
fion des véficules, condenfe les véficules adjacentes
, & fait adhérer les bords de la vomique
pu de l’ulcère à la furface intérieure des parois
du thorax , de manière à féparer entièrement les
deux cavités. Il n’eft venu à notre connoiffance
aucun fait qui annonce que cette caufe ah jamais
donné lieu aux fymprômes que nous avons attribués
à l’air renfermé dans la cavité du thorax ;
inais il y a des exemples d’emphyfème produit
par des abcès au poumon avec adhéfion à la
pieu vre, & ulcération des membranes dans l ’endroit
où elles font adhérentes. Palfyn raconte un cas
de cette nature. Le D. Hunier en a vu un autre *
& nous avons eu nous-mêmes occasion d’en ob-
ferver un femblabie. Ici le pus ayant fair une
ouverture à la pieuvre & aux mufcies intercoftaux,
l ’air a paifé au travers, a pénétré dans le tiflù
cellulaire & a gonflé les tégumens.
Un violent effort de la refpiration a dans
quelques cas produit un certain degré d’emphy*
fème, qui fe manifefiant d’abord auprès des clavicules
, s’eft étendu plus ou moins fur le cou »
& fur les parties adjacentes. On a vu un pareil
gonflement avoir lieu- en conféquence du travail
de l’accouchement -, mais, lorfqu’on a été à portée
de l'obferver, il n’a pas eu des fuites fâcheufes (i).
M. Louis a décrit un Emphyfème de la même
nature que celui-ci, qui par fa caufe, & par l’indication
qu’il fpurnît au Praticien , eft d’une bien
plus grande importance (*). Il l’a obfervé chez
une jeune fille qui mourut fuffoquée par une
fève tombé dans la trachée-artère} & il le regarde,
avec raifon , comme un fymptôme pathognomonique
de cet accident, fur l’exiflence duquel il
eft fi eflentiel de ne pas commettre d’erreur.
[Voyfi Bronchotomie & Corps étr anger s.)
Cet Emphyfème paroiftbit aux deux côtés du cou,
au-defïùs de chaque clavicule } il s’étoit manir
fefté tout-à-coup au troiftème jour de la maladie.
L ’ouverture du corps fit voir que la furface du
poumon & le médiat!in étaient aufti dans un état
emphyfémateux. « La rétention de Pair gêné
99 par le corps étranger dans chaque mouvement
99 d’expiration, & fur-tout dans les quintes de
99 tou? qui étoient très-fortes, produisit, dit Mf
-s? Louis , un refoulement violent de ce fluide
99 vers la furface du poumon, dans le tiflù fpon-
99 gieux de ce vifeère, Pe-là Pair pafla dans les
99 cellules qui unifient le poumon à fa mem-
99 brane propre que la pieuvre lui fournit j & par
99 communication de cellules en cellules, il gon-
9) fia prodigieufemem le tiflù foiljculeux qui fé-
99 pare les deux lames du médiaftin \ l’eipphy-
99 Cème dans fes progrès fe montra enfin au-deflùs (i)
( i ) Medical Communications, Pag. 176.
(2 ) Mémoires de l’Académie de Chirurgie , Tom, IV,
fies Corps étrangers tombés dans la trafhée-artère.
99 des clavicules. Ce gonflement du poumon &
99 des parties circonvoifires, par l’air qui «.’étoit
99 infinué dans les tifiiis fpongieux & cellulaires,
99 eft une caufe bien manifefte de fi’ffoeation j
99 & ce gouflement paroxt un t ffet fi naturel de
99 la préfence d’un corps étranger dans la trachée-
99 artère, qu’on a peine à croire jqu’il n’en folt
tapis un fymptôme eflentiel , quoiqu’aucun,
99 Auteur n’y ait fait attention. 99
Enfin l’on a quelquefois ohfervé nn Emphy-
féme fpontarié dans cèrraines maladies putrides.
Le D. Huxham ( 1 ) a décrit un cas de cette nature
qu’il avoit obfervé chez un matelot attaqué de
fièvre putride avec mal de gorge.' Il y avoit huit
jours environ que cet homme étoit malade, lorf-
qu’il fe manifefta un gonflement emphyfémateux
fur fon vifage, fon cou & toure fa poitrine, particulièrement
du côté droit. Ce. fymptôme fin-
commodoit extrêmement, en occafionnanr beaucoup
de roideur dans les parties affeétées. On
fomenta celles-ci avec du bon vinaigre, & de
l’efprit-de-vin camphré *, & ,au bout de trois jour?,
i’Emphyfème fut diflipé fans qu’on eût befoin de
recourir aux fcarîfications. La maladie principale
fe guérit aufti, mais le malade demeura long-
tems très-foible , & conferva une difpofition feor-
butique qu’il avoit avant fa fièvre , ayant les gencives
fpongieufes , & li molles qu’elles faignoient
an moindre attouchement. On lit, dans les Auteurs,
d’autres cas analogues à celui-là.
La putréfaélion occafionne un Emphyfème dans
le corps mort^c’eft par cette raifon que les chairs
d’un animal, quoique fpécifiquement plus pe-
fantes que l’eau, viennent à flotter à fa furface
lorfqu’elles ont commencé à fe putréfier, & que
les corps des noyés furnagent au bout de quelques
jours à l’eau qui les couvroit.
Les Chirurgiens obfervent fouvent un Emphy-
f£ipe partiel dans les cas de gaflgrèae. M. Hun-
ter raconte un fait de cette nature. Une gangrène
s’étoit manifeftée fans caufe extérieure auprès de
la cheville du pied & s’ étendoit graduellement
vers le haut de la jambe. Le tiflù cellulaire fous
la peau étoit enflé dans toute la partie affrétée,
& jufqu’à une certaine diflance au-delà, en (orte
que l’on ppuvoit juger des progrès du mal par ce
fymptôme aufli certainement que par le changement
de couleur des tégumêps, Le traitement,
dans tous les cas de cette nature, dépend de celui
de la maladie originelle ; l’Emphyfème ne peut
fe difliper que par la ceflation de la difpoffiion
putride. Voyei G a n g r e n é .
EMPIESE. EfAirvinf. Ewpiefis, Collection de
pus, qui fe fait indiftinékment dans les chambres
de l’oeil. Ç ’eft le genre dont l’hypopion &Tonix
font les efpèces, yoyei ces artiçles. ( M. P e t it *
R ad g z .) 1
(1) Medical Obfcrv*tioi?s and Inquiiiçs. Vol. 3, art. 1K
EMPLATRE , de Eparxom» , j’enduis, ou je
bouche. Remède topique, d’une' confiflance fo-
lide, capable d’ être ramolli par une très-légère
chaleur, & q u i, dans cet état, peut s’étendre
aifément fur une peau ou fur une toile, s’appliquer
exactement à la peau, & y adhérer plus ou
moins.
La bafe de prefque tous les Emplâtres eft les
fubftances huileufes & onCtueufes, combinées avec
quelque matière folide, réduite en poudre, en
une proportion convenable. On varie ces proportions,
& par conféquent la confiflance des
Emplâtres, fuivant le but qu’on fe propofe dans
leur ufage, & fuivant la partie du corps fur7
laquelle on doit les appliquer. Ainfi, Ton preferit
de donner plus de mollefle & de flexibilité à
ceux qui doivent s’appliquer fur la poitrine ou fur
Teftotnac'J & de rendre plus fermes & plus adhéfifs
ceux qui font defiinés plus particulièrement à
s’appliquer fur les membres. Une once d’huile,
une once de cire jaune & une demi - once de
quelque poudre appropriée à cet ufage font un
Emplâtre de la première efpèce: pour en faire
un de la fécondé, on ajoutera encore une once
de cire & une demi-once de poudre. On prépare
aufli des Emplâtres avec des réfines & des gommes-
réfines, fans cire j mais ils ont l’inconvénient de
ne pas conferver long-tems leur folidité, fur-
tout dans un air un peu chaud.
Les différentes chaux de plomb bouillies dans
les huiles, forment, en s’unifiant avec elles, un
compofé de ce genre, d’une excellente confiflance,
& qui fert de bafe à différens Emplâtres. Diverfes
autres fubftances métalliques, telles que le mercure,
les chaux de zinc, le fafran de mars, les
vitriols, &c. entrent fouvent dans leur compo-
fition^ony joint aufli occafionnellementcertaines
fubftances végétales, réduites en poudre, telles
que les feuilles de ciguë, de belladona, &c. *,
quelquefois aufli des fubftances animales , telles
que lès cantharides.
Les Chirurgiens donnent particulièrement le nom
d’Emplâtre à la compofition pharmaceutique que
nous venons de décrire, lorsqu'elle eft étendue
fur de la peau, de la toile ou du taffetas, fuivant
les différentes vues qu’on peut avoir dans fon
application. Les topiques de ce genre font fort
employés dans la pratique de la Chirurgie , quoique
les Anciens s’en ferviffent beaucoup plus
qu’on ne fait aujourd’hui-, probablement on
pourroit encore en limiter beaucoup l’ufage, fl
l’on vouloir n’y avoir recours que dans les cas
où ils n’ont pas d’inconvénient, &. où leur utilité
eft bien démontrée.
Ce n’eft pas toujours la vertu des médicamens
dont font compofés les Emplâtres, qui en détermine
l’application. La feule qualité adhéfive les
fait employer dans plufieurs c a s , comme dans
la future fèche pour la réunion de» plaies, V o y i
S u tu r e . Les Emplâtres, purement contentifs,
ne fervent aufli oue par la qualité glutineufe du
médicament : on les applique fur les plumaceaux
qui recouvrent les plaies ou les ulcères , afin de
les maintenir, & quelqufois leur fecours peut
être utile fous ce point de vue. Mais on a étrangement
abufé de ce moyenj on a attribué aux
Emplâtres beaucoup de vertus qu’ils n’avoient
pas, & en les employant comme mondifians&
cicatrifans, on a rendu les plaies fur lefquelles
on les appliquoit beaucoup plus fâcheufes qu’elles
n’euflent été fans leur fecours. L adhérence de
l’Emplâtre aux environs de l’ulcère bouche lès
pores, occafionne quelquefois un gonflement
éréfypélateux ,rend la fuppuration plus abondante
par l’irritation qu’elle produit, retient les matières
purulentes dans l’ulcère ou aux environs,en même-
tems qu’elle augmente leur acrimonie*, & ce qui!
y a de plus fâcheux, elle favorife par-là l’abforp-
tion , & donne lieu à la fièvre lente & aux con-
féquences funeftes qu’elle traîne à fa fuite. Les
ulcères deviennent Laies, leur guérifon de plus
en plus difficile, & même à*la longue tout-à-
fait impoflïbie, quoique, par des foins mieux
entendus, & employés de bonne heure, on les
eût aifément amenés à une bonne cicatrifaiion.
L ’Emplâtre diapalme eft celui dont on fe fert
Le plus communément comme contentif.
On peut couvrir d’un médicament emplafli-
que le côté d’une comprefle txpulfive qui touche
la partie, afin de la fixer invariablement fur le
fond du finus dont on veut faire fouir la matière.
II peut encore ÿ avoir des indications qui
exigent que la comprefle expulfive foit enduite
d’un médicamenfappropriéau cas.Àinfi , M. Louis
s’eft fervi avec fuccès d’une c< mprefle expulfive,
maintenue par un mélange d’Emplâtre de ciguë
& de vigo, fur un finus accompagné de dureté
& de callofité dans un ulcère fcrophuleux.
Les Emplâtres les plus efficaces contre la teigne,
n agiffent que par leur qualité agglutinative, &
l’on a la précaution de les étendre lur de la toile
neuve, pour qu’ils adhèrent plus fortement,
afin d’arracher les cheveux jufquà la racine.
Voye\ T e ign e .
Quant à la vertu des médicamens dont les
Emplâtres font. compofés, il y en a qui font
réputés émolliens, comme ceux de mucilages -St
de méliiof. D’autres font regardés comme réfo-
lutifs & fondans, tels font les Emplâtres de fi*-
von , de ciguë, de vigo -, d’autres font employés
comme maturatifs, fur-tout dans les abcès où la
fuppuration ne s’eft faite qu’imparfaitemenr, pour
fondre les duretés quelle n’a pas encore détruites,
tels font ceux où l’on fait entrer des réfines ou
des gommes réfines, & particulièrement le dia-
chylon compofé, qui eft le plus ufiré dans cetre
intention. On a recommandé, comme oéterfif
%. mondifieatif l’Emplâtre, appelé divin, d«ns U