
point poffible, on eft alors néceffité à faire précéder
la ponélion à tous les antres moyens que
| dans les Articulations du genou, des cartilages ;
ou portions de cartilages fe détachent fouvent,
& fe prélèntent au-defîous des tégumens, fous la
forme & le volume d’une châtaigne : la tumeur
change aifément de place, & fe porte d'un côté à
l’autre, pourvu qu’on la pouffe un peu. La marche
alors eft en général difficile, & allez fouvent les
malades s’appuient plus facilement fur uncondyle
du fémur que fur l'autre. Dans un cas de cette
efpèce, M. Ford,Chirurgien à Londres, ayant fait
précéder le régime & les topiques antipîilogifli-
ques, opéra de la manière fuivante : « Medical
Obfervations and Jnquiries, vol. V'. Ayant, dit-il,
étendu la jambe , & ;le corps étranger ayant été
amené à l’extérieur de l'Articulation , & fixé par
Je moyen d’un aide , je fis une incifion d’environ
deux pouces de long à travers les tégumens, &
enfuite une plus petite fur la fubftanee même, &
je trouvai, par l’écoulement de la fynovie qui s’ensuivit
nous avons rapportés. On fe fert, en pareil cas, de^ ;
la lancette ou du trois-cart. Comme la matière i eft toujours plus épaifle que l’eau ordinaire ,
quelle eft fouvent gîaireufe, on préfère & avec
raifon la lancette : on incife alors dans le lieu
le plus déclive, afin que l’humeur puifte s’écouler
plus facilement -, les notions d’anatomie, & le
taél indiquent l’endroit qu’on doit ehoifir de préférence.
Quand l’ouverture eft faite, on preflfe
les environs , pour exprimer toute la matière
épanchée, & enfuite on applique défias un emplâtre
agglutinatif d’André de la Croix , ou de
diachylon gommé , du refte on fe comporte
fuivant que les circonfiances le demandent. Le
féton pourroit également avoir ici fon application
, & je n’héfirerois pas même à lui donner la
préférence fur les autres moyens, dans le cas où
la matièreferoit un peu purulente. L’inflammation
que follicite néceflairement fa préfence , peut
beaucoup contribuer à la guérifon radicale de la
maladie , & , fous ee point de vue, il l'emporte
néceflairement fur les fimples incifions. Pour peu
que le pus ne forte point avec ailance , on agrandit
les ouvertures, & même on fait dans l’intérieur
des articles des injeélions déterfives avec l’eau
d’orge, & le miel qu’on réitère plus ou moins
. fréquemment. Lorfque la fuppuration devient
moindre, que les chairs des ouvertures bourgeonnent
, que la difficulté de faire mouvoir le
féton devient de jour en jour plus grande, i l .
faut en diminuer le volume, & même le fouftrarre;
Le gonflement diminue alors de toute part, & les
ulcérations ne tardent plus àfefermer»On cherche
à diffiper le gonflement, par des fomentations
réfolutives, & notamment la décoélion de ciguë»
Il eft arrivé quelquefois qu’au lieu de la matière
qn’on croyoit rencontrer dans les cas dont nous
venons de faire mention, on n'ait trouvé â l’ouverture
que de l’air qui s’cft tout-à-coup échappé. Ce
cas eft infiniment rare •, cependant Avicenne ,
Zacutus Lufitanus & Rivière, en citent des
exemples. Ce dernier dit qu’unefemme de trente
ans avoir une tumeur depuis huit mois, au genou,
fans aucune rougeur, mais avec une telle douleur
qu’elle étoit forcée de boiter. La maladie fut
rebelle à tou- les remèdes, cependant il parut une
faillie a fiez fenfibk à la parne interne & externe,
avec circonfcription , mollefte & fluéluation,
en forte que tous croient d’accord qu’il y avoir de
fa marière purulente. On appliqua 'le cautère
potentiel fur la faillie la plus grande qui étoit à
i’extérieür, ensuite on incifa l’e f e a r r e l a tumeur
ouverte il «n ftrtit du vent & rien autre. Quan-
doque exiflimat homo , dit Avicenne, guodfuper
membrum ejus , fie ut genu, fit dpofiema indigent'
perfo atione , quare perforât ipfum, & egredituc vert-
tpfitas tantum.
A la fuite des, coups, ou commotions reçues
, que j’avois coupé à travers le ligament
capfulaire. Il n’y eut point d’autre difficulté pendant
l’opération ; le corps étranger que j’avois
auparavant foupçonné d’être un cartilage, s’échappa
auffi-tôt par l’ouverture ; les lèvres de la plaie
furent réunies après, à furent ainfi maintenues
par des bandelettes d’emplâtre agglutina t if , &
par un bandage unifiant, m Après quelques acci-
dens propres à la nature de la plaie qu’on venoic
de faire, & d’autres étrangers , on lui permit de
fe lever, & de ne fe fervir de fon membre qu’avec
la plus grande précaution. M. Simpfon, ( voyez
le 4/ vol. des Efiais & Obfervations de Médecine
d’Edimbourg), cite un cas à-peu-près femhlable,
mais qui ne fut précédé d’aucun accident auquel
on pût le rapporter. Le corps qui fortit avoir
une figure aflez approchante die celle d'une fève
de haricot, mais plus gros ; il lui parut d’abord
entièrement cartilagineux, très-poli & arrondi,
mais en fe deffëchant il devint plus petit, & il
trouva que c'étoit un os couvert d’un .cartilage.
On trouve également dans le quatrième volume
des Medical Commentants, quelques Obfervations
de M. Cruikshank, relatives à cet objet y
& d’où l’on peut conclure que' fouvent ces
petits corps font des portions détachées dés con-
d-yles du fémur, qui portées de côté & d’autre:
dans l’Arriculation , déterminent, par leur irritation,*
l'affluence d'une plus grande quantité de
fynovie. M. Humer a eu occafion d’obferver fix
exemples de ce genre. Raymard & Morgagni en
font également mention, ainfi que M. Bromfield
dans fon appendix, au premier volume defts Obfervations
& Cas Chirurgicaux. Ce dernier a même établi
différentes règle, & donné des avis utiles dans
le traitement des maladies de ce genre. En communiquant
ce cas à M Hunter, il obferve qu’en
difféquanr le genou , il a fouvent trouvé des morceaux
de cartilage entièrement libres dans lacavité
de l’artrcle, ou n y tenant encore, que par quelques?
petites fibres».
Lés Articulations font comme les autres parties
du corps, expofées aux plaies qui peuvent être
fimples ou compliquées, de même que celles qui j
ont lieu ailleurs. En général, la plaie la plus
fimple devient toujours compliquée quand'elle
pénètre l’Articulation, que l’intérieur ne peut être
défendu de l’influence de l’a ir , & que les membranes
& aponévrofes ont fouffert quelquesjirail-
lemens. Il n’eft point rare alors de voir fuivre des
douleurs, des.inflammations, & des convuifions
qui fouvent entraînent le malade au tombeau. Il
eft donc prudent, telle fimple que paroifle une
plaie de ce genre , d’être réfervé lur le pronoftic,
car il arrive fouvent que les malades dont
on croit devoir efpérer le plus, font précifément
ceux qui périfient, ou s'ils en réchappent, ils font
fujets à boiter, ou à une anchylofe, ainfi que
Paré, Hildan , Bohn, & Heifter en rapportent des
exemples. Les accidens font bien plus graves
quand les vaifleaux , & les principaux nerfs qui fe
diftribuentanx membres, font affeélés par l’inftru-
tnent vuinérant; les plaies du jarret font fpécia-
lement fâcbeufes à raifon de cette circonftance.
Quand l’artère poplitée a été intéreffée de manière
à occafibnner une hémorrhagie très-grave , le
moyen le plus prompt eft d’appliquer un tourniquet
au'deflus du jarret pour arrêter le fang, &
enfuite l’on dilate fufmamment la plaie pour
appliquer les moyens de compreffion immédiatement
fur l’ouverture de l’artère, fi l’on ne réuffit
point, on en vient à la ligature de l’artère que l’on
doit faire fur-le-champ de la manière qu'il a été
dit à l’arrick A névrisme ( M. P e t i t -R a d e l . )
ASTRINGENS. On donne ce nom à certains
médicamens qui comraélent ou reflerent les
fibres des parries fans les irriter. Ils font indiqués
dam les maux qui viennent de relâcher
ment des folides comme les her. ie s , falon-
geroent de la luette, la foibltffe des jointures.
On les emploie auffi dans certaines inflammations
fuppoïées dépendre de l’atonie des
vaifleaux, mais où ils paroiffent plutôt anir comme
fixatifs.
Les Aftringens font divifés en quatre dafles ,
par les Auteurs de matière médicale. i.° Les
végétaux , comnfe les racines de biftorre , -&
de tonnenrilie, l’écorce de grenade & celle de
chêne, la roip de galle» les fleurs d . balaufte ,
& de rofes ronges. 1 ° Les Aftringens métalliques,
comme le fer , les virriols , le fucre de
fatnrne. Les acides minéraux , & l’alun.
4.0 L’eau froide, la neige , la glace.
ASTRUC. (Jeàn^né, à Sauve, le 19 Mars 1684,
mort le 5 Mai 1766. Peu de tems avant la révocation
de l'édit de Nantes , fon pere fit abju
ration de la religion proteftante , dont il étoit
M in if t r e& fon fils a toujours depuis profeffé
la religion catholique romaine. Son frere Anne
■ Louis profeflbit avec la plus grande célébrité
aux écoles de droit à Touloufe , tk cetuiî-ci, dés.
J lé terns de fon baccalauréat, publia un ouvrage
‘ fur la caufe de la fermentation qui fit connoîtrâ
la haute réputation, où fon Auteur devoir atteindre
un jour. Après avoir rempli fucceffive-
ment . pendant dix-neuf ans, les fondions de
ProfcfTeur à Touloufe , & à Montpellier. Le
Roi de Pologne, Electeur de Saxe, le ehoifir pour
fon premier Médecin j & la Ville d** Touloufe
le nomma Capitoul. Il fut depuis nommé Médecin
confifftant du R oi, & ProfeïTeur au Collège
Royal à Paris. La faculté de Médecine de
cette Capirale l’admit au nombre des Dotleurs
Régents fans autre épreuve , qu’une thèfe , par
laquelle elle voulut plutôt jouir du piaifir de
l’entendre que s’ériger en juge de fa capacité;
il compta toujours cette époque comme la
plus brillante de fa vie. Il enfeigna préfque
jufqu'au dernier moment où il mourut avec le
plus grand fuccès.
Pârmi ceux de fes Ouvrages qui ont trait à
la Chirurgie, on remarque une thèfe fur la fiflule
fourenue à Montpellier, en 1718 , dans laquelle
iL recommande les injeétions d’un eau ftyprique,
quand le mal eft à fon commencement. Quoiqu’il
n’ait pas mis fon nom à fon traité des tumeurs
Sl des ulcères ; on y reconnoît fa totrehe. Cet ou*-
vrage qu’il a emprunté des meilleurs Atuenrs,
fut Je fujet de fes Leçons au Collège Royal ; il
eft très-méthodique. 1.1 a fait auffi un Traité
très-étendu lur le« maladies des femmes, en 7 vol»
in - i i . La partie qui traite des accouchcmens
eftfcon.fidérée comme un chef-d’oeuvre d’érudition.
Il prétend que les os pubis s’écartent pendant
1 accouchement ; il fouiient auffi que l’accouchement
par les pieds eft moins douloureux;
1 & plus facile que par la fête, & il allègue en faveur
[ de cette opinion, le témoignage dés plus célèbres
Accoucheurs. 11 a fair auffi l'hiftoirè dé la
Faculté de Médecine de Montpel lier, dans laquelle
il a cririqué Vieuflens, au lieu de fe joindre à
la voix publique qui le loue ; ce ci prouve que
cet hommecéièbre,n’étoit pasexempt de partialité.'
m»is 1 ouvrage, qui lui a valu la plus grande
célébrité, eft fon Traité fur les maltdies vénériennes
j où l’on trouve nombre de faits chirurgicaux
très-bien développés.) M, PETiT-RjDEi.y
ATHÉROME. Tumeur dont la matière eft
d’une confiftance de bouit.it, 00 qui néft point
accompagnée de douleur, ni de changement de:
, couleur à la peau. Voy<[ L oupe , T umeur»
L’A thérome eft enfermé dans un kyfle,, ou fac
membraneux,- ilneièrit point quand on le touche
à\ec le doigt, â il n’y refte aucune impreffion»
L ’Arhérome eft ainfi nommé du grec «S*/»/*,,
forte de bouillie ou de pulpe, à quoi refi'emble-
la matière dé cette tumeur. Il n’eft pas fort
: différent du mëlicéris, & du fiéarome 3J & il fe.
guérît de même par le s tir pari,on;.,
AU DITIF x cc^rîcl'uit^ G’eft le canal- qui mené;