, comme  
 entrelacés, couronnés  d’un  disque,  et  ils  forment  par  leur  réunion  un  ornement  
 agréable. Entre les serpens,  et du côté  extérieur,  il y a un autre ornement de forme  
 arrondie, qui-  est aussi  d’un  genre particulier,  et  qui  semble être un appendice des  
 liens.  Au-dessus  est une grande  colonne verticale d’hiéroglyphes,  qui  descend jusqu’au  
 bas. Toutes les lignes qui composent ces ornemens, sont travaillées avec beaucoup  
 de pureté, et répondent au soin qui a présidé à toute la construction.  Le massif  
 de  la porte principale est décoré  de  tableaux intéressansrfon voit un sphinx sur  un  
 autel, tenant un  vase  couronné de  la  tête d’épervier, et qui est dans 1 action  d offrir  
 ce. vase  à Osiris,  portant  la même tête;  une  figure  de héros  qui  s’agenouille  avec  
 beaucoup  de mouvement  devant  la même  figure  d’Osiris,  et  Isis derrière  lui; et,  
 derrière  le  personnage,  le  signe  de  la  divinité,  la  croix  à  anse  répétée  quatre  
 fois:  c’est  une  répétition  que  je  n’ai  jamais  rencontrée que  dans  ce  seul  endroit.  
 La  ceinture  et  le  casque  de  cette  figure  ne  permettent point  de  douter  qu’il  ne  
 s’agisse d’un  héros. 
 C ’est  à  la partie  inférieure de toutes  les  colonnes  qu’est  le sujet  le  plus curieux ;  
 c’est une image d’oiseau symbolique posée sur une coupe, précédée d’une étoile, et  
 tout-à-fait semblable  aux  figures  qu’on  voit  sur  les  colonnes  de  Philæ  et  d’Apolli-  
 nopolis  magna.  Dans  un mémoire  sur  cette  dernière  ville,  j’ai  donné  le  nom  de  
 phénix à cet oiseau mystérieux quija  des  ailes,  le bec  d’un aigle  et une huppe sur  la  
 tête, et j’ai exposé  les motifs qui viennent à l’appui  démon opinion  (1):  je me  bornerai  
 donc à  renvoyer  à  ces  recherches,  et  à  ajouter  que  peut-être  ici, comme  a  
 Edfoû,  le  symbole  du phénix annonce que  le  monument  a été fondé en mémoire  
 et à l’époque du renouvellement  de  la période  sothique.  La  coupe  sur  laquelle  est  
 ici la figure du phénix, semble sortir du milieu des  lotus, qui eux-mêmes sortent des  
 feuilles entrelacées,  comme dans  les monumens que j’ai  cités tout-à-I’heure.  Quant  
 à  la  base  sur  laquelle  les  colonnes  reposent,  elle  est  cylindrique  et  sans  aucun  
 ornement. 
 Le portique étoit couronné par un entablement qui ne subsiste plus  qu’en partie;  
 la frise, avec son cordon, a  i “,79  de hauteur,  c’est-à-dire,  est  de  la même hauteur  
 que la corniche, et presque égale au diamètre du chapiteau. 
 La frise étoit décorée de  deux bandes horizontales d’hiéroglyphes, et, au milieu,  
 d’un globe ailé. La corniche  formoit une gorge saillante et d’un effet  très-agréable  à  
 l’oeil :  le milieu renfermoit un  vaste  globe  ailé, et  le reste étoit orné de  cannelures  
 et de légendes  hiéroglyphiques. 
 Le  plafond du portique  subsiste  encore  en  partie  ;  on  y  voit  des  hiéroglyphes  
 sculptés. 
 Je terminerai ici la description succincte des ornemens du  temple d’Antæopolis,  
 en  ajoutant  que l’ornement Égyptien  qui  occupoit  le  milieu de  la  frise  du frontis- 
 •  (1) Voyez la planche 4/  ,  et la planche 38, fig.  y ,  et consultez  la Description d'Edfoû, A. D . ch.  Vj pàg. 2p.