
accoutumés à confidérer ce gui cfe pafle che2
l'homme dans l’état de maladie, que ce changement
de l’os en chair •, mais fî cela arrive tous
les joprs dans le cas de fraéture, d'exfoliation,
de carie , & â la fuite de la réfeélion de l’os,
foit après l’amputation, ou l’opération du trépan;
le phénomène , quoique fingulier , n-efi plus
fi furprenant *, & c’eft effectivement ce qui a lieu ,
ainfi qu’il eft êonftaté dans la pratique journalière.
La carnification vient fouvem fpontané-
fnem, fans qu’on puiffe lui attribuer une caufe
évidente ; la femme Supîot dont il eft fait men-
lion dans les mémoires de ^Académie , paroiffoit
faine en apparence , & n’avoit eu précédemment
aucune maladie 'particulière. On en peut dire
autant de Steyenfon , dont l’hjftoire fe trouve
détaillée dans les Medical Obfervations and In-
quiries. Macbride, dansfon Introduélion à la Théorie
& à la Pratique delà Médecine, cite l’hiftoire
d’une pareille carnification qui eut lieu à Water-
ford , chez une f.mme de naiffance, & qu’on
attribua à une douleur rhumatifmale dont elle
fouffrit beaucoup, & qui la retint long-tems
chez elle. Elle perdu infenfiblement toutlmou-
vement, en même-tems que fes os acquirent de
la molleffe; elle mourut au bout de huit ans,
avec une flexibilité, teüe .de fes membres, qu’il
y a tout lieu de croire que fes os étoient entièrement
ramollis. Elle n’eut aucune oppreffion
pendant fa maladie; fon appétit fut excellent,
les fens on ne peut plus fins jufqu’au dernier
moment; fon urine étoît cependant trouble, &
dépofoit un fédiment blanchâtre & terreux , fem-
Blafeié à de la chaux. Le ramolliffement des'os
eft Couvent borné à un feul endroit. On trouve
dans les Cas, & Remarques de Chirurgie de
Gooch, l’hiftoire d’un femblable ramolliffement
chez une femme. La fubftance de l’os s’étoit convertie
en une qui avoit l’apparence d’un foie
endurci ; on y découvrok encore les lames primitives
de l'os à l’extérieur, ce qui maniféftoit
que la maladie avoit commencé à la partie intérieure
, ou dans la moelle. J’ai vu, il y a une
dixaine d’années, une femblable carnification de
l ’os de la hanche , chez une femme qui fouffrit
pendant dix ans de vives douleurs dans cette
région , à la fuite d’un coup qu’elle y avoit reçu;
la tumeur étoit fi dure & fi volumineufe vers le
bas-ventre, qu’on l’a prit, dans les derniers tems y
pour une hydropifie enkyftée ; elle s’étendoit
depuis l’ombilic jufqu’au. petit baffin., & lesmuf-
cles iliâques & pfoas qui la recouvroient, étoiqnt
réduits en tiffu cellulaire rougeâtre. A l'ouverture
de la tumeur, on trouva quelle étoit formée par
une carnification des os pubis & ilium. Il s’y
étoit formé une cavité pleine de férofités & de
gêlée, dont les parois, dans,-certains endroits,
avoient.jufqu’à deux pouces & demi d’épaiffeur.
Marie Bradcok, dont M. Goodwin rapporte l’hif-
îuire dans le Journal de Médecipe de Londres,
âhnée I787, éprouva également de violentes don*
leurs dans toits les membres, lefqudlcs eburoient
de l’une à l’autre , &fe faîfcient fpédalementfen-
tir à l'endroit où cette femme avoir précédemment
eu des frdélurés. En forte qu’en réfumant on
pourroit regarda r ces douleurs , quand elles n’ont
poim de caures apparentes & qu’efes durent long-
rems , comme une annonce d’un femblable ra-
molliffirrenr. M. Humer , qui a donné quelques
remarques fur ce fingulier cas, le regarde tomme
une efpèce de rachitifnie qui provient d’une dif-
proportion enrrè les puifiances qui dépofent la
nouvellt matière & celles qui enlèvent l'ancienne.
Il dit que ces-dernières font fouvem d’une activité
extrême dans l’âge fait ; car , continue-t-il,
j’ai toujours trouvé quelque peu de terre dans
les os , chez les enfans rachitiques ; mais je l’ai
vu tellement manquer chez les adultes, que les
os étoient auffi flexibles que les tendons , &
qu’ils n’avoient feulement pas. l'apparence d’un
os privé de fa terre ; enfin il fembloit qu’ils
n’étoient point compofés .d’une fubftance animale
primitive , mais bien d’une nouvelle qui s’étoil
dépolée fous une toute autre forme. C’eft une
chofe curieufe de voir dans quelques-uns de
cés os , les effets produits par ces deux puif-
fances ; dans quelques endroits, la puiitan.ee offi-
fiame prend le deffus , & forme l’os dans fa
cavité, & en d’autres, fur la furfac^e ; mais la
puiffance d’abforption n’en eft pas moins fupé-
rieure & prend même les parties nouvellement
dépofées.
On a vanté beaucoup de remèdes contre la
Carnification ; tour-à-tour l’on a prôné l’alun ,
le fonfre , le vitriol, le quinquina , la garance ,
les bains froids, le mercure même, quand on
avoit quelques foupçons d’infeélion vénérienne;
mais tous ces rèmèdes ont été trouvés inefficaces
; en forte qu’on eft enrièrement réduit dans
le traitement de la plupart des cas au pur
èmpyrifme. (M. P e t i t ~Ra d s i .)
CARNOSITÉ. Excroiffance charnue &
fongueufe, formée dans le canal de l’urètre, &
qui Jaouche le paffage des urines.
Quoique les Auteurs ne foient pas univerfelle-
nient d’accord fur l’exiftence des carnofités dans
l’urètre , & que Dionis en particulier affure po-
fitivement qu’il n’en a jamais trouvé,. quelque
diligence qu’il ait faite en ouvrant des corps quon
àcéufoit d'en avoir ; tous cependant reconnoifi*
fent une maladie du canal qui occafionne une
difficulté d’uriner, & qui fait que le jet de l’urine
eft fort délié , fourchu, ou de travers ;
ou que l’excrétion ne s’en fait plus que gourre-
à-goutte. La vefiie ne fe vuide plus qu’impar-
faitement, & les efforts que font inutilement les
malades pour l’évacuer , irritent cet organe ,
ainfi que la partie fupérieure du canal , d’où
réfutant les accidens les plus graves; fi l'on ne
fe hâte d y porter remède. Voyez Rétention
d’urine , Urètre. ,
Nous avons déjà vu, à l’article Bougie , ce
qu’on devoir penfer de la caufe de cette maladie,
& de la nature de ces retréciffemens qui ne font,
dans la plupart des cas, qu’un fimple reflet re-
menr des parois du canal; & que les Chirurgiens qui
ont écrit fur ce fujet attribuent, prefque généralement,
à des carnofités ou caroncules. A
juger de leur opinion à cet égard , d’après ce
que l’obfervation & l’examen des cadavres nous
enfeignent, il paroît qu’elle n’a été fondée que
fur un préjugé, quoiqu’elle nous ait été conf-
tamment tranfmife comme un fait; car, quoiqu’on
ne puiffe pas nier abfolument l’exiftence
des carnofités, l’examen anatomique le plus af-
fidu, montre qu’elles font extrêmement rares.
M. Hunter qui , plus que perfonne peut-être ,
s’eft occupé de ces recherches; n’a jamais rencontré
de véritables carnofités que dans deux
fu jets;-., l’un & l’autre avoient depuis long-tems
fouffert deretréciffemens & d’autres a fie étions de
l’urètre. Ces carnofités-, dit-il, étoient dès corps
qui s’élevoient fur la furfaçe interne~du canal,
comme des granulations charnues , ou plutôt
comme des concrétions polypeufes en d’autres
parties du corps ; peut-être enfin peut-on les
■ regarder comme une forte de verrues. Mais
comment diftinguer dans, le corps vivant , ces
excroiffances, d’un refferrement des membranes
de l’urètre ? car les fymptômes occafionnés par
les premières , font abfolument les mêmes que
ceux que produit le dernier ; l’examen le plus attentif
des.-parties , nefauroit y faire appercevoir
aucune différence ; & les auteurs qui ont le plus
parlé des carnofités, ne nous ont pointindiqué de
marques, ou de caractères, auxquels on pût les.
réconnoître.
■ «■ Le rétréciffiement de l’urètre par la pré-
fence des carnofités eft indubitable., >5 dit-on
>9 dans l’ancienne Encyclopédie, 99 La manière
99 avec laquelle M. Daran traite ces maladies
9 i en eft une preuve; il fe fert-de bougies qui
99 mettent en fuppuration les obftacles de l’iirè-
99 tre.,j> Nous ferions portés , au contraire,
à regarder l’efficacité de ce moyen de guéri fon ,
comme une preuve que ces . obftacles ne font
point des carnofités; nous ne voyons pas que des
excroiffances de la nature de celles qu'on fuppofe
exifter dans l’urètre , lorfqu’elles fe manifeftent
en d'autres parties du corps, foient facilement
détruites par des efearotiques auffi peu aélifèque
ceux qu’on peut introduire dans le canal, au
moyen des bougies. Si les bougies -peuvent dé-
trffire de? carnofités, ce n’eft que par une forte
compreffion capable de les ulcérer; mais elles
produiront bien plus fûrement cet effet fur une
fimple membrane , que fur des verrues , ou
« autres excroiffances de ce genre , qui probablement
ne powrçiçnt pas être détruites par
moyen, & deman.deroienr le feconrs des caufti-
ques ; fi. cependant il étoit pôffible d’en recon-
noître l’exiftence chez lé malade.
CARONCULE , Cariincula\ un petit morceau
de chair. Les Anatomiftes donnent ce nom
à certaines petites parties du corps : comme les
Caroncules Lacrymales ; les Caroncules Myrti-
fornies. — Les Chirurgiens l’emploient quelque-,
fois comme fynonyme de Carnofité. Vovcz ce
mot. . 1
CAROTTE. Cette racine eft regardée comme
déterfive & analeptique., & 1 oh en a recommandé
1 application extérieure fur les ulcères fcropbu-
leux, cacoêthiqnes, vénériens, &c. des aines &
des jambes; & même - fur les ulcères, cancéreux
dont elle modère fouvem la fétidité, en déterminant
une meilleure fuppuration , & en amoh-
liftant les bords calleux, fans mériter cependant
ni à beaucoup prés, les éloges qu’on lui a donnés
à cet égard. La ciguë jointe, au catapjafms
de Carottes, en augmente encore lVffièacité.
Pour faire ce cataplaîme, on gratte avec une
râpe la racine fraîche dépouillée de fon écorce
°n en exprime enfuite le fuc avec la main &
l'on fait chauffer dans un poêlon de terre’ la
■ Jjulpe ainfi préparée, pour l'appliquer chaude fur
1 ulcère; on renouvelle cette application deux
fois en vingt-quatre heures.-- : ^ 1
CASTRATION Cafiratio , dé Caflmre. C’efl
une opération dans laquelle on retranche un de»
refiicules , à la fuite de quelques maladies incurables
de cet organe. Cette opération ; quand elle
eft faite à' tems & convenablement , a toujours
d’heureux luccès , en forte' qu’on ne peut concevoir
pourquoi M. Barnard dit que de cent
malades qu’il a opérés,, il n’y en avoit que trois
qui Vivotent trois ans après ; cette opinion n’eft
point celle du plus grand nombre des Praticiens
Les maladies qui peuvent détei miner à ce parti "
font la gangrène, & le, véritable farcocèle L’o’
pération eft aifée à pratiquer, & on peut la
décider dans le premier cas.;, fans courir rifque
de fe tromper. Il nerj^ft. pas ainfi dans tout
antre , & particulièrement dans celui de farcocèle
, car l’on a vu fouvem de ces-' tumeurs
extirpées-, qqi, à la diflèélion-, oftroient tous les
fignes d un engorgement pôffible à réfoudre, fi
Ion eût perfilté plus long-tems dans 1 ufage des
remèdes convenables ; ou d’une èxçroiflance
qn on pouvoit enlever fans toucher à la propre
lubftsnce du ttfiicule. Voye^ Saucocèle. V
Quand on fe décide à cette opération il ne
faut point attendre que; la fuppuration, ’& les
fortes putrides aient commencé, à Je foire- car
1 abforption desmsuvaisfuesnepourroit sue rendre
le fuccès de l’opération fort incertain , & c’eft
ordinairement ce qui a lieu, quand l’ulcération
a commencé à paroître au-dehorsé Mais quelque
foit l’état de la maladie , foit au-dedans des
bourfa Ç« au-déhors, il y aura toujours à