
b o iffo n s ém n lfio n n é e s , au p e tit la it n itr é , o u à |
l ’e au d e v e a u & d e p o u le t. 11 a rriv e q u e lq u e fo is I
q u e l’e n g o rg em en t eft p o r té à u n te l p o in t , que
le s m alad es ne p e u v e n t n u llem e u t a v a ler-, c e cas
n ’eft pas o rd in a irem en t d e lo n gu e d u r é e -, mais
c om m e il n’en fau t pas m o in s fo u te n ir le s m alad es
p a r le s m o y e n s q u e l 'A r t a im a g in é , To n a c o n se
illé d e fa ire p ren d re des b o u illo n s en la vem en t
p e n d a n t to u t le tems q u e d u ro it l’a c c id e n t. C e tte
m é th o d e d e n o u rrir le s m a la d e s , q u o iq u e b e a u c
o u p van tée d ep u is lo n g - t em s , e ft n é anm o in s p eu
e fficace ; & il e ft p r o u v é q u ’e lle e ft a b io lum e n t
in fu ffifan re dans le s cas d e lo n g u e d uré e : su ffi
v a u t-il m ieu x lu i fubftitu'er c e lle .. par la q u e lle
o n v e r fe d u b o u illo n dans l ’a r r iè r e -b o u c h e au
m o y e n d 'u n fe y p h o n d e g om m e é la ftiq u e q u on
in tr o d u it p a r le n e z ; le g o n f le m e n t , q u i a lo rs
a lie u p re fq u ’en to ta lité d ans la b o u c h e , laiiTe
lib r e le pa ffage en a r r iè r e , & p lu ? p ro fo n d ém e n t.
L e s ga rg a rifm iS fe ro n t lé g è rem e n t ré p tre u ffifs &
rafraîchi flans, à ce tte é p o q u e d e la m a lad ie o u
l ’on e ft en co re in c e rta in fur la te rm in a ifon q u e lle
d o it p re n d re . Une. d é c o é tio n d orge, q u 'o n a i-
g u ife a v e c le c ry fta l m in é ra l & le v in a ig re r o f a t ,
e ft c e lu i B on i j e m e fers o rd in a irem e n t ; j e lu i
fu b ftitu e le fu iv a n t , q u an d les lign es d o n n en t rou t
à efpérer d’u n e ré fo .lutio n p ro chain e^ c2f é c o r c
e s d e ch ên e & d e 'g r e n a d e , a n a , d e u x g r o s ;
ro fe s ro u g e s un e d em i-o n c e : faite s b o u illir dans
u n e c h o p in e d’ e a u p en d an t fix m in u te s , & faite s
in fu le r p en d an t d e u x h e u r e s ; palTez & a jo u te z
à la c o la tu r e d e l’a c id e v it r io liq u e ufque a d gratam
éteiditatem. O n p eu t m êm e , en ce rtain s c a s , emp
lo y e r le fu c r e d e S a tu r n e , fans c ra in d re fes
m au v a is e ffe ts ; c a r i l n’a g it pas p lu s lo in q u e fu r
la g o rg e .
M a lg r é le b o n em p lo i des m o y e n s q u e n ou s
v en o n s d e r a p p o r t e r , m a lg ré que le p o u ls d e v ien n e
p lu s p le in & les fo r c e s m e ille u r e s , n é anm o in s la
d o u le u r & le s a ccid en s lo c a u x au gm en ten t fo u -
v en t. L ’on d o it , e n p a te il c a s , s a tten d re à un e
fu p p u r a tio n d ’autant p lu s p r om p te , q u e les a c c id
en s fe m a in tien d ron t d ans u n e p lu s g ran d e in -
te n fité . 11 fa u t a lo rs n e p o in t h é fîte r à p o r te r
l e d o ig t d ans l ’in té rieu r d e la g o r g e p o u r to u c
h e r les am y g d a le s , & s’a fftirer p a r fo i-m êm e fi
e lle s fo n t d u re s o u n o n . E n le s p a rcou ran t du
b o u t d u d o i g t , & a p p u y an t c o n v e n a b lem e n t, o n j
fe n t to u jo u r s u n p o in t m o in s ré fiftan t; c 'e ft en
c e t e n d r o it q u ’on d o it p ré fum e r q u e le pu s fe
fe ra jo u r , ca r ic i il n’eft a u cu n e a u tre te rm in a ifon à e fp é re r a v e c d e te lle s a p p a ren ce s. D è s q u e le
cas e ft b ie n r e c o n n u , il fa u t c e ffe r le s fa ig n é e s ,
& fubftimer aux gargarifffies que nous avons rapportés,
la décoélion de racines de guimauve &
de régliffe, qu’on édulcore avec du fyrop de
violettes ou d'althéa, ou la décoétion d’une ou
de deux figues graffes dans un demi - feptier de
lait. Si l’on n’a point appliqué de véiicatoires extérieurement,
on entoure tout le côté du col avec
un cataplafme de mie de pain & de lait;
comme la douleur eft fouvent confidérable, on
cherche à l’appaifer avec le fyrop de diacode,
qu’on donne ipécialemem la nuit. La fuppuration
eft quelquefois entièrement faite, & néanmoins
il n’en paroît aucun indice au-dedans de la bouche;
ce qui provient fouvent de ce que le pus
fe porte vers l’arrière-bouche, au Heu de pointer
au devant. Quand cela eft ainfi, on a recours
à un pharyngofome , dont on fait fortir la lame
fur le lieu où l’on a obfervé de la fluctuation ; 8c
le pus qui fort alors amène un prompt foulage-
ment. Les parties prodigieusement gonflées y
s'atfaiffent en très-peu de tems, le dégorgement,
s’opère, & tout fe rétablit dans l’état primitif
chez les fujets qui d’ailleurs font d’une bonne
confiitution. Mais il refie toujours chez ceux
qui ont les parties de l'arrière-bouche finguliè-
rtment relâchées, & les glandes faciles à engorger
, un noyau qui a peine à fe réfoudre, & qui
fouvent même perfifte opiniâtrément contre tous
les remèdes. Ce noyau fert de bafe à une nouvelle
inflammation, qui fe guériffant également
incomplettement, devient l’origine dé ces fehir-
rofités, qui bouchent & obftruent en partie l’arrière
bouche , & auxquels on ne peut remédier
que par des procédés particuliers. Voyei l’article
A m y g d a l e s . Ces fortes de terminaifons
proviennent le pins fouvent de l’idiofyncraiîe des
malades; quelquefois auffi elles dérivent du trop
prompt ufage des aftringens ou des réfolutifs trop,
fpiritueux. Quelquefois, au lieu de ces duretés,
ce font des ulcères qui fuccèdent à l'ouverture
des amygdales; il faut alors travailler à leur dé-
terfion au moyen des lotions fréquentes faites
avec l’eau d’orge ou la décoélion de véronique
avec le miel ou le fyrop violât : on en vient,
vers la fin , au vin miellé ; & , pendant tout ce
tems, on tient le malade au régime ; on leur défend
les alimens âcres & falés, qui pourroient
rappel 1er l’inflammation éteinte. Il n’y a guère
que l’inflammation des amygdales qui paffe à
l’abcès ; celle des autres parties, que nous avons
dit être auffi le liège de TEfquinancie , fe termine
toujours, quand elle luppure, par une
fimple exfudation purulente, comme il arrive à
toutes les membranes qui s’enflamment. 11 eft
auffi rare que la terminaifon fe faffe par gangrène;
quand ce cas arrive, il faut fe comporter comme
nous l’allons dire dans l’article fuivant.
De VEfquinancie gangréneufe.
Il eft rare que rEfquinancie gangréneufe foit la
terminaifon de l'inflammatoire; elle paroît beaucoup
plus fouvent ■ d’une manière fpontanée,
n’éjtant précédée d’aucun autre fymptôme, &
courre épidémiquement en Automne d’une manière
très-défaflreufe Elle févit alors tout-à-coup
lorfqu’on s’y attend le moins,fous la forme d’aphtes
blanches qui bientôt paffent à une couleur grisâtre,
' & enfin forment des efeharres noires qui
font cernés par un contour inflammatoire, & qui
en tombant, laiffent un ulcère d’un vilain afpeéï.
Cette maladie paroît plus fréquemment à la campagne
qu’à la ville -, elle court communément
vers le midi de la France & de l’Angleterre,
& attaque plus fouvent les jeunes perfonnes que
les vieillards. Il eft rare que les malades en reviennent
quand elle eft la terminaifon de rEfquinancie
inflammatoire, fur-tout quand ce lle -c i
•S'étend profondément dans le larinx & le pharinx.
On a plus à efpérer quand la caufe eft épidémique,
& que d’ailleurs les forces fe maintiennent bien.
•L’Efquinancie gangréneufe n’eft point une de ces
maladies qu’on doit aux obfervarions des Modernes;
Âretée en fait une defeription autant
exaéle qu’on puiffe l’avoir, en parlant des ulcères
bénins des amygdales. Peflifera. funt , d it - il,
lata, par va> pingura , quodam concreto humore,
albo aut livido , aut nigro fordentia. Id genus ulcéra
î,<pQa.i nuncupantur. Quod f i concreta ilia for-
des altiiis defcenderit, afiecius i lle ïx*?*-'1 & ef i &
vocatur latine crufia. Cruftam autem circonyeniunt
■ rubor excellens & inflammatio 6* venarum dolor
quiniadmodum.
Les fymptômes qui accompagnentl’ECquinancie
gangréneufe font comme ceux des maladies qui
ont une malignité cachée pour principe; ils font
petits en apparence, mais très-graves dans leurs
fuites :1a douleur ainfi que la fièvre font peu inquiétantes,
& cependant la proftration de forces
eft extrême ; le vifage eft décoloré, & la difficulté
d’avaler portée au plus haut point ; le mal de tête
furvient, une gêne dans la refpiration l’accompagne
, & bientôt paroît le coma auquel fuccède
promptement le délire, les convulfions & la plupart
des fymptômes de la fièvre maligne. Il eft
certaines épidémies où ces fymptômes ont été
moins graves & dans lefquelles les enfans feuls
fe reffentoient du mai ; les aphtes s’étendoient très-
promptement, rongeoient tout l’intérieur de la
gorge & gagnoient quelquefois jufqu’aux poumons
& à l’eftomac, il n'y avoit que très-peu oy point
dégonflement; auffi la déglutition n’étoit-elle
point léfée, mais l’odeur fade qui s’exhaloit de
la bouche devenoit bientôt putride & insupportable.
Les efearres gangréneufes en fe détachant,
en laiffoient voir d’autres dont le progrès étoit
rapide & les malades périffoient le cinquième,
le feptième ou le neuvième jour de l’invafion
de la maladie. Mais quand elle traînoit , que
l'accablement étoit peü confidérable, qu’il fur-
-venoit un petit dévoiement dans le commencement,
que la refpiration étoit peu gênée , le
pouls régulier , l’alfoupiftement carotique plutôt
que comateux, les fuites étoient moins fâcheufes
& donroient beaucoup à efpérer.
Le traitement de l’Efquinancie gangréneufe doit
être établi fur la nature de fa. caufe. Si elle eft la
fuite de l'inflammatoire, & qu'on puiffe la regarder
comme fa terminaifon , il faut Amplement
Te contenter de toucher plufieurs fois le jour les
efeharres avec un pinceau de charpie trempé dans
le collyre de Lanfranc. Si les efeharres ont peine
à fe détacher, il ne faut pointhéfirer à les icari-
fier pour donner lieu au dégorgement des fucs
putrides. Pendant ce tems, on recommande au
malade de cracher pour éviter toute, réforprion
de fucs putrides qui pourroient entretenir la
fièvre. On fera gargarifer fréquemment la gorge
avec une décoCfion d’ariftoloche, de feordium, &
de tanéfie aiguifée d’un peu de fel ammoniac, &
lorfque les efearres feront tombés & que les chairs
paroitront vives, on les remplacera.par des dé- .
coélions d’orge édulcorées avec le miel rofat. Mais
fi le caraélère gangréneux fe manifeftoit dès la
première apparirion de la maladie, il faudroit
alors éviter les faignées & infifter fur l’émétique
qu’on donnera d'abord feul comme vomitif dès
le commencement & qu’on joindra enfuire aux
potions cordiales & amifeptiques. On appliquera
îes véficatoires aux jambes pour peu qu’il paroiffe
de la difpofition au coma ou au délire ; les boiffons
feront aigrelettes, on y fera entrer le kinki-
na à bonne dofe; on donnera le camphre-à la
dofe de huit ou dix grains mêlé avec le nitre &
l’on prendra l’huile d’amande douce pour excipient.
Comme il n’eft pas poffible de donner le
kinkina en allez haute dofe par la bouche, on
le preferira en lavement, & l’om y mêlera également
trente ou trente-cinq grains de camphre
qu'on unira d’abord avec un jaune d’oeuf. On
purgera de tems à autre vers le milieu avec la
manne & le tamarin pour emporter les fucs putrides
qui pourroient tomber dans l’eftomac, & l ’on
foutiendra avec les bouillons qu'on rend un peu
aigrelet, foit avec le fuc de citron ou avec un peu
de vin vieux. Il convient de faire gargarifer fouvent
la bouche avec une décoCfion de feordium
& de kinkina à laquelle on ajoute le miel rofat
& un peu d’efprit de fel ou de vitriol.' Van-
Swiéten vante beaucoup les grandes vertus du premier
; il devroit aux yeux d’un Chimifte avoir
les mêmes propriétés que tous les autres acides
minéraux; mais, en pratique, il eft nombre de
faits qui prouvent que les affertions de théorie
fur l’aélion médicamenteufe ne doivent pas tou-
I jours être prifes dans leur plus exacte rigueur.
Quand les malades éprouvent de la difficulté à
1e gargarifer, il faut leur feringuer le gargarifmë
à differentes fois dans la journée & leur faire
garder dans la bouche le plus long-tems qu’il
eft poffible. En fe comportant ainfi, peu-à - peu
les forces prennent le deflus, les efearres fe détachent
par lambeaux ; fi les chairs qu’ils recouvrent
font encore d'un vilain afpeél, on les touche
avec le collyre de Lanfranc ou avec l'efprft
de fel pur, & ainfi l'on parvient à les empêcher
de trop s’étendre. Quand les efearres font fom_