
on s’en fert alors en forme de lotion.On répand suffi
la même préparation réduite en poudre, furies
ulcères qui jup,purent trop.
L'on recommande, pour l’ufage intérieur ,
Péthiops antimonial , & le foufre doré d’Antimoine
uni à partie égale , ou au double de mercure
doux , dans les maladies fcrophuleufes &
vénériennes, dans les engorgemens ou endurcif-
femens des glandes, & dans les affeélions dar-
treufes \ & l’on s'en eft fervi fouvent dans ces
fortes de cas avec fuccès.
ANTIPHLOGISTIQUES. On nomme ainfi
tous les moyens propres à combatre l’inflammation.
Voye% ce mot'
Le premier de ces moyens auquel le Praticien
doit donner fon attention, loifqn’il veut dif-
fiper une affeélion inflammatoire, c’eft d'en
faire ceflerautant qu’il eft en fon pouvoir,
la caufe occafionnelle. Les corps étrangers lo^és
dans des parties fufcepribies d’une irritation de
ce genre, & qui les enflamment par leur aélion
mécanique, doivent être écartés par la main du
Chirurgien le plutôt poffible, fl leur firuation
particulière , leur forme & la nature de leur
fubftancepermettent d’en faire l'extraction. Celle
des corps qui irritent, par leurs qualités chymi-
4ues, efl toujours difficile & fouvent impraticable
*, leur grande activité cependant demande
qu’on s’occupe fans délai à en empêcher les
effets 5 on y parvient-}« fqu à un certain point,
en les délayant au moyen de liqueurs aqueufes,
en défendant les parties de leur action par des
topiques incrafîàns & adoucifians, ou en corrigeant
leur âcreté fpécifique par des fubflances
qui aient avec eux une affinité particulière.
Les remèdes Antiphlogiftiques, proprement
dits, fe diftingueur en généraux qui affectent
tout le fyftême, & en topiques, dont l'iropref-
flon pendant quelques rems au moins, eft
purement Locale & circonfcrite.
Les Amiphiogiftiqueï généraux font, i.° La
faîgnée pratiquée fur quelque gros vaiffeau artériel
ou veineux. Voyez Sa ig n é e .
2.0 Les iavemeos & les laxatifs propres à
évacuer doucement les matières contenues dans
les inreftins. Les purgatifs plus forts peuvent
. quelquefois, être çonfidérés fous le même point
de vue y mais il y a des maladies inflammatoires
ou leur effet peut être très - dangereux, telles
font les inflammations des principaux vifcères
de la poitrine & de l’abdomen.
3.0 Les boiffons aqueufes & délayantes prifes
<R grandes quantités. \
4.0 Le bain tiède.
5. °Les médicamens rafraîchiflans , tels que
les boiffons acides , & quelques fels neutres,
Je nitre en particulier.
6 . ° Les anodins proprement dits & fur-tout
l’ppium.
A ces moyens dirçéls de diminuer i’aftivité
du fyflème fanguin, il faut joindre une abftinence
plus ou moins' complette d'alimens folides 8c
lubftantiels, dont i'ufage a une flngulière tendance
à augmenter Pétat inflammatoire des vaif-
feaux, loilqu’une fois il a commencé à fe
manifefter. l ’on doit éviter de même la trop
grande chaleur de l’Athmofphère, & Paélion
de tous les autres ftimulans, même les plus
ordinaires.
Les Anriflogifliques topiques, font i.° Les fai-
gnées locales, faites au moyen de fangfues ou
de fcarifications autour des parties enflammées.
Voyez Saignée L ocale.
2.0 Les cataplafmcs émolians, qui conviennnent
dans les cas d’inflammation accompagnée de
beaucoup de douleur 8c de dureté, & fur-tout
lorfqu’ii y a une tendance à la fuppuration. On
fe fert principalement pour les faire, de mie
de pain bouillie dans l’eau ou dans le la it, ou
dans l’eau végéto-minérale. On emploie auffi,
pour le même objet, les farines de graine de
lin, de fénu-grcc, &c.
3.0 Les applications nommées répercuffives ;
qu’on emploie fur-tout, dans les cas «où l’inflammation
eft moins aètive & ne paroît pas tendre
décidément ù former du pus. Telles font l’eau
froide, les différentes préparations de plomb,
la folution de fel ammoniac, celle de nitre, le
vin, le vinaigre, Tinfulien vineufe de plantes
amères ou aromatiques, sa déccétion de quinquina.
4.® Le froid extérieur appliqué fur la partie
affectée au moyen de compreflès trempées dans
l’eau froide ou .même de la glace..
Ç.° Les applications’ anodines, telles que les
feuilles de jafquiame, de ftramonium, de ciguë,
les têtes de pavots bouillies dans le lait, l’opium.
ANTISEPTIQUES. On donne ce nom aiïx
fubftances qui ont la propriété de combattre la
tendance à la putridité dans le corps humain,
ou d’en arrêter les progrès, & même dè la corriger
lorfquelle exifte. Ils font indiqués dans les
cas de gangrène & d'ulcères putrides.
La plupart des remèdes regardés comme antiphlogiftiques,
font auffi Andfeptiqu.es. Nous en
verrons (a raifon à l’article Gangrené. Ces
remèdes peuvent être employés dans le but
d'agir fur le fvflême en général, ou comme
topiques. Dans fa première intention, l’on le fert
fur-tout des acides végétaux & minéraux , des
liqueurs chargées d’air fixe, du vin, du camphre,
des amers 8e fur-tout du quinquina. Dans la
fécondé, outre ces mêmes médicamens, on fait
ufage auffi des préparations de plomb, des applications
d’eau froide, de neige, de glace, de
liqueurs fpiritueufes comme le vin & l’efptir-
de-vin , de topiques balfamiques comme la
térébenthine, ou aromatiques comme la rue,
le fcordium, les fleurs de camomille. L ’on a
auffi recommandé l’air fixe, que l’on a employé |
dans cette fin de deux manières -, dans l’une
on /dirige -ce fluide fur les parties malades ,
au moyen d’un entonnoir,ou dequelqu’autre façon,
à mefure qu'il fe dégage des matières qui le
contenoienr. L'autre confiffe à mettre fur les
parties malades des cataplafmes faits de matière
propres à entrer en fermentation, & à fournir
îorfqu’elles font dans cet état, beaucoup d’air fixe
Voyez ce mot.
ANTRE M A X IL L AIR E , cavité qui fe trouve
dans l’os de la mâchoire fupérieure. On la
nomme auffi finus Maxillaire, & Antre d’Hig-
tnor, du nom del’Anatomifle qui en a le premier
donné une defcripiion exaéle.
Les lames qui compofent, l’os Maxillaire, forment
, par leur écartement, cette cavité qui en
occupe la plus grande partie. Ces lames font
fort minces, excepté aux endroits où elles fe
réunifient pour former différens angles \ elles
font plus épaiffes chez les enfans, 8c s aminciffent
à mefure qu’on avance en âge , la cavité s’ag-
gran'diflanr en proportion.
La figure de l’Antre Maxillaire varie chez les
grands fujets -, on peut, en général, la comparer
à une pyramide quadrangulaire & applatie ,
dont fa pointe eft du côté de la pommette &
la bafe du côté du nez. La paroi inférieure incline
un peu vers lès alvéoles, & fon bas-fond
répond particulièrement vers la troifième dent
môîaire.j\La paroi du côté du nez eft en partie
olîeitfë , & en partie membraneufe. Des pro-
Jongemens de l’os Maxillaire , des portions du
palais, de l’os ethmoïde , & de la conque inférieure
, concourent à la former -, le refte eft complété
par la membrane pituitaire, qui tapifie le
finus, ainfi que les narines. L ’ouverture de cette
cavité eft fort étroite 8c irrégulière } elle répond
dans le n e z , un peu antérieurement entre
les deux cornets.
Les deux Antres Maxillaires ne peuvent fe
vuider entièrement, & en mème-rems } 8c s'ils
font remplis dans un état contre nature , ce n’eft
que lorfque le malade fe couche fur un côté,
que la cavité du côté oppofé peut fe vuider.
D’où il fuit que lorfqu’il s'y eft amaffé du pus,
ou quelqu’autre fluide capable d’irriter la .membrane
qui le renferme ,ces matières peuvent, par
leur féjour , eau fer différentes maladies, qui af-
fe&e ront même les parties voifines. ,
Ces- cavités font fufceptibles de diverfes affections
contre nature. Tantôt les va!fléaux de la
membrane qui les tapifie intérieurement s’engorgent,
s’enflamment 8c fuppurent-, d’autres fois,
loit en conféquence de l ’inflammation , foit par
d autres caufes, il s’y forme des tumeurs po-
lypeufes, farcomateufes & fqùirrheufes, cjui peuvent
même dégénérer en cancers -, l’exoftôie 8c
la carie en affeélent quelquefois lés parois ; des
mftrumcng de différentes efpèces y produifetu
des plaies pénétrantes 8c des fraéïures j des corps
étrangers peuvent s’y introduire en conféquence
de pareils accidens j enfin l’on a vu des infeéles
qui s’y étoient engendrés, caufer pendant nombre
d’années des douleurs atrôces.
I. Des Abcès de VAntre Maxillaire.,^
De tous les accidens que nous venons de mentionner
, celui qui eft de beaucoup le plus fréquent
, eft l’inflammation & la fuppuration de
l'Antre. Les coups violens.portés fur les joues y
les affections inflammatoires des parties voifines,
& particulièrement celles de la membrane interne
des narines, lés inflammations des yeux long«
terns prolongées, l’aélion du froid , & plus que
toute autre chofe, les maux de dents lorfqu ils
font violens, 8c qu’ils ont de fréquens retours,
peuvent déterminer une affeétion de ce genre.
Le prunier fymptôme de l’inflammition de
l’Antre Maxillaire eft utie.douleur que l'on prend
d’abord pour un mal de dens, fur-tout s’il fe
trouve une dent cariée en cette partie de la mâchoire.
Cette douleur cependant aftèéle le nez
plus qtie ne fait ordinairement celle qui eft caufée
par une mauvsifë dent} elle affecre auffi plus ou
moins l’oeil , l’orbite 8t la région des finus
frontaux. Mais ces fymptômes ne fuffifent pas
pour çaraélérifer la maladie, dont la nature ne
le manifefte que beaucoup pins tard. Le mal dure
8t fe perpétue pour l’ordinaire beaucoup plus-
long-teins que s’il tenoit à une dent cariée, &
fa violence augmente de-plus en plus, jufqu’à
ce qu’enfin I’o'n commence à obfervcr une tumeur
dure au-deffous de i ’os de la pommette , qui
s étend peu-à^-peu fur toute la jou e , mais qui
& élève enfuite en point , 8c forme une dureté
très-circonfcrire que l’on fent au-deflùs des dents
molaires poflérieures j ce fymptôme eft accompagné
d'une rougeur , & quelquefois de’ l’inflammation,
& de la fuppuration des parties extrêmes
; & il îfeft pas rare que cet abcès extérieur
communique, avec celui de l’intérieur du finus.
L ’élévation circonfcrite de la tumeur à fa partie
extérieure n’a cependant pa? lieu dans tous le*
cas 5 il y en.a où la fuppuration tend à fe faire jour
du côté de là voûte du palais , élève l'os «v
cette partie , & le carie enfin , fi l'art ne vient
au fecoùrs du malade. Il y en a d’autres ou*
le pus s’échappe entre les racines dès dents
& les alvéoles. Il y en a enfin où le pusy
après s’être formé dans l’Antre Maxillaire, fort
par la narine du même côté , lorfque le malade
eft couché la tête balle , fur le côté oppofé*, 8c
fi cet écoulement fe répète fouvent, il empêche
également, la tumeur de s'élever en1'pointe a®
dehors , & par conféquent de s’ouvrir , comme-
elle ferait, fi la matière purulente n’avoit aucune
iffue. Au refte,. cet écoulement de matière:
par la narinen’effpas très-ordinaire-, car, fuivanf
M. Humer ^ le conduit qui pafie de la- caviié