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portés avec légèreté, faute de connoiflance ou d'attention
{nMinte.Anc.EncycL^M.'P k t it -R^dll.)
IMPUISSANCE. Maladie par laquelle les
hommes , en tige de virilité , ne font pas propres
à la copulation , ou du lùoins ne peuvent pas
l’accomplir exactement.
Cette maladie peut dépendre de quelque at-
feflion accidentelle, ou d’un vice de conformation
d'organes de la génération ; ainfi , lorfque la
verge eft trop volumineute, lorfqu’eile fe courbe
dans l'érection , lorfque l’urètre eft obftrué > lorf-
que les mufcles éreftaurs font paralyfés, comme
il arrive quelquefois , par des chûtes ou des
coups violens fur le facrum & par d'autres caufes,
lorfque les organes qui préparent la femence
font dans un état d'inflammation ou de gonflement
fquirreux , &c. il arrive fouvent que l’individu
en qui fe trouve quelqu'une de ces
affeflions eft incapable de l’aûe vénérien, ou du
moins qu’il ne peut l’achever comme il convient
pour la fécondation.-. Le Praticien appellé
en pareilles circonflances doit chercher à recon-
noitre le vise particulier, qui eft la caufe de cette
incapacité,& lorfqu'il la découvert , il doit tâcher
d’y porter remède, fi la chofe eft poffible*
y b y e i , à ce fu jet, les articles où nous parlons des
maladies particulières de ces organes & entr’au-
tres les mots Ejaculation , Peymosis , Sa R -
. C O C È L E , T e » T I C O L * , Ü B - E T R .E .
L’impuilfance dépend affez fouvent d autres
caufes que de ces vices organiques des parties.
On peut ranger ces caufes fous deux cia fies, fa-
voir, i." celles qui dépendent d’une affeâion de
lame; i.” celles qui tiennent à un défaut de cor-
refpondance entre les mouvemens des organes
dont le jeu doit concourir au complément de
l’aèîe vénérien.
La copulation eft un aéle purement phyiique,
dont la caufe déterminante appartient aux fonctions
du principe fentant ; cette caufe prend Je
nom d’appétit ou d’inflincl, c eft proprement le
befoin de fattsfaire un defir. Elle n eft pas 1 effet
de la volonté, qui ne peut , ni exciter ( du moins
en tout terni & en toute circonftance) 1 aélion
nécefiaire dans les organes qui y font deftinés>
ni la gouverner à (on gré. Pour.que cet acte
s’achève , fuivant le voeu de la nature , rl (àut
que le corps foit en bon état, & que lame toit
parfaitement tranquille fur les facultés du corps,
hui y fomnéceflaires ; il faut quelle ne fou troublée
par aucune autre idée, quelle n ait m crainte
ni inquiétude, pas même celle d éprouver quel
que difficulté , ou quelque dérangement dans ce
dont elle va être occupée. 11 n eft peut-être aucune
fonétion de l’économie animale qui imt dans
une dépendance suffi étroite que celle-ci de l état
du principe iniellecluel. . , ,,
La raifon & la volonté n ont rien a démêler
arec l’acte dont il s'agit ^ ou fi ces facultés y
entrenf pour quelque çfcipfe j çlfes ouuenf, poftf
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l'ordinaire , à fa confotnmation. En excitant
delirs , en allumant l’imagination , en donnant le-.'
avant-gouts de la jouiffance, elles font fouvent
naître la défiance & l’incertitude ; elles laiffent
entrevoir la poifibilité d’un manque de fuccès &
font ainfi ceffer cet état de l’ame le plus favorable
à la réufiite , celui de la confiance
de l’individu dans fes propres forces. Et lors
même que cette confiance n eft point altérée, le
fenriment de l'immoralité,qu'il peut y avoir,à
s’abandonner à fon penchant , a rendu quelquefois
la jouiffance impoffible, & a fouvent empêché
qu’elle ne fût entière & complette. On a vu
un homme frappé tout-à-coup d’impuiflance en
s’appercevant,contre fon attente, qu une femme,
dont il étoit prêt à jouir, étoit encore vierge.
S’il eft néceffaire, pour que la copulation foit
entière & pa faite, que l'érat de lame foir calme
à tout égard , & qu'elle foit abfolument dégagée
de toute idée qui pourroit 1 inquiéter, on
comprend aifément que , le contraire devant fréquemment
arriver , 1 aéle dont il eft queftion doit,
par-là même , être fouvent dérangé , & qu'il fef-
fit que cet accident foit une fois arrivé- à un
homme , pour que la crainte de le voir fe té-
péter , fe renouvelle chez lui dans^ 1 occafion. La crainte d’un maléfice , l’imaginarion frappée
de menaces des tioueurs d'aiguillette a eu très-
fouvent un effet pareil, & ces fuccès ont long-
tems accrédité, chez le peuple ignorant & crédule,•
l’idée du pouvoir des prétendus forci-rs auxquels
on les attribuoit. Il y a une foule d’obfervations
très-bien conftatées de gens qui, la première nuit
de leurs noces, quoique très-bien portàns& bien
conflitués , n’ont jamais pu fe-trouver en état d,e
remplir les devoirs conjugaux , malgré qu’ils y
fuffeDt fuffifamment provoqués , parce qu’ils
étoient, difoient-ils, enchantés, enforcélés. Il eft
à remarquer que ceux qui veulent s’amufer de
gens fimples par ce prétendu maléfice, ont Toujours
foin de les en avertir,de les en menacer;
ils pratiquent même en leur préfence quelques-
uns des fecrets qui paffent pour avoir cette^ver-
tu; ils frappent ainfi leur imagination , & 1 idée
qu’ils lui impriment fuffit pour détruire momentanément
leur virilité. _
L’ignorance ou l’on eft fouvent de la véritable
caufe qui met un homme hors d état de confom-
mer Taéle vénérien , fait qu’on l’attribue à quelque
maladie du corps* Auffi le Praticien, lorf-
qu’il fe préfente quelque cas de cette efpèce
doit-il être trèsrattentif à fa nature , afin de le
tien diftinguer de ceux où il y a réellement une
inhabilité phyfique , & s’informer exaélement de
l’état de lame dans le moment où les organes de
la génération fe refufent à remplir les fondions
auxquels la nature les a deftinés. Si Ton a lieu
de juger que le mal tient à quelque erreur de
l’imagination , ou à quelqu’autre affeélion du principe
intellectuel, c’eû à combattre cette caufe^»
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par des fecours appropriés, que l’on doit s’attacher
, fans fatiguer le corps par des remèdes
phyfiques, qui ne fauraient aller à la fource du
mal, ou qui ne peuvent avoir d’utilité qu’autant
qu’ils détournent l’efprit d’une idée pénible & y
rétabliffent ainfi l’efpoir & la confiance ; effet que
l’on peut obtenir également & plus fûrement par
des raifonnemens & des confeils purement moraux.
Si les organes , qui doivent concourir à
l’aéle vénérien, n’exécutent pas, dans l’ordre convenable,
l’aélion particulière à laquelle la nature
a deftiné chacun d’eux ; s’il n’y a pas entre leurs
mouvemens la correfpondance néceffaire , pour
que cet aéle s’achève, fuivant le voeu de la nature,
il réfui re fouvent de ce défaut d’accord
une forte d’impuiffance plus fàcheufe que celle
dont, nous venons de parler. Toutes les fonctions
du corps font exécutées > non par des organes
fimples, mais par des organes comppfés de
différentes parties, qui ont toutes des offices dif-
férens, quoiqu’elles tendent toutes à un même
but & coopèrent à un effet unique. La moindre
irrégularité dans l’aélion de quelqu’une de ces
parties peut caufer une maladie, ou un dérangement
dans l’aélion générale, & fouvent l’intention
finale de celle-ci fe trouve par-là totalement
fruftrée.
Les parties deftinées à la génération chez lés
hommes peuvent être divifées en deux d.affes ;
les effenrielles qui font les refticules & les vaif-
feaux fpermarigues, & les acceffoires qui font la
verge , &c. Les fendions des unes & des autres,
qui, dans l’état d.e (anté , doivent fe fuivre dans
un’certain ordre, font fufceptibles de deux fortes
principales de dérangement ; dans l’une, l’action,
des parri.es acceffôires a lieu fans celle des
parties effenrielles , comme dans les érections de
la verge, où lame n’eft point difpoféeà concourir,
& où les tefticules , &c. ne font point Annulés
à agir. Dans la fécondé , les vaiffeaux féminaux
•verfent la femence dans l’urètre trop tôt pour la
verge qui n’eft pas entrée en éreélion. On donne à la
.première de ces maladies le nom de Priapifme ;
l’on défigne, pour l’ordinaire, la fécondé par le
nom d’écoulement féminal.
Le priapifme vient quelquefois fpoRtanément,
& d’autres fois il eft excité par une irritation de
la verge, telle que celle qui a lieu dans la gonorrhée.
Dans l’un & l’autre cas, les éreélions font
plutôt incommodes qu’agréables •, & quoiqu’elles
ne foient pas néceffairement incompatibles avec
l’aéle vénérien, elles nuifenr, en général, à fa con-
fommarion.
Le priapifme fymptomatique, pour l’ordinaire,
eft de peu deconféquence , il fe diffipe généralement
avec les maladies dont il dépend- Celui
qui vient fponranément eft une maladie plus
férieufe, & tout au moins extrêmement incommode,
que l’on combat tantôt pat des médicay
mens toniques & nervins, tels que le quinquina^ la
ChirurgieTopic L cr II.* Partie,
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valériane,, le mufe , le camphre & les bains froids ?
tantôt par des remèdes fimplement caïmans 6c
relâchans, tels que les bains tièdes & lopium.
Cette dernière méthode eft celle qui a le plus
fouvent de bons effets, quoique dans bien des
cas, le bain froid feul ait parfaitement réulfi.
La foibleffe fémirfale, ou la fécrétion & l’émif-
fion de la femence fans éreélion ,eft l’oppofé du
priapifme, & c’eft la maladie la plus redoutable
des deux. Elle fe montre fous une infinité d’af-
peéis & de gradations, & dans tous les cas
l’évacuation de la femence fe fait d’une manière
trop prompte. Cette maladie, de même que le
priapifme, ne provient ni de l’ardeur des defirs,
ni de la vigueur des facultés; & quoiqu’elle
puiffe être accompagnée de l’une & de l’autre,
elle ne l’eft jamais dans une proportion convenable;
le moindre defir, le moindre attouchement
produifant fouvent un effet compler. Les
rêves les plus légers occafionneront cette é\a-
cuatiôn chez quelques perfonnes , plufieurs
fois dans une même nuit ,• d’autres fois le (impie
attouchement des vêtemens, en marchant ou
en montant à cheval, produira le .même effet.
Un jeune-homme, âgé d’environ vingt-cinq an«,
moins adonné au plaifir que ne le (ont la plupart
des jeunes gens , étoit affligé de la maladie
dont nous venons de parler. Il avoir des émiffions
de femence trois ou quatre fois pendant la nuit,
& en avoir auffi dès qu’il marchoit un peu
vite } on qu’il monroir à cheval. A peine appro-
choiî-il d’une femme qu’il éjaculoit auffi-tôt, &
l’émiffion n’éroir accompagnée d’aucüne fenfarion
agréable.*11 avoir efîVyé tous les médicamens toniques
, ainfi que les bains tièdes & les bains de
mer, mais fans aucun effet. M. Hunter, qu’il
confulta, lui preferivit vingt gouttes de laudanum
liquide à prendre le foir en fe couchant, & par
ce moyen il prévient les pollutions nocturnes ; il
lui en fit prendre auffi la même quantité tous
les matins , & prévint ainfi iés émiffions qui
ordinairement avoient lieu de jour, lorfque le
malade marchoit ou montoit à cheval. En continuant
pendant .quelque tems ce remède dont on
augmenta même la dofe, à caufe de la diminution
de fon effet par l’habitude, ce jeune-homme
fe rétablit parfaitement, (i)
Quelquefois l’émiflion de femence fe fait fans
aucune éreélion quelconque de la verge; la maladie
en pareil cas, eft encore plus fàcheufe j,
parce qu’ici l’excrétion ne tient à aucune caufe
viftbie ou fenfible , & ne fe manifefte par aucun
effet marqué ; feulement la liqueur féminale
s’écoule de la même manière que les exçrémens
ouïes urines, dans les évacuations involontaires ;
on a obfervé.yque cette liqueur étoit alors plus
fluide que dans l’état naturel.
{ i ) Hue ter ojj vejjexeal Difeafes, pas. zo 6:
Rrrr