
i z S B R A
veau avec la glène de l’omoplate. Pour c e , il faut
faire une bonne application des forces extenlives
& contre-extenfives, & enfuite abandonner doucement
le membre à l’aélion des mufcles, qui le
replacent eux-mêmes dans fa cavité. Une chofe
eflentielle à oblerver, eft que ces forces re gênent
en rien cette aôlion retiaélile*, aufli faut-ii
les éloigner le plus qu’on peut de l’articulation.
Aï. Dupouy a donné, fur c e point des préceptes
qui fe trouvent dans le vingt-huitième tome du
Journal de Médecine ; comme nous les adoptons
très-volentiers , nous allons les développer en les
puifant dans l’ouvrage même.— Onfaitcoucher le
malade, en travers, au pied de fon lit..On prend
une grande fervietee douce, dont on raliembie
les bouts dans chaque main, pour en faire une
efpècc de lien. On en applique le milieu au bas
de l’aiflelle, & les deux bouts étant portés fur
les épaules, on les fait croifer en les paflant d'une
main dans l’autre, on ferre fortement les parties
comprifes; les bouts font enfuite conduits l’un
pardevant & l autre par derrière le cou, & tirés
par un aide avec toute la force qu’il peut avoir.
Un autre aide fe contente d’embraffer d’une main
les doigts de la partie malade, & de l’autre le coude,
ce qui fuffit pour faire l’extenfion & la contrè-
extenfion. Les extenfions meuvent la tête, la détournent
du lieu où elle e fl, & la font avancer vers
celui qu’elle doit occuper. Il faut, pendant qu’on
les fait, chercher à faire luivre à la tête, la même
route quelle a tenu quand elle s’eft échappée : c’eft
«ne règle que nous poferons lorfque nous traiterons
du général des luxations, & de laquelle on
ne doit jamais s’écarter. Si la tête de l’oséioirplacée
fous le peéloral ou fous l’épine de l’omoplate, il
fera facile,de la déranger; mais il n’en efl pas de
même quand elle eft enfoncée fous l ’aiffelle, on
eft obligé de faire de plus grandes extenfions &
de les diriger en dehors en même-temps qu’on
cherche à mettre le Bras dans une ligne horizontale.
Lorfque la tête fe dégagera , on ramènera le Bras
toujours tendu de dehors en dedans, on fera fléchir
l’avant Bras & l’on abandonnera l’os à l’aclion
des mufcles.
La réduction faite, on applique une croix de
Malte Ample pour couvrir l’épaule, une com-
prefle longuette qu’on pofe fous l’aiffelle, & dont
les chefs viennent croifer fur l’épaule, on a le
foin de mettre fous l’aiflelle une petite pelotte
pour en remplir le vuide; toutes ces pièces font
irempées dans un défenfif, on les fourient
avec le fpica, & en termine par l’écharpe. Les
faigHées, le repos & le régime, feront appropriés
aux différentes circonftances.
Les luxations du Bras, qui n’ont point été réduites
, ne font pas pour cela accompagnées de la
perte du mouvement dans l'article. La nature fou-
vent fe ménage, & fur-tout quand la tête a paffé
au,-dedans de la glêne, fous le tendon du mufcle
feapuiaire, une nouvelle cavité au moyeu de ,
B R A
laquelle l’humérus jouit de prefque tous fes mon**
vemens \ mais c’efi toujours aux dépens du col de
l’omoplate & de la glêne même , qui fe défor*
ment alors plus ou moins. On voit, en pareil
cas, combien il fer oit imprudent de renier une
réc.uélion ; & c’tft peut-être celui qui arrive le plus
communément dans les anciennes fraéïures où
il y a mouvement. Lorfque le Bras a été complètement
remis, & que le bandage eft refté un
temps fuffifant pour que les parties aient pris
leur reffort, los n’en tefl’ort pas moins quelque-
foi5 lorfqu on s’ y atrendoit le moins. Quand rien
n indique une maladie des articles, on a tout lieu
de croire que non-feulement la rupture du ligament
articulaire eft complette, mais que fouvent
même les rendons du fous-fcapulaire & du petit
rond partagent le défordre , & font également
déchirés, ainli que la difleélion l’a fait v o ir , &
alors on peut regarder la luxation comme incurable.
Il arrive quelquefois qu’une douleur fefait
îentir de l’épaule julques vers le milieu du Bras,
qui eft plus ou moins tendu à la partie antérieure;
cette douleur provient fouvent, fur-tout quand elle
perfifte, du tendon dubiceps, qui, ayant été forcé,
n a point été remis dans fa finuofîté. Aufli convient
il , avant d’appliquer les pièces d’appareil,
de faire exercer au membre quelques mouvemens
de rotation qui pourroient remettre les parties
dans leur fttuation naturelle. Peut-être relativement
à ceci, feroit-on bien de n’employer que l’écharpe ,
qui ne contraint point les mouvemens, plus né*
ceflaires ici qu’on ne penfe.
De la luxation de Vavant-Bras»
L e gynglime. au moyen duquel les deux os de l’a-
vant-Bras font joints, eft tellement parfait, les fym-
phyfes y font tellement multipliées, que ce n’efl
qu’avec laplus grande difficulté que la luxationar-
rive dans cette articulation*, & quand elle a lieu,
c eft toujours avec un tel défordre que les fuites en
font très-fàcheufes. L ’avant-Bras peut être luxé en
devant, emarrière ou furies côtés. J . L. Petit,
n admet point de luxation en devant, à moins *
dit-il, qu’ il v ait fraéïure de l’olécrane, comme
il arrive quelquefois. Dans la luxation en arrière
& complette, l’apophyfe coronoïde du cubitus fe
porte dans la cavité où logeoit l’ olécrâne. L’avant*
Bras eft alors un peu fléchi ; on ne peut étendre le
coude fans eau fer une violente douleur, & le
foulagement furvienr du moment qu’on plie l'avant-
Bràs ; cette partie eft un peu moins fléchie lorfque
la luxation eft Incomplet te. La luxation fur les
côtés eft toujours accompagnée de la rupture de
1 un des ligamem latéraux ; il fuffit de confidérér
une de ces articulations dans l'état frais, pour
en être perfuadé. La luxation en-dehors eft plus
facile que celle en dedans, par la difpefition même
des parties. La luxation en-devant eft toujours
la fuite d’un coup ou d’une chûte qui a brifé i’olé-
crâne; en général, fes fuites font fàcbeufes, ainfi
B R I
que celles des luxations incomplettes ou fur les
côtes, vu le défordre qui a dû ttéceflairement
furvenir dans une articulation de ce genre ainfi
foi cée. il s’y établit une infl imination, une fuppu-
ration ou des engorgemens lents, qui finiffent par
la carie ou l’anchylofei
Suppofant donc que la luxation foit en arrière,
il faut, dès que les extenfions feront fuffifantes,
repoufler d’une main l’ olécrâne de, derrière en
devant, & de l’autre porter la partie inférieure
du Bras de devant en arrière. Les procédés feront
les mêmes dans la luxation en devant *, mais on
les exécutera en fens contraire. Lorfque l’avant-
Bras eft luxé fur les côtés, & que les extenfions
font convenables, on prend d’une main la partie
fupérieure de l ’avanr-Bras, & de l’autre la partie
inférieure du Bras*, on fait faire à ces parties quelques
mouvemens fur les côtés, dans une direction
oppofée. Quelques-uns confeillent de croifer
les doigts des deux mains, comme pour en joindre
les paumes £ & de faifir entr’elles la jointure
& la prefîer pour ramener les os à leur Situation
naturelle, pendant qu’un aide foutient le Bras
& l'avant-Bras au-deflus & au-deffous.
L ’appareil eft fimple ; il confifte en une com-
prefle fendue qu’on trempe dans un défenfif
un fpica & une écharpe, pour foutenir le poids
de l’avant-Bras. L ’engorgement qui furvient communément
à*cette efpèce de luxation, a fait néanmoins
préférer le bandage à dix-huit chefs ou
roulé ; mais alors on ne doit plus faire ufage de
l ’écharpe. Quand les accidens font fuffifamment
diflipés, il convient de mouvoir, de temps en
temps l’articulation, pour éviter l’anchylofè qui
arrive fouvent à ce genre de maladiê.(ikf. P e t i t -
R a d e e , ) H
BRIDES. Frenula. Nom qu’on donne à certains
filamens membraneux qui font dans le foyer des abcès,
& qui, félon leur étendue ou pofirion , forment
fouvent des cloifons, entre lefquelles le pus
féjourne, quoiqu’on lui ait donné iflue par une
ouverture faite au-dehors. Les Brides font ordinairement
formées par des lames du tiflu cellulaire
qui ne font point encore fondues , ou converties
en pus. Quelquefois aufli elles ne font
que des portions d’apdnévrofes qui perfiftentmême
après la maturation complette de 1 abcès , comme
on l’obferve dans les abcès aux extrémités, fur-
tout ceux qui font cachés profondément fous les
chairs ,& dans les inteflices qui féparent les mufcles
les uns des autres. Les Brides demandent d’autant
plus à être détruites, qu’elles empêchent fouvent
le pus de s’écouler facilement au-dehors. If« y
parvient en portant le doigt dans le fond de
l ’abcès, & en déchirant ou coupant avec la pointe
du biftouri, conduite par lu i, toutes celles qui
fe rencontrent ; mais une attention qu’il faut avoir,
c efl de ne point fe méprendre fur la nature des ;
Brides. Il arrive fouvent, en effet, que de’s artères ]
auez confidérables offrent d’aboid les mêmes appa-
B R O
rences, & en impofent pour elles. O r , on voit
de quelleconféquence il feroir de fe conduire ic i ,
comme dans le cas de Brides véritables* Mats le
doigt fera toujours diflinguer certe circonftance
à un homme inflruit, & qui fe conduit avec cette
prudence qui réfulte de la certitude des principes.
On a encore donné le nom de Brides à
l’adhérence de quelques-uns des points de l'urètre
entr eux ; adhérence que quelques-uns regardent
comme des carnofités ou excroiflances. Nous
reviendrons fur celles-ci à l’article Ur è t r e .
(M. Petit-Radex.)
BRONCHOCELE ou GOITRE. C’efl un
nom que l’on donne généralement aux tumeurs qui
fe trouvent à la partie antérieure du cou. II vient
de (èfoy^ot les bronches, ou la trachée-artère,
& de ks\h 'Énflure , hernie ; par conféquent,
c efl fort improprement qu’on s’en eft fervi pour
défigner des tumeurs qui n’ont rien de commun
avec la trachée-artère, fi cen’eft quelquefois de la
comprimer, quand elles acquièrent un très-grand
volume.
On volt allez fréquemment, au-devant de la
trachée-artère, des tumeurs enkyflées de la na-
ture du mélicéris. Voyt[ ce mot. Ces tumeurs fe
uiilinguent ic i, comme en d autres parties du corps,
par l'égalité de leur furface, par un certain degré
de moileffe & de compreffibilité, & par la fluélua-
tion qui s’y fait appercevolr. Quoique petites &
très-circonlcrites au commencement, elles acquièrent
quelquefois un tel volume, quelles s’étendent
d'une oreille à l'autre. La peau confervefon
apparence naturelle jufqu’à la fin. Le fiége de
cette efpèce de Goitre, efl évidemment fous la
peau, dans le tiffu cellulaire.
z. IIy a, dit-on, des exemples deitumeurs formées
en cet endroit par le déplacement d’une
partie de la membrane interne de la trachée-artère.
Cette membrane, en fe dilatant3, paffe entre
les anneaux cartilagineux de ce conduit, & forme,
a la partie antérieure du cou , une tumeur
molle & compreffibie, mais fans ; f.uauation
ainfi que fans douleur, de même ccmleur que la
peau, & qui s'étend quand on retient fou baleine.
C eft cette variété qui efl. proprement une hernie
de la trachée-artère. Mais, quoique le nom de
Bronchocèle paroiffe défigner particulièrement
cette variété, nous ne trouvons rien, chez les
Anciens $ qui prouve quelle leur fût connue. Nous
voyons, au contraire, queCelfe définit le Bronchocèle,
une tumeur qui croît à la gorge, entre ia
peau & la trachée-artère, & qui renferme tantôt une
chair indolente , tantôt une marièrç fembable à
du miel, ou a de l’eau, & quelquefois atiiii des
poils mêlés avec des petits os. 11 confeille de la
détruire par le cauflique, ou de l’ouvrir par l'inf-
trument tranchant, & d’en extirper le kylle, ou
de le faire tomber par ia fuppuration.
5. Les glandes lymphatiques du cou s’enflent
tellement dans certains cas d'écrouelles, qu'il es