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F LU C TUA T IO N , mouvement qu’on imprime
au fluide épanché dans une tumeur , en appliquant
deflus-un ou deux doigts de chaque main
à quelque diflance les uns des autres, & les
appuyant alternativement, de manière que les
uns preffent un peu , tandis que les autres font
pofés légèrement, cette preffion oblige la colonne
de matière liquide fur laquelle elle fe fait, de
frapper les doigts qui font pofés de l’autre côtéj
& la fenfation, qui en réfulfè, annonce la 'présence
4,‘un fluide épanché.
Lorfque le foyer dun abcès eft très-profond,
la Fluctuation eft fouvent très-obfcure, ou ne
fe fait point fentir du tout. Les lignes rationels
qui annoncent la formation du pus, & ceux qui
indiquent qu’il eft formé, peuvent déterminer dans
ce cas. Voyei Abcès &. Suppuration.
Il furvient affez communément un oedème aux
parties extérieures qui recouvrent une fuppuration
profonde. Lorfque la matière eft fous quelque
aponeurofe, on fent difficilement la Fluctuation,
cependant la douleur continue par la tenlion de
cette partie j mais elle change de caràétère, elle
n’eft plus pulfatile ; ce font alors les lignes rationels
qui doivent indiquer à un habile Chirurgien le
parti qu’il doit prendre*, l’expérience eft d’un
grand fecours en pereille circonftance. Extrait
dt Vancienne Encyclopédie.
F LU X ION . Fluxio. Les Auteurs délignent
ainfi le mouvement, par lequel les humeurs fe
portent fpontanément & avec une certaine véloc
ité , vers une partie, pour y former ce qu’on
appelle des Tumeurs chaudes. Quand les humeurs,
fans avoir cette rapidité, fé dépofent d’une ma*
Bière beaucoup plus lente, & comme infenfible,
on dit que la tumeur fe forme par congeftion;
manières de s’exprimer qui ne cadrent point avec
les notions jufqu’à préfent reçues de notre orga-
fiifme. Il ne faut point confondre la Fluxion avec
la délitefcence & la métaflafe, qui font des ter-
minaifons de maladies, bonnes ou mauvaifes,
félon les circonftances, encore moins avec la
fiâfe de la lymphe dans fes propres vaiffeaux,
ou fon féjour dans les cellules du lifTu cellulaire,
quand une caufe particulière s’oppofe à fa libre
circulation. Actuellement on fe réunit pour défi-
gner fous le nom de Fluxion , tout gonflement
blanc ou féreux, qui furvient fur quelque partie,
à la fuite d’une irritation nerveufe, & dont
ia douleur eft communément la compagne. Les
nerfs paroiffenr entrer pour beaucoup dans la
formation des tumeurs par Fluxion ; du moins
il eft prouvé, à l’égard de celles qui paroiffent à la face, que la caufe:gît plus communément
dans une dent cariée, qui eft un point d’irritation
.vers lequel les humeurs femblenr fe porter avec
.plus d’abondance. On en pourroit dire autantde (pus les gogfkmeos blancs qui accompagnent
F O M
diverfes affections locales, qu’on peut regarder
comme fymprômes vénériens ; le| piqnures dans
le cas de panaris, de morfures a’ariimaux véni-
meux > &c. Nous renvoyons, pour la confirma»
tion de ces faits\ aux divers articles de cet Ouvrage,
qui ont rapport à èe fujet. (M. Petit-
IL* JD ex.)
FOM EN T A T IO N , Fomentation Fotus, de
fovere , étuver, réchauffer. Médicament qu’on
applique ordinairement çn forme liquide fur
quelque partie du corps, pour ramollir & détendre,
quelquefois pour réchauffer & fortifier. On fait
des fomentations avec l’eau, le lait, l’huile, le
vinaigre, le vin, l’eau-de-vie, fuivant les indications.
Voyei Bain. Il y a des Fomentations
fèches, qui font des Cachets de différentes drogues
, qu’on arrofe de tems à autre de v in, d’eau-
de-vie, de vinaigre ou d’autres liqueurs,
FONDAN T. Voyei Discussif.
FONGUEUX. On appelle chairs fongueufes;
ou baveufes, des chairs mollaffes fuperflues,
qui s’élèvent en manière de champignon-s dans
les parties ulcérées. Voye^ Ulcéré fongueux,
FO NGUS , ou FUNGUS, excroiffance en
forme de champignon qui vient dans toutes les
parties du corps, mais plus particulièrement au
fondement. Voye\ Champignon. On-donné auffi
le nom de Fie à cette maladie. Lé“ Fongus de*
vient fouvent fquirreux , & quelquefois carcino*
mateux.
La cure des Fongus confifîe à en faire l’extir^
pation avec l’inftrument tranchant, oulescaufli-
ques, ou par là ligature. Voye^ Condyloris.
FONTICULE. Voyei Cautères.
FONSECA (Roderiç à),Doéteuren Médecine.
Lisbonne fut fa patrie. Il eut une réputation
d’autant plus durable , qu’elle étoit fondée fur un
vrai favoir. Ce fut à elle qu’il dut la place de
Profeffeur en Médecine .à P ife , où i l enfeigna
fort long-tems; de cette Univérfitéil pafla à celle
de Padoue, où il profeffa avec un égal fuccès.
Fonfeca étoit de ces hommes qui emploient tous
leurs momens *, ceux que L’enfeignement & la pratique
lui laiffeiem de refte , étoient réfervés il
l ’étude. C ’eft à ces veilles fi bien ménagées, que
nous devons l’Ouvrage intitulé : Confultationtt
Medicee, où l’on.trouve plufieurs détails inté-
reffans fur l’opération de la bronchoroftiie dans
le cas d’efquinancie, & dont'nous, avons fait
nfage dans fon article. Il a encore fait paroîtreà
Rome, en 1586, un autre fous le titre de Calcu?
lorum remediis. Celui-ci offre des détails intéreflans
fur les fymptômes de la pierre’, & fur l’ufage
des diurétiques incififs. dans cette afftéîion. (M>
Pe t it -Radel. )
FORCEPS. Infiniment 11 fi té dans la pratique
des acçouchemens, & dont la dénomination lignifie
proprement en latin, une paire de tenailles
TPI
F O R
fl convient généralement à toutes les efpèces de |
pinces, cifeaux, cifoires, tenèttes, & autres inf-
trurnens avec lefquels on faifit & Von tire les corps
étrangers *, cependant l’ufage a voulu qu’on l’ait
réfervé à une efpèce de renette deflinée à extraire
pn enfant, dont la tête efi enclavée. On lui a d’abord
donné le nom de tire-tête de Palfin-, nom
qu’on a abandonné pour lui rendre celui de
Forceps. On doit la connoiffance du Forceps aux ;
Anglais, & notamment à Chapman*, depuis lia
éré perfectionné par Palfin, Levret, & Smellie.
C’en une efpèc.e tfe pince ou double levier , com-
pofé de deux branches parfaitement femblables,
vuides d ms leur milieu, & jointes enfemhle au
moyen d ’un pivot mobile, qui en paffant par
l’ouverture de l’une d’elles , fert à réunir , & à faciliter
le jeu des deux pièces de l’inftrument. Cette
difpolirîon a fait diftinguer les branches,en mâle,
& en femelle. Voyt[ les Planches relatives à cet
article. On difiingue à chaque branche, une cuillère,
un corps, & un crochet ; celui-ci, fert à retenir
la main, & à lui donner plus de force loi f—
qu’on fait ufage de Vinfirument. On a beaucoup
varié fur la courbure & l’excavation des cuillers du
Forceps ; mais en France, l’on en efi toujours revenu
à la forme que leur a donné M. Levret. Aufli
regardons-nous celui-ci comme préférable à tous
les autres, même à celui de Smellie, qui efi représenté
dans nos Planches. Sa longueur n’eft point
un défavantage dans un grand nombre de cas. On
peut voir dans l’ouvrage de cet Aufeur , intitulé :
Observations fur Us caufes & accident de plufieuis
accouchemens laborieux , tout ce qui a rapport à
cet infiniment intéreflant , & les détails .dans .lefquels
nous., ne pouvons entrer actuellement. Le
Forceps dont Smeljie fe fervoit, & qui efi encore
d’ufage à Londres, efi également compofé de deux
pièces qui fe joignent par une encochure. On les
fixe par un lac ou lien qu’on noue fur les manches.
M. Levret dit que .cette jonâion par deux coches
profondes qui fc reçoivent mutuellement, eft plus
commode dans l’ufage que la jonélion par entablement
à mi-for Jrnais il ne la croit pas fi fiable,
non-feulement par le défaut d’oppofirion eiaéle
des parties fupérieures de i’initrumeni, mais en-
çore par le vacillement des branches que le lien
ne peut empêcher.
Le Forceps fut d’abord propofé pour'èxtraire
la tête arrêtée au paffage’’, & dans le cas feul où on
la croyoit enclavée. Depuis l ’on a un peu plus
étendu foh ufage , on la recommandé pour aller*
faifir la tête audeffus du baffin, loifqu’elle ne pou- j
voit pafler par le détroit fupérieur ; on l’a recommandé
pour dégager les feffes & les amener
• foi,quand elles font ti ferrées, qu’on ne peur re- j
pouffer l’enfant pour l’aller prendre par les pieds.
On a plufieurs exemples de Succès de l’application j
du Forceps en pareilles circonflances ; mais tels j
Concluans qu’ils femblent être, ils nenousparoiflènt
nullement décififs, d’après la manière d’agir de cet j
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infiniment, & lesaccidens auxquels il expofe dam
le plus grand nombre de cas où il efi employé in-,
confidéiément. Auffi penfons-nous ,dit M.Baude-
locque, dans fon Ouvrage fur l’Art des Accouchemens,
qu’on ne doit jamais y avoir recours,'
que dans les cas où il s’agit d’extraire la tête ■, &
alors les avantages comme fes inconvéniens , font
en raifon du rapport qui exifie entre les dimen-
fions de cette partie, & celle du baffm. Quanti ce
rapport efi dans l’ordre naturel, le Forceps bien
dirigé, ne porte aucune atteinte défavorable â ia
mere ni à l’enfant, mais l ’un & l'autre en reçoivent
des impreflions plus ou moins fâcheufes,lorfque ce
rapport n'exifte pas, & que la tête ne peut tra-
verferle baffin , fans éprouver une très grande réduction.
On a fur la manière d’agir du Forceps, une
opinion qui n’efi rien moins que prouvée, favoir,
qu’il ne laurpit comprimer la tête, dans un fens
qu’ il ne la contraigne de s’alonger dans un autre,
en forte que, quelque foir la compreffion , le cerveau
n’en peut être que foiblèment affeétée. Mais
telle légère qu’on fuppofe celle-ci, ce que la tête
• gagne du côté oppofé., ne peut jamais compenfer ce
qu’elle perd là où les branches du Forceps ia compriment;
& pour mieux le prouver, fuppofon*
avec l’Auteur que' nous venons de citer, une tête
enclavée &. fixée félon fa longueur, entre le pubis &
le facruimle la mère. Si l’on applique alors le Forceps
fur les côtés de la tête, en la comprimant
d’une proruhérauce pariétale â l’autre, l’infiru-
ment ne la forcera pas certainement de s’Üonger,
de l’occiput au front, puifqne ces deux parties
font dans un conraél très-ferré avec le baffin. D’ailleurs
la tête ainfi fixée, ne fauroit s’alonger de
la bafe à fon fommet, fi ce n’efi dç bfon peu de
chofe.. Si donc le Forceps appliqué de cette manière,
diminue i’épaiffeur rranfverfale du crâne,
ce ne peut-être qu’en déprimant les pariétaux, les
applatiffant & les faifanî pafler l’un fur l'autre fu-
.périeurenient, ce qui ne peut arriver, fans que la
capacité du crâne ne diminue, & que le cerveau
n’en foir comprimée* Il n’en efi poinr ainfi dans le
cas où la tête paffe par un détroit rétréci de toute
part : la tête s’alonge alors dans toutes fes dimên-
fions, & fi la forme du crâne paroît changer,Ta
capacité n’en refie pas moins la même, & à peine
le cerveau fe reffent-il de l’état de gêne où il étoit
précédemment. Auffi quand elle efi fortie, fe réra-
blit-elle avec la plus grande aifance, & fouvent en
très-peu de tems, comme la pratique le prouve
journellement. La chofe arrive ainfi, dan s a ou s les
cas où le s détroits font au-deffus de trois pouces &
un quart, car dans les cas cou irai r t s , il efi affez
ordinaire qu’il y ait fracas du et âne, & même enfoncement
des pièces fra61 urées & réparation du
péricrâne , où de la dure-mere, aux environs des
futures, accidens qui dénotent un chevauchement
considérable. Ceux qui font perfuadés qu’on pe: 1
diminuer, laoi danger, le volume de la tête, de