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fur leur paffage, & ont gliffé principalement le
Jong du tiflh cellulaire jufqù’à l’endroit où ils
le (ont appercevoir, quelquefois par uns tumeur
phlegmoneufe, qui caufe une douleur plus ou
moins vive, d’autres fois fans caufer d’irritation,
ni d'autre tumeur que celle qui réfuite de leur
propre volume. J ai vu citez un enfant de trois
ans une rumeur longue, étroite & mobile, logée
fous la peau fur la convexité d’une côte ;
elle étoit fi peu douloureufe , que l’on pouvoir
la manier fans que i’etîfant fe plaignît. Sa forme
ne me laifià aucun lieu de douter qu’elle ne
fût l'effet* d’ un Corps Etranger, & une très-petite
ouverture faite ayec le.biftouri fur l’une de
fes extrémités, lai (Ta paroître la pointe d’une
aiguille, qui avoir environ dix-huit lignes de
long, & qui étoit tout-à-fair noire. Les parens
de l’enfant ne purent me donner aucun éclair-
ciffemem fur la manière dont cette aiguille s’étoit
introduite dans fon Corps. On trouve , chez les
Auteurs, beaucoup de faits de la même nature.
AL \V. Hunter a retiré du bras d’une Demoi-
felle une aiguille dont la pointe fe préfenroit fous
Ja peau , & qui fe trouva enfilée d’un long bout
de fil. La pratique, dans tous les cas de cette
efpèce, eft fort (impie, & ne requiert aucun
précepte. Lorfque le Corps Etranger détermine
la formation d’une tumeur phlegmoneufe, il
faut traiter cette tumeur comme tout autre abcès,
& faire i’extraélion du Corps irritant dès qu’on
peut fappercevoir.-
CORROBORA NS. Ce font les médicamens
q u i, appliqués extérieurement, ont la propriété
de contrarier les (impies folides, & de. rétablir
le ton des. fibres organiques. Ils font indiqués
dans les maladies qui viennent de l’inertie, ou
du défaut d aélion des nerfs & des mufcîes.
LesCorroboransfont, i~.° Aromatiques, comme
la fange, la menthe , le romarin , la meliffe, les
fleurs de bétoioe , de camomiles , de lavande,
le thim , l ’origan. 2.0 Amers, comme le kinkina,
rabfyntbe, le- marrube , le trèfle d’eau ^ la
rhue, la petite centaurée. 3.0 Spiritueux3 comme
le vin rouge ou Je blanc, lcau-dovre (impie
ou camphrée, l ’efprit-de-rin , refprit-de-romarin,
&c. 4 ° Aqueux froids, comme l’eau très-froide, la
neige, la glace.
CORROSIFS. Voye% C austiques.
CORS. Petits tubercules durs & feæblahles
à des verrues plates , que les Aureurs latins
appellent clavi pedum , foit à caufe de leur
figure, foit à raifon da la douleur qu’ils oc-
cafionnent, laquelle peut être comparée à celle que
produirait un clou eufoacé dans ime partie. Ils fe
manifeftenr fur-tout aux pieds, & particulièrement
fur les orteils ou entre les orteils. Ils paroiffent
en général n’être autre chofe qu’une fubftance
inorganique , produite par fépaiffiffemen.t de
l'épiderme; quelquefois cependant ils font évidemment
pourvus de nerfs & de vaiffeaux,
c ô f e
comme il paroîr par la douleur qu’on occafionffe^
& par le fang qu’on fait couler en les coupant.
Pour l’ordinaire ils ont leur fiège fur la peau; il y
a des cas néanmoins où ils pénètrent fe fubftance
& s’enfoncent jufqucs aux tendons , & même
jufqu’an période. Ce font prefquè toujours les
(o ali ers trop étroits qui font venir des Cors aux
pieds; & ceux qui en ont ne fouffrent jamais
tant que pendant l’été, & lorfqu’ih font obligés
de refier long-teins de bout, ou de faire quelque
grande marche. Audi le moyen le plus fûr de
s’en garantir eft-il de porter de grands fouliers,
qui ne compriment en aucune façon les orteils^
fans certe précaution on ne fan roi t s’en débar-
raffer, quelque moyen qu’on emploie pour cela.
Après avoir écarté toure comprefiîon de deffus
les parties affermées de Cors, ce qu’il y a de
mieux à feire pour s’en délivrer, c’eft d’ufer
de -bains de pieds fréquens, & long-tems continués,
d’enlever enfuite avec le tranchant d?un
biftouri, la couche fupérieure & inorganique
du Cor, & de couvrir la partie avec un emplâtre
de fevôn , ou de diachylon gommé,
qu’on aura foin de renouveler chaque jour. En
répétant de tems-en-rerr.s le bain (de pieds &
l ’abrafion des lames fupérieures du C o r , & en
continuant l’ufage de l’emplâtre, quoiqu’on ne
parvienne pas ordinairement à extirper ces tumeurs
jufques dans leurs racines, & qu’elles
foi ent lu jet tes à repouffer au bout d’un certain
tems, on ne lai fie pas quelquefois de s’en délivrer
entièrement, 0« au moins on fe trouve
fort fouUgé ; les Cors reviennent plus tard &
plus rarement , & ils font toujours moins-
incommodes.
Il faut prendre garde lorfquon enlève un
Cor avec un infiniment tranchant, de le faire
avec beaucoup de prudence, parce que ces fumeurs
fé trouvent quelquefois fi voifines des
tendons extenfeurs des orteils, ou de leurs £ aines,
qu’on court le plus grand rifque de blefler ces
parties, fi l ’on veut les enlever en entier, &
qu’on expofe par-là le malade aux aecidens les
plus graves. ïî n'y a pas moins de danger à
entreprendre de détruire les Cors avec des cauf-
riques, tels q u i l’huile de vitriol, l’ eau forte y
&c. Voyez T endon .
CORSET. On voit des perfonnes chez qui le
ventre groffit beaucoup , & dont les vifeères, par
leur volume, & par le poids qu’ils exercent fur
les'parties contenantes, leur occafionnent des
rirailieme.ns & des maladies, qui vont quelquefois
au point d’être extrêmement incommodes,
de les empêcher même de fe tenir debout quelques
minutes de fuite. C ’eft ce qui arrive particulièrement
aux femmes q u i, avec une grande difpo-
fition à la corpulence, ont eu dçs groftefiès nom-
breufes & très-rapprochées, lefquelles ont trop
diftendu & relâché les mufcles du bas-ventre.
Gette preffion, en fe continuant, oblige les parois-
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lû Ventre à s’étendre de plus en plus, ce qui
fatigue toujours le fuje t, & l’expofe à avoir une
exomphale ou une hernie .ventrale. L ’Art doit
-alors venir au fecours de la nature, & donner du
foutien à l’abdomen; c’eft dans cette vue que
M.> Sue a imaginé un Côrfet propre à foutenir
le ventre, & qui, muni d’une pelotte pour ceux
qui ont une hernie, la contient parfaitement; il
a donné la defeription de ce Corfet dans fon
Traité des Hernies. — Mais de quelque avantage-
qu’il puiffe être, il n’eft point à comparer pour
l’utilité, au Corfet élaftique de M. Van Butchell,
dont nous avons parlé à l’article Bandage;
C O T E S . H*fvfa.}'. Coftee. Les côtes font
ces arcs oflèux dont l’enfemble forme, par fon développeront
fuccefiïf fur la colonne épiniaire, un ef-
pace mobile deftiné à contenir & défendre les organes
les plus effentiels à la vie. Mais l’Auteur
de la nature, en défendant a in fi ces organes, na
que plus expofé les côtes à l’aélion des agens extérieurs
, ainfi qu’il le paroîtra à quiconque réfléchit
fur l’aélion & la ùifpofition refpçélives
de ces parties. En général, les Auteurs reconnoif-
fennrois états différens dont les côies peuvent être
aft'eélées par une violence extérieure , fav©ir, leur
fraélure , leur enfoncement & leur luxation ;
confidérons chacune d’elles en particulier.
De la ƒraclure des Cotes.
Les Côtes éprouvent fraélure beaucoup plus
fouvent qu’ on ne le penfe ; mais cette fraélure
n’eft pas toujours de la même efpèce. Il en eft
une fur laquelle le plus grand nombre des Praticiens
ne s’accordent point , c’eft la fêlure de la
Côte qui a lieu , dit îleifter , tantôt au-dehors,
& d’autres fois au * dedans, fans qu’il y air aucun
déplacement. Il eft difficile d’admetrre comme
de réfuter cette efpèce dont Paré avoir déjà
fait mention. Néanmoins fi elle peut avoir lien,
ce doit être dans les cas de plaies d’armes à feu
plutôt qu’en d’autres circonftanoes. Toutes les
Côtes ne font point également expofées à être
fraélurées ; la première eft tellement cachée par
la portion fternale du grand peéloral, & défendue
par la clavicule , quelle ne peut être rompue
fans , que ce dernier os ne le foit aufli. Or
ce cas eft très-rare , car alors la v iolence du coup
oui pourroit rompre la Côte fe perd toujours
fur la clavicule. L’extrême mobilité dont jouit
la dernière Cote-, femble également la préferver
de la fraélure ; elle fe faillirait en quelque façon
par elle des effets de I.i caufe contondante, du
tooios quand celle-ci n’eft point une arme â feu. 1
On en pourroit dire amant de îg fécondé qui
a prefqu amant de mouvement. Mais il n’en ;
eft pas de même de celles qui , intermédiaires
entrelles, font arrêtées & fixées par leurs deux
extrémités. A la vérité, la fou pie fie des cartilages
SW tient les vraies au flernum , les met fouvent
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à Pabri de cet accident ; mais qüelqu’efficaciré
qu’ils puiffem avoir ,en pareil cas , la fiaélure
n’en arrive pas moins, fur-tout chez les vieillards
, où les parties ont beaucoup perdu de
leur foupleffe. Il eft rare, lorlque le corps contondant
offre une large furface , qu’il n’y ait
qu’ une Côte fraélurée ; il y en a alors ordinairement
plqfieurs , & quelquefois une même
Côte eft fraéhirée en deux endroits différens. La
fraélure eft le plus fouvent fans déplacement ;
mais quelquefois cependant les bouts fe déran-
rangenr, l’un ou l’autre incline vers la plèvre ,
& il y a ce que J . L. Petit appelle fradlure en-
dedans, ou bien le bout rompu fe porte du côté
des mufcles extérieurs; & c’eft la fraèiure en-dehors
du même Auteur. Mais quelque foit le lieu
où fe trouvent les extrémités rompues , le déplacement
n’eft jamais bien conndérabie , vu
que la Côte eft retenue au-defius & au-deffous
par les mufcles intercoftaux qui bornent fon déplacera
ent. La fraélure des Côtes peut être compliquée
d’efquilles qui, fe portant au-dedans, piquent
& enflamment la plèvre, Ton a même vu
ces efquilles être fichées fur le poumon &
donner lieu à un crachement de fang, a un em-
phyfème , ouvrir les vaiffeaux intercoftaux & oc-
canonner des hémorrhagies très-fâcheufes , mais
ces cas arrivent plus fréquemment aux plaies
compliquées de la poitrine ; nous y reviendrons
par la fuite.
, On recônnoîf la fraélure en-dehors, par
lévation que forme la partie déplacéepa r la
crépitation qu’on fent lorfqu’on appuie le pouce
deffus. Ce bruit, pour des doigts exercés, ne
peut fe confondre avec celui d’un emphyfème;
' d ailleurs la réfifiance ici eft bien plus grande
que dans le cas où ce fymptôme paroîtroît. La
| fraérure en-dedans fe reconnoitra à un enfonce-
i nient ou creux qui eft plus ou moins apparent,
I aux épiphénomènes relatifs à la refpiration, qui
peuvent fur venir , tels que la douleur , la difficulté
de refpirer., l’bémoptyfie , l’emphyfèmc,
mais ces derniers lymptômes font toujours douteux
quand ils. font ifolés. Il eft aifé , d’après
ce que nous venons de dire , d’appercevoir que
que la fraélure des Côtes avec déplacement en*
dedans, eft toujours plus fâchenle & plus in*
quittante que celle où ce déplacement eft en-dehors.
Voyons quel traitement, il faut fuivre dans
l’un comme dans l’autre cas. Hippocrate eft fans
contredit l’Auteur le plus ancien qui nous ait
donné des préceptes fenfés fur la fraélure des Côtes.
Lorfqu’il y en avoir une ou piufieurs fracturées
fans dénudation & finis efquilles, enfin, lorf-
que la fraélure étoit la plus Ample; Hippocrate
annoncé que la fièvre fument très-rarement, &
comme, en pareil cas , il n’arrive aucun crachement
de feng , ni aucune fuppuration , auffi
penfoit-il peu aux topiques, aux bandages & au
régime. Un emplâtre de cérat, une compreffit