
qui néceffairement doivent éprouver de Perigor-
gemetit»
Les caillots de farig , les Corps étrangers &
efquilles ayant été enlevées, les vaifleaux ouverts
dont on a à craindre, convenablement liés, &
les bouts des os replacés , autant que faire fe
peut, dans leur pofirion première, par les procédés
dont nous avons fait mention dans l’Hif-
loire des Fraétures limples ; on mettra des bour-
donnets de cbarpie dans les vides, en tampo-
nant fermement fur les vaifleaux ouverts fur îef-
queîs on aura auparavant mis un peu d’agaric , &
panfânt plus mollement ailleurs. On recouvre le
tout d’une comprefle Ample, fendue à quatre chefs
& n’ayant de longueur que ce qu’il e« faut pour
faire le tour du membre. On arrofe le tout avec
Peau marinée, & l’on termine par le bandage à
dix-huit chefs. Les Anciens, dit M. Louis dans cet
article de l’ancienne Encyclopédie , fe fcrvoient
dans ces fortes de cas, d’un bandage fenetré qui
leur permettoit de panfer la plaie, fans toucher
au refle de l'appareil. Suivant Paul d’Egine, &
Guy de Chauliac on peut fe fervir des bandes roulées
dans le traitement des fractures compliquées
de plaie, aveclefoinde ne couvrir des circonvolutions
de la bande, que les parties circonvoi-
fines de la plaie, celle-ci demeurant à nud & à
découvert, afin de pouvoir la panfer tous les jours j
& d*y appliquer les médicamensconvenables , fans
lever les bandes ni toucher la fraéture. Paré défa-
prouve fort ce bandage. Si la plaie n’eft pas comprimée
convenablement, les humeurs y feront envoyées
j dit-il, des parties cirçonvoifines preffées,
& il y fur viendra bientôt inflammation & gangrène.
Jacques de Marque, célèbre Chirurgien de
Paris, mort en 1622 , & qui nous a laiffé un excellent
Traité de Bandages, qu’aucun Ecrivain fur j
la même matière n’a pu rendre mutilé, a differté
très-exaétementfurlcs inconvéniens reconnus dans
l’ufage de ce bandage fenetré ; il rappelle le pjé— -
cepte de Paré, qui veut qu’on fe ferve d’une baride
en deux ou trois doubles en façon de^comprefle ,
qui ne fafle qu’une feule révolution. C’efl cette
comprefle en trois doubles, fendue pour en faire
trois chefs de chaque côté, qui forme notre bandage
à dix-huit chefs, fi recommandé dans la pratique.
Voye[ les Planches relatives à cet article.
Il comprime également toute la partie, en forte
qu’on peut fans la remuer , réitérer les panfemens
autant qu’il eft néceflaire. Guiüemeau en efi l'in-
venteur-, mais Jacques de Marque, qui a écrit depuis
ce favant Chirurgien, a encore perfectionné
ce bandage. Chaque comprefle donne fix chefs,
ce qui ne convient, dit-il, qu'aux fraéînresqui font
au milieu d’un membre, & dans ce cas, on peut
arrêter les chefs fupérieurs & inférieurs, fe contentant
de lever à chaque panfement ; les chefs du
milieu pour découvrir la plaie. 33 Quand le bandage
eüappliqué, on le foutient ou avec la boîte
de fer blanc à charnière, liée avçc trois lacets, ou
ruban de fil, ou avec deux fanons, comme dans leJ
Fraétures fimples de la cuifle. J. L. Petit recommande
beaucoup, dans ces fortes de Fraétures à la
cuifle, un matelas fait de plufieurs pièces, pour
faciliierles panfemens, mais l’embarras de fon application
l’a fait tomber en défuétnde. Le mênis
Auteur ^imaginé une boîte particulière pour les
Fraéturêi compliquées de la jambe ; cette boîte a
une planchette qui foutient la plante du pied, &
qui empêche le poids des couvertures de porter, fur
la partie fraéturée. M. Rae, Chirurgien d’Edimbourg
, en a imaginé une autre qui me paroît fingu-
lièrement avantageufe dans les mêmes cas, en
ce qu’on peut tenir la jambev droite ou inclinée,
& qu’à tel endroit que foit fituée la plaie, on
eut la panfer fans changer la pofition du mem-
re, ainfi qu'on le concevra aifément, d’après le
deflin qu’on en rrouve dans les Planches qui ont
rapport à cet article. Enfin la partie convenable-
menr placée fur des couffins mollets, on foutient
les couvertures au moyen de l’archet ou arceau
qui eft une efpèce de demi-cercle, ou de deini-
caiffe de'tambour ;& Bon entretient la chaleur
au moyen de ferviettés, qu’on fait chauffer & qu’on
rechange de tems à autre.
S’il efi néceflaire, dans le traitement général
des Fraéturel|- de prévenir l’inflammation & fes
fuites, c'en fans contredit dans celles qui nous
occupent, & l’on en fent facilement la néceffiré, fi
l’on fe repréfente l’état des parties affeétée?. Il ne
faut donc point ici ménager les faignées , fur-tout
quand la difpofition plétorique des fujets les indique.
M. Bell confeille encore ici lesYaignées
locales avec les fangfue», quand l'inflammation devient
grave, les Praticiens ont communément recours
aux opiacés, aux laxatifs rafraîchiffans, &
au régime antiphlogiftique. On panfe deux ou trois
fois par jour félon l’abondance des matières, &
Pon emploie les fomentations légèrement réfo»
lutives & animées d’un peu d’eau-de-vie»camphrée
& de fel matin. Le pus fe forme parla fuite, & on
lui donne convenablement iflue, foit par des profitons
bien ménagées, des débridemens, ou des
contre ouvertures. Dans les cas de Fraétures, à la
fuite de plaies d’armes à feu j il efi fouvent nécef-
faite d en venir au félon ; nous considérerons toutes
ces circonflances à l’article des Pla ie s . Tant
que la fuppuration eft louable, on peut s’en tenir
aux tempérans & adôuciffans pris intérieurement;
mais pour peu que le pus fe détériore, devienne
ichoreux, que les chairs deviennent blafardes, il
faut p.refcrire le kinkina & l’élixir de vitriol. On-
infifièra fur les mêmes remèdes, dans le cas où la
plaie prendroir une apparence gangréneufe, &
loir panferoit.avec le digefiif animé & le flirax.
La fuppuration continue à être ichoreufe & putride,
à raifon de clapiers ou foyers, dans lef-
quels le pus féjourne; ,& la caufe en eft fouvent
anç ou pli*ûétin efquilles détachées, qui cotre:
tiennent une continuelle irritation dans la plaie; il
faut .alors chercher à les extraire, foit en dilatant
la plaie, fi elle n’eft point fuffifamment grande , ou
en faifant une contre-ouverture, quand Te cas le requiert.
Le doigt feuldoit faire ces fortes de recherches;
il indique avec plus de certitude l’état des
chofes, que la fonde qui fouvent eft infidèle. Enfin |
quand toutes les indications fecondaites dont nous
venons de faire mention, ont été convenablement
remplies, que la confolidation efi en bon train,
que la plaie tend à la cicatrifation, il eft bon d’avoir
recours au bandage roulé, qu’on ftibfiitue à
celui à dix-huit chefs, il contient mieux la partie,
& contribue plus à la régularité du cal. Il eu rare,
quand la fuppuration a duré long-tems, & que plufieurs
efquilles ttès-étendues fe font féparées de
l’os, que le membre ne foit pas plus court, c’eft
un petit inconvénient auquel on remédie dans les
Fraétures des extrémttés inférieures au moyen d’un
talon de bois plus ou moins haut. Il arrive fouvent,
même long-tems après la réunion de ces fortes de
Fraétures, un gonflement douloureux , auquel
fuccède un abcès, lequel fouvent laifle échapper
une efquille, après quoi la cicatrice fe fait, mais.
l’accident fe renouvelle une antre fois, & fouvent
il refle une fiftule, jufqu’à ce qu’une autre efquille
forte; cet accident eft affez ordinaire à la fuite des
Fraétures, occafionnées par un coup d’armes à feu.
( M. P e t i t -R a d e x . )
FRANCO (Pierre,) natif de Turrières,en
Provence. Il s’appliqua avec fuccès à-la. Chirurgie,
& l’exerça long-tems à Laufanne,, à
Berne. Il fut exa& Obfervateur des devoirs de
fa religion, & enfeigna^à Fribourg ,& à Laufa-
ne, avec fuccès. Il a donné un livre, intitulé:
Traité contenant une des parties principales de la
Chirurgie, laquelle les Chirurgiens herniaires exercent*
Cet ouvrage parut à Lyon, en 1556,2a-
mais celui qui l’a plus fait'connoître, eft
le fuivanr : Traité des Hernies, contenant une
ample déclaration de toutes leurs e/ptees, & autres
excellentes parties de la Chirurgie : a /avoir:
de la Pierne ; des Cataraèdes des y e u x , & autres
Maladies , avec leurs caufes, figues , accident ;
Anatomie des parties affedées, ù leur entière
guérifon. A Lyon, 1561, /a-8.°. Haller dit de
lui : candi dus komo , perindè paratus malos fuos
eventus narrart, bonofque. Il décrit , dans cet
Ouvrage, jufqu’aux moindres particularités-de fes
procédés-; il avoit l’efprit de la chofe, & intentait
des méthodes & des inftrumens, félon
que le cas fortuit les lui fuggéroit. C eli à une
ctrconflance de ce genre, que nous devons l’o-
pération de la taille, par le haut appareil, ainfi
qu’on le verra, article T aille. (Af, P e t i t -
Rad e z .)
FREIN. Frenulum, ligament formé par la peau
J1 prépuce, & deftinée à attacher cette partie aurons
du gland, Il efi certaines perfonnes chez
qui ce ligament eft tellement court, qu’il donne
lieu à l’hypofjSàdifme ; c’efl une remarque de Ga»
lien confirmé par le pafTage fuivanr de Riolan, hoc
enim vinculum f i brevius fu e r it, hypofpadicos fa c it ,
dum preeputii deprejfionem impedit. Les perfonnes
qui font douées d’une femblable conformation,
fouffrent beaucoup dans le colt, & même il arrive
quelquefois que le frein fe rompt, non fans
qu’il ne s’enfuivc une allez forte hémorrhagie. Je
me rappelle d’une perfonne à qui cet accident ar.
riva , & qui tomba dans une grande foiblefte, par
la quantité defang qu’elle perdit. On peut éviter cet
accident, en pinçant fortement la portion du Frein
rompa qui fournit le fang, pour en contondre
les vaifleaux; ce moyen eft. fupérieursaux aft/in-
gens, & autres moyens propres à arrêter l’hémorrhagie.
Quand le Frein eft tellement court que la
verge, au lieu de fe porter vers le nombril pendant
l’éreélion , fe dirige au contraire vers le bas, en
faifant une efpèce d’arc, la coïtion devient non-
feulement difficile, même quelquefois impoffible.
Il faut alors recourir à l’opération qui eft une des
plus fimples. Elleconfifte à bien tendre le Frein,
. en tirant la peau de la verge vers la racine, puis
à couper avec une paire de cifeaux bien pointus,
tome l’étendue qui fait bride. Quelquefois cette Ample
feélion eft accompagnée d’une hémorrhagie
affe2 forte pour demander attention , elle cefle ordinairement
en faifant baigner la verge dans de
l’eau très-froide, du en froiflant avec les doigts le
lieu qui fournil du fang. Il eft prudent en pareil
cas, de placer fur la petite plaie, un peu d’agaric
qu’on foutient avec une croix de ma'.te, & une
petite bande. Il faut avoir foin dans la fuite du
traitement, de tenir le gland toujours découvert
pour éviter que le Frein ne reprenne, ce qui ra**
meneroit néceffairement l’açci lent,. On doit avoir
la même précaution dans le cas de chancres vénériens
qui rongent cette partie, & dont la cicatrifation
efi communément accompagnée d’une coalition
qui n’eft point entrée dans les vues de la Nature.
( Jf. P e t i t - P a d e z . I
FRICTION. L’aélion de frotter quelque partie
du corps humain. Les Anciens faifoiem le plus
grand cas des Fripions ; ils les regardoi.ent comme
un excellent moyen d’entretenir la-fanré, & comme
un très-bon remède dans beaucoup de maladies:
ils leur ateribuoient la propriété de reflerrer, de
fortifier , de réfoudre & d’atténuer, d’augmenter
l’embonpoint des parties qu’on y foumettoir, &
de le diminuer, c< Les Frictions fortes , dit
33 Hippocrate , augmentent la tenfion; celles qui
33 font très-douces relâchent; fréquemment ré-
J3 pétées elles diflipem , elles condenfent Iorf-
»3 qu’elles font modérées, 33
Les Friétions ont un effet manifefte fur la
circulation ; elles accélèrent le mouvement du
fang vëneux à la furface du corps, & le font arriver
plus rapidement vers le coeutu; les pulfations de
ceiui-ci en deviennent plus fortes, & il en rjk