frdle de la reconnoître chez elles ] pafce que 1*8
parties qui en font communément le liège, font
tr-ès-fu jettes à un écoulement qui reffemble plus
©u moins à la Gonorrhée, & qu’on connoît tous
le nom de pertes blanches. L’efpèçe de matière,
qui fort dans les deux cas, ne porte avec elle
aucun caraélère diflinétif qui puiffe nous faire
juger fi elle efl vénérienne ou non} car fou-
vent l’écoulement d’une perte blanche aura toutes
les apparences du pus vénérien} & l’augmentation
de . la perte ne devient pas un moyen -
plus fur de les difliuguer, pu'fqu’une femme
afreélée de perte blanche peut contrarier une
Gonorrhée, fans que l'écoulement auquel elle
étoit fujetre en devienne plus confidérable. L’examen
même des parties qui font le liège du mal
laide foü'.ent des doutes fur fa nature } car une
Goronhée peut exifler, même avec des douleurs
que les malades reffement en marchant ,
en"urinant, &c., fans qu’à l’oeil on apperçoive
aucune différence entre les parties affermées, &
celles qui ne le font pas} & il n’tft pas fans
exemple qu'un écoulement, qui n’eft poinr de
rature vénérienne , foit accompagné d'inflammation
& d’excoriation des organes qui les j
fournifTent.il n’y a donc-, rien dans l’apparence
des fymptômes fur quoi l’on pujffe, dans un j
grand nombre de cas, établir d’une manière bien
politive l’exîftence d’une Gonorrhée chez une
femme } la feule chofe fur laquelle on puiffe
compter, c’efi ~le témoignage des perfonnes dont
la véracité efl au-deffus de tous les foijpçons }
quand elles aflurem avoir été infeéèées par telle
ou telle femme, & qu’ëlles n'ont eu oe commerce
depuis quelques mois avec aucune autre.
Il n'y aura plus de doute fur cela, fi la même
femme donne à d’autres hommes la même maladie.
En confidéram la manière dont les femmes
contrarient la Gonorrhée, il paroît qu'elle doit
fur-tout attaquer le vagin, qui eft une partie
peu fufceptible de fenfation ou d’irritation. Dans
plufienrs cas cependant, elle pénètre beaucoup
plus loin, & caufe des fenfations très-défagréa-
îles, en oecafionnant de vives, douleurs dans
toutes les parties voifines, auxquelles la Nature
a donné beaucoup de fenfibilité , telles que l’intérieur
des grandes’ lèvres, les nymphes, le
clitoris, les caroncules rnyrtiformes, l’orifice du
méat urinaire, & mémo- en affrétant ce canal
dans toute fa longueur. Ces parties, dans quelques
cas, font fi douloureufes, qu’elles ne peuvent
fouffrir le moindre attouchement} la malade
a de la peine à marcher} l'urine caufe beaucoup
de douleur, en paffant par l’urètre, &
iorfqu’elle touche les parties ci-dcffus mentionnées.
Ces fymptômes ne font pas pires dans
un tems que dans l’autre, eîcepté dans le moment
de la fortie des urines , & principalement
chez les femmes qui ont l’urètre affçëié j car
Ces p a r ti e s é t a n t moins expofées à lin c h a n g em e n t
d’état que celles qui font le fiège de la maladie
chez Us hommes, l’accroiffement ^’irritation
qui provient d'un pareil changemtnt doit
nëceffairement être moins confidérable dans ce
fexe.
Quelquefois la veflie efl affeélée fympathique-
menr, & donne lieu aux mêmes fymptômes que
chez les hommes} & il cil probable que i'inj-
taiion peut fç communiquer, même jufqu’atur
reinsi On a prétendu que les ovaires étoient
fouvent affeèlés de la même manière que les
teflicuîcs chez les hommes-*, mais ce fenriment
ne paroît point être fondé fur l’obfervation.
L’inflammation pénètre fréquemment au-delà
de la furface des parties^ fouvent elle s'étend
Je long des conduits des glandes, & alKcle
les glandes mêmes, au point de caufer des tumeurs
dures, fur la fui face intérieure des grandes
lèvres; tumeurs qui viennent quelquefois
à fuppuration , & forment de petits abcès qui
s’ouv'rent près de l’orifice du vagin.. Ces fumeurs
ne diffèrent point des inflammations & des fup-
puraijons des glandes de l’urètre chez les hommes.
Souvent la matière vénérienne paffe dit
vagin au périnée , & va jufqu’à l’anus, où elle
produit tantôt un écoulement de la même
nature, & tantôt des chancre?«
Il ne paroît pas douteux que la guérifon Spontanée
de la Gonorrhée n’ait lieu chez les femmes
comme chez les hommes ; mais c’efi une circcnf-
tance qui mérite bien d’être obfervée , que cette
maladie peut fe perpétuer dans le vagin pendant
très-long-tems, même pendant des années,
l e cas que nous avons cité ci-defius, d’une
femme qui donna la maladie à deux hommes-
alternativement, à un an d’intervalle entre chaque
infeélion ,: (.ce qui -fuppofe quelle l’a voit
gardée au moins deux ans,) prouve que la
communication du virus efl prefque la feule marque
pofitive de fa préfence. On peut tirer la
même conclufion d’un autre fait, rapporté par
M. Hunier; il parle d’une femme publique qui»
après avoir paffé deux ans.dans- une maifon-i.de
correélion, en Sortit à cette époque, Suivant
l’ufage, & donna une Gonorrhée au premier
homme qui eut commerce avec elfe, & qui
l'avoit attendue au moment où elle fortoit de
cette mai-ion y pour Temmenér*
D u traitement de la Gonorrhée*
De foutes les formes fous ïefquelles le trani-
feflent les maladies vénériennes, la Gouorrhée
efl celle qui varie le plus dans Ses fymptômes»
& qui fonffre le plus d’irrégularité, quant au
tems néceffaire pour fa guérifon. Le traitement
auflî en efl très-incertain; divers Praticiens l'ont
fondé fur différentes méthodes, qui toutes ont
paru avoir du fitcc^c. Le fais efl que nous ne connoîflbtM
aucun rpëcrfique pour cette maladie} que
comme nous l’avons déjà obfervé, elle ne peut
fe perpétuer au-delà d'un certain tems, dans
aucune cor'flitution, & que, dans les cas où
elle efl très,-violente, ou. dure très-long-tems
cela provient de ce que Jes parties font plus qu'à
l’ordinaire fufcepdbles de cette efpèce d’irritation.
Quoique la Nature feule en opère la guérifon,
il importe cependant de confidérer s’il peut
y avoir quelqu’utilité à l’attaquer par des médi-
camens. La réponfe à cette queftion ne fauroit.
demeurer long-tems douteufe , pour tout Pia-
ticiea. verfé dans cette partie de l’art de guérir}
car il efl évident que, par une méthode curative
bien entendue, on abrège plus ou moins dans
la plupart des cas, la durée de la maladie, on
en adoucit les fymptômes, & ce qu’il y a de
plus important , on prévient fréquemment la formation
des fymptômes inflammatoires accidentels,
qui peuvent furvenir, & dont les confé-
quences font fouvent très-fâcheufes.
La feule chofe qui foit ici indiquée, c’eft de
détruire la difpofirion & le mode-fpécifique d’action,
dans les parties folides; car, dès le moment
que ce changement fera établi, la qualité véné-
neufe de la matière fera détruite. Les moyens
que beaucoup de Praticiens emploient, dans la
vue de, favorifer l’écoulement, & d’entraîner le
virus au-dçhors, ne peuvent avoir d’utilité,
qn’autant qu’ils relâchent les parties enflammées,
& qu’ils tendent à calmer l’irritation.
D es remèdes généraux, dans le traitement
de la Gonorrhée.
Les méthodes curatives qui ont été recommandées
jufqu'à préfent, font de deux fortes , &
corififlent, ou dans l'application- des remèdes
généraux deftinés à agir fur tout le fyftème , ou
dans l’ufage de ceux dont l’effet doit être borné
aux parties affrétées.
Les remèdes généraux, quoique parriculière-
tnsnt recommandés par la plupart des Praticiens,
ne font pas très-utiles , quant au traitement di-
reél de la Gonorrhée } mais ils font quelquefois
d’une grande importance , pour modérer certains
fymptômes, 8c principalement les fymptômes inflammatoires,
dont la violence ne manque jamais
de rendre la maladie plus longue & plus
fâcheufe.
§. i. D e lafaignée , & du. régime
ant ip hlogifti que.
L’inflammation mérite donc toute l’attention
du Praticien-, il doit en obferver les caraéîères,
& s’affurer fi elle eff vive ou modérée, fl elle
efl phiegmoneufe , ou d’une autre nature. ( Voy.
In f l am m a t io n .) Chez des fujets forts & pléthoriques
, où les pouvoirs vitaux & les actions
organiques qui en dépendent ont beaucoup de
vigueur, les fymptômes de la Gonorrhée fe
tnanifefient quelquefois avec beaucoup de violence,
& font même accompagnés de fièvre,
quoique l’inflammation du canal ne s’étende point
au-delà de ce que nous avons nommé la diflance
fpécifique. Différens remèdes qu’on emploie avec
fuccès dans d’atures tempéramens, pour adoucir
les fymptômes , tels que les balfamiques, ou
même l'opium, ne font fouvent ici que les irriter.
Le traitement qui convient en pareil cas, dok
être fondé fur îa méthode antiphlogiflique ,
( Voyei ce mot) & particulièrement fur la fai-,
gnée , les laxarifs doux, les bains tièdes,&c.
Le malade doit s’afiieindre à un régime doux
& rafraîchi fiant} il doit > fur toutes chofes , évi'
ter toute efpèce d’exercice, & notamment l’exercice
à pied, dont on n’a pas affoz remarqué les
inconvéniens dans toute efpèce de cas. Une nourriture
trop abondante & trop fubflantielle, un
ufage trop libre de vin & de liqueurs, même
celui qui pourroit paffer pour modéré, dans
d'autres circonflances., manquent rarement d'aggraver
les fymprômes ; certaines fubfiances, telles
que les aromates & les liqueurs fpiritueufes influent
particulièrement fur les parties qui font
le fiège de la maladie, & rendent les fymptô-
mes beaucoup plus fâcheux. Les ménagemens ,
à ces divers égards, ne tendent pas directement
à-diminuer l’irritation vénériènne } mais ils empêchent
l’inflammation de s’élever au même point
où une conduire différente pourroir l’amener ,
& laiffent aux parties la facilité de fe rétablir
delles-mêmes.
2. D e Vufage des toniques.
Chez les individus d’un tempérament foibfo
& irritable, les fymprômes font fouvent très-
vio lens; on les voit fréquemment s’étendre au-
delà de la diflance fpécifique, l’inflammation fe
propageant tout !-e long de l’urètre, A même
affectant quelquefois la vcffie. Au lieu de recourir
aux. évacuations qui aggraveroienr les
fymptômes, pluôt que de les alléger, on tentera
de fortifier la conftitution, pour la rendre moins
fufceptible d'irritation. Le quinquina,en pareilles
circonflances, a quelquefois les meilleurs effets,
en diminuant l'irritabilité générale, en
I i muant l’inflammation vénérienne à fa^ diflance
fpécifique, & en la rétabüffant dans l’état ou
elle doit être chez un fujet bien confütué, en
forte que les parties fe trouvent difpofêes à fe
guérir d’ellesrmêmes,
5. %. D e l ’ufage des purgatifs.
Les Praticiens ont fouvent abufé des remè?
des évacuans , dans le traitement de la Gonorrhée
, quoiqu’ils aiant beaucoup varié dans
' r + KV»P. P. i l