
E P I
efficacité reconnue pour détourner toute flrixipn
humorale de deffus les yeux & les parties adjacentes
*, Hippocrate en étpit persuadé ? fi l’op s’en,
rapporte à l'Aphorifme fuivant : lippieqti projfuyio.
àlvi corripi, bonum.
Mais l’Epiphora , qui provient de l’pbftruiftîan
des points lacrymaux, demande un tout aptre
traitement. S i cette obftru&ion provient d’un engorgement
des conduits .lacrymaux, le main, eft
point fans remèdes : les in je t io n s , l’ufage de la
tonde d’Anel font Lps moyens les plus convenables
pour défobftruer les voies engorgées, &
rendre aux canaux leur perméabilité. Qncommence
par fe fervir de la fonde dont nous parlqus,
représentée dans la Planche qui a rapport à cet
article. Elle eft d’argent ou d’or \ fa groflepr ,
dans toute fon étendue, ne furpafte point çelle
d’une foie de fanglier ; fon extrémité eft terniinée
par un petit bouton en forme d’olive , pour qu’elle
ne s’arrête point dans fon paffage, comme elle eût
f^it,fi elle eût été pointue-, fa longueur eft d’environ
trois pouces. Le malade aiiis au grand
jour, & fa tête fixée par un aide fur le doffier
d’une chaife, comme dans tous les cas il faut
opérer fur les yeux *, on abbaiffe du pouce la
paupière inférieure, pendant que de l’indicateur
on relève U fupérieure. En fuppofant qu’on veuille
fonder le point lacrymal fupérieur, qprès avoir
avoir mis 1 orifice à.découvert, on porte de l’autre
main, qui eft appuyée fur la joue, la fonde
qu’on a trempé dans un peu d’hui|e3 qu’on
infinue obliquement de bas en haut , & de dehors
en dedans. Si l’ap éprouve uq peu de ré-
fiftance , on retire l’ioftrument, & par de petits
coups redoublés, l’on parvient dans le fa c , en
tournant à différens fens l’inftrutnent entre les
doigts. On voit quelquefois à travers les parois
dès conduits , les progrès que fait le bout de la
fonde. Quand on préfume en avoir fuffifamment
fait entrer pour être parvenue jufque dans le fgç,
alors on redrefie lïnftrument pour faire perpendiculairement
des efforts au moyen defqpels on
piiiffe dégager le commencement du canal nqlal,
quand on préfume qu’il e ft obftrué. On portera
la fonde de bas en haut, & toujours obliquement
de dehors en dedans, en cas qu’on e^t à
opérer fur le point lacrymal inférieur. Lorfqq’on '
aura fuffifamment ouvert les canaux , on paftera
aux injséhpns ; on les fait avec une petite fe-
ringue, dont l’extrémité de la canule eft prefquç
capillaire j on met le point lacrymal qu’o q veut
injeéler, bien à découvert *, on y porte l’extrémité
dg U canule, & lorfqu’elie y eft entrée de quelques
lignes, on pouffe le piflon. La matière de
i injebhon eft un mélange d’eau & d’efprit-de-vin
phlegmatique; on réitère deux ou trois fois le
jour ces injeélions ; & , lorfqu elles paffent bien
des points lacrypianx dans le nez, on peut préfumer
qu’il n’y a plus^obftru&ion. to>nj>eur4
E P i
çnçore pfpérer dans le cas de fimplp obftru&iorç
des qonduits lacrymaux , il n’ehçft p,as de itiftrnq
ceux où il y a coalftipp^ çôinpje daps 1<$
cgs do cicatfic.es à la fijiçè dç brûlure ? de plaie*
ou après ia pètîté vérole : on ne peut rien faire
içi p.çur rétablie lé çpurs natufçl ftes larmes. La
fe.ule'Fçftpuxçe qu’on $it, ?ft 4e fpttper aux
larmes une nouvelle, ifiiie, eu ouvrant le côté
externe du C^c , entre le gjobq & la
pière inférieure, Ypici comment on fe comportera
en pareil cas. Le malade fi tué convenablement,
un aide relevera la paupière fupérieure, en la
tirant en-dehors,, pendant que celui qui opère,
renyerfant l’inférieure , enfoncera la pointe d’un
bifto.uri étroit depuis le c.ôté externe de la caroncule
lacrymale jufque dgns je fac, il continuera
etÿûite i’incifjon, dans un® fo.rme dénjl-circu-,
îajre. 11 introduira enftjite dans l ouverture une
petite bo,ugie fhfé$ par q.n fil qu’il relève fur le
devant tju front ayée une nipuche, & fur l’oeil
dont les paupières feront rapprochées, plufieurs,
petites comprefles imbibées d’un mélange d’eau,
de fleurs de fureau & d’eau fpiritueufe de lavande,
On réitère l’ufage 4e îa bougie, & ainfi il fe
forme à l’entour d’elle* une càllofité, & enfin
unp ouverture propre à donner paffage aux lar«.
mes. S’il fument quelques accidens inflammatoires,
on a recours aux faignées & au régime
antiphiogiftique. ( M. P e t it -R ad l z , )
E P I P H Y S E S . En-l-puri;. accretio , apptuiix.,
Ce font des portions d’os que la Nature a ajouté
à la diaphyfe, dans les os longs, comme pré-,
voyant que celle-ci ne pourrpit remplit' fe.s vues
dans. le développement de l’o.s > qu’elle médite,
Les Epiphyfes n'ont point une ample cavitè-comme
les os longs, elles terminent la cavité. médu.fl
Iaire de l’os principal y aulfi Galien cpnfidéroih
il comme e,n en étant les opufciiles,
Hippocrate, en parlant dans foq l i v r e t Articu*.
lis, de la luxation de la main, dit : Efi.ubi qccre-.
mentum amoyetur \ ou comme d’à,ut,res Pont traduit
: quandoque autem appendix emot,a ifi- Voici,
donc une preuve , dans lç texte grec, que l’Epi*,
phyfe peut quelquefois fe féparer. On fait que,
ces parties, chez les jeunes fujets, n’ont qu’une
fôibfe adhérence avec le refije de l’os *, & c’eft
ce dont Ruifch avpit déjà fait mention, tant dans
fa Centurie d’Oblervations Anatomicq-Chirurgk
cales., que dans les Adverfaires, Anatomiques »,
Iorfqp’il dit qu’en féppra.n«; le pérjofte, les Epir
phyfes fuivent facilement. Çplombo remarqueéga-;
lement que les. Epiphyfes des jeunes animaux,
fe. féparent de Pps, pour peu qu’on fafle cuire
ceux-éi^ il avertit que fi l’on tire les os des jeunes
ejçifans avec violepce, Ipurs ligamens peuvent
teUçment fe diftendre, ùt fccurn uqa appendice*
diyellant. Npn-feqiempnt une femblabje fdpara-
tion^, ft^ns fétat de maladie, a été citée, mais
elle a encore été prouvée 1 r Hà HlaRideI Hdui raif' on.nnaeî*t
E P I
•ment & des faits, par Severino, dans fon Livre
\.je foris •£’ Valais. Il anribneà une pareille réparation
la difformité des jambes des enfans j il
['dit , vers la fin du chapitra, avoir vu chez un
homme l'Epiphyfe du tibia tellement déplacée,
•que le genou fa if oit un angle en dedans, fans
aucune aun e caufe de ce dérangement. Sans faire
[.mention des Obfervdrions de Paré, Liv. X iY ,
Chap 10, d’E)ffon , dans fon Traité des 03 des
enfans, nous dirons quec’eft par une bien grande
négligence qu'on ne trouve feulement pas la plus
petite hiftoire de cette maladie dans les Auteurs
rmodernes, fi l'on en excepte Reichel, qui en a
donné une Differrarion particulière à Léipfkk ,
âen 1759» intitulé : De Epipkyjium ah ojjiumdia-,
[ phyfibus diduclione.
Cet Auteur diftingue la fépararion des Epiphyfes
en fpontanée & en forcée. L ’une & l’autre arri
vent communément chez les jeunes fujets chez
;.qui l’Êgglurination des Epiphyfes au corps de
i’osn'eft point encore parfaite. O r , comme chez
eux, les fucs trop abondans & groffiers peuvent
|.obftruer les glandes & L riflii celluleux , de même
aufti ils peuvent trop remplir les cellulofités des
Epiphyfes ; & s’épanchant entre celles -ci & !a
partie voifine du corps de l’o s , en dilater la
commiffure jufqu’à ce que la ftparation arrive*,
& cela d’autant plus aifemenr, que les humeurs
| auront acquis un caraélère d’acrimonie corrofive \
[mais, dans ce dernier cas, il y a toujours fpina
I ventofa , ou gonflement dans l’Epiphyf«âÿQu’une
matière acrimonienfe puilîe occafionner une telle
[, féparation, c’eft ce qui n’eft point feulement fondé
[ fur des conjeélures, mais encore fur des fairs bien
| finguliers. Poupart, dans les Mémoires de l’Académie
Royale des Sciences, année 1699, dit avoir
[ obfervé chez les jeunes gens morts du feorbut, les
.articulations remplies d’une humeur corrompue ,
[ leurs 03 gonflés, & les Epiphyfes féparées, le
cartilage & le périofte qui les uniffoient, ayant
été détruits. Cette cbfervation a été confirmée
depuis par J . L. Petit, & Lind dans fon Ouvrage
, intitulé l TreatiJ'e o f the Jcurvy. Les ma-
j Jades, qui font le fiijer de ces obfervations, fe
-traînoient avant de mourir; &,quand ilseflayoient
de marcher, ils n’y réufiifibient qu’avec la plus
grande difficulté^ & leurs os faifoientnn tel bruit,
que ceux qui étoienr près d’eux, l’emendoienr.
La féparation des Epiphyfes peut encore arriver
.par la métaflafe d’une humeur fepiique & corrofive.
Dtiverney, dans le premier volume de fon
Traité, cite une femme qui avoit perdu la faculté
de mouvoir les articles inférieurs jufqu’à ce
I M mou tut d’un ulcère fiftuletix. On l’ouvrit,
, } on-trotivà les oYcfes'îles cariés, & nhVfëpa-
jatton de la tête des deux fémurs. Morgagni parle
''également d’un enfant mort de ia petite vérole,
. chneerz q—ui* l•’’o n trouva ■l e; - ; - - - *
«t du
Epiphyfes du cubitus
j entièrement-f
, vers la main , entièrement féparées :
urg,e. Tome I I ,* Partie,
E M 4?)
{ ces obfervations »voient déjà été faites pâr Weifs,
| Sc publiées dans un programme d’Anatomie en
J745-
La fépararion forcée a lieu, quand elle eft due
à une caufé externe qui agit violemment fur les
Epiphyfes. Ingraffias, dans fon Commentaire fur
le Livre des os de Galien, parle d’un jeune
homme à qui le grand trochanter fe fépara par
l’aétion-des mufclès felfiers, en faifant des armes
avec une hallebarde. J ’ai vu un enfant à qui les
Epiphyfes du radius & du cubitus furent féparées
pour l’avoir violemment élevé de terre eti
le tirant par la main. Eyffon donne à croire qu’une
des principales-cattfes de la féparation des Epiphyfes
/chez les enfans qui viennent de naître, eft
la dureté Si l’impéritie des Accoucheufes à tirer
l’enfant dans les accouchemens difficiles. J ’ai eu
occafion d’ouvrir le cadavre d’un enfant mort
dans la matrice, par l’ignorance de la Sage-
Femme, qui Pavoit tiré par le bras, qui étoit
encore dans le vagin. Je trouvai la têre de l’humérus
féparé du corps de l’os ; & j’ ai vu , chez
un autre qui, après fa naiflance, avoit une jambe
plus courre que l’autre , le fémur féparé d’avec
fa fête, qui éroii reftée dans la cavité cotyîoïde.
On peut voir, dans Morgagni, pluficurs exemples
de pareils déplacemens, tous produits par une
caulb externe j mais nous ferons remarquer avec
Reichel I que, chez les fujets qui approchent
de l’état adulte, ils pourroient plutôt être dûs
à une fraélure du col du fémur, qu’à une
fimple féparation de l’Epiphyfe. Cet Auteur donne
le deflïn de deux humérus, dont les têtes font
placées antérieurement au corps du fémur plutôt
que ftipérieuremenr, Sc d’un fémur dont les deux
condyles font déplacés. Ces deux exemples, pris
d’un cabinet d’Ànatomie, & d’hommes adultes
montrent certainement que ces Epiphyfes-avo:*nt
éré deux fois féparées du corps de l ’os dans
l’enfartce^ mais oh ne peut dire fi la féparation a
été dùe à une caufe forcée ou fpontanée. Van-
Swieren obferve, dans fes jCommenra/res fur
Boërrhaave, que les Epiphyfes des fémurs peuvent
facilement fe féparer, f i , pendant qu’on tient
les enfans dans les bras , iis fe jettent foudain & vio-
lemmtrt|c::,en arrière. La difficulté de mouvoir le
membre i la douleur qui s’y fait fentir après
des -efforts violens , ne font que des lignes équivoques
de la maladie actuelle*,il faut, pour s’en
aflurer d’une manière (plus certaine . Chercher fi
l’on ne découvre peint quelque vuide qui dilîin-
gue l’Epiphyfe du'eorps de l’os , ou s’il n’ v aurcit
• point quelqu’éminence qui démontre l’état maladif
de l’os ou de l'Epiphyfe. Mais, parce que
fouvent les parties divifées reftem en conraél par
! la cotitraélion des mufcles, ou qu elles font cachées
par le gonflement des parties molles, il
faut alors examiner le mouvement contre nature
qn’on peut faire exécuter à l’articulation, 6c
s’affurer de la crépitation , qui eft toujours ob