
infiniment qu'on appelle Pince-à-faux-gefme, &
dont on fait ufage de la manière fuivame, quand
la gefiation rïfqfi encore que dans les trois premiers
mois. On porte une branche de cet
infiniment, qui fe féparede l’autre, comme celle
du forceps, au moyen de l’indicateur de la main
gauche*, on introduit enfui te l’autre fur celle-ci,
& les ayant réunies enfemble, on cherche de
côté & d’autre à faifir la maffe qui fe préfente;
mais, avant de tirer à foi, il faut avoir foin d’interroger
la femme , pour fa voir fi on ne la bleffe-
roit point, & l’on fe comporte durefte, comme
dans le cas où l’on feroit l’extraélion avec les
doigts. ( M. P e t i t - R ad e z .')
A X O N G E , ou graiffe de Porc. L’Axonge eft
une graiffe animale très-pure, & d’uneconfiftance
affez molle; ces qualités la rendent très-propre
à être employée, comme un topique émollient,
lur les parties qui ont perdu leur jeu, & qu’on
*eut affouplir ;el!e efi auffi très-utile pour donner
3a confiftance convenable aux onguens & aux lini-
mens dont elle fait aujourd’hui prefque par-tout
la bafe. Cette graiffe & celle de mouton, font les
feules qui méritent^ d’être confervées dans les
pharmacopées , quoiqu’on ait mis autrefois les
noms de plus de vingt efpèces dans les liftes de
matières médicales. On attribuoit alors à chacune
des propriétés particulières ; mais il paroît que
toutes ces diftinétions étoient deftituées de fondement,
& ne portoienr, pour la plupart, que
fur des préjugés populaires.
B A I
S a IN . Inapplication, de l’eau à la furface du
corps efi d une grande utilité dans beaucoup de
maladies Chirurgicales ,* c’eft un fait reconnu depuis
long-tems, quoique les Auteurs fe foient fouvent
égarés en voulant expliquer fa manière d’agir.
L on difiingue généralement les bains en chauds
&en froids; les premiers fe fubdivifent en chauds
proprement dits & en tièdes ou tempérés. L ’u-
lage des uns n’efi pas le même que celui des
autres , ainïi que chacun le fait; ils ont même
des effets très-différens & oppofés eutrteux. Le
ia in tiède relâche & détend les folides, le bain
chaud agit fur eux comme un puiffant fiimulant
« augmenta leur activité; le bain froid au contraire
diminue l’irrirabiliré de la fibre motrice
& i engourdit, en même-tems qu’il en augmente
la force tonique.
La comparaifon qu’on a toujours faite des
effets de l eau chaude fur les fubfiances inanimées
avec ceux qu’elfë produit fur le corps vivant,
n’a fervi qu’à entretenir de faufles idées
fur la manière dont le bain opère, & fur les
changemens qu’il produit dans l’économie ani-
Jnale. Mais il ne faut pas avoir beaucoup observé
celle-ci pour favoir que le principe vital
met le folide vivant à l’abri de l’aélion d’une
multitude de caufes qui altèrent manifefiement le
folide inanimé ; & qu’en faifant des expériences
fur ce dernier, on doit être extrêmement cir-
confpeél dans les conféquences qu’on en tire,
relativement ati premier. L ’eau appliquée à la
furface du corps ne pénètre probablement jamais
au-delà de l’épiderme ; ou fi quelques faits fem-
blent prouver qu’elle peut être abforbée par les
vaiffeaux lymphatiques de la peau, elle eft alors
fur-le-cbamp portée dans la circulation, comme
celle qu’on a bue, pour en reffortir par les divers
excrétoires ; mais on ne peut pas dire qu’elle contribue
directement à augmenter l’humidité de la
peau , ni celle des autres parties du corps. Peut-
être même que les effets du bain chaud, non
plus que ceux du bain fro id , ne font dûs uniquement
qu’à la température du liquide; & que
la qualité humeélante & relâchante de l’eau, qui
fe manifefle par fon aélion fur les folides inanimés,
n’y contribue que peu ou point du tout.
Mais ce n’efi pas ici 1e lieu de difeuter nnequef-
tion de ce genre ; cet examen n’efi pas de notre
refforr, & nous nous contenterons d indiquer en
abrégé, & d’une manière générale, ce que l’on
peut attendre des moyens de cette nature dans
les maladies chirurgicales pour lefquelles on les
a recommandés.
Le bain tiède relâche & détend la fibre motrice;
il réfout le fpafme & rétablit l’équilibre
dans l’aélion des mufcles. Auffi l’emploie-1 -on
avec avantage dans beaucoup de cas, pour diminuer
l’erétinne de ces organes. Ainfi, lorfqu’une
pierre defeendue du rein dans l’uretére demeure
engagée dans ce canal, dont le fpafme la retient,
on voit fouvent le bain foulager de la manière
la plus marquée les fouffrances du malade. Il
efi auffi un des plus puiffans remèdes qu’on puiffe
employer dans les cas de colique hépatique eau-
fée par une concrétion biliaire qui a été pouffèe
dans le canal cholédoque, dont il diminue effi-,
cacemem la contraction. C’eft encore fur le même
principe qu’on a recours au Bain pour favorifer
la réduction d’une hernie avec étranglement,
qui rentre fouvent d’elle - même à l’aide de ce
feul moyen ; pour foulager les douleurs de l’accouchement
lorfque la rigidité des parties y
mer obftacle; pour faire ceflei une rétention
d’urine, &c.
Le Bain eft infiniment utile dans le traitement
de diverfes tumeurs inflammaioires, & même
dans celui des tumeurs de nature fquirreufe,
fur-tout lorfqu’elles font accompagnées de beaucoup
de douleur & d’irritation; dans les maladies
cutanées, il efi un des remèdes qui méritent
le plus la confiance, augmentant l’aCtion des vaiffeaux
exhalansdela pean, & facilitant la circulation
par tome la furface du corps. Les bons
effets du mercure fe manjfeftent bien plus sûrement
& plus promptement, dans les maladies
vénériennes, lçrfqu’on favorite fon aCHon par
celle des Bains qui rendent la tranfpiracion plus
abondante & plus facile.
Le Bain chaud, ainfi que le Bain tiède, rétablit
& maintient l’équilibre dans 1’aCtion des mufcles,
mais il agit en même-tems fur eux comme un
fiimulant très-aCtif. Il augmente puiffamment la
force & la rapidité de la circulation, au point
quelquefois de produire la phrénéfie & d’autres
accidens fâcheux ; il sétablit 1’aCtivité des fibres
mufculaires engourdies par le rhumatifme, la
goutte ou la paralyfie, ou par des bleffures &
des contufîons violentes;ildiffipediffèrens genres
de tumeurs & d’engorgemens qui paroiffent tenir
à l’inertie des folides, il guérit fans autre fecours
beaucoup de maladies de la peau, qu on a tenté
envain de diffiper par tes moyens reconnus d’ailleurs
pour les plus efficaces. La foule des malades
qui fe rendent toutes les années aux différentes
eaux thermales, prouve fuffifamment les
falutaires effets de ce remède dans les diverfes
efpèces de maux dont nous venons de parler.
Le Bain froid, fuivant la manière dont on en
fait ufage, produit des effets diffèrens fur l’économie
animale. Lorfqu’il efi appliqué d’une manière
très-paffagère, c’eft-à-dire, de façon que
le corps ne foit expofé que peu d'inftans au froid
de l’eau, la fenfation vive qu’il excite, opère
comme un fiimulant, qui augmente doucement
le mouvement du fang, & le jeu de toutes les
fondions, & fortifie tous les organes, fi l’on en
fait un ufage fuivi & journalier. Mais lorfqu’on
laiffe le corps trop fouvent & trop long-tems
expofé à l’impreffion du froid, il peut avoir l’inconvénient
d’engourdir la fibre motrice plus qu’il
ne convient à l économie animale & nuire par
conféquent à plus d’un égard. D’un autre côté,
l’application long-tems continuée du froid eft
fort utile dans bien des ca*; on s’en fert avec le
plus grand fuccès pour les brûlures » tes contu-
fions & les plaies luperficieîles, lorsqu'elles font
récentes, & que les parties ne font pas encore
affeCtées d’inflammation; pour arrêter les hémorrhagies,
&c. Les Médecins n’ignorent pas l’avantage
qu’on en peut tirer dans la phrénéfie & les
autres maladies analogues du cerveau ; & dernièrement
M .W r ig h t( i) , Médecin à la Jamaïque
en a obtenu les plus heureux effets dans le
traitement du tétanos, maladie où le Bain tiède
indiqué par la théorie n’a prefque jamais été d’aucune
utilité, & le plus fouvent, n’a fervi au
contraire, qu’à augmenter la violence des fymp-
tê-mes.
L’on a recommandé lè Bain froid, & même
l’application de la neige & de la glace, dans une
multitude d’autres cas, tels que ceux de commotion
du cerveau & de la moelle épinière par des
chûtes ou des coups violens ; dans ceux de foulure
au pied, ou en d’autres parties; dans ceux
où il s’agit de rétablir le ton des parties moites,
après une luxation ou une fraCture; dans ceux
de chute de l’anus ou du vagin, &c. On fe fert
auffi avec fuccès de l’irroration d’eau froide fur
certains ulcères, où les chairs paroiffent flafques
& oedémateufes, dans la défaillance, &c.
La nature a formé en mille endroits des four-
ces d’eau chaude dont les hommes ont tiré parti
pour établir des Bains vaftes & commodes, &
dont on fe fert très-utilement pour la guérifon
de diverfes maladies. On efi généralement per-
fuadé que ces eaux, qu’on nomme thermales,
ont, comme remède, une grande fupériorité fur
l'eau commune chauffée par les moyens ordinaires ;
& les fubfiances falines & métalliques dont elles
font, ordinairement imprégnées, paroiffent jufti-
fier cette opinion. Nous n’examinerons pas ici
jufqu’où elle peut être fondée, ni jufqu’à quel
point on peut rendre raifon des avantages des
Bains d’eau thermale fur les bains domefliques,
par le grand volume d’eau qui y aborde, par la
confiance & l’uniformité de leur température,
par les commodités de tout genre qu on y raf-
femble pour le fervice des baigneurs, par le
changement d’air & de manière de vivre que
ceux-ci éprouvent néceffairement en allant fé-
journer quelque tems dans les endroits où l’on
trouve ces eaux, par la faifon de l’année où
l’on a coutume de s’y rendre, par les diverfes
jouiffances qu’on y goûte, telles que celles de
Société, de je u , de promenade, &c. Toutes ces
difeuffions ne font pas de narure à faire partie
de cet ouvrage qui a pour objet la Chirurgie,
& trouveront plus naturellement leur place
ailleurs.
Indépendamment de I’immerfion de tout le
corps dans l’eau, on applique fouvent ce fluide
d’une manière partielle fur les parties qui font
principalement affeCtées > fous la forme de demi-
Bains, de fomentations, de douches & de vapeurs.
Les fomentations font d’un grand ufage dans
nombre de cas où il s’agit de foulager une affection
locale , en donnant du relâchement aux folides
, foit qu’elle tienne à l’inflammation ou ait
fpafme des parties affeCtées; elles ont l’avantage
de pouvoir être employées conftamment & fans
relâche, long-tems de fuite; elles peuvent fup-
pléer au Bain , lorfque des circonftances particulières
ne permettent pas d’y avoir recours,
ou bien aider & entretenir fon effet dans les
intervalles d’un Bain à l’autre. La meilleure manière
de faire des fomentations eft de plonger
dans de l’eau bouillante un morceau de flanelle
affez grand pour qu’il puiffe * étant plié en deux
ou trois doubles ^ couvrir toute la partie affectée;
d'en exprimer l’eau rapidement & fortement,
& de l’appliquer fur la peau nue, auffi chaud
que 1« irâJ&diç peut Iç ( 0 Recherches 3c Obfemtlo^s de Médecines ,vol, VI. fupporter. On renouvelle.