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nés •, bourrelets dont Morgagni avoit fait une ample
" mention avant lui. Ce feroit d’eux qù’il faudroit
uferff l'on avoit à exciferdé ces tubercules qu Hippocrate
avoir déjà vus au palais de certains fu jets,
& que M. Louis a emportés de deffus ia langue
d’un j;eurie-homrne*, mais, en pareil cas, il faudroit,
à 1 exemple' de cet habile Praticien, employer j.es
concaves, qui prendrôieftt la tumeur dè plus prés.
Ce fut avec des Cifeaux que Wallæus réduifit à fes
dimenfions natufelfes Ia‘ langue d’Unë jeune-fille
qui étoit fi volumineufe que la bouche ne pou-
voit la contënir *, bpération qiul n’auroit pu exécuter
avec aucun autre inftrument.
On fe fert des Cifeaux pour excifer les épulides
& lés fongofités fcôrbùtiqués qui couvrent quelquefois
les gèncives. 'Ceux qu’on emploiera pour
Cet effet feront droits, & auront des lames fines
& minces. La mâchoire étant convexe & les chairs
fuperflues affez Taillantes, on peut fe pafferdes
Concaves, & les angulaires n^auroient fur ces deux
efpèces que l’avantage de laiffer la main qui les
tiendroit aO-dèffüs où au-deffous de la bouche,
ce qui n eft ici d’aucune confidération , puifque
l’on a plus de jour qu’il n*en faut.
f. Les Cifeaux dont fefervoient déjà Albucafis,
Roland", Àmbroife Paré , &c. pour la réfeélion
de la luette, font encore aujourd’hui le feul infiniment
avec lequel on la fafie, & le plus finiple
comme lé plus commode que l’en puiffe employer.
Voye'i l’article Lüêtïe.
C’cff dans les opérations à la bouche que le
parallélifme desbranches dès Cifeaux, recommandé
ci-d eu us eft le plus' évidemment utile. La divergence
qu’on leur à toujours donnée eff également
cnifible à POpéraféur & aiifucc^s de l’opération ,
parce qu’il faut qu’il les écartebeaucou'p pourdpnner i
aux lames un certain degré d’ouverture, & qu en cet
état fa main , qui eft très-étendue, l’empêche de-
bien diftinguer’ les parties fur îèfquelles if à'à opérer
, dans"un lieu déjà trop pbfcùf par lui-même.
Ôr l’êeârtement des branches divergentes-eff à
delui qü’il produit dans les lam;s, comme'To font
à'12, tandis que, dans lés branches , parallèles il
n’eft à celui des lamés que comme 2ç> à ï i ^ de
forte que, pour ouvrir les lames d’un pouce, il
faut écarter les premières dé deux pouces quatre
lignes, & lés autres d’un pouce huit lignes, ce
qui fait une différence très-importante.
Quant à l’inconvénient d’avoir la main placée
de manière à empêcher 'de voir l’endroit pu fe
porte l’action des lamés, voici comment M. Percy
Je corrige *, au lieu de tenir les Cifeaux comme on
fait ordinairement, ayant la main placée au-defl’us
d’eux, & lès "extrémités des doigts tournées en
bas, il faut fenverfer la pofition & avoir là main
alî-deflous, & lé bout des, doigts tourné en haut
& au niveau des dents de la mâchoire inférieure.
Par ce moyen l’entrée de la bouche refie libre,
& fon fond devient facilement açceffibîe à la lu-
mière. Il efi bon auffi d’employer le pouce & i
c i s
1 index pour faire agir l’infirumenf, afin de ménager
davantage la longueur des branches, &
d’approcher, le plus qu’il eft poftible, leurs ^anneaux
de la lèvre d’en-bas, ce qu’on ne pourroit
faire en fe fervant du pouce & de l’annulaire,
parce qu’alors le médius & l’index forcés de
s’appuyer fur leur branche accoutumée, repouf-
ferbient néceffairement en arrière, à proportion
de la place qu’ils y occuperoient, & les anneaux
& les doigts qui y feroient logés.
Lorfqu’on efi obligé d emporter quelque portion
des amygdales, comme cela arrive affez fréquemment
( yoyei Amygdales ), les Cifeaux
peuvent rendre cet office plus commodément dans
bien des occafions, que le biftouri. Les Anciens
ayoient déjà fuivi une méthode pareille pour
faire cette opération $ il paroît que leur ancy-
Iqtome, dont ils fe fervoiént pour cet .objet, tî’étoit
autre chofe qu’une efpèce de Cifeaux, dont les
lames recourbées en fens contraires, formoienten-
femble un cercle plus ou moins parfait. M. Mau-
ram a appliqué à cette' réfeélion les Cifeaux à
tranchans curvilignes, inventés par M. Levret
pour l’extirpation des polypes! Ces Cifeaux ont
cinq pouces de long, & leurs lames, qui ont
depuis vingt à vingt-deux lignes , font échancrées
en dedans, de manière que leurs tranchans font
des arcs de cercle, dont le rayon ne fauroit être
moindre de neuf lignes, fans qu’ils fe montent
l’un fur l’autre & fe mordent. Cette confiruélion
fait qu’ils ne fuient pas la coupe, & qu’ils font
affez commodes pour emporter les parties ifolées
& fugitives^ mais leurs branches font trop courtes,
& pour les rendre propres à la réfeSion des
amygdales , il faut, ainfi que l’a fait M. Louis,
donner fa forme de leurs tranchans aux Cifeaux
concaves. M. Percy y fait une autre addition,
qui > dans bien des cas, pourroit être d’une
grande utilité ; ç eft une efpèce de pinçette formée
par deux ailes d’acier, placées une fur chaque
lame, près du dos, & fur le côté concave, au
moyen d’une vis& que l’on peut ôter & mettre à
volpnté. Lorfqu’elles font en place & qu’on emploie
ces Cifeaux, les lames en s’écartant les
éloignent l’une de l’autre , & les rapprochent
en fe fermant *, en forte que ce qui a été coupé
fe trouve fai.fi & ferré comme dans des tenettes>
& ne peut tomber dans la gorge, ni dans le
larynx. Mais, pour s’en fervir à la réfebHon des
amygdales, il faudroit que celles-ci ne fuffent
pas bien groffes, ou qu’on les eût fendues préalablement
avec le biftouri en plufieurs portions,
afin que les ailes des Cifeaux puffent embraffer la
mafle glanduleufe, fans nuire à l’effet des lames.
On a recommandé l’ufage des Cifeaux pour
aggrandir les plaies faites à l’oefophage ou à la
trachée-artère avec le bifiouri, lorfqu’il s’agit de
retirer des corps étrangers tombés dans "leurs
cavités.
Lés Cifeaux font le feul inftrument dont qb
ci s
fe ferVe depuis Ibnjj-te'm's polir couper le cordon
bmbilical aux enfant nouveaux-nés, & le plus
corrimôdé qu’on pù'ifle employer pour cet objet.
Le premier triage connu auquel les Cifeaux
aient'ferviën Chirurgie , c eft àçouper d'épiploon
dans là cure dé fa hernié, St.Celfè en fait déjà
mention. Depuis'Ce terni, les Cifeaux ont prefque
toujours étéxhoifis par lés Praticiens qui fe font
trouvés'dans le cas de retrancher quelque portion
dé 1 pmentum , d! c’tïi à eux qu’il, faiidroit
recourir fl l’on fe voyou forcé de faire une pareille
opé'ratibfl fur cette membrane fi foiblè & ri
facile à déchirer. Fqycj'IpicLOctiLE. C’efl également
à' eux qit’on aura recours pour emporter
quelques, portions gangrenées des intérims, ou du.,
méfenière. Voye^ Hernies étranôi.ées. C’efl!
encore allez’ généralement avec lés Cifeaux que,
fe fait'l’ihciflon du fac herniaire, pour laquelle
les courbes font lès plus commodes,, parce qu’ils
foutiennënt le fac à mefure qu’ils le coupent,', &
qu’ils font l’office, d’une fonde fans en caufer
1 embarras, laiflant une main libre pour fixer &
difpofer les parties.
Quand dan? le? hernies on rencontre de ces
brides fibréufes, qui, partant-1 du fac ou des vif—
cères, lient lés ! intefiins entr'eux , ou avec les
parties ambiantes, il n’y a pas à balancer entre-
lè biflqUri & les Cifeaux -, c’en aux pointes émouf-
fées’ de ceux-ci à les détruire, elles font plus
propres à lés aller chercher dans les plis & les
anfrafluolités des intefiins qui les dérobent fou-
vent -à la vue , que celles du bifiouri, parce
quelles leS cpupent fens .les tirailler ; au lieu
quen lés fptilevant avec l’autre on s’èxpoferoit à
déchirer l’int.eftin, & que’d’ailleurs il n’eff pas-
toujours pôriible d’infinuer, fous ces brides, la
pointe du biftouri.
Il peut y avoir des cas de fiftules fuperfi-
ctelles à la marge de l’anus, où l’on emploieroit
les Cifeaûx fans inconvénient, comme M. Percy
le recommande, il ne. paroît pas cependant qu’il y
en ait aucun ouïe biftouri ne foit encore à préférer.
Les Cifeaüx peuvent être employés utilement
pour diverfés opérations aux parties génitales.
Ainfi, on les. recommande pour faire la circorici-
, °? > lorfqu’ellé fe trouve nécetfaire, plutôt que
le biftouri , ou tout autre inftrument femblable-,
parce la peau du prépuce étant double, le bif-
toun ne la coupe pas également deffus & deflous.,
*? IeJÎ ftid'Jés Cifeaux portant à-la-fois de chaque
Côté fur dès points à-peit-près çorrefpondans
a enj! cetIÇ double peati en même-tpms, &.àvec le.
ntême degré de force de part& d’antre. S’ji falloit
atraichir les bords' d’une fente du prépuce pp-
reibe à celle que M. Petit a eu deux fois occafion
oe traiter , & qu’il a comparée au bec-de-lièvre,
e leroit des Cifeaux qu’on fe feryiroit, à caufe
nünnm-^^Pa'*Ieur rie cette partie, & de l’im-
fr,L,'- x . ' ' - p o u r ht foumettre au bif-
rï- Mais cèft à ce dernier à couper le frein
C L A i l }
fe, I», vergô lorfqu’il eft ;rop court. & i faire
1 opération du phymofis & du paraphymofis. i
hydrocèle, divers Chirurgiens ontcon-
fetllé de fe. fervir des. Cifeaux courbes pour en
inctfer le fac & en emporter les lambeaux, plu-
biflour! > à caufe de la flaccidité &
dé 1 affaiSement des parois cyftiqnes après l’évacuation
des eiux ; on a recommandé auffi le*
concaves ..pour incifer les -duretés dans Jes cas où
cela paroît néceftaire. Voyez Hydrocele.
M, Louis,a confejllé , dans le cas d'un calcul
utérin une efpèce particulière . de Cifeaux
pourfendre en travers je. col de la matrice.
l!s fotventérre beaucoup plus longs que les autres,
« ü faut que leurs lames, qui n’auront qu’un pouce
d étendtte, coupent en-dehors. On tâchera de por-
ter I toftrutnent fermé; jufques.dans la matrice,
lansDleiler les parti^senvironnnntes. Là, on en écar-
tera plus ou moins le?-lames, félon la grandeur
que ion, voudra donnera l’incifion; enfuite’
on le retirera en cet état , moyennant quoi on
obtiendra une. coupe certaine. On fent i’avan-
tage qui! y .auroit à, faire les branches de ces
i Cifeaux parallèles, & à placer entr’elles un ou
deux doigts pour rendre plus, fixe le degré d'ou-
iVerturequ’on donneroit aux lames, comme nous'
bavons recommandé-pour d’autres circonftances
Enfin divers accoucheurs. ;,| tels que Smeliie '
L.evret s d autres ont admis Tufsse de Cifean*
longs & forts à ia place du crochet S Æ S Ê
dans le cas ou le. trop gras- volume d’un enfant
mettant un obfiacle infurmqntable à fa fortie ‘
obhgeptt à -le mutiler pour fauvér les jours Ar
la mère, Pôyer, Embryotomie.
CLAU DfÇÀTJÔN, mouvement.vicièux d’une
jamjre par, lequel le centre de gravité du tronc
fe porte en marchant d’un côté plus que de l’autre
La Claudication eft Souvent occafionnée nar
un vice de conformation qui exiflet-depuis^la
naiffance; elle eft fréquemment auffi le réfuira t
de quelque-ancienne affeélion .d’une des extré
mités mférienres qui a été ,négligée: dans le terni
ou qui a réfiflé aux remèdes., Lorfqü’elle dépend
de pareilles caufes on ne, peut ordinairement
que la pallier,, en alongeant ia jambe la d Ius
courte au moyen d un talon plus haut ou de
que qu autre manière. L’on a cependant réufli
quelque fois-a redreffer dés-membres contrefaits
chez des enfans, &,meme chazdesjeunes-eens nar
une compreffion.Ienfe.& graduée, demanière à lenr
rendre leur longueur naturelle. Voy e i Pied-bot
La Claudication peut dépendre de la luxation
plus ou moins complexe de certaines n a r r f f is
de ja fraélure. de quelque os., de la rupffire dû
tendon d Achille, d’une foulure , d’une'contrac*
traélure. Voyei les articles où il eft parlé de
ces divers accidens. ? °
C h A Y lÇ V L E . Clavkula. Jugulum. Os placé
ttanfverfajement.à la partie fupérieure de la poit“
ne, & fervant à fixer 1 épaule & route l’extrémité fu*
Tt ij