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& évidemment plus palpables en fléchiffant fortement
les cuiffes. Si l'on veut apprécier l'écartement
de l’une à l’autre de ces tubérofiés
il faudra donc que la femme foit aflife , ou bien
■ accroupie •, c’en-à -dire dans une attitude telle
que les cuifi*es & les jambes foient fléchies. G’efi
par l'écarrement des doigts qui touchent les
tubérolités fciatiques qu’on apprécie le leur -, mais
le diamètre, qu’on fs propofe de mefurer ainfi,
a toujours deux ou trois lignes de moins que cet
écartement extérieur, & quelquefois quatre à fis
lignes, lorfque les os ont beaucoup d’épaiffeur.
a Toutes les fois que les circonflances permettent
de porter le doigt dans le vagin, on doit
le faire ; on pourroit même y introduire toute
la'main, s’il le falloir, & que rien ne s'y op-
pofât, comme au moment de l’accouchement. Ce
procédé conduit plus fûrement encore à la con-
noiffancede l’intérieur du Bafiin, en cequil nous
met dans le cas de découvrir des chofes qu’on ne
peut appercevoir, en examinant Amplement le
dehors de cette partie, telles font les exoftofes
qui laiTeélent quelquefois, &c. en parcourant
ainfi ce canal, quand on a l’aptitude néceffaire,
ce qui ne s’acquiert que par un grand exercice,
on peut reconnoître à quelques lignes près, la
longueur des différons diamètres , & fur-tout
celle du plus petit du détroit fupérieur. On
mefure de même la difiance du coccix à la fytn-
phyfe des pubis en tenant le bord radial du doigt,
contre te bord inférieur de celui-ci , & fon
extrémité fur la pointe du premier qu'on repouffe
en arrière autant qu’on le peut.. La profondeur du
Bafiin pofiérieurement, fe mefure par la longueur
du facrum, fur les côtés par la moitié de la
hauteur de l’os des iles, pnfe depuis fon épine
antérieure & fupérieure, jufqu’à la tubérofiré de
l ’ifehium. Enfin on connoit cette profondeur
en devant, par l’étendue de la fymphyle du pubis.
Il n’eft pas plus difficile de trouver l’élévation
nu la hauteur de l’arcade du pubis, en déduifanf
la longueur de la fymphyfe, fur la profondeur
des côtés du Bafiin. Par exemple fi la première
efi de dix-huit lignes, & la profondeur latérale
du Bafiin de trois pouces & demi, la hauteur
de l’arcade fera de deux pouces. Enfin la largeur
de cerre arcade, fe reconnoît en la parcourant
trarifverfalement, au moyen du doigi introduit
dans le ¥3gin , ou bien tn palpant extérieurement
à côté, & félon la longueur des grandes
lèvres , l'écartement des mbérofités fciatiques
fait âflez bien connoitre d'ailleurs cette largeur, jj
{ L ’art, des accoucheiuens par M-Baudeloque.)
( M. P e t i t - R ad et.)
BASSINER. C’efl fomenter en humeélant légèrement
& à pîufieurs reprifes avec une liqueur
tiède ou chaude. On bafiine certaines plaies , certains
ulcères pour les néroyer & pour les préparer
à recevoir l’application d’un nouvel appareil.
JBAS^IN pCUJLtAlRE. Pdviçulus Qcularius.
B. A S
Petite foucoupe ovale très-cômmode pouf laver
l’oeil : fa matière efi d'argent ; fa confiruCtionconfifie
en une petite gondole qui a envirou un pouce cinq
lignes de long, fur dix ou onze lignes de diamètre >
plus élevé par les angles que dans le milieu, afin de
s'accommoder à la figure globuleufe de l’oeil :
elle n’a pas plus de cinq lignes de profondeur,
& efi monrée fur un pied artiftemenr compofé;
ce pied a environ deux ou trois pouces de hauteur.
Pour fe fervir de cet infirument, il faut le
remplir à moitié de la liqueur avec laquelle on
veut bafitner l'oeil ; puis on le prend par le pied ,
& l'on baiffe la tête, afin de faire entrer le globe
de l’oeil dans la foucoupe qui efi confiante de façon
à occuper toure la circonférence de la cavité orbitaire
: on ouvre enfuite l’oeil, & la liqueur contenue
dans ce Bafiin, le mouille parfaitement.
Fabrice d’Àquapendenre , célèbre Médecin ,
Chirurgien & Profeffeür d’Anatomie àPadoue,ale.
premier imaginé ce genre d’application des remèdes
aqueux fur l'oeil ; il fe fervit d’abord de ventoufés
communes que l’on ténoit fur l’oeil avec la main,
comme le Bafiin Oculaire dont on vient de
parler ; ce qu’il remarqua être fort incommode ;
il en fit faire avec des anfes fur chaque côté y
dans lefquelles on pafloit un cordon pour attacher
le vafe derrière la tête. Ces petits vaiffeaus
de criftal, faits de façon à s’appliquer exaétemens
fur la circonférence de l’orbite, lui parurent exige*
encore une perfection *, car les liqueurs tièdes
faifant tranfpirer la partie, & la matière de cette
tranfpiration ne trouvant aucune iffue , l’oeil &.
les parties qui l’avoifinent, pouvoient fe gonfle*
par l’ufage de ces remèdes. Pour prévenir les
fluxions , & autres accidens q.ui (croient l'effet
du défaut de tranfpiration, il fit ajouter au-defius
de la gondole un petit tuyau percé, par lequel
on pût auffi verfer tes liqueurs convenables ai*
moyen d’un entonnoir , apfès avoir mis le vafe
en fituation. L ’Auteur le nomme Phiole Oculaire p
& allure avoir diflipé des cataractes commençantes
par l’ufage d,es remèdes convenables, appliqués
par le moyen de.cet infirument. ( P e t i t -Ra d e l )»
BAS-VENTRE. AffeCtions Chirurgicales d$
cette partie. Voyt\ Abdomen.
BAUL1EU ( Jacques ) , connu fous le nom ds
Frere Jacques, né en T 65 * , mort en 172.0, La
Franche-Comté fut fa Patrie ; fa première éducation
fut de travailler à la terre; à l’âge de i<$
ans, il quitta la maifon paternelle pouffé par cel
efprit d'inconflance qui devient quelquefois te
principe de la célébrité. Baulieu en fut la preuve ;
une maladie qui l’obligea de chercher un afyte
dans l’Hôpital de Lons-le-Saunier , fournit à
fon génie obfervateur l’occafion de s'exercer, *1
prolongea la convalefcence pour l’employer à
fervir les malades. On s’imagine bien que te
Frere Jacques n’eut/pas le tems d’acquérir les
principes d'une théoiie éclairée; cependant, danp
un fi court efpace tems il apprit à faiguiü»
B A U
& à foigner les malades, s'étant fait foldat,
il s’attacha au nommé Pauloni, Chirurgien em-
pyrique qui lui enfeigna l’opération de- la pierre
au grand & au petit appareil. Dès qu’il crut
pouvoir opérer fans maître, il revint d’Italie.en
fa Province ; & là , guidé par un fentiment de
piété qui le dirigea dans toute fa v ie , il prit un
habit régulier qui ne reffembloit à aucun des
ordres religieux ; & fe mit à pratiquer l’opération
de la taille , des hernies & la cafiration :
mais il abandonna ces deux derniers genres d’opérations
, pour ne fe livrer qu’à la première avec
un vrai défintéreffement & un grand fuccès. C’efi
à Perpignan qu’il commença à latéralifer fon
inclfion ; mais ce fut à Paris * fur-tout , qu'il
acquit cette réputation qui l’a rendu fameux , par
les critiques qu il effuyade la part des Praticiens, &
célèbre par les fuccès qu'on ne put lui contefter.
Après avoir parcouru pîufieurs Villes de
France, il fe rendit à Cologne, d’où M. Fagon,
alors premier Médecin du R o i, l’appella pour
opérer à Vérfailles; ce qu’il fit fous les yeux des
gens de l’art avec un fuccès déféfpérant pour la
jaloufie qui l’attaquoit dans tous les écrits éphémères.
11 paffa à Genève & à Amfierdam , ce
fut-là que le célèbre Raw devint fon partifan.
En reconnoiffance du bien qu’il procuroit à l'humanité
fouffrante , les Magiftrats de cette V i lle ,
firent graver fon portrait avec de^ éloges. On
lui fit même frapper une médaille d’or avec fon
bufte, les armes de la Ville, & ayant pour infeription
Profervatis civibus ; enfin , après avoir parcouru
l'Allemagne , la France, la Hollande & l’Italie ,
il revint dans fon village où il mourut à i’âge
de 69 ans, regretté de tous & fur-tout des pauvres
auxquels il s’étoit principalement dévoué ; il efi
l’Auteur de la méthode de i’incifion latérale ';
dans l’opération de la raille , dont les Auteurs
les plus célèbres avoient à peine entrevu l’utilité ;
Invention qui joint à fa célébrité , lui mérita un
rang diftingué parmi le$ Grands Hommes, dont
la Chirurgie s'honore. ( Petit-Radei ).
BAUME. On a nommé Baumes, diverfes réfines
liquides qu’on recueille à mefure qu’elles
découlent de certains arbres , comme le Baume
de la Mecque, le Baume de Copahu, le Baume
de Canada, le Baume du Pérou , le Baume dq
Tolu , la térébentine , &c. On a attribué à ces
fubfiances de grandes vertus pour confolider lès
plaies, pour nétoyer & cicatrifer les ulcères.
Voyei Plaie , Ulcère. On les donne aufii intérieurement
pour guérir lès u'cères internes &
particulièrement pour les affections des voies
urinaires, fur-tout lorfqu’on a lieu de craindre
une fuppuration de ces organes. Ces remèdes
qui avoient autrefois une grande célébrité, ont
aujourd’hui beaucoup perdu de leur crédit, &
les Praticiens modernes en font beaucoup moins
dte&ge que ne faifoient les Anciens.- On s'en
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fert cependant encore communément , & avec
fuccès, fur la fin des gonorrhées, pour arrêter
l’écoulement, & pour les pertes blanches des
femmes. Le Baume de -Copahu efi celui que l’on
emploie le plus pour cet objet. On le donne à
la dofe de vingt ou trente gouttes , trois ou
quarre fois par jour ; la manière la plus agréable
de le prendre, efi fous la forme d’émulfion faite
par l'intermède de la gomme arabique.
On a donné aufii le nom de Baumes à des
médicamens compofés auxquels on attribuoit les
mêmes vertus qu’aux Baumes naturels , & l’on
fait encore ufage dans la pratique journalière de
quelques-unes de ces compofitions * q u i, telles
qu’on les trouve dans la plupart des pharmacies,
fe reffentent trop du tems où elles ont été inventées
, & pourroient être rendues beaucoup
plus fimples, fans rien perdre de leur efficacité.
La plupart ne font autie chofe que des réfines,
des gommes réfines & des huiles effentielles dif-
foutes dans l’efprit-de-vin. Tels font le Baume
du Commandeur & le Baume de Fioravenri
dont beaucoup de Praticiens ont une haute
opinion , s’en fervant à l'extérieur dans les cas
de plaies nouvelles & fimples, pour les confolider
en prévenant la fuppuration, pour les coups
à la tête, les contufions, les ecchymofes. En
bornant leur ufage aux cas de cette nature > ces.
remèdes ne font pas fans efficacité ; mais les éloges
qu'on leur a prodigués, ainfi qu’à d’autres de la
même nature pour leurs grands effets dans les cas
d’ulcères de plaies, dé tout-genre, de tumeurs, & c .,
ne peuvent être regardés que comme infiniment
exagérés ; auffi les Chirurgiens s'en fervent-ils
aujourd’hui beaucoup moins qu’ils ne faifoient
autrefois.
Il y a des Baumes qui font faits avec des>
hurles graflès, chargées de diverfes- matières végétales
, tel efi le Baume tranquille , compofition
informe , & fur l’effet de laquelle on ne peut
compter , de quelque manière qu'ôni’emploie. I l
y en a d’autres où les fubfiances balfamiques, c’eft-à-
dire, les réfines & les huiles effentielles, font
incorporées avec des graiffes animales, ou avec de
la cire, & ont la confiftance d’onguens proprement
dits, tels font le Baume d’Areeus-v le Baume
de. Styrax , &c.
BECABUNGA', efpèce de véronique qu’on a
rangée dans la clafie des remèdes antifeorbuti—
ques. On la regarde comme moins irritante que-
lé cocliléaria , le crefîon , &• les autres plantes
de cette famille qu’on a défignées fous le npni*
d’antifeorburiques éhauds, & en conféquence on
en a recommandé le fuc tiré' par exprefiion pour
certains cas d’ulcères, & d’autres afféélions feor-
buriques.-On recommande aufii 1-ufage extérieur
de l’herbe récente appliquée fur les ulcères, de:
cette nature. Simon Pauli- dits que la feule décoction
de Becabunga cuite dans de la bière y &