
55 des raufes. Un peu de charpie appliquée molîe-
>3 ment & également, un emplâtre de tripharraa-
»jcum, ou d e c é ra t, & par-deftus tout cela un
55bonnet de laine dont on couvrira le moignon,
55 forment le meilleur appareil qu’on puifle appli-
55 quer, à quelque membre que l’Amputation ait
55 été faite. Cet appareil cède aifément à la difteu-
55Üon des vaiflèaux lorfque la vîteffe du fan g
55el! augmentée, rend la circulation plus libre,
5> par conféquent caufe moins de douleur, moins
55 de fièvre, & moins d’inflammation qu’il n’en
53 furvient, lorfqu’on fait un bandage circulaire
55 un peu ferré. D’ailleurs fai obfervé que la plaie
5 5 fe déterge plus promptement*, que le pus eft
»5 moins abondant & de meilleure qualité; d’où
• s nous pouvons raifonnablement conclure, qu’en
*5 ne fe fervant point du bandage circulaire, la vie
»5 du malade eft moins expofée. 5j G ooch, Traité
de Chirurgie. Tom. 2.
Bromfield, dans le premier volume de fes Ob-
fervations de Chirurgie, après avoir décrit le
manuel de l’Amputation , ajoute que pour obtenir
l’avantage de la double incifion, la peau
doit être tirée ên-deVant par un aide , & maintenue
par un double bandage circulaire *, il paroit enfuite
fe contredire lui-même , Schiffer au moins le lecteur
dansledou te fur Futilitéou l’inutilitédubandage
circulaire. Voici quelles font fes propres paroles.
« Je penfe qu’en général nous nous occupons
35 trop du foin de ramener la peau en devant ,
auffi-tôt que l’Amputation eu faite j efpérant
35 la fixer & la maintenir précifément dans cette
»sfituation ; j ’ai vu fbuvent qu’un bandage cir-
?3 culaire ferré, appliqué dans cette intention pro-
99 duifoir de mauvais effets, j’ai vu des abcès en
55 être la fuite. Lors donc qu’on applique le ban*-
35 dage roulé , on doit bien prendre garde en
35 faifant paffer la bande au-deffous du genou,
39que. les bords tranchans du tibia qui a été
»jfcié , ne s’impriment par la trop forte preffion
93 du bandage, dans les tégumens. C'eft pourquoi
33 nous avons toujours eu foin de mettre aux
33 perfonnes maigres , un plumaceau d’étouppe
33 un peu épais, ou une compreffe de linge de
33 chaque côté du tibia , pour s’oppofer à la
33 preffion trop forte de la bande fur l’os en la
yjpaffant autour du moignon; & lorfque la peau eft
39 bien foutenue & bien affermie par le dernier
33 tour de bande , on attache cette même bande
33 avec une épingle.-33 Bh o io ie ld , Observations
de Chirurgie. V . I. p. 174.
On voit par ce paffage, que foit qu’on propofe
Rappliquer un andage roulé immédiatement après
l’opération , fo t qu’on attende pour s’en fervir
©u pour le ferr er plus fortement que l’inflammation
foit paffée, c rame M. Bromfield paroît le
confeiller un* p e u plus loin , ce Praticien ne
veut rien décider là■ -deffus, & qu’il Uiffe l’un &
5?autre: cas fort indére frminé. Si vous appliquez un
Bsndagp-ioulé un peu. e r ré pour ramener, la peau*
en avant, les tégumens ne pouvant céder à l’îtw [
flammation & à la tenfion du moignon, ce ban- y
dage doit néceffairement oecafionner de grands I
inconvéniens , & il eft aifé de fe faire une idée I
des maux qu’on a produits en s’en fervant aufli- I
tôt après l’Amputation.
M.Monro condamne expreflément l’applj- j
cation du bandage, ules tours’,debande, dit-il, I
33lorfqu’ils font fort ferrés empêchent le retour I
33 du fang par les veines cutanées *, & en an g- I
53 mentant ainfi la réfifiance au paffage du fang I
53dans les artères qui s’anaftomofent avec elles,, I
33 ils excitent la force contraélilè du coeur & des I
33 artères ; par-là ces dernières reçoivent plus de I
53fang, & comme leurs extrémités font ouverte« |
33 elles le verfent au-dehors. C’eft ainfi que lorf- I
33 qu’on lie fortement un bras ou une jambe , I
35 on les voit rougir & fe gonfler au-deffous de I
33 la ligature , les branches latérales des vai fléaux K
33 recevant beaucoup plus de fang qu’à l’ordinaire. I
33 C ’eft encore à. cela qu’il faut attribuer un phé- I
?-3 nomène qui furprend bien des Chirurgiens ; t
m lavoir l’hémorrhagie qui fe manifefte fouvent 1
33 au moment où l’on vient de panfer une plaie, |
33 & qui celle auffi-tôt qu’on ôte l’appareil. Si le |
33 Chirurgien, pour arrêter le fang , lie le membre j
33 plus fortement , il ne fait qu’en augmenter l’é- |
33Coulement. Je crois-donc qu’il ne faut point |
93 de bandage que celui qui eft juftement nécef- 1
33 faire pour contenir fur la plaie les autres par- I
»3 ries de l’appareil. Si le Chirurgien devoit tom- |
33 ber dans l’ une ou l’autre extrémité, de laifîer 1
**fon bandage trop lâche ou trop ferré, la pre- I
33mière,fuivant moi,feroit infiniment moins de I
59 mal que l’autre. 33 OEuvres de Monro , p. 478. I
Si l’on n’applique le bandage roulé que lorf— I
que la plaie a fuppuré , & qu’elle eft bien dé- K
tergé», l’expérience prouve que ce bandage de-
vient inutile. Le tifîù cellulaire qui , dans l’état I
fain>; eft fufceptible de s’étendre confidérablement,
eft alors fi< altéré par l’inflammation , par la I
fuppuration, & par les adhérences qu’il a con- K
tracées, qu’il ne peut abfolument prêter ni s’alon- I
ger ; & fi malgré cela l’on tente de ramener la I
peau en devant,, elle fe replie fur le bord du K
moignon, & ce ne fera qu’avec la plus grande
peine qu’on viendra à bout de la maintenir dans I
cette fltuation, à l'aide d’un bandage circulaire,
dont l’application caufera beaucoup de douleur. I
Ces confidérations font voir le grand avantage I
du panfement qpe nous avons recommandé. & I
l’excellence de la méthode qui a conduit à le I
Amplifier en couvrant les chairs de peau faine, I
au lieu des applications toujours plus ou moins I
irritantes qu’on étoit obligé d’y faire.
X* Des Hémorrhagies' qui furviénnent aprfcs I
VAmputatioîu-
11 y a différens accidens qui peuvent arriver I
agrès l ’opération le premier dont nous ferons I
m, n,ion eft l’hémorrhaçie qui eft de deux efpèces,
rélativement au tems ou elle fe manifefte, & au
danser qui en eft- la fuite. >
La première paroît dans lefpace de viogt-
miatre heures après l’opération , & le Chirurgien ;
doit toujours être fur fes gardes pour être à j
portée d’en prévenir les effets. Il faut pour cela j
qu’il laiffe un aide auprès du malade, chargé de ;
vifiter fouvent & avec foin le moignon, & de j
ferrer le tourniquet s’il apperçoit qu’il coule j
du fane, jufqu’à ce qu’il puifle avoir des fecours. j
On peut dire cependant, qu’èn général ceft la ,
faitfe de l’Opérateur, quand il furvient un accident
pareil *, car il eft rare qu’au moment de l’opération
on cherche les artères avec toute l’exaélitude
que l’importance de la chofe exigeroir. On peut
fattribuer aufli à un bandage trop ferré fur le
moignon , ou à la préfence de là charpie seche, ;
dont on a coutume de fe fervir1 pour le panfement
& qui dilate & irrite la plaie. C ’eft un accident
grave pour le malade & pour le Chirurgien obligé
d’ôter l’appareil qui adéja contrarié une adhérence
avec la furface de la plaie; en l'ôtanr, on irrire ,
les extrémités des nerfs *, & ce fecojnd panfement j
eft prefqne aufli douloureux que l’Amputation, |
il n’eft pas aifé de faire une ligature fur des parties j
très-irritées, & cela eft extrêmement pénible pour :
le malade. Mais^grte efpèce d'hémorrhagie eft j
rarement mortelle, parce quoneftordinairement en
garde contre elle à. tout- cfifpofé pour y remédier. ;
La fecônde efpèce eft celle qui arrive après
le premier période du traitement ; celle - ci eft
irès’-dangereufe, & fouvent mortelle avant qu ort
ait pu. s’en appercevoir ou s’y oppofer. C eft un
accident qui le préfente très-ordinairement dans
la méthode vulgaire de faire l’Amputation, plusieurs
jours après l’opération', lorfque la plaie
eft bien détergée & qu’on apperçoit des bour-
' geons charnus, en un mot, dans un tems où
il femble qu’on n*auroif pas lieu de s’attendre à
aucun fymptôme fâcheux ; il paroît que c’eft particulièrement
aux mauvais panfemens qu’on doit
l ’attribuer. La charpie sèche dont on eft dans
l ’ufage de recouvrir les chairs, les irrite *, les parties
Fe gonflent & la nature qui tend toujours à
fe foulager opère une végétation de toute la
furface de la plaie y la charpie en eft détachée
peu-à-peu & s'en fépare enfin tout-à-fait. Dans
quelques individus ces végétations ne fourniffent
point un appui fuffifant aux extrémités des artères,
qui ne pouvant réfifter à l’itnpétuofité du fang-,
s’ouvrent, fe rompent, & prodiiifcnt une hémorrhagie,
qui épuife le malade avant qu’on ait ap-
perçu fa fituation, ou qu’on puifle lui procurer
aucun fecours. On a vu cet accident arriver
.un mois après l’Amputation, lorfque les ligatures
étoient tombées, & que le malade étoit à
moitié guéri. M. Bromfield t apporte deux obfer-
varions femblables dans fes Qbjèryations de Chi-
rurgie y vol. 1 ^ pagy jpy.-
Cette efpèce d’hémorrhagie eft beaucoup plus
rare quand l'opération a été faite fuivant la méthode
que nous venons d’expofer, circonftance
qui en prouve bien l’excellence; c a r , quelque
attention que le Chirurgien apporte à faire là
ligature des artères, l’irritation produite fur une
plaie très-étendue , & les fpafmes qui en résilient,
fe terminent fréquemment par une hémorrhagie-'
funefte ; ce qui n’eft peut-être jamais arrivé quand les
chairs étoient conipletfemént recouvertes par la
peau. 11 paroît probable auffi qu’il y a de i avantage à-
cet égard à faifir l’artère avec unepincette ou avec un
crochet pour la’lier ; car, quoique les Chirurgiens
qui ne font pas dans l’ufage de fe fervir de ces
inftrumens pour faire leurs ligatures, foient portés
à regarder cette méthode comme moins certaine
que la méthode de les faire avec l ’aiguille, il
s’erîfaut de beaucoup-qu’ils foient fondés à penfer
ainfi. Nous ne pouvons pas dire qu’il ri’arriverâ
jamais d’hémorrhagies quand on aura lié les artères
au moyen d’une pincette ; mais les exemples
en font très-rares, fi tant eft qu’il en exifte.
Lorfque l’hémorrhagie n’eft autre chofe qu’un
léger fuintement de fang au travers des cotrw-
prefles , il ne faut pas s’en alarmer. Mais
quand le fang fort en aflez- grande quantité /pour
faire foupçonner qu’il vient de quelque artère utl
peu confidérable , il faut abfolument lever tout
l’appareil , chercher le vaifleau qui le fournit
& en faire la ligature ; après quoi l’on remettra
les chofes dans l ’état où elles étoient.
X I. Des fpajmes du Moignon;
Ûn antre fymptôme très-fâcheux qui fe manifeftb;
fouvent dans les premiers jours après l’opération ,
ce font des contrarions fpafmodiqües des mufcles
du moignon. Ces fpafmes tourmentent quelquefois
cruellement le malade, & , dans quelques.cas, i l î
vont au point d’affecler' toute la machine , &
même de caufer la mort. Mais cet accident , qui
accompagnoit affez fréquemment l'Amputation
faite fuivant l’ancienne méthode , eft innnimenf
plus rare lorfqu’on fuit la méthode que nous avons
décrite. Il dëpendoit particulièrement de l’ufage:
où étoient les Chirurgiens de comprendre dans-
lâ ligature faite à une artère, une portion confidérable
des parties voifines, croyant que celà-
ajôutoit à fa perfeélion & à fa fûreté. Aujourd’hui
qli’on a foin de féparer le vaiffeaü dé toutes les
parties qui l’eiivironnent pour le lier à nud
cette partie de l’opération ne caufe plus les vives
douleurs qu’elle excitoit autrefois , & les fpafmes
qui en étoient la fuite, font à-peu-près nuis ÿ
fur-tout fi l’on recouvre de peaü lès châirs; què-
l’Amputation a mifes à découvert; méthode qui
les met à l’abri de toute irritation , bien plus-
sûrement que ne pourroit faire aucune autre’ ap-'
plication quelconque. Cependant, s’il fe manifefte-'
\ quelque fymptôme de cette nature ?:il faut tâcher