
a tin de rapprocher le pied amant qtî’il eft poflible 1
de la pofmon quil doit avoir naturellement. Voye\
les planches.
L’épine du dos, ainfi que les membres, peut
fe déranger & fe contourner dé différentes manières
, en dedans, en dehors ou latéralement ;
quelquefois on trouve toutes ces différentes courbures
dans le même fujet. Les mômes caufes qui
occafionnenr la Diftorfion des membres^, prodùi-
fent auffi celle de l’épine. Voye£ Bosse &
G ibbosité.
D1VISIF. Bandage dont on fe fert dans
les grandes brûlures de la gorge, de deffous
le menton, & de la partie fupérieure de la
poitrine. Il fe fait avec une bande longue de
quatre aunes, large de trois doigts , roulée à deux
chefségaux. On l’applique d’abord par le milieu
fur le front, & autour de la tête, rattachant
ait bonnet avec des épingles. On la croife à la
nuque en changeant les globes de main ; on
"défcend par-de (fous chaque aiffelle, pôurrevenir
pardevant remonter fur chaque épaule * aller
parderrière croifer entre les omoplates, repaf-
1er fous les aiffelles & terminer par des circulaires
autour du corps.
Ce bandage fait tenir la tête droite, & empêche
que le menton ne contracte adhérence avec
le cou comme on l’a vu arriver, lorfqu’on a
manqué d'attention dans les panfemens des brûlures
de cette partie. Ce bandage qiii eft divifif
de la partie antérieure de la gorge, eft unifiant
pour les plates tranfverfales ae la partie pofté-
rieure. Voye% les planches.
Dans tous les cas ou il faut divifer les lèvres,
ou les parois des plaies & des ulcères, les Chirurgiens
doivent imaginer des bandages appropriés
à la partie pour remplir cette indication.
Extrait de Vancienne Encyclopédie.
DIVISION. Solution de continuité, ou def-
îruétion de quelque partie folide. On en diftin-
gue trois genres fuivant. la nature des parties,
& les autres circonftances qui accompagnent
cette elafie d’afftélions , favoir -, les Plaies, les
Fraçturbs et les Ulcérés.
On donne auffi le nom de divifion, ou d’exérèfc,
à la fépararion des parties qui a lku dans'les
opérations Chirurgicales.
DOIGTS. Les doigts font fujers à une inflammation
plus on moins douloureufe, qui fe termine
ordinairement par un abcès , & qui eft
connue fous le nom de Panaris. Voye{ ce
mot.
Les os, eu phalanges des doigts peuvent,
ainfi que les autres os du corps, être luxés ou
fraélurés. Leurs luxations cependant ne font pas,
à beaucoup près , auffi fréqnentes que celles
des glandes articulations; & lorfqn'elles arrivent,
elles font fi évidentes que l’on ne peut
pgs s’y méprendre. * ,
Lorfque la première phalange d'un doigt eft
fortie de fon articulai ion avec l’os correfpondant
du métacarpe, on réduit aifémtnt cette luxation
en tirant le doigt d Bloqué, pendant qu’un
.aide^retienc la main. Pour cet effet, on laifït la
phalange luxée feulement, pour ne pas s’expofer
au danger de nuire aux articulations des autres
phalange«. Mais, avant de tirer le doigt longitudinalement,
il faut toujours avoir foin de relever
la phalange déplacée de deffus l’os ^vec
lequel elle doit s’articuler , de peur que ces os,
toujours plus gros à leurs extrémités qu'au milieu
, ne demeurent accrochés latéralement, &
! qu’il n’en réfulte un obftacle au récabliffement
de leur articulation.
Les os des doigts font aulfi fujets à être
fracturés ; mais, lorfque ces fradtures font traitées
“ convenablement, elles le réuniffent fort bien, &
le doigt n’en éprouve enfuite aucun dommage.
Il faut, après avoir remis les parties en place,
mettre le doigt dans une petite édifie faite de
carton , que l'on commence par ramollir dans
. l’eau pour qu’elle s’adapte exactement à la forme
du doigt*, on l’entoure enfuite d’une petite bande.
Et, pour mettre les parties à l’abti de tout dérangement
, on place défions la main une autre
édifie de carton fort, ou de bois très-mince &
garni de peau, fur laquelle on étend les doigts ;
on enveloppe enfuite le tout de quelques tours
de bande, pour que les doigts ni la main ne
puiffetît faire aucun mouvement.
Pour conferver, dans ;fon entier , le jeu des
articulations des doigts, ôn ôtera les bandes &
les édifies au bout de dix ou douze jours ; on
fléchira & l’on étendra plufieurs fois alternativement
toutes les jointures, & l’on replacera tout
l’appareil. Tous les jours on fora la même chofe,
en ufant cependant de beaucoup de prudence;
&, au bout de trois femaines, on pourra fs dif-
penfer de remettre aucun bandage. Les doigts,
moyennant ces précautions, auront confervé tout
leur mouvement, à moins qu’il n’y ait eu plufieurs
os rompus , & tellement endommagés
qu'il ait été impoffible d;en fléchir les jointures.
Ce que nous avons dit des doigts s’applique
également aux orteils.
Quant à l'amputation de ces parties, Voye\
l’article Amputation.
DOLOIRE. Bandage en Doloire. C’eft celui
que l'on fait au moyen d’une bande autour d’un
membre, de manière qu'un tour fuccèdant à
un autre, le laifle en partie à découvert en formant
une forte de fpirale.
DOUCHE. Voyei Ba in .
DOULEUR. De tous les inconvéniens que
peuvent avoir les opérations chirurgicales, la
Douleur eft celui que l’on redoute le plus. Les
travaux & les recherches des Chirurgiens modernes
ont certainement contribué à les rendre,
pour la plupart , beaucoup plus fupportables
qu'elles ne l'étoient autrefois*, mais la divifion &
l’extenfion des parties fenfibles, irréparables de
toute opération, font toujours extrêmement dou-
loureufes, quelle que foit la délicatcffe & la
légèreté de la main qui les exécute. On a depuis
long-tems eflayé de donner des narcotiques au
malade prêt à fubir une opération ; mais quoique
l’on ait trouvé cette méthode très-utile pour procurer
du calme après qu’elle étoit achevée, jamais
l’opium n’a paru diminuer en rien les fouf-
ftances^ qu’elle occafionnoit pendant l’exécution.
Nous devons à M. Moore , Chirurgien de
Londres (1), des recherches intérefiantes fur les
moyens de diminuer la douleur dans les opérations
; & une découverte , qui, fi elle n’eft pas
d’une utilité aufli générale que l'Auteur s’en eft
flatté, mérite cependant l’attention des Chirurgiens
, & peut, dans bien des cas, être d’un
grand fecours. Réfléchiflant fur une fenfation
qu’il avoitfouvent éprouvée, & qui eft connue de
tout le monde , celle d’un engourdiffemenr plus
ou moins grand dans la jambe & dans la cuiffe,
après avoir été , pendant un certain tems, dans
une pofture propre à comprimer le nerf feiatique,
if voulut favoir jufqu’à quel point la fimple com-
preffion pourroir porter, cet engourdrffimenr; 6c ,
au moyen d’un bandage convenable, il comprima
d’un côté le nerf feiatique, & de Taurre,
le nerf crural & l’obrurateur. 11 fur bien furpris;
d abord, de ce qu'exerçant fur ces nerfs une
conapreffion plus forte que celle qui peut réful-
ter dune pofture quelconque , il n’éprouvoit
aucun engourdiffemenr ; mais il découvrit en-
luite que^ pour obtenir cct effet, il falloitavoir
continué la compreflïon pendant un certain tems,
. quau bout de demi-heure , le membre étoit
infenfible dans prefque toute fon érendue, au
point qu'il pouvoit le piquer & irriter la peau
de toutes manières , fans en éprouver la plus
légère Doùleur. ^
M. Moore comprit dès-lors l’avantage qu’il
pouvoit tirer de cette expérience pour diminuer
la Douleur des opérations qui le font fur les
extrémités inférieures, & notamment des amputations.
Mais il fe préfentoir une objeélion, tenante
à jerter des doutes fur la convenance qu’il
^0/r.V-°*t y av°lr à continuer la compreffion né-
cefaire, affez long-tems pour en tirer ce parti.
loti ne peut comprimer les nerfs à la partie
anterieure de la cuiffe, fans comprimer en même-
-ems * artère & la veine crurale, & empêcher
par conféquenr la circulation dans tout le mem-
rç. De plus, fe fang artériel paffant dans les
c nés, celles-ci fe gonflent au point qu'il y a
( I ) Voyeç A
Pa«n in feudal Method of preventing or diminishing
operations, By James Moore.
j lieu de craindre qu’il ne fe fa fie quelque rupture.
Cependant, M. Moore imagina un infiniment,
(qu’on verra dans les planches) au moyen
duquel il pût comprimer le nerf & l’artère crurale
, fans être obligé de comprimer tour-à*fait
la veine, qui fe trouve placée un peu plus intérieurement;
il fuffit, en l’employant , d’exercer
la preffion fur le nerf, à l'endroit où fe fait
fentir la pulfarion de l'artère . crurale, fans la
porter en-dedans de la cuiffe, plus qu’il n’eft
ex&lement néceffaire. Son inftruinent confifte en
une barre de fer , courbée de manière à pouvoir
embraffer la- cuiffe , à l’une des extrémités de
laquelle eft une pelotte garnie de peau , qui doit
s’appliquer fur le nerf feiatique. L'autre extrémité
eft percée, pour donner paffage à une vis
terminée par une plaque ovale, recouverte aulli
de peau , & deftinée à comprimer le nerf crural.
Pour trouver le point où il eft le plus facile de
comprimer le nerf feiatique, on prend la ligne
droite entre la tubérofiré de l’ifehium & le grand
trochanter ; & à la diftance à-peu-près d’un pouce<
au-deffus'du milieu de cette ligne, eft le poinr
convenable. Par ce moyen , la compreffion ne
s'exerce que fur deux points, & tout le refie du
membre n’éprouve aucune gêne. On eft même
obligé, en fe ftrvant de cet inftrumenr, de faire
11'age auffi dit tourniquet, lorfqu’il s’agit de procéder
à une ampuration, à caufe du grand nombre
de vaiffeaux collatéraux qui demeurent libres.
M. Moore, après s’être affûte de l’effet de fon
inftrumenr fur lui-même, en fit l'efiai fur un
homme à qui l'on devoir couper la jambe. L’ayant
appliqué de Ja manière que nous venons d’indiquer
, l’amputation fut faite au-deffous du genou
par M. Hunrer, environ une heure & demie
après; M. Moore juge qu’il faut continuer la
compreffion tout ce tems , pour, que les nerfs
perdent abfolument leur fenfibiliré. Le malade
n’éprouva aucune Douleur pendant qu’on înçifoit
la peau & les mufcles, mais il fe plaignit un peu
pendant qu'on feioit l’os. En relâchant le tourniquet,
on vit jaillir le fang de plufieurs artères ,
quoique le tronc de l’artère crurale demeurât
comprimé; on fit la ligature de ces vaiffeaux,
& 1 on ôta la machine qui comprimoit les nerfs.
Le fang ayant jailli en ce moment d’une nouvelle
artériole , on crut devoir la lier, mais le malade
fe plaignit beaucoup de la Douleur qu’il en ref-
fenroit, & affirma qu’il n'avoir pas autant fouf-
fert dans tout le refte de l'opération. Ainfi , cette
expérience eut tout le fuccès que fon Auteur s’en
étoir promis ; il paroit que la douleur qu’éprou-
voit le malade pendanr que l’on feioit l'os (es
qui eft en général la partie la moins douloureufe
de l’opération ) dépendoit de quelques filets des
nerfs lombaires, qui defeendent jufqu’au-defibus
du genou. Il y a plufieurs branches, fait, de ces
nerfs, foit de 1 obturateur, foit du crural même,