
terne & inférieure du-bras la- pou/Te en-d'sdsn?.
Il place enfuite, dans le cren.v de l’aiffelle, un paquet
de petites comprofles en forme- de couffinet
de la longueur du bras & large de quatre à
cinq pouces , épais- de trois en haut & décroif-
font inftnfiblement jufquen bas. Il retient en .
haut ces compreffes au moyen de plufieurs-rour s {
de bandes longues de trois ou quatre aunes & j
larges de trois travers de d o i g t s c e s tours de I
bandes feront’ dabord portés-fur les compreflès, |
enfuite il les conduira fur la Clavicule du côté
oppofé, il les fera paffer en arriéré de la fom-
mité de cette épaule , deffcendra enfuite 1
au bas de l’aiffelle, reviendra- vers la même
Clavicule & il. fera un croïfé fur le premier
jet de bande , puis reviendra vers les compreffes
longuettes & par des jets dé bandés focccffifs il
ira alternativement d’un côté à - l’aûtrè. Alo rs ,
l ’aide retenant toujours les épaules , le Chirurgien
rapproche d’une main vers le paquet
compreffès, le bras qu’il retient fortement
près du tronc pendant que de l’autre il opère
ia conformation de la manière que nous le dirons
à -1 article Fracture. Alors un aide le retiendra
en cette polition , en appliquant un
bandage circulaire qui-comprenne'le tronc &*le
bras tout enfemble & d’une manière- rrès-fèrrne.
Lhumérus ainir maintenu devient une elpèce de
levier qui formonle l’a&ion des raüfçles dont
1 effet - eft; de déranger les • bouts ■- ftaéforés. Si
cette pofifron continue à être~toujours la même,
elle remplit exaélemenr la feule indication. Il ne
reffe plus alors qu’à remplir le creux qui eftau-
deffusdela Clavicule avec de la charpie trempée
dans un-mélange-de blanc d’oeuf & d’alun pour
mieux , epnrenir les fragmens on» met enfuite
défias une oir deux petites compreffes & l’on ,
maintient tout l’appareil avec une bande qui va
de la partie antérieure" dé la poitrine^ en montant
obliquement -vers la- fraélure qui dëf-
cend enfuite en arrière , pour revenir fur le
coude vers la partie antérieure de la poitrine. On
gagne enfuite la Clavicule faine, puis le derrière
de l’épaule du même côté j enfuite l’aifelle ,
puis on revient vers le milieu de la fraélure-,
& Ion continue ainfi jufqu’à ce que tout foit
bien affermi. On laiffe -la bande en cet état
pendant'tour le tems qu’on juge néceffairè à
la-confolidation qui fe • fait ordinairement en
trente jours j on fe contente de la ferrer plus
ou moins félon les circonfiances , prenant bien
garde de déranger les- bouts de l’os qui ont été
bien ■ coaptés. Nous confeillons cette méthode
q u ia eu un très-grand fuccès entre les mains
de M. de Sauit & de M. Dubois , fon élève ,
adueilement Membre de l’Académie & Profeffeur
d’Anatomie.
De la luxation de la Clavicule.
L a f r a& u r e d e l a C la v ic u le - c f i b e a u c o u p p lu s .
î commune que la- Iuxa’tiori par d'es raifbnî pri-
fes de fa firuèlure , de- fo pofition & de fà
direélion qu’ont les califes; qui peuvent agir fur
elle , & que ceux qui réfléchiffent cônçôivént
aifémem. lia luxnnon eft'bë^.ucon p p1 usTrëquen te
vers 1 extrémité fternale que vers l ’humérale , à
rasion du plus grand mouvement qui fe paffe
dans cette jonéliôn, & de la force beaucoup
moindre des ligamens qui rentburénriv Quand
la luxation a lieu vers le fternum, le déplacement
fe-fait le plus fbuveht eft avant , quelquefois néanmoins
il a lieu en arriéré , & alors; les apcidens
font communément fâcheux1 par la prèfiiori qué
l’os peut faire for les parties fituéeè au-devant
du col. La luxation de l’extrémité humérale'' eft
toujours en-deftus , le point d’appui que préfente
la racine de l’apophyfe coracoïde for laquelle
elle repofe,ne permettant pas quelle puiffe
s’abaiffer au-deffous de l’acromium. 11 arrivé àffëz'
fouvènt dans cette luxation que la partie anté-'
rieurs &• fupériéure du deltoïde' s’appiatifle &'
que l’on croÿe fentir au-défions du fomniet de1'
l’épaule un enfoncement ftmblabie à celui qui
a lieu lorfque l’humérus a été luxé. Hippocrate,
dans fon Traité De A r t i c u li s , parle de Cbtté 'mé-
prife, en rapportant les lignes de là luxation de
l ’humérus ’, & il y revient d'ans un endroit où il '
traite dé la luxation de la Clavicule.' Il dit que
plufieurs Médecins, habiles d’ailleurs, font tombés
dans cette erreur -& qu’ils n’ont cèffé de fatiguer
leurs malades par des efforts inurilés'que
lorfqu’ils ont défefpéré du fuccès. Galien a
éprouvé par lui-même combien il eft fâcheüx de
fe tromper for ce point. Un jouir'qtfil s’exer-
çoit à là lutté , il lui forvient un écartement' des
os qni forment le fommet de l’épaulé;* lie maître
du lieu l’ayant confidéfé , & s’âppéfcévant
que la partie’ qui eft au-deffous de l’extrémité
humérale de la Clavicule étoif déprimée 1 crut
que la tête dé l’humérus étoit tombée fous l ’aif-
felle, & dés-lorsil chercha à la'réduire ïuivant
les préceptes de l’art ; mais fes efforts étant vains
& Galien croyant qu’oirs'y préftoit mal ’, fit faire
.les extenfions & contré extenfions par d’atftres
perfonnes, & lui-même porta fa main qui' étoit
libre , auffi profondément qu’il put fous le creux
deTaiffélle pour reporter en haut la tête* de l ’os
qu’on croyoit déplacé *, mais il fut fort étonné
de ne l’y point rencontrer. Il démandaf'cônféqüém-
ment quon' ceffâr les extenfions' vu qu’il n'y
avoit point dé luxàtidn -, mais tetlx qui'opéroient
croyant qu’il perdoït le courage , l’exhortèrent
à s’en rapporter à eux , & ne difeomihuèrent
point de tirer , & peut-être lui eiïffent-ils arraché
le bras , comme il le rapporte , s’il ne
fut forvemi quelqu’un qui'prit plus de pouvoir
for les opérateurs. La maladie mieux connue
porta Galien au choix des' remèdes qui lui
convenoiënt j elle fut quarante jo'i#& à guérir.
Ambroife Paré a également connu la luxation
dont il s’agit ici , & combien il eft aifé de fe
méprendre fur elle. Il dit , en citant l’hiftoire
de Galien que nous venons de rapporter, ce or
véritablement cette diflocation eft difficile à con-
noître & plus encore à guérir. Je fais que quelques
Chirurgiens s’y font trompés, efiimant que
la tête du bras étoit difloquée : car alors la
fommité de l’épaule, appellé des Grecs épomis,
fe voit plus enflée , & le lieu d’où étoit forti
l’os Circulaire, cave eft enfoncé avec douleur véhémente
& grande tumeur , & le malade ne
pouvant hauffer le bras & ne faire autre mouvement
néceffaire de l’épaule , & fi l’on ne réduit
l’os , le malade demeurera impotent & ne
pourra jamais porter la main à la tête ni à la
bouche. « Ceprognoflic de Paré n’eft point fi fâcheux
dans la réalité , au contraire il eft conf-
taté que l’incommodité ne dure que quelque temps
& que peurà-peu les malades reviennent à leur
exercice ordinaire fans éprouver aucune gêne
ni douleur. La luxation dont il s’agit ici s’eft
préfenrée deux fois à M. Sabatier. La Clavicule,
dit-il dans fon traité d’Anatomie, entraînée
fans doute plus fortement par la moitié fo-
périeure du trapèfe, qu’elle n’étoït retenue par
la portion du deltoïde qui s’attache à fon bord
antérieur,étoit remontée de plus d’un pouce , &
fi je m’en fuffe tenu aux apparences & que je
n’euffe pas cherché la tête de l’humérus fous le
creux de l’aiflelle , je l’aurois cru luxé, jj Les
moyens qu’il employa furent fimples j -ce je me
me fuis contenté , dit-il , d'appuyer fortement
avec des coi*f>reffes longuettes , mifes en croix
fur l’os déplacé, & de relever le bras avec
une écharpe. Les lumières de la raifon m’ont
fuggéré ce procédé qui eft en tout conforme à
cçlui qu’Hippocrate indique. >5 Cet appareil eft
en effet le plus convenable •, mais il faut qu’il
foit foutenu par le fpica dont les jets feront
fuffiiamment ferrés. Si la luxation eft à l’arti-
ticulation ftêrnale , outre le procédé que nous
avons recommandé plus haut en parlant de la
fraélure de la Clavicule, il convienr, pour fixer
la tête de l'os dans fa cavité , d’y appliquer un
paquet de compreffes qui porte immédiatement
deffus, & qu’on y retient au moyen de la même
bande qui fert à fixer le bras près du tronc.
( M. Petit-Radei. )
C L I Q U E T I S , Crepitus , terme qui défigne le
bruit que font les armes blanches en s'entrechoquant
enfemble dans une mêlée, & qu’on a tranf-
portéen Chirurgie pour défigner la crépitation ou le
craquement que font entendre entre eux deux os
joints par une diarthrofe fentibïe ou les extrémités
d un os fraéluré, lorfqu’on les fait mouvoir
alternativement les uns fur les autres. Dans' ce
dernier cas, le cliquetis devient un figne fenfi-
hle de fraéîure d’autant plus certain qu’il eft
vident, ainfi que nous aurons occafion de le
dlre à 1 article Frac tvui. Mais, quoiqu’il c’ait pas
beu , on ne peut pas toujours en inférer qu'il
n’y ab Pas fraélurej en général, Je Cliquetis
eft un figne dont il ne faut s’affurer qu’avec le
plus grand ménagement, crainte de trop déranger
les pièces fraélur.ées & par-là rendre une fracture
fimple, compliquée par des accidens qui ne
font point de fon effence. Mais tous ces objets
reviendront à leurs-articles refpeèlifs'C M. P e t i t -
Radel. )
Cloche. Voyeî Ampoule.
CLOU, ou F uroncle.Tumeur phlegmoneufe,
dure , circonfcrite & très-douloureufe. Sa grof-
feur varie j mais il eft rare qu’elle excède le
volume d’un oeuf de pigeon. Cette efpèce de tumeur
dont le fiége eft dans les tégumens j tend
a la foppuration ,* mais en général elle ne foppure
pas auffi complettement que d’autres tumeurs inflammatoires.
Elle eft ordinairement occafionnée
par quelque caufe interne. Il eft rare quelle occupe
1 attention du Chirurgien , à moins qu’elle
ne foit d'un volume extraordinaire ou extrêmement
douloureufe j c’eft plutôt une incommodité
défagréable, qu’une maladie qu'on puiffe regarder
comme dangereufe.
Le Furoncle a , pour l’ordinaire, la figure d’un
cône, aont la bafe eft fort au-deffous de la forface
de la peau •, mais dont la pointe ou le fommet s’élève
rarementbeaucoupau-deffus.On voit à fa partie
la plus éminente, un bouton blanchâtre, quelque?-
fois livide , extrêmement fenfible au toucher ,
immédiatement au-deffous duquel eft le fiège de
1 abcès. Le pus en général s’y forme lentement,
& rarement en. grande quantité. On laiffe prefque
toujours cet abcès s ouvrir de lui même j ce qui
en fort , eft du pus mêlé d’un peu de fang. Il
refte dans la cavité une forte d'efearre filamen-
teufe qu'on nomme le Bourbillon ( Voye^ ct
mot.) Il faut que ce Bourbillon forte entièrement
pour que l’ulcère fe guériffe; on en aide
la fortie en comprimant les côtés de la tumeur.
Il n’y a aucune partie du corps fournie d’une
certaine quantité de tiffu cellulaire qui ne puifle
devenir le fiège de cette maladie. Le clou eft
quelquefois folitaire , d’autres fois on en voir
plufieurs enfemble , fur-tout chez les enfans, ou
immédiatement après la terminaifon de quelque
maladie aigue j très-fouvent il s’en forme de
nouveaux a l’éqoque où les autres fe dcatrifent,
& ceux-là font luivis par d'autres.
On peut donner le nom d'aignë à l’efpèce de
Clou que nous venons de décrire. Il y en a une
autre efpèce qu’on pourroit nommer chronique ;
celle - ci fe manifefte fréquemment chez les fo-
jets qui ont beaucoup fouffert de la petite vérole,
de la rougeole, des écrouelles , dès maladies
vénériennes, ou dont laconftitution a été éprouvée
par I’ufage du mercure. Celle-ci a fon fiège plu*
généralement fur les extrémités, qu’en toute autre
partie du corps j fa bafe eft large, dure 4 cir