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DESCRIPTION
DES ANT IQUITÉ S DE DENDERAH;
P a r MM. J O L L O I S e t D E V I L L IE R S ,
I n g é n i e u r s d e s P o n t s e t C h a u s s é e s , C h e v a l i e r s d e l ’ O r d r e ^. r o t a l
d e l a L é g i o n d ’ h o n n e u r .
C H A P I T R E X.
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Observations générales.
L o r s q u ’o n remonte du Kaire dans la haute Égypte, les premiers monumens
considérables et bien conservés que l’on rencontre sur sa route , sont ceux de
Denderah. Il n’est presque point de voyageurs qui, s’étant avancés vers les régions
supérieures de l’Égypte , n’aient visité ces édifices, et n’aient transmis dans leurs
écrits les diverses impressions qu’ils ont éprouvées à leur aspect. Nous connoissions
tout ce que ces voyageurs avoient publié ; et leurs descriptions, tout incomplètes
qu’elles sont, avoient vivement excité le désir que nous avions déjà de voir de
nos propres yeux les antiquités si vantées de l’ancienne Tmtyris. Comme nous
avions entrepris de parcourir le pays dans le temps des basses eaux du N il, et à une
époque où le général Desaix en avoit à peine achevé la conquête, nous ne pûmes,
la plupart du temps, voyager que par terre, et nous fûmes obligés d’abandonner à
Syout la barque qui nous y avoit amenés du vieux Kaire. Nous profitâmes avec
empressement du départ des premiers détachemens de troupes Françaises qui se
rendirent dans la Thébaïde, et nous sortîmes de Syout le 29 floréal de l’an 7.
Nous passâmes successivement à Aboutyg et à Deyr. Notre seconde journée se
termina à Tahtah, bourg assez considérable, situé à une demi-lieue des bords du
Nil, et qui renferme un bazar garni d’un assez grand nombre de boutiques. Le
troisième jour, nous arrivâmes à Souây, presque en face d’Akhmym : nous traversâmes
ensuite les ruines de Ptokmaïs à el-Menchyet el-Neydeh, où nous trouvâmes,
sur le bord du fleuve, les restes d’un quai antique avec un escalier, et dans les
buttes de décombres qui annoncent l’ancienne ville, des débris nombreux de
colonnes en granit. Pendant ce trajet, nous faillîmes être enveloppés dans une
trombe qui se forma à une distance assez peu considérable de nous. Vers la fin de
la quatrième journée de marche, nous vînmes coucher à Girgeh, ville considérable,
A. D . A