
tréquêuittiênt le dernier état de mortification
fubtitler long - teins dans les parties atfeélées >
fao> quVUes dt'\iennetu fort flatqucs ou qu'elles
tombent en diffolution. Les chairs mortifiées deviennent
, an contraire, plus termes, plus coriaces
& plus difficiles à couper que les chairs vives •,
quelquefois elles contrarient une sèchereffc qui
les rend prefqne incorruptibles.
Les Auteurs décrivent une antre variété de
cette maladie, qiv’ih apppellent Gangrène blan-
ehe. dans laquelle les parties que l*on fuppofe
mortifiées s ne deviennent pas noires, mais con-
fervent prefqoe leur couleur naturelle, (j) Il ne
paroit pas quelle diffère efl'entiellement par
«autres caraélères, de celle que nous avons décrite
j ni qu’elle exige rien de particulier dans la
cure.
D is t in c t io n d e l a G a n g r e n * e n l o c a l e
ET EN GÉNÉRALE.
I. Gangrène locale.
Dans bien des cas la Gangrène eft une affection
purement locale, occafionnée pour l’ordinaire
par une caufe extérieure , & dont les effets ne
s’étendent pas au-delà des parties qui en ont
d’abord ère le fiège. Mais elle ell bien plus ordinairement
accompagnée d'une affcélion générale
& très-dangereufe de tout le fyftême. Cet état
efl marqué par une altération remarquable dans
le regard & la phvfîonomie du malade, il a les
-yeux égarés , beaucoup d’angoiffes, des vomifie-
roens, une grande proftration de forces , un pouls
petit, fréquent j ét quelquefois intermittent, &
plus ou moins de délire. Lorfqu’une .violente
inflammation de quelque partie, où il y a une
renfion tonfidérable, a cheminé rapidement vers
la mortification, le cerveau eft affecté de bonne
heure, & il y a fouvent un délire furieux ; mais
dans les parties où il y a moins de renfion, &
chez les tu jets phiegmat iques, où les prog; ès du
mil ont été pins graduels, le «délire peut être
pins modéré, interrompu par des intervalles lucides,
& même ne point fe manifeffer du tout
■ fnfques vers les derniers momens; quelquefois
la tête ne paroit affectée, avant la mort, que
d’un état comateux. Au relie, ces fymptômes ne
fort pas absolument particuliers aux cas où la
Gangrène tend à devenir générale; on les voit
paroftre quelquefois dans des cas de Gangrène
locale, chez des fnjets qui ont les ne?fs particulièrement
irritables; mais alors ils difparoiffent à
jnefore que lirriiarion gangréneufe fe diffipe.
Noos avons dit que les Gangrènes locales écoient
pour l’ordinaire la conféqnence d’affecîions produites
par des canfes extérieures; elles fur viennent
quelquefois cependant à la fuite de maladies
fpomanées, & particuliérement dans des cas
rlVtéfypèlc\ mais, quelle qu’en fuit la caufe clé«
terminante , elles ne diffèrent pas cficntiellement
des Gangrènes générales. La clifpofition naturelle
du corps, fouvent auifî les moyens employé*
pour combattre le mal, en reflet rein le* liniitcu.
De toutes les parties du corps , 1e fcrouim cfl
peut-être celle ou l’on obfcrve le plus fouvent
une mortification locale ; fm inc épanchée clans
le tiffu cellulaire par des ouvertures duns les parois
de l’urètre, formées à la fuite des refferre-
mens de ce canal, en eft la caufe la plus fréquente.
On voit nnfii la même affeélion furvenir à la
luire de quelque inflammation fpontanée de ccko
partie, qui paroît être, plus que d’autres , fujette
a la putréfaction, fi l'on en juge par rcniphyfèmc
gangréneux qui fe manifefte promptement dans
le cadavre , fur-tout lorfque la mort a été occafionnée
par une maladie putride, ou par l’aélion
de quelque fubfiance vénéneufe. La Gangrène
du ferotutn, lorfque le fujet n’cft pas mal dif-
pofé d'ailleurs, & que l’on attaque te mal par
des remèdes convenables, Voyc\ Pé rin é e , fc
circonfcrit facilement, fans nuire au refte dufyf
tême;iln’en eft pas de même lorfqn elle furvient
chez des perfonnes affoiblies par des maladies
antécédentes, comme on l’obferve fouvent chez
les hydropiques.
M.Kirkland ( i ) rapporte qu’un homme,après
une violente contufion à la jambe, eut un gonflement
prodigieux des mnfcles.gaftroneiiniens,&qu’au
bout de quelques jours le pied devint tout-à-fait
infenfible. Bientôt les orteils & enfuite tout le pied
parurent complettement fphacelés les parties
mortes fe féparèrent des parties faines à la jointure
de la cheville, & le ma’ade fe rétablit j il
ne paroît pas qu’on eût employé pour fon traitement
d’autres remèdes que quelques applications
fort fimples. La bonne difpofition du malade
empêcha la Gangrène de s’étendre au-delà des
parties qui avoient été d'abord le plus violemment
affrétées. Le même Ecrivain parle d’un
homme de cinquante ans, qui,étanr malade d’une
fièvre continue, eut l’extrémité du pied droit
gangrénée jufqu’aux os dans l’efpaee d’une nuit.
On appliqua des topiques antifeptiques, & les
parues mortes s’étant féparées, le malade fe
rétablir. On trouve chez les Auteurs beaucoup
d’exemples de ces féparations fpontanées de par»
tics affeélées de Gangrène.
C’efl à la claffe des Gangrènes locales qu’appartient
celle qui cfi occafionnée par l’ufage du
pain de feigle ergotré. Cette maladie , qui fe manifefie
fans fièvre ni gonflement des parties qu’elle
attaque, affeéle le plus fouvent les pieds, quelquefois
les mains, mais plus rarement ; elle occa-
fionne des douleurs atroces dans ces parties, qui
( i ) (freSoaj t de la Gangtèa^
( ï ) A n I n q u i r y in t o t h e p r e f e n t f la t c o f a i c d i t t l
S a r g c r y . V o l . U, p a g . 3 » o .
deviennent noirci, fc defsèchent > & fe réparent 1
.„lin nalurellemcnf <le§ parties faines. Les individu*
> privés ai ni! de leurs membres, peuvent
vivre encore long - teins après ect accident.
On a vu en Angleterre une famille, compoféc
d'une femme & de fix enfam , ( l’aîné âgé de
quinze ans, le plus jeune de quatie mois), dont
tous les individus, après avoir été expofés apparemment
à l'aèlion de quelque caufe de la nature
de celle dont nous parlons, furent attaqués à-peu-
près dans le même teins de douleurs violentes, les
uns dans une jambe, les autres dans toutes les
deux. En moins de cinq jours, les parties affectées
parurent livides & couvertes de taches noires.
Peu-à-peu la mortification devint complette, &
la nature commença à féparer les parties mortes
de celles que le mal avoir épargnées. Trois mois
après, quatre de ces malades fe trouvèrent avoir
perdu les deux jambes; chez un autre, les deux
pieds feulement s’étoiem détachés à la cheville ,
fc fixième en fut quitte pour un feul pied. Le
feptième, qui étoit le plus jeune des enfans,
avoir perdu ia vie. ( I )
Le charbon ou anthrax ( Voye[ ce mot), les
vieux ulcères, les anciens cautères, la compreffion
violente.de quelque partie, le froid, ( Voy. Eng
e l u r e s ) font autant de caufes de Gangrène,
qui dans la plupart de ces, cas, ne s’étend pas au-
delà des panies où le mal s’étoit d’abord manifeflé.
§. 2. Gangrène générale.
Mais il n’arrive que trop fouvent que la Gangrène,
au lieu de borner les effets aux organes
qui avoient été originairement affeélés, s’érend
plus ou moins rapidement de proche en proche,
fuivant la difpofition particulière des fu jets; c’eft
ainfi que des, inflammations ou des plaies , qui
d’abord n’a voient point paru danger eufes, ni même
daucune importance, deviennent fréquemment
mortelles en peu de rems. Les progrès du
mal', dans les cas de cette nature, font s fiez
fouvent marqués par un emphysème qui a fon fiège,
non-feulement dans le tiffu cellulaire, immédiatement
fous la peau, mais dans tous les interfiiees
des fibres mufculaires, au point que les mufeles,
gonflés par cette caufe, fortent au travers des
incifions qu’on eft dans l’ufage de faire au travers
des tégumens des parties ainfi affectées. Il eft
difficile, dans la plupart des cas, de difeerner
dès le commencement cette Gangrène qui rend
fortement à devenir générale, de celle qui n eft
que locale; le rems & l’obfervation feulement
les feront diftinguer l’une de l’autre dans chaque
eas particulier i mais , pour l’ordinaire, lorfque
la première a fait affez de progrès pour que l’on
( i ) A Traetife o n Gangrène a n d lp h a c c lu s ,b y M .O ’H a llo -
Pag. 33.
n e p n i f l e plus douter t f e f e n a t u r e , f e g i j é r iÇorx
eft An-ddUn du pouvoir <Jo l'Art,
Divers Auteur« ktu.ionf fk moâernm ont voulu
établir différente* §fpèce$ àv Gangrène, dfeprêa
les caufcs éloignée# de otte maladie ; èt '.ou.
les progrès dé la mortification peuvent dépendra
en grande partie de la permanence de cc t caufes,
une pareille diÜ'mûton rir.fi yo. fens avanfôg##
dans la pratique. Cependant il paroi? ; guelfe
que foit fe nature des caufei déterminante
de la maladie eft tou joursèffentidlemcnt a même,
& que les principe« que nom a von* poféf à cet
égard s’appliquent également à toutei fe« efpeces*
D e la féparaticM des parties gangrùUes, opérée par
la Nature.
Comme une partie, qni eft dans tm état de
mortification complette, a perdu touîfe; rapporrs
avec le fyftéme animal, elle n’eft plus qu’une
fubfiance étrangère, dont la fépararion fera avais-
rageufe & même néceflaire au bie» être des parties
faines. La Nature , pour l’ordinaire, fait certe
réparation, lorfque les forces vitales ont affez
d’énergie pour réfifier aux progrès du mal, St
limiter fes pemirieufes influences. L ob voit a "ors
une légère inflammation fe manifefter an bord des
parties faines qui s’abaiffent au-deflous du nheaa
de celles qui font gangrenées ; la fupperarion ne
tarde pas à commencer ; la ligne qni fepare le
mort du vif, fournit un peu de matière, dont
la quantité augmente à æefure que l’efcarre fc
détache, & qui prend de plus en plus î’appareccs
d’un pus de bonne qualité. La difboce entre les
parties gangrénées & le s parités faines augmente
peu-à-peu, jufqu’à ce que toute cohérence en-
tr’elles foit détruite.
L’inflammation qui précède itrmédîaîenieT'r la
féparation des parties molles & quii paroît étrs
effençelle à ce procédé de 1 re, efl probablement
occafionnée par Ia preic©ce de l’ s f -
carre , qui irritc les pa:tries faioes de la mén>e
manière que pourroit 1e faiire tout strrre corc-s
étranger. Mais ponr que ce nravait faîuraÏTe prsüe
avoir lieu, il taut que les pâme?
difpolées de manière ii n'èître pas cHes-trtes
fufcep-ibJes de Gansrèrte. Les méd icarrens iorâques,
qui ont affez loirrem :i'cîteî de Ses maiaremr
dans cet <état, comine non? le v:erreas bientôt,
paroiffent auîfi avoir cei »ter riatssmma
don QGn t !nous parlr !a-oei!e. d tm anre
côté, change fecilememt de nature, i rac tientôt
place à la Gangièn» loikpje, par ua irièement
mal en»tndu, ou leahsnrtnt pa- h fafpasfion
des moy<eus propre ta atecir■ i êoersir r a
du principe yital, ou p:ir qulebuan?re cause, les
parties, ainfi sffeèlées ;perd;:nt leur toa, ôl deviennent
plus irritable?
Le; os toni: iulcepdbles dinfiimnaatic® & es