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à une ecchymefe fur toute l’étendue des bourfes,
& môme jnfque fur le corps de la verge,
Les procédés relatifs au traitement radical de
l ’Hydroc„èle font affez nombreux ; on peut néanmoins
les réduire .à lix principaux, favoir, l’in-
çifion, l’excifion , la çaurérifation, le féton, la
tente les injeélions. Les Anciens en ont employé
quelques-uns comme palliatifs ; tsais il eft
reconnu aujourd’hui que tous n’agiflent qu en
faifant naître une inflammation entre le périreftes
& la membrane albuginée, au moyen de laquelle
tes furfaces entrent en contaél, s’aglutinent ât
fe collent enrr’elles de manière quil ne refte plus
aucun intervalle ou la férofité puilTe s’épancher.
Avant de mettre ces moyens en pratique, il faut
s’affurer de l’état du teflicule & du cordon fper*
manque ; & fi la quantité des eaux épanchées
eft un obftacle , il faut commencer par une ponction
préparatoire , qui donne des indices néceflaires
fur ce point. •
L ’incifion eft la méthode sla plus ancienne \ elle
date de C elfe, qui le premier l’a mife en pratique
; on voit"même, d’après le paffage où il ;
en parle, qu’il emptoyoit 1 exciflon, & avec des ■
précautions qui manifeftent fa fagacité jufques
dans les moindres chofes. Paul, à cet égard, entre
dans de plus grands détails que lui : l’incifion,
d it- il, commencera s&i milieu de la tumeur , &
fera continuée jufquà la partie fupérisure, en
fuivant une ligne parallèle au raphé. On “n en-
ram era d’abord que iesjtégumens, puis la poche
des eaux, dont on foulevera les bords pour en
extirper -une partie ; après quoi on pouffera la
fonde jusqu’au-bas du fcrotum, puis le. foulevanr,
.on coupera de haut en bas pour faciliter 1 écoulement
du pus & du fang : on remplira le vide
avec une mèche, & l’on fomentera la partie &
le ventre avec des mëdicamens convenables. Lor figue
la plaie fera détergée, & en partie incarnée,
on fupprimera la mèche , & l’on panfera Amplement
jufqu’à parfaite guérifon. Albncafis, en décrivant
la même méthode, ajoute deux obfer-
yations effentiell.es ; la première eft que la maladie
eft fujette à revenir, par la raifon qu’on n’a
point détruit la poche; la fécondé> c’eft que
pendant le traitement, le teflicule qui n’eft plus
retenu, s’échappant par les lèvres de la plaie , il
faut prendre un foin particulier de le remettre
<& contenir en fon lieu. Nous verrons dans peu
à quoi tient cet accident, & fi le précepte d’Al-
bucafis peut être de quelque utilité, L’ incifion,
depuis cet Auteur jufqu’ic i , a été mife en pratique
avec plus ou moins de fuccès, ainfi qu’on
le peut voir en lifant les Obfier valions de Fabrice
de Hifden , & de Wifeman. Dans quelques
, le traitement a été fuivi d’acddens graves,
jels que la fièvre, le hoquet, l ’inflammation ,1a
fuppuration & même la gangrène. Aufti, Chéfel-
jden difoit-il que la guérifon ne pouvoir compenser
l’inquiétude & les maux auxquels on expofe
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ceux fur qui on la pratique. Mais quelques fondées
que puiffent paroîrre les craintes de cet Auteur
, l incifion convenablement faite n’en eft pas
moins plus certaine dans le fuccès, que les autres
méthodes, dont nous parlerons bientôt; je
l’ai pratiquée fouvent, dit M, Potr, & je ne me
rappelle point que les fuites aient été fâcheufes,
excepté deux ou trois fois ; en un mot, en mettant
certaines reftriélions relatives à l’âge & à
l’état de la maladie, c’eft une bonne méthode ,
& qu’on peut mettre en pratique avec -toute fureté.
Elle eft toujours accompagnée d’une exfoliation
plus complette du fac, effet qui dpit né-
ceffairement s’enfuivre, comme le remarquent notre
Auteur, M. Sabattier, & tous ceux qui ont
traité de la cure radicale de l’Hydrocèle. Voici
la meilleure manière de la faire; mais d’abord,
quand on s’eft décidé, il faudroit commencer,
fur-tout quand on préfume un épanchement con-
fidérable, par évacuer les eaux deux ou trois fois
à des intervalles plus ou moins courts, afin de
diminuer l’étendue du fac, de faire renaître dans
les tuniques très—dilatées le ton dont elles font
plus ou moins dépourvues. Lorfquç la tumeur
aura été réduite à la moitié de fon volume, &
même moins, un Aide l’empoignant vers la partie
fupérieure pour la tendre davantage vers le
bas, 1 Opérateur y plongera la pointe d’un biftouri
à la partie antérieure & inférieure, & fera la
: première incifion affez grande pour admettre le
bout de l’index, qu’il y pouffera avant que^ les
eaux foient toutes écoulées, & que la tunique
vaginale foit affaiffée. Au moyen de ce doigt,
il continuera la feélion dans toute la longueur de
la poche. Le teflicule, alors découvert, for t,
fouvent hors de la plaie ; il eft quelquefois très-
volumineux & parfemé de veines variqueufes,
d’autres fois, mais plus rarement, il eft atrophié,
&fon enveloppe paroit comme affaiffée &
vide; cette dernière circonftànce né doit nullement
inquiéter; car, par la fuite il reprend peu-à-peu
fon premier volume, ainfi qu’il eft conftaté par
les observations de Doublais & autres. Si la tunique
vaginale eft endurcie &..comme fehirreufe ;
on fera de côté & d’autre de petites mouchetures
fur la furface, & même l’on emportera les
bords de la plaie de chaque côté. Si l’Hydrocèle
étoit double, & qu’après la fortie de l’eau par
la première incifion, il reftât une fécondé tumeur ,
& qu’on ne pùt rompre la cloifon qui la fépare
de la première, il faudroit comprimer d’une
main pour faire jaillir les eaux vers l’incifion
déjà faite, & fendre de bas en haut dans
toute l’étendue où l’on fent la fluctuation. La
feélion de la cloifon eft fans danger, quand
même on blefferoit les artères; car on peut remédier
à cet accident par la ligature, comme on
Je pratique dans lç cas de caftration. L ’opération
ainfi achevée, on mettra de chaque côté de l ’in-,
çifion ? entre le teflicule & la tunique vaginale,'
un morceau
ntl morceau de linge très-fin/ on reploiefa le
bout inférieur fur le teflicule, puis on mettra un
petit gâteau de charpie douce fur le tout ; on y
appliquera enfuite une compreffe fimple, puis
une longuette qui foulevera les deux bourfes, &
dont les bouts viendront croifer fur le pubis, &
l’on foütiendra tout cet appareil avec un bandage
en T , ou un fûfpénfoir luffifamrriènt, grand. On
donnera une potion calmante au malade pour hii
procurer un peu de repos, fur-toht quand L’opération
a été longue & douloureufe.
Affez fouvent la fièvre fur vient les premiers
jours ; la douleur & tous les accidens inflammatoires
paroiflent fucceflivement. S’ils ne font pas
fort inquiétans, il faut les abandonner à èiix-
mêmes, finon il faut les combattre par les l i gnées,
les doux laxatifs, la diète la plus atvftère,
aidée des fomentations St cataplafmes êmolliens
& réfolutifs. Dans les premiers panfemens, on fe
contente d’ôter les premières compreffes & autres
pièces d’appareil, qui cèdent aifémenr; & quand
la fuppuration commence à s’établir, on enlève
le linge qui couvre le teflicule. Les bords de là
plaie, les quatre ou cinq premiers: jours/font
ordinairement durs, épais 8c enflammés; ils ne
fourniffent qu’une matière non colorée ; mais à
mefure que l’inflammation tombe» ils s’amol-
ïiffent & s’affaiffent ; ce qu’ils font d’autant plus
portés à faire , qu’on traite la plaie avec des fomentations
& des cataplafmes êmolliens, an lieu
de chercher à en détruire les callofités avec le
précipité rouge, ou autres cathérétiques, comme'
la routine & l’ignorance ne portent que trop fouvent
à le faire. A mefure que la fuppuration s’opère,
les fontes s’établiflènt, les membranes tombent
par lambeau ; & dans l’efpace d’environ fix fe-
maines le férotum eft à-peu-près réduit à fon
volume naturel ; & quand la plaie eft entièrement
fermée , la cicatrice ne forme plus qu’une
ligne qui correfpond à l’incifion qu’on a faite.
Il eft un phénomène qui, dans le cours du traitement
, ne lai fie pas que d’inquiéter les jeunes
Praticiens, c’eft la faillie du teflicule à travers
des lèvres de la plaie , faillie qui devient d’autant
plus grande que la tumeur s’affaiffe dè plus en
plus. Ce phénomène éft dû à i’affaiffement des
lèvres de la plaie, & non à aucune force propre
au teflicule. Les Praticiens, qui felaiffent conduire
par la routine, appliquent fur le tefticuie
un plu m ace au trempé dans i’efprit- de-vin, Ou
dans l’effence de térébenthine ; mais j ’ai toujours
obfervé que ces liqueurs nuifoient beaucoup par
l’induration qu’elles occafionnent à la tunique al-
buginée; & j’ai vu que les digeftifs Amples n’avoient
point cet inconvénient ,& qu’en les èmployant,
la plaie ne tendoit pas moins à la êicairice. Au
moyen de ces topiques, le gonflement du tefti-
cùle diminue, & par la fuite il rentre, pour ainfi
dire, au milieu des chairs, & la cicatrice fè fait
immédiatement fur lui.
Chirurgie, Tome / , cr 11/ P a r tie
t â ^erftiafîon que, pour guérir radicalement
l’Hydrocèle, il falloit diminuer, le plus qu’il étoit
poffible, l’étendue du fac pour tarir la fourcede
l’écoulement, porta quelques Praticiens à renouv
eler une autre méthode , l’excifion du fac , dont
Celfe avoit le premier parlé. Cet Auteur paroît
affez clair fur ce point : f i fub mediâ , d ît - il, imâve
tunicâ , totæ lice extrà fcrotum. collocandce exci-
dendeeque Jïint. Mais Albtfcafis eft ici plus clair
que Celfe: l’incifion des tégumens faite, dit-il,
incide fyphac , qu alite rckmque efi.pojfibile tibi ,
incidere ipfum, aut cum tôtalitatc fu â , dut frufta.-
tim precipue ejuslatus fubtile; nam f i non ex qui-
Jît'e perferuteris ijicifione ejus, non fit Jecuritas
quin aqua redeatyfi àü terri proéedit ovurrï ex tenus
à cute fuâ , in horâ operadonis tuce , tune quand&
compleveris feâionerri-fyphacreduc ipfum. Malgré
ce précepte d'Albucafis, fa méthode n’a poinï
été mife en pratique, fi ce n’eft par Saviard,
dans une circonftànce où elle étoit affez indiquée,
la dureté fehirreafe du fac. Douglafs eft celui
des Praticiens qui a le plus apprécié cette méthode;
il alloit même jufqu’à la regarder comme la feule
qui dût être-employée, 1 orlqu’on fe décidoit
pour rinftrumenr tranchant. Nous extrairons du
Mémoire de M. Sabatier la méthode perfeélion-
née de cet Auteur, telle qu’ il la pratiquoit dans
les derniers te ms de fa vie. Le malade préparé,
litué & affujetri comme il convient , il faut in-
cifer la peau du ferorum de manière à former
un lambeau oval -, dont le plus grand diamètre
s’étende de haut en bas. Ce lambeau fera difféqué
& retranché; après quoi on fera au fac une ouverture
qu’om agrandira avec des ci féaux courbes
& bien tranchans ; on le détachera enfuite de
la peau, ce qui fe fait avec d’autant plus de
facilité, que le tiflu cellulaire eft fort lâche. Lorsque
les lambeaux du fac-feront ifolés, on les
coupera à plu fleurs reprifes avec des cifeaux;il
faut que la runique vaginale foit extirpée en fon
entier jufqu’au lieu où elle s’unit avec la partie
inférieure du cordon des 'vaifléaux fpermariqués.
Pendant tout ce rems, un Aide foütiendra le
tefticuie ; l’opération étant achevée, ce corps fera
replacé en fon lieu , & l’on ramènera fes bords de
-la peau l’un vers l’antre. Le panfement confifte à
remplir la cavité àv'eç de la charpie sèche, & à
'mettre par-deffus un plureaceau chargé de di-
geftif. Tonte l'éréndiie du fcrotum fera couverte
d'un cataplafme émollient, qu’on^aura foin de
contenir avec un bandage convenable. Le morceau
de peau ovale doit être difféqué & emporté
avant l’ouverture du fac; car quand les eaux
s’écoulent, on ne voit pas aufti aifément ce qu’il
faut faire. Quoiqu’en général le biftouri doive
être préféré aux cifeaux, cependant ces derniers
font beaucoup plus commodes, parce que le fac
s’affaifle après l’évacuation des eaux , & qu’il ne
conferve pas la moindre confiftance. On ne feu-
J roit agir avec trop de lenteur & de circonfpec*
p p p p