
& il rétoit à-peu-près dans le même efpace de
teins que le premier,, étant comme lui parfemé
de pointes offeufes. Le crâne étant alors à nnd
dans une grande portion de Ton étendueparut
être percé de plufienrs trous de différentes grandeurs,
entre lefquek étoient des ponts , des avances,
des branches & filamens qui fe portoient
tant en devant qu’endehors& dont les plus grands
étoient rompus & revoient dans les efcarres..
D’après ces produéïiôns, qui reffembloient à une
végétation offeufeil parut que ce qui étoit perdu
d’une part, étoit rendu de l’autre, de manière
que quoique la texture naturelle de î’os fût excef-
fiveinent changée & comme tranfpofée , la quan-
0 fi té de la matière offeufe pouvoir encore être regardée
comme étant à-peu-près la même-
Le malade Ce plaignait alors fouvent d’une violente
douleur dans le crâne, & eut différentes
attaques de fièvre, dans les intervalles desquelles
il prit le quinquina. Le pouls étoit fenfiblement
petit & accéléré, & il tomba dans une efpèce de
ftupeur & de délire qui perfifta pendant quelques
jours. Une fois,, comme on. le panfoit, il eut
un accès qui fur fuivi de convulfions 5 mais il fe
diflipa bientôt, & il fe rétablit tellement en peu
de jours qu’il fe.difoit être en meilleur état-que
jamais. L’ulcération continuoit à fournir, aufli
copieufement que précédemment ; mais les bords
& les tégumens d’àlentour étoient fi épaiffis qu’ils
fbrmoîent deux cavités féparées. Comme en pareil
cas il n’y avoir pas lieu de s’attendre à une
exfoliation , iL retourna à Barnet, infiruit fur la
manière dont il falloir nétoyer, & panfer fonmal.
Il veneit chez moi deux fois la femaine, fort
gai ,^& en apparence de bonne famé, & difant-
qu’il étoit au fil fort- qu’on peur être- Enfin fes
jambes & fon ventre commencèrent à s’enfler &
continuèrent ainfi- jufqua fa mort, qui arriva le
Mars 1773^ Il conferva tous Tes fens jufqu’an
dernier moment, quoique fa douleur, fût quelquefois
extrême quelque rems ayant qu’il mourût.
En ouvrant le. crâne y ce qu’on fit en enlevant
toute la partie; fupérieure du côté droit, l’hémifi
phère du cerveau de ce côté parut être fain, mais
dans celui du côté oppofé, étoient deux abcès
dont chacun contenoit environ une grande cuillerée
de matière. Ces abcès étoient immédiatement
fous les tumeurs qui parurent les premières,
& répond oient aux deux plus grands trous, à
travers Jefquels fe prôlôngeoirla dure-mère, &
fortoit la matière qui- avoirçcnflgmment coulé
depuis la féparation des efcarres. La dure-mère
adhéroit fermement à l’intérieur des apophyfes
orbitaires du frontal, aux os temporal & pariétal-
En l'a féparant de l’intérieur des os, on trouva
quelle avoir contrarié adhérence, au moyen de
Tongus qui reffembloient à q|.ux qui occupoienr
le dehors,, & qui -s’élev oient de tous côtés de
Fos malade. La dure-mère fut Téparée des fon-
gus fans qu’aucun fût déchiré &la maladie s’étoit
étendue encore beaucoup plus loin, Sc le gon-4*
flement de l’os étoit aufli confidérable au-dehors
qu’au-dedans du crâne, mais fa plus grande épaif-
leur étoit vers Tos temporal. Ceci prouve que
la maladie avoir commencé dans l’os même, &
non dans la dure-mère, comme le prétendoiem
plufieurs de ceux qui afliftèrent à l’ouverture
du cadavre. Voye\ cette fingulière Carie repré-
fentée dans les Flanches relatives à cet article»
D e la Carie■ avec hyperfarcofe;
Il arrive fouvent qu’line fubfiance fpongieufe^
charnue, faignanr au moindre contaél s’élève du
fond de la vermoulure; quand cela efi ainfi, la
Carie eft avec hyperfarcofe , caraélère qui la fait,
rentrer dans la claffe des ulcères de ce .genre-.
Les indications curatives font à peu de choie près
les mêmes; feulement comme les chairs faignent
aifément, & empêchent qu’on, ne pu i fie bien voir
au fond, la râpe, le cifeau, & le trépan ne:
peuvent aufli bien convenir ici que les cautères;
& comme les humeurs qui. fourdent continuellement
des chairs , éteignent le fer rouge, les
cautères potentiels font par cette raifon préférables
à l’aéluel. Gooch, dans fes Cas & Remarques-
de Chirurgie , obferve cependant d’après une ob—
fervation qui lui efi: particulière, que ces remèdes
ne font pas toujours aufli fruélueux que les cautères'
aéluels, qu’t n général il préfère à tout autre
moyen. Comme il faut réitérer fouvent l’application
du caufiique où la Carie eft toujours profonde,
il convient de brûler les côtés de l’ulcère
dès là première application du caufiique, & de
conferver long-rems Tefcarre en.L’imbibant d’ai-
kool pour qu’il puiffe par la fuite fervir de dé-
feüfe, & empêcher l’aélion du fer rouge qu’on
pourra employer encore, de s’étendre trop au loin
& d’occafionner de la douleur. Si Tefcarre refie
adhérente après l’application du cautère, il eft
inutile de cautérifer encore, on accélère cette
chute par les fuppuratifs gras.-M. Monro, par
une pareille application réitérée du caufiique ordinaire
chez un adulte, a en très-peu de tems
eonfumé tout Tos du mératarfe qui fouriem le
pouce. Quand ce qui efi gâté efi ainfi dérruir
on fe comporte du.refie comme nous l’avons djfc.
précédemment;
D e là-Carie- phagédénique-.
Comme il arrive quelquefois que lés partiéÿ-
molles fe diffolvenr, & paffent à l’état d’un vrai-
putrilage où l’on ne découvre, plus rien de leur
forme ni de leur texture premières-,-elè même •
dans la fanie dont il efi ici queftion, le périofie
étant devenu plus épais, l’os s’amollit, fa fur--
fâce fouffre érofion , il s’en élève une fubfianc«-
jaune, rouge & fpongieufe, & le mal s’étendant’
plus profondément, il détruit infenfiblement tqij*
Hes 1e5 fibres offeufes. La carie phagédénique diff
fère de celle avec hyperfarcofe, en ce que, dans
cette dernière, les chairs fpongieufes fortent des .
eavernofités, tandis que. les bords, ou contours
des os aftèèlés refient toujours avec. l’apparence
offeufe, quoique changés en couleur, ce qui eft
Je contraire.dans la phagédénique où les fibres
des os difparoiffentpar-toutoù s’élèvent les chairs
fpongieufes, en forte que fi Ton ne s’enrappor-
foit qu’à la fonde, il feroit très^difficile de dire j
fi l’os eft carié ou non. En raclant ces végéta-^
fions charnues, la furface de l’os fur laquelle elles
font, paroît à la vérité inégale, mais pas confi-
dérablement rongée ni changée de couleur.
Le traitement de cette Carie eft à peu de chofe
près le même que celui de la fécondé efpèce ,
une ou deux applications du cautère porentiel
fuffifent pour faire périr la furface affeéléc de l’os,
& la réduire à l’état de Carie sèche. Il faut néanmoins
obferver que quand la carie eft partielle-,
ceft-à-dire qu’elle m’occupe qu’une partie de l’os,
ce qui eft rare, les chairs qui chaffent la lame
morte font le plus fouvent aufli phagédéniques
que celles qui ont paru d’abord; c’eft pourquoi
même dans ce cas, qui eft le plus favorable , on
ne doit pas aulli-tôt fe promettre une prompte
guérifon, à moins qu’on air remédié au mal local
par des remèdes internes convenables. Quand la
maladie s’eft enracinée, elle peut s’étendre à une
extrémiré de l’os qui en apparence étoit faine
quand on a commencé à traiter la première attaquée,
& ainfi elle peut pafier d’un os à l’autre
lans quon s’en apperçoive, de manière quelle
eft déjà bien avancée, avant qu’on ait pu la
découvrir.
D e la Carie fcropkuleufe.
Quand on ouvré un abcès, on trouve affez'
fôivvent au fond, l’os à découvert avec fa blancheur
& fon poli naturels ; l’os enfin n’a aucune
connexion avec les parties circonvoifihés., fi ce
n’eft par Tes ligamens quand l’abcès a lieu vers
les extrémités. Par toutes les rechërches qu’on
Jieut faire, par les changemens de couleur que
l os éprouve Tuccelfivement, lorfqn’il efi dès-Lors
expofé aux influences de l’air, & la néceftité de
fa féparation avant qu’on puiffe efpérer la guérifon,
il paroît que la portion d’os ainfi dénudée étoit
privée de tonte circulation, Iong-tems avant que
1 gbcès fût ouvert. Ceci arrive fouvent dans les
affeélions fcrophuleules à là fuite de la fuppura--
tien des glandès qui quelquefois les détache tellement
de leur adhérence, qu’elles flottent de
■ coté & d’autre dans la matière purulente.
Les os• dénudés n étant ici retenus que par leurs
ligamens & ceux-ci ne pouvant être intéreffés'
ans inconvénient ,.noa-feulemenr on travailleroit
envain, mais même on feroit beaucoup de mal
*\) en traitant l’ulcère félon l’ârt, ou en mainienoit
foreément les orifices ouverts en les tem-
ponant trop durement, &. en rongeant les chairs
fpongieufes avec des efearotiques, quand elles
s efforcent de chaffer Tos au-dehors. Les malades
qui ont toujours une foible confftution ne fau-
roient fupporter un traitement fi rude, ils lan*
guiffent & fuccombent. Une pratique qui paroît »
mieux réuflir , ou qui eft moins dangereufe , cfl
de détruire complettement les tégumens qui couvrent
l’abcès avec le caufiique, d’incifer le milieu
de l’efearre pour évacuer les matièresraffemblées^
& de le-conferver fur le côté , aufli long -reins
qu’on pourra. On applique enfuite fur l’ulcère les
topiques les plus doux, on les lave fréquemment
avec de l’eau pour le nettoyer des matières qui-
l’abreuvent, & fi l’écoulement eft fétide, on mêle :
un peu de vinaigre avec i’eau, la nature fépare-,
enfin l’os qu’on extrait dès qu’on le fent entière^,
ment libre.
D e la Carie cance'reufè.-
Il efi une efpèce d’exoftofe où quelques eni-
droits de la tumeur font plus mous que le refie>-
La fulÿlance n’en efi point compofée de fibres
régulières ni de eavernofités ; mais elle femble-'
être, comme fi le fuc offeux avoir été • jefté irré- •’
gulièrement au - dehors ; fur elle eft étendue une-'
fubfiatïce tendineufe & cartilagineufe. C’efi furce?
plan que s’élèvent des ehairs briilanres: unies:
qui, après-que les tégumens font détruits/ren--
dent une fanie claire, puante & âcre. Le malade:
fe plaint fouvent d’une douleur pulfarive profonde,
les hémorrhagies furviennent par l’érofion’
des vaifléaux imperceptiblës qui font répandus à--
la furface. Tous ces phénomènes fe rapportent'
afiéz à ce qui a lieu-dans le cancer des glandes.-
La même afiéélion furvient fouvent dans les can*-
cers qui ontaflèz creufé pour parvenir jufqua l’os;-
. Les cautères aéluels & potentiels ont ici à-peu-
près les mêmes* effets que dans les cancers ulcérés*
des glandes ; ils ne diminuent point la rumeur,,
occafionnent beaucoup de douleur, la féparation
des efcarres amènent des hémorrhagies -, la plupart:
des remèdes’ font du mal, & aucun du bien, la-
feule efpérance qui refle efi l’extirpation. On lai
peut faire; ou en trépannant tout'à l’entour la'
racine de la tumeur, & en coupant les efpaces>
que les trous îaiffent, emportant rout, ou2
en amputant le membre quand cela eft pofiible.-
Ce dernier parti efi toujours lé meilleur; raaxs;
quelquefois le mal reparoît ailleurs'; quand la Carie,
fuccède à une affeélion cancéreùfe; elle efi■
également irrémédiable, - on a beau couper Sc
brûler, le mal reparorr lorfqffon s’y; attend oit
moins & devientdci l’opprobre de Tarf.^M.P^rr r--
R a d e i v ) ;
CARNIFICATION. CàrniftCiîtio', con - •
yerfîon de la fubftance dé l-'os , en une qui'
.imite exactement les- chairs. C’eft une chofe bien'
fingulière-- aux yeux de ceux qui ne*Tom ppinaî