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vaut mieux attendre pour pratiquer Cétte Opération
que le malade ne foit plus un enfant.
Les femmes naiffent fouvent avec l’imperforation
du vagin *, quelquefois on s apperçoit de ce
vice dWganifation au moment de leur naidance
par i’abfence des urines j en pareil cas , ou re-,
médie aifément à cette fupprefficm, en faifant
une ouverture pour leur donner paîfage. Pour
l ’ordinaire cette imperforation ne fe maniTefte
qu’à l'époque où doit fe faire l’éruption des
régies. Elle occafionne alors des accidens qui deviennent
quelquefois très-graves & particulièrement
un gonflement plus ou moins conlidérable
au bas-ventre,.accompagné de douleurs dont i’in-
lenfité va en augmentant au point de devenir
extrêmement violentes, &~qui fe font fur-rour ref-
fentir à des époques réglées , toutes les trois ou
quatre femaines. A ces douleurs fe joint un poids
fur la vulve extrêmement pénible,avec des efforts
de la nature de ceux de l’accouchement-,
& lorfque ces fymptômes ont fatigué les malades
pendant un certain tems , il fur vient une fièvre
lente qui les jette dans le inarafme. Tous ces
maux font encore augmentés lorfque , par ignorance
de la caufe du mal, on cherche à exciter
l ’éruption des règles par des . remèdes emména-
gbgues, comme cela s’eft pratiqué dans beaucoup
de cas de-cette nature.,
Fabrice d’Aquapendeme rapporte qu’une jeune
fille > qui s’étoit bien portée jufqu’à treize ans,
commerça à fentir des douleurs autour des
jambes & vers le bas du ventre, qui fe commu-
quoient à la jointure de la hanche & aux coiffes.
Le corps s’exténua, il-furvint une petite fièvre ,
avec dégoût, infomnie & délire. Il fe forma enfin
une tumeur dure & doulourenfe au bas du
ventre, à la région de la matrice *, on obferva que
tous ces accidens augmentaient réguiièremcnttaus
les moi?. L’auteur fut appeilé à la dernière extrémité,
& ayant vifité la malade, il fendit d’une
fimple ificifion la membrane hymen -, il fortit une
grande quantité defang épais,gluant, verdâtré &
puant, & à Pis Haut la malade fut délivrée, comme
par miracle , dé toutes fes incommodités.
' Le D. Turner rapporte un fait à-peu-près fetn-
biable. Une femme mariée , d’environ vingt ans,
»voit le -bas-ventre diftejidu, comme fi elle avoir
été enceinte *, à l’examen des parties on trouva
l’hymen fans aucune ouverture, & débordant les
grandes lèvres , comme fi c’eût éré une chute de
matrice ^ il fortit , par l'incifion qu’on y fit,
quatre livres de. fasg grumelé qui n'éroit que
celui des règles fupprimées, La malade guérit parfaitement
bien, Sl eut un enfant, un an après,
On trouve beaucoup d!obfervation$ du même
genre dans diflérens Auteurs , il y en a plusieurs
dans les Commentaires de Médecine 'd'Edimbourg,
dont nous allons extraire le cas fui van r ,
femme étant' également Curieux & inftruéttf.
Xe A, âgée de feize ans 4 éprouyçit quelques-
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tfris des fyfiiptémes auxquels les jeunes perfdnnéfi
font fujettes^ à l’époque de l’éruption des règle«.
Pendant un an, on y fit peu d’attention y mais
enfuité, comme ils alloient toujours en empirant,
reparoiflant particulièrement tous les mois avec
uric nouvelle violence, les parens de la malade
confultèrcnt un Médecin'qqi,pendant l’efpace d’ une
autre année , lui fit prendre les remèdes tmrnéna-
gogues les plus aéiifs ; mais ce traitement, au lieu
de foulager , ne fit qu’aggraver beaucoup fes maux.
Elle continua à éprouver de cruelles fouffrances,
: jufqu’à l’âge de vingt-trois ans , époque à la-?,
quelle elle était vdans l’état du monde le plus déplorable.
Ses douleurs ne paroiffoient différer en
rien de celles d’une femme en travail, & admettaient,
comme celles-ci , des intervalles de
dix ou quinze minutes ; elles fe répétaient ainfi
pendant trois ou quarre jours, après quoi- elles
s’appaifoient un peu , & , pendant deux ou trois
femaines, elles permettaient à la malade quelques
momens de repos.
Elle était dans cet état, & n’attendoit plus que
la mort , que fes parens & fes amis defiroien®
même pour e lle , comme le feul remède qui pûl
la foulager, lorfque un nouveau Praticien , M.
Cormish , fut^ppellé auprès d’elle. C e lu i-c i, qui,
dans fa pratique , avoir déjà rencontré deux- cas
où l’ifiiperforaiion de l’hymen avoir occafionné
des fymptômes à-peu-près de la même nature,
foupçonna dans celui-ci i’exiftence de la même
caule. En examinant les parties, il trouva que,
non-feulement il n’exifloit point d’ouverture,
mais que tout le vagin paroiffoit être abfolumenx
rempli par une malle charnue très-folide *, il o’ap*
perçut point de fiuéhiation , qui , pour l’ordi-
aaire,fe fait fentir en pareil cas , lorfque d’un®
main l’on comprime l’extrémité inférieure du vagin,
& de l’autre la partie fupérieure de la tumeur fur
l’abdomen. Il crut cependant devoir tester-quef*
que chofe pour la foulager, plutôt que de l’abandonner
à une mort certaine j mais comme l’ef-
pace entre l’anus & le méat urinaire étoit ici beaucoup
moins grand que de coutume , il étoit difficile
de faire une incifion avec la lancette , ou le
bifiouri fans rifquer de bleffer quelques parties
qu’il importait de ménager. En conléquencé, il
préféra de faire une ouverture avec un long iro-
car, qu’il enfonça à trois pouces de profond en#
dans la direction que doit avoir le vagin mais
cette première tentative fut fans effet. Il l’intro-
duifit de nouveau & le porta un pouce plus loin«
Alors on vit fortîr par La cannule quelque peu
d’un fang grumeleux, noir & très-épais, reffem-
blanr à de la poix. Comme fon ép^iffeur & fa
vifeofué s’oppofoient à ce qu’il fortît facilement
par une cannule aulfi étroite que celle qu’il avoii
employée, il fe procura un infiniment du mêm«
genre , d’un beaucoup plus grand calibre, au moyen
duquel il donna iffue à huit ou dix livres de
matière de Ig np$me coulçiiï & confiance, qivi
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Havoit aucune odeur ni aucune apparence de
putridité ; circonfiance qui prouve combien de
rems du fang extravafé peut demeurer dans le
corps fans fe corrompre, lorfque l’air extérieur
Pe.ut ?n approcher. Les parties du fang les
plus liquides, ayant été rqpompées par les vaif-
feaux abforbans, la partie compaéle était demeurée
dans 1 état que nous avons décrit. On dilata
le paffage quon avoit fait, d’abord avec des tentes
d éponge , & enfuite avec des bourdonnets
p rn,"s dedigefiifs, & au bout de-trois femaines
les règfes commencèrent à couler, le fang paroi
liant d’ une couleur naturelle. Un an après
cette perfonne fe maria, & elle a depuis accouché,
plufieurs fois , très-heureufemenr.
L hymen , fans être abfoluinent iæ perforé,
forme quelquefois une cloifon qui met obfiacle
J ., copularion , & qu’il efi néceffaire d’incifer.
O 2utrès fois les parois du vagin, à la fuite de
*n^an?mat*on , fe réunifient de manière à
obltruer entièrement fa cavité, & à occafionner
-les mêmes fymptômes que nous avons décrits
comme réfultans de l’imper foration de naiffance*.
L e Chirurgien , en pareil cas, doit chercher à
rétablir la liberté de cet organe, par des incifiehs
prudemment ménagées, & entretenir enfuite l’ou-
verture par'des tentes convenables , jufqu’à ce
que I inflammation ait ceffé , & que les parties.
aient perdu leur tendance à fe réunir.
r con^u*f auditif formé tout autour par une
fnbftance offeufe & très-dure, & tapiffé d’une
membrane adhérente par-tout à cet os,efi moins
lujét à fe trouver imperforé que d’autres paffages
Formés par des parties plus flexibles *, on en ren- I
conrre cependant des exemples.
Quelquefois ce canal fe trouve bbuché par
une fimple membrane qui en couvre l’orifice j
d autres fois il efi en giande partie rempli par
une fubftance charnue. , 1 -
,. ^our porter remède à ce vice de conformation
, on marque exs.aement la place 'OÙ devroit
le trouver l’orifice du conduit, & l'on y fait une
incifion avec un petit bifiouri pointu. S’il a
quune membrane à divifer , l’opération fera 1
bientôt terminée*, mais fi i’obfiruélion s’étend à ,
une certaine profondeur , il faut continuer i’incifion
, en enfonçant toujours tin peu plus le bif-
touri, jufqu’à ce qu’on ait atteint la cavité naturelle
, oirque 1 on air lieu de craindre d’atteindre
le tympan, fi l’on pénétroit plus avant. On introduira
dans l’ouverture, qu’on aura pratiquée,
un morceau de bougie bien huilée , & on le
maintiendra en place jufqn’à ce que les parties t
loienr circatrifées} tous les jours cependant on
Je retirera pour le nettoyer.
L époque à laquelle il convient de faire cette
opération chez les fujets qui ont le conduit auditif
imperforé , efi celle où les enfans, pour
l ’ordinaire , commencent à parler. Dans un‘ âge
plus tendre ils la fupponeroient plus difficile- ;
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ment, & fi on attendoit plus tard , on nuiroit
à la parole ,* car c efi une chofe bien connue
que c’efi prefque toujours la furdité qui rend
les enfans muets.
^-IMPOSTURE. Fallacia. Rufe ou artifice
<ju on pratique pour paroitre attaqué d'une maladie
qu’on n’a point. Les Médecins & les Chirurgiens,
dans les rapports qu'ils font obligés de faire
en juflice, doivent être très attentifs à ne fc ooint
laitier tremper. JL JK dans les Ouvrages dc Gaiien,
un petit traité fur ce fujer, Jean Bapti’fieStdvariais
a compofé une Differtation dans laquelle ii donne
des règles pour,découvrir les maladies fimulées.'
D e iis gui morbumdepreàeudendis.Tousles Av, teurs*
qui ont écrit avec gueiqu attention fur la Médecine
égaie, n ont point oublié les liront pertes pour
paroitre malade. Fortunarus Fidelis, qui oaffe
pour le premier qui ait écrit des qneiîions médicales
relatives à la Jurifprudence, a donné fur
cette matière des principes. auxquels Zachias
Médecin de Rome, a ajouté quelques détails: mais
ils ont tous été devancés dans cette carrière tnr
le célèbre Paré, qui a fpécialenieiit éciirfur les
tmpoflures des gens qui feignent d’être fou rds &
muets , & qui contrefont ies ladres , fur les artifices
■ des femmes qui parodient avoir des cancers à
la mammelie, des delcentes de matrice, & antres
maux, pour exciter lacompaffion du peuple & en
recevoir de plus amples aumônes. Il eft entré de
lart & de i induftrie jufque dans les moyens d’a-
buftr le Pubhc par les voies les plus honteufes.
En général, y a trois motifs auxquels on peut
rapporter tous les.faits, dont les Auteurs ont fait
mention; la crainte, la pudeur & l’intérêt. C’elt
jiarla crainte du fupplicé qu’un criminel contrefait
1 interné; par pudeur nue fille fe plaint d’une
hydropiiie, pour cacher une groffeffe; par insérés
une femme fe dit enceinte & prend les précautions
qui peuvent le faire croire, afin de pouvoir
fnppofer un enfant, &c. Il y a beaucoup '
de circonfïances délicates où il faut „fcr d’une
grande prudence, & être capables de difeernement
pour aller à la recherche de la vérité & rendre
aux Juges un témoignage fidèle & éclairé. Ce motif
préfumé, conduit à l’examen des différentes im
potiures quon a rangées fous trois claffes & oui
ont chacune leurs règles générales St particulières.
Le premier genre comprend les maladies. dont
la nature ne fe mamfefle pas, & qui n'ont d’autres
figues de leur extflence fuppofée, que les plaintes
S f n S qui s’en difent attaqués. O n
me , dans le fécond genre, des maladies réelles,
mats faéltces ,• & fous le troifième, les apparences
pofitxves de maladies qui n’exifient point, comme
des ecchymofes artificielles, pour s’être frotté de
mine de plomb j des crachemens de fan® fimui:és ‘
&c. Il faut voir ces détails dans les livrés -miiei?-
traitent, afin d’être en garde contre de Dar°il«î
fnpercheriespnflefquellesou pourroit être focca^v
lion de toits foit préjudiciables par des , tl ;