
tous lesfymptômesde cette sfFeéliofh Si ces fymp-
tôtnes fubfiftent & s'ils augmentent jufqu’au rems
où T inflammation aura parcouru tous fes périodes,
alors félon la manière dont celle - ci le terminera,
la maladie prendra différentes formes.
Si elle eft terminée par fuppuration , la douleur
& la fièvre feront diminuées j le malade aura
des friffons irréguliers -, il s’élèvera &Je mani-
feftera une tumeur à l’hypcondre droit, quand
l’abcès fe formera à la partie convexe de ce vif-
cère*, cette tumeur deviendra molle & la fluctuation
du pus fe fera appercevoir en la touchant.
Voyc[ Foie. Toutes ces chofes feront
connoîtré ijue l’abcès eft forme, & indiqueront
hnéceffirë d’en faire l’ ouverture*, cependant, avant
que de s’y déterminer , on doit examiner chaque
fymptôme & fe bien rappeller tout ce qui s eft
paffé pendant le cours de la maladie. Car on
peut être trompé par de fauffes apparences de
iüppurations lorfqu’il n’ y a réellement point
d’abcès, & qu’au contraire l’inflammation du foie
s’eft terminée par réfolution.
Pour comprendre ce qui peut donner lieu à
une pareille erreur, il faut remarquer que la
bile qui, pendant le fort de l’inflammation , ne
fe fiitroit point dans le foie, commence à fefé-
parer fitôt que la réfolution a fuffifamment dégagé
ce vifeère. Mais fi la réfolution n eft pas affez
avancée pour que le canal cholédoque (oit débouché
, la bile qui entrera dans la véücule du
fiel ne pourra s’écouler, elle remplira cette véhicule
& s’y accumulera au point qu elle la pouf- ;
fera en dehors, & l’on appercevra fous 1 hypo-
condre droit une tumeur dans laquelle il y ;aura
fluctuation manifefte *, ce qui, joint à des friffons
irréguliers & à la diminution, tant de la fièvre
quelle la douleur, donnera des lignes femblables
à ceux de l’abcès. , .
Dans l’incertitude où l’on peut être alors, nf-
quera-t-on d’ouvrir la véficule du fiel, croyant
ouvrir un abcès, ou fe hafardera-t-on à laifler
périr un malade de l’abcès dans la crainte d ouvrir
la véficule du fiel ? Si cette reffemblance de
fymptômes eft capable d’en impofer , une compa-
faifon exacte & réfléchie peut y faire remarquer
des différences, à la vérité difficiles àfaifir da-
bord , mais cependant fuffifantes pour fonder une
diftin&ion utile.
En effet, la diminution de la douleur & celle
de la fièvre ne font pas moins des fignes de la
réfolution commencée que de la fuppuration faire j
mais on remarquera , i.° que tadouleur qui a du
être égale dans l’ un & l’autre cas , lorfque le
mal étoic purement inflammatoire & dilpolé à
la fuppuration autant qu’à la réfolution, a augmenté
pendant que l’abcès fe formoit, ou quelle
a diminué' au contraire pendant que la réfolution
fe faifoit & que la bile s’accumuloit dans la véficule
du fiel. z.° La douleur qui accompagne
ia fuppuration eft ordinairement pulfative, ot ce
femiment de pulfation Raccompagne point les
douleurs qui tiennent à la diftenfion de la véficule,
pinique cellcs-ci n’ont lieu que lorfque
l’inflammation du foie fe termine par la réfol«-
tion. $.* La douleur diminue bien plus promptement
lorfque l’engorgement inflammatoire fe termine
par réfolution , que lorfqu’il fe termine
par fuppuration. 4.0 La diminution de la douleur
en conféquence de la réfolution , laiffe le
malade dans un état de fatisfaclion & d efpé-
rance , au lieu que ce-, t 4. i fuit la formation
de l’abcès , eft toujours accompagnée d’abattement
& de malaife.
Les friffons irréguliers, qui ont lieu danslun
& l’autre cas, diftèrent encore , i.° En ce que
ceux qui accompagnent la formation de l’abcès,
font plus longs que ceux qui font paufés par rétention
de la bile. 2.0 Dans les premiers, le pouls
eft petit ; mais il s’élève d’autant plus à. mefure
que le friffon ceffe. $.° Le friffon de fuppuration
eft fuivi de chaleur & de moiteur j mais
ta peau eft féche après le friffon caufé.par la rétention
de la bile.
Lorfque l’abcès du foie fe forme à fa partie
convexe, ou lorfque la bile eft retenue dans la
véficule du fiel , les tégumens font pouffés en-
dehors , & l’on appereoit une tumeur à l’hypo-
condre droit *, mais ia tumeur caufée par l’abcès
diffère de l’autre. i.° En ce qu’elle n'efl point
circonfcrite ; elle paroît comprife dans l'enceinte
des parties voifines, & , pour ainfi dire, confondue
dans les tégumens, q u i, pour l’ordinaire , font
oedémateux j au lieu que la tumeur faite par la
véficule du fiel eft exactement diftinéle & fans
confùfion , parce qu’il eft rare qu’elle fôit accompagnée
d’oedème. 2.0 La tumeur formée par la
véficule du fiel eft toujours placée an - défions des
fauffes côtes, fous le mufcle droit *, mais la tumeur
de l'abcès au foie n’affeéle aucune fitua-
tiou particulière , & peut occuper indifféremment
tous les points de la région épigaftrique.
Enfin, la fluéluation du ftaide renfermé dans
ces tumeurs, fe manifefte différemment. 1.® La
| fluctuation de la bile retenue dan:- la véficule,
s«pperçoit prefque fubitement., au lieu que celle
de l’abcès eft très-long-tems avant que de paroi-
tre. 2.0 On foupçonne celle-ci long - tems avant
que de la trouver, & l’autre le plus Couvent fe
montre avant qu’on l’ait foupçonnée. 3.0 La fluctuation
de la tumeur bilieufe dès le premier moment
n’eft point équivoque, au lieu.que celle de
l’abcès, fur-tout dans fon commencement, eft telle
que dans le nombre des perfonnes, qui examinent
& touchent l’abcès, les fentimens font partagés ; «
s’en trouve Couvent qui doutent s’il y a une fluctuation.
4.0 La fluéluation de l’abcès n’eft d’abord
apparente que dans le centre de la tumeur j &
chaque jou r, à mefure que la fuppuration augmente,
la fluéluation s’étend à la. circonférence i
au lieu que la fluéluation de la tumeur de la ve«
•nie eft, dès le premier jou r , pfefqu’anffi mani-
fefle dans la circonférence que dans le centre.
A quelque degré que foit portée la fuppuration
de l’abcès au foie , la circonférence en eft
toujours dure & gonflée j mais la tumeur de là
véficule du fiel , lorfque l'inflammation a ceffé,
n’a pour l’ordinaire , aucune dureté ni gonflement
à fa circonférence.
L’engorgement du canal cyftique & des parties
qui l’environnent n’eft pas la feule caufe qui peut
occalionner le gonflement de la véficule du fiel,
il peut dépendre de l’obftruélion de ce même canal
par des pierres biliaires formées dans la véficule.
La jauniffe & tous les fymptômes qui l’accompagnent
, font les conséquences de cette affection
qui le difîipent quelquefois affez promptement
, comme il arriva dans deux cas où Von
vôuloit ouvrir la tumeur , & où cette opération
n’ayant pas été faite d’après l’avis de M. Petit,
le dégorgement fe fit en peu de jours par une
évacuation abondante de bile *, d’autres fois le
gonflement fublifte , la véficule fe dilatant de
plus en plus , à moins que l’obfiacle qui l’empêche
de fe vuider , ne cède julqu’à un certain
point à l’impulfion du fluide qui fe force un paf-
fage, & coule en partie dans l’inteftin , comme
on voit fouvent, dans les cas d’obftruélion de l’u-
lètre, l’urine s’écouler, même en affez grande
quantité , fans que la veffie ceffe d’être
remplie bien au-delà dece qu’elle i’eft jamais dans
l’état narurcl. Ainfi, quoique les excrémens pa-
roiffent teints de bile , on ne peut pas toujours
en conclure que cette liqueur pafle librement
dans les inteftins j & lorfque d’ailleurs on voiries
fymptômes que nous avons décrits comme annonçant
une diftenfion contre nature de la véficule ,
on doit préfumer que la bile ne coule que par
regorgement, comme il arrive fouvent aux urines
En pareil cas, il y a peu de chofe à faire, fi ce
n’efl d’aider l’écoulement de la bile par des
friélions fur ta région de l’hypocondre.
Mais, fi dans quelques cas de rétention d’urine ou j
de bile , ces liqueurs peuvent fortir de leur veffie j
par regorgement , dans- d’autres il peut arriver
suffi qu’elles foient retenues fi exactement qu’aucune
goutte n’en pourra fortir , ce qui caufera
de nouveaux fymprômes. Par exemple, fi l’urine
eft retenue, & qu’on ne puiffe l’évacuer, parce.
que le rn^ade fe trouve éloigné des fecours de
la Chirurgie , on voit fouvent qu’il fe forme des
abcès gangréneux au pubis, au périnée , au fero- '
Jura, &c. Tôutle monde fait que, quand ces
abcès s’ouvrent d’eux-mêmes, l’ut être ou la veffie
fe percent., que l’urine s’écoule avec le pus ,
que le malade eft foulagé & qu’il guérit quelquefois.
Les mêmes chofes arrivent à la véficule
du fiel, lorfque la bile y eft exactement retenue.
S il furvient un abcès , il s’étend & il s’ouvre
différentes routes dans le voifinage, foit au-de-
«°rs , foit dans les inteftins 3 l’inflammation de
la veftie & celle de la véficule en pareil cas, communiquée
aux parties voifines, les rend adhérentes
à ces parties > & en conféquence de certe
adhéfion , les ouvertures qui s’y forment laiffent
échapper les fluides qu’elles contenoieot , fans
qu’ils puiffent s’échapper dans la cavité de l ’abdomen.
Ces adhérences expliquent pourquoi dans quelques
cas la mort a fuivi de près l’ouverture faite
à la véficule du fie l, tandis que d'autres malades
l’ont fupportée fans qu’il en réfuitât des acci-
densgraves.Chez les premiers, la bile en fortant de
la véficule a dû couler en partie dans la cavité du
' bas-ventre & n’a pu qu’occafionner les fymptômes
: les plus funeftes*, chez les autres, la véficule étoit
adhérente au péritoine , cet accident ne pou voit
pas avoir lieu , & l'opération n’a été fuivie d ’aucune
conféquence fâcheufe. 11 en eft de mémo
dans tous les cas où l’on entreprend de faire l’ouverture
d’un abcès à l’abdomen , il n’y a que
1 adhérence du fac du dépôt au péritoine qui puiffe
donner la certitude que le pus ne s’épanchera
pas dans la cavité de ce dernier. ‘ -
Lorfquel’extrême diftenfion delà véficule du fiel
donnelieu de craindre lesaccidens dontnons venons
de parlet*, il convient quelquefois de l’ouvrir pour
donner ifîue à la bile & aux pierres qui s’y font
formées. Mais, avant que de l’entreprendre , il
importe de s’affurer par tous les moyens poffibles
fi la véficule .eft adhérente aux parties voifines.
Or on peut être à-peu-près certain que l’adhérence
exifte lorfqu’il y a eu des coliques hépatiques accompagnées
d’une vive inflammation , lorfque
ces coliques ont été fréquemment répétées, & fur-
tout lorfque l’inflammation a plufieurs fois attaqué
les mêmes endroits j c’eft ce que l ’ouverture
des cadavres confirme pleinement. On peut encore
s’en aflùrer par un examen attentif du malade
•, car , fi après l’avoir fait coucher fur le
côté gauche, les cuiffes pliées & rapprochées du
ventre , on pouffe la tumeur de côté & d’autre
fans pouvoir l’éloigner du point,où elle fait boffe,
c eft une marque, quelle eft adhérente j mais fi
elle obéit à l’impulfion des doigts, on peut être
fur du contraire. Enfin , fi à l’extérieur de la tumeur
il y a bouffiflure , oedème ou rougeur j ou
fi ces fymptômes ont paru dans quelques-uhes
des attaques précédentes de coliques hépatiques,
à] Y,a tout lieu de préfumer que les parties font
fumfamment adhérentes.
Lors>donc qu’on aur^ acquis cette certitude
on ne devra pas héfiter à ouvrir la véficule du
fiel, fi fa trop grande diftenfion fait craindre pour
la vie du malade. On peut faire cette opération
de deux manières, ou Amplement avec un troear
pour donner iffue à la bile. Voyei Paracentèse
, ou avec le biftouri lorfqa'on a befoin
d’une plus grande incifion pour faire l’extraélioa
des pierres formées dans la véficule.
L» plaie faite à la véficule du fiel eft très-fu