Lorfqu’on a lieu de redouter l’ouverture fponta- |
née de l’abcès, il faut en procurer une artificielle
par l’incifioh, parie canftiqne, on parle fétori.
Voy. Abcès.
Voyei les articles G an g r en é & Sqüîrre ,
pour ce qui regardé le changement de 1 Inflammation
en l’une ou l’autre die ces maladies.
INGUINAL , qui concerne la in e , appellée
en latin Inguen. On appelle en Chirurgie inguinal
, un bandage fait avec une pièce de toile
coupée en triangle , à. laquellè font attachés trois
bouts débandé, favoir deux aux angles fupérieurs
pour être attachés aurour du corps, & l’autre à
l’angle inférieur qui s’attache à la ceinture après
avoir paffé de devant en arrière, fous la euiffe
du côté malade. Ce bandage eft contentif-, on
s’en fert lorfqu’on applique quelqo’emplàtre,
cataplafme & compreffes fur l ’aine. On rail un
inguinal double lorfque les deux aines font dans
le cas d’être panfées. On appellee hernie inguinale
la defcente qui le borne au pli de l’aine,
Voye\ Hernie. Article de Vanciinne Enclopédie.
INJECTION. A’p<Ni*. Irrigatio. L ’aâion de
pouffer au loin un médicament liquide au moyen
d’une feringue, dans une cavité du corps, foit
naturelle ou faite par maladie. L ’on entend encore
par ce nom le médicament même, & c’eft fous
certe dernière acception, qu’il eft communément
reçu en Chirurgie. Plufieurs Modernes fe font déclarés
contre ce genre de moyens, à raifon des in-
convénicas qu’ils'y trouvent-, les injeéiions dilatent
les cavités, preffent leurs parois, débilitent les fo-
lides, enlèvenr le fuc nourricier , préparé par la
nature pour la consolidation des plaies; elles
introduifent dans l ’intérieur des parties une certaine
quantité d’air qui ne peut qu’être nuifible;
enfin on leur reproche d’avoir 'trop peu de durée
dans leur aélion; l’ufage méthodique, des injections
réduit à rien toutes ces objeéliofts. Il
eft reconnu qu’elles lotit d’une très-grande efficacité
pour déierger les ulcères caverneux & fiftu-
leux; quelles ont évité aux malades des inciüons
des contre-ouvertures, qui font des moyens beaucoup
plus douloureux. Les Injeéiions ont fouvent
entraîné des matières étrangères adhérentes aux
parois des cavirés où leur croupiffement auroit
eu des fuites funeftes, & elles ont préparé à l’application
falutaire d’un bandage expulfif qui auroit
été fans effet, fans l’ufage primitif des In-
jeélions. Argumenter contre les Injeéiions . de
ce qu’elles ne font pas ce à quoi elles ne doivent
pas être employées, ou les mettre en parallèle
avec d’autres moyens qui ne les admettent que
préparatoirtmenx ou concurremment pour les
condamner par nn jugement abfoln ; c’eft moins
décrier les injeéiions <que les raifon s par lefquelles
on voudroit les proscrire. Mais, quoiqu’il en foir ,
elles auront toujours leur utilité, par c-ela qu’elles
peuvent feules tranlmettre commodément & convenablement
des médicamens là où il feroit impoflible
d’en introduire fous une autre forme. On
trouve dans les Obfervateurs un nombre infini
d’exemples qui confiaient leurs bons effets. M.
La Peyronie s’en eft fervi avec le plus grand
fuccès dans les fuppuratiohs du cerveau, ainfi
qu’on. le petit voir dans le premier volume de
l’Académie Royale de Chirurgie. Dans les épan-
chetnens puruiens de la poitrine , l’ouverture eft
néceffairç pourdoner ififue aux matières épanchées.
On donne encore pour règle de mettre dans les
panfemens les malades dans une fituation qui fa-
vorife l’ écoulement du pus, de lui faire faire de
fortes^ infpirations, de mettre une canule qui
empêche le féjour des matières. Mais toutes ces
précautions ne peuvent difpenfer d’avoir recours
aux injeéiions, fi le pus eft vifqueux, fl la fubf-
tance du poumon en eft abreuvée. M. Quefnai
nous apprend, dans fon Traité de la Suppuration
purulente, que M. La Peyronie étant réduit
an feul fecours des'Injeélions, dans le traitement
d’un abfcès à la poitrine, qui avoit formé une
cavité fort conüdérable, où les matières qui s’y
accumulaient, fe multiplioiem prodigieüfement ,
fut obligé de réitérer les injeéiions jufqu’à cinq
fois & davantage en vingt- quatre heures. Par
cette méthode, fuivie avec application, il vint
à bout d’arrêter la formation des matières, d’en
tarir la fource & de terminer heureufement la
cure. Ce que M. La Peyronie a fait fi utilement
dans les abfcès du cerveau & du poumon, pour-
roit-il raifonnablement être exclu du traitement
des abfcès au foye? On dira envain qu’ il faut
avoir grande attention 4 ne pas caverner ce vif-
cère, dont le tiffu lâche & tendre peut aifément
fe laiffer pénétrer & abreuver. Le cerveau & le
poumon font-ils d’une texture moins délicate,
& deftiné à des fondions moins importantes? Il
n’y a aucune répliqué à cette objeélion.
Dans le cas d’épanchement fanguin dans la
cavité du bas-ventre ou de la poitiine , qui exige
qu’on fàffe une ouverture, celle-ci ne rempliroit
pas le but qu’on fe propofe, à moins qu’on ait
recours en même-tems aux moyens reconnus
propres à réfoudre le fang épanché ; or ces moyens
les pins efficaces font les injeéiions incifives,
telles que celles qu’on fait avec le miel & le f e l ,
diffous dans une certaine -quantité d’ean. Dans
lesépanchemens de pus, il faut faire les injections
à grand lavage, afin d’ennaîner, chaque
fois qu’on panfe l’abcès, tout le pus qui fe trouve
amaffé dans fa cavité; on leur donnera, au moyen
des plantes qu’on y fera infufer ou bouillir , des
qualités propres à l’état des chairs. Si celles-ci
font endurcies, on leur procurera une vertu fup-
purative, émolliente ou digeflive ; elles feront
au contraire mondificatives dars le cas de relâchement
& d'engorgement des parties ; elles feront
vulnéraires > balfamiques & fans acrimonie,
fi l’on n’a que l’intention d’empêcher la dépravation
des matières purulentes ; enfin on les rendra
aftringentes
aftringentes & defficatives, fi l’on reut sVjppofer
à l’affluence des humeurs & à la molleffe des chairs.
On les renouvelle plufieurs fois le jour, fl la
fuppuration eft fort abondante, & ion s’affurera
que la cavité eft fuffifamment lavée & néroyée,
lorfque l’injeélion qui fort, ne paroît plus chargée
de matières. Les injeéiions font d’une très-grande
utilité dans les maladies des. cavités naturelles du.
corps ; on les fait utilement dans la veflie, &
fuivant la vertu qu’on leur donne, on remédie
par leur moyen , à deux maladies directement
oppofées ; à l’atonie des fibres oiufculeufes, par
des Injeéiions vulnéraires & toniques , & à la
corruption par des lotions émollientes & relâchantes.
Les Injeéiions font d’ufage pournétoyer
& mondifier des vefiîes baveirfes ou purulentes,,
détacher les pierres enkyflées, & entraîner les.
fables & gravi, rs qui féjournenr dans leur cavité.
On éprouve quelquefois, dans l'opération de la
taille , de la difficulté à charger la pierre , quand
après la fouie de l’ urine, la veflie fe contractant
fur elle , l’embraffe étroitement. Dans ce cas, une
Injection émolliente, en écartant les parois de
la veflie, dëbarraflè la pierre, lui Iaiffe la liberté
de revenir en avant, & permet de la faifir aifé-
ment avec des teneites.
Les lavemens , ftriélement parlant, font de
véritables Injeéiions dans l’inteftin reélum. Non-
feulement on y a recours pour remplir des vues
médicales, mais encore dans les cas d’ulcères
dont cet inteftin peut être affeété. On en porte
également dans le vagin, ,& dans le canal de l’urètre
chez l’hoinme, notamment dans le cas de
gonorrhée virulente. Mais ici les Injeéiions font
regardées comme fufpeétes ; on peut néanmoins
s’en fervir utilement fur la fin de la maladie,
quand# on n’a d’autre intention que de deffécher
& de refferrer les orifices des vaiffeaux affoiblis
& relàckés; Pufage des bougies eft fort approprié
à ces. cas. Voy. ce qui: en a été* dit à la fin
de l’article Bougie. Tous les Auteurs qui ont
traité des maladies de la marrice, ont également
recommandé l’ufage des Injeéiions dans un grand
nombre d affeélions de ce vifeère. Mais M. Re-
collin, dans un Mémoire qu’on trouve parmi
ceux de l’Académie Royale de Chirurgie, démontre
par le texte de plufieurs, & par des réflexions
judicieufes fur les cas pour lefquels ils
les ont preferites, qu’ils n’entendoient, par In-
jeélion dans la matrice, que des ablutions faites
par le moyen d’une feringue dans la cavité du
vagin. Cette difcuffion termine fon Mémoire dont
l’enfemble offre une matière très-intéreffante. On
voit que l’Auteur s’eft trouvé plufieurs fois dans
le cas de fecourir des femmes menacées de
périr , & qui ont été fort heureufement délivrées
par l ’infe&ion réitérée d’eau chaude dam la cavité
delà matrice. U tableau des accidens auxquels
ces femmes étoienr prêtes de fuecomber,
comparé avec la fimplifité du moyen que M. Re-
ihimrgie. Tome !.*[ f i s Partie.
collin a employé, donne un grand' prix'h cette
découverte fur laquelle l’Auteur néanmoins s’explique
avec la plus grande modefiie. M. Neuhoff
dans une rhèfe foutenue à Leipfick en 1 7 5 2 ,8c
qui a les Injeéiions de la matrice pour objet : De
enemate uterino , traite cette matière avec la plus;
grande érudition; il y rapporte les paftages des.
plus anciens Auteurs lur les cas où iis ont cri?:
ces Injeéiions convenables; mais on> ne voit pa=*
bien clairement qu’elles aient été faites dans la
cavité de la matrice. Harvey eft le feul qui eu
parle d’une manière non équivoque; il a fait la
même opération que M. Recolün a faite depuis.
Il fut appellé pour voir une femme de qualité
qui fouffroit de la fuppreflion des: lochies, &
qui avoit des accidens que l’Auteur avoit vit
fouvent être les avant-coureurs d’une mort prochaine.
Après: avoir tenté inutilement les moyen»
o rd in a ire s il dilata l’orifice de; la matrice avec
une fonde , y porta un fyphon , &fit une Injeéliotl
par laquelle il fortit plufieurs livres d’un fang
noir , grumeleux & fétide. La malade en fut fou-
lagée fur-le-champ. Harvey rapporte qu’il a fait
à une autre perfonne des InjeélionsKians le corps
même de la matrice pour une ulcération, qu’il a
guérie parce fecours. Les. injeéiions. fe font avec
fruit dans les maladies des oreilles pour en dérer-
ger les ulcérations, & amollir les amas de matières
cérumineufes qui s’y font formées. Voye% â ce
fujet ce que nous avons dit à l’arricie A uditif
( conduit ). On affure qu’on a injtélé les trompes
d’Euftache, & qu’on a guéri la furdiré par c®
moyen ,• cela mérite confirmation. Perfonne n’ignore
l’utilité des injeéiions dans les maladies des
voies lacrymales. On les fait ou avec des petits
fyphons par les points lacrymaux , félon la- méthode
d’Â nel, ou par le nez, félon celle de
M. Laforêt , en portant un fiphon courbe par
la partie, inférieure du conduit nafâl. Voye\ ce
que nous avons dit-, fur cette matière à 1 article
L acrymale (fiftule). II eft encore certaines
maladies du fions maxillaire, qui peuvent être
traitées par les Injeéiions, notamment les fuppu-
rations de cette cavité. Voye[ l’article- Antre
maxillaire. Enfin l’on a employé les Injections
avec fuccès pour faire defeendre dans l’efto-
mac des corps-étrangers arrêtés dans l’oefophage.
Il eft certaines règles à obferver dans i.’ufa<*e
des> Injeéiions fur lefquelles nous infifterons un
peu ici. 1.0'I l faurdonner à la liqueur qu’on in-
jeéle une chaleur qui ne foit que de quelques
degrés fupérieure à celle des parties où on la
porte. z .° ll faut fe fervir, pour peu que la cavité
foit confidérable, d’une grande feringue , donç
le fiphon fournifle un gros je t , afin que l ’In-
jeélion puifie détremper & entraîner fûrement les
matières qui croupiffent. M. la Peyronie recorn-
rnandoit, dans les cas de fuppuTation au cerveau ,
un fiphon large & terminé en forme d’arrofoir,
afin que la liqueur s^éiendît davantage, quçlje