
quemment que le malade pourra le tupporfer. On
peut encore aider la réfolution de ces tumeurs
en y fai fan t pafler un courant de matière électrique,*
on les recouvre enfuite d'un emplâtre mercuriel
, ou ce qui vaut mieux encore, on les
enduit tous les jours d’un peu d’onguent mercuriel,
& on les recouvre d’une compreffe de linge
très-doux. Enfin , fi tous ces moyens n’empêchent
pas les glandes tuméfiées de venir à fuppuration >
il faut peu s’en inquiéter dans ces cas où la maladie
ne paroît pas avoir affeété toute la confti-
îuriofi ; cette fuppuration, pour l’ordinaire, ne
fera pas très - longue, & l’ulcère fe cicatrifera
facilement. On pan fera les éruptions, s’il y en
a , lur la tète ou ailleurs, avec du cérat (impie ,
ou du cérat de Goulard, ou de Peau de chaux ;
ôù ce qui vaut encore mieux, avec une folution
de fublimécorrofiï dans de l’eau. Eoyrj D a r t r e s .
Dans le-s câs opiniâtres, on aidera quelquefois
âvantôgeufèment-'l’effet du mercure par les remèdes
appelés fudorifiquês, tels que les antimoniaux,
la décoction des bois , &c.
Les maux d’yeux, pour l’ordinaire, fe diffi-
peront facilement, fi L’on y fait attention de
bonne heure. Pourêet effet," après avoir appliqué
des -fangfues aux tempes , pour peu que ce remède
paroiffe iudiqué, on bafîine les yeux avec
quelque collyre aftringent, tel qu’une folution de
fucre de faturnebu.de vitriol blanc, particulièrement
lorfqn il fefait un écoulement de matière
féréüfe ou purulente du bord des paupières; &
pour empêcher celles-ci de fe coller l’une à l’autre
pendant le fommeil, on les enduit intérieurement
chaque foir d’un peu d’onguent mercuriel affoi-
bli avec partie égale de graiffe de porc, ou avec
©ne pommade ou il entre du précipité rouge.
Voye\ Pomades* Ces remèdes , employés à teins,
fuffiront, pour Pordinaire , pour mettre fin à ces
fymptômes *, mais , lorfque ceux-ci ont déjà duré
un certain teins, ou l’orfqu’ils fe rencontrent,
comme cela fe voit quelquefois chez des perfonnes
déjà avancées en âge, ils font très-difficiles à déraciner.
En pareil cas, lés fangfues, les véficatoii es
à la nuque & derrière les oreilles, les applications
anodynes, particulièrement le laudanum
liquide, dont ôn fait Couler de teins en rems
tme goutte ou deux dans l’ëeil, font tes moyens .
•auxquels on a recours âv .c 1e plus de fuccès. i
Quelquefois auffi î’on aide l’effet de ces ropiques :
•par Tufàge intérieur de la ciguë & du kinkina.
Nous avons vii. Un-effet étonnant de l’éleélricité
dans 'un cas de cétte nature, où une inflamma-
tion dé la cornée réfiftant depuis fîx mois à tous
les ' remèdes , fâifoit craindre que la vue n en fut
altérée pour toujours. Des petites étincelles tirées
du glôbé même de l’oeil pendant un quartd’hcure :
foir & marin, rétablirent l’oeil en peu de jours dans .
fon état naturel.
Lorfque la maladie fe porte fur les leftteules, 1
il faut donner une attention particulière \ 1M
bien foutenir au moyen d’un fufpenfoir ; autre-
ment, leur poids venant à fatiguer le cordon,
pourroit y occafionner une inflammation dou-
loureufe. En pareil cas, on fera tenir le malade
dans une pofitian horizontale,* on mettra des
fangfues fur la partie affeélée ; on répétera cette
application plufieurs fois , s’il eft en état de la
fupporter ; on pourra même, s’il eft fonguin,
commencer par lui faire une faignée au bras r* on
lui fera prendre des bains, & l ’on fera de légères
ondions fur le ferotum avec l’onguent mercuriel,
Lorfque le gonflement aura commencé à diminuer,
on continuera les mêmes précautions avec foin,
fans quoi il pourroit ne fe guérir qu’imparfaite-
ment, & laiffer au moins due dureté dans l’épi-
didyme, comme il arrive dans les autres cas d'inflammation
de ces parties.
Dans les affedions du.fein., qui tiennent à
une came de cette nature*, deux xirconftances
méritent une attention particulière , favoir, l’âge
de la malade j& la caufe occafionnelle de l'engorgement.
Chez les jeunes perfonnes, à l’âge de puberté,
les remèdes indiqués ci-dêffus auront tout le fuccès
qu’on peutefpérer. Après les couches jlorfqu’en con»
féquence de l’irritation du main me Ion, ou par
quel qu’autre caufe,1e lait aféjournétropiong-tems,
& que les glandes fe font gonflées & durcies*
les applications émollientes fuffifent quelquefois
pour opérer un dégorgement ,* mais il,y a des cas,
où ces moyens ne réuffi (Tant, pas, il fe fait une fup-
puratiôn dans quelqu’une de ces glandes. Le pus
étant évacué naturellement, ou par une ouverture
arrficielle, il reftedes tumeurs conftdérables
en diverfes parties du fein, qui tendent auffi à
fa fuppuration d’une manière plus ou moins lente,
fuivanr que le tempérament de la malade fe
rapproche plus ou moins du tempérament fero-
phuleux. Les applications de vapeurs d’eau chaude
font le meilleur moyen qu’on puifle employer
pour favorifer la réfolution de ces tumeurs, il
faut les répéter deux ou trois fois par jour, &
recouvrir la partie chaque: fois avec uné flanelle
ou une peau de cigne, &c. Le calomel efi très-
utile dans le même but ; mais il ne faut le donner
aux nourrices qu’avec beaucoup de prudence,
de peur de nuire à leur nourriffon.
On voit fréquemment auffi dans ces organes
des tumeurs tout-à^fait chroniques, qui n e tendent
que très - lentement à la fuppuration, & qui
font néanmoins très-difiinéïes des tum e u r s fquir-
reufes, comme nous l ’avons dit ci-deflus. Ce*
dans des cas de cette nature , que l’on a vii
quelquefois d’exeéllens effets de la ciguë, q11*
ont pu induire en erreur fur fes propriétés*«^
cancëreufes. Voye\ Ciguë. Le calomel, l’onguent
mercuriel appliqué légèrement & en petite quafl*
✓
thé fuf H partie, tes douches chaudes, ïesfo-
rncrtifions avec la vapeur de l'eau bouillante,
f-éulliffent Couvent à diffiper les tumeurs de ce
'genre, ü on emploie ces remèdes .avant qu’elles
aient foir beaucoup de progrès.
Ces fortes de tumeurs,, en quelque- partie du
fyflême des glandes lymphatiques, qu’elles fe forcent,
ne tendent, comme nous l’avons dit, que
irès-lenremeni à la fuppuration. C’eft pourquoi
bien des Chirurgiens font dans l’ufage de chercher
à accélérer la formation du pus par l’application
des.cataplafmes & des autres topiques maturarifg.
jVIais ce moyen, qu’on emploie avec tant d'avantage
pour les tumeurs de nature phlegmoneufe,
ne rendit pas de même dans les cas de gonfle-
ntens fcrophuleux. Les glandes, ainfi affeclées,
renferment dans différens kyftes une matière
caféeufe, mêlée de férofité, laquelle n’a aucune
difpofition à fe changer en pus. D’ailleurs le long
«Cage des cataplafines & des autres applications
qu’on emploie dans ce but, relâche & affoiblit
la peau; en forte que Us ulcères qiiforéfultent de
l’ouverture de ces tumeurs , ont~ pfcus de peine
à fe cicatrifer, que lorfqu’on n’a. point cherché à
en avancer la fuppuration.
Ces applications, en particulier, n’ont aucune
utilité, & font plutôt; nuilibles dans les cas où
Je mal attaque la hanche ou les autres jointures.
11 vaut "mieux, lorfqu’ils commencent à fe nia-
nifeftèr, faire ufage de quelques topiques ftimu-
lans, tels que le Uniment volatil, l’huile camphrée,
les véficatoires, fans négliger celui des
autres remèdes que nous avons indiqués. Mais fi
l’on ne parvient pas à diffiper le mai par ces applications,
il faut, dès que la fluéluation efi mani-
fefte, donner iflue au fluide par une ouverture
artificielle, faite avec la lancette,* ou, ce qui
vaut encore mieux dans les cas de cette nature ,
au moyen d’un féton.. Voyc[ ce que nous avons
dit du fétovt à l’article Abcès. Si l'on fe fert de
la lancette, il ne faut jamais faire qu’une petite
incifion, qui fuffira pour donner iflùe au fluide,
après quoi on pourra faire des in jeclions de quelque
liqueur déterftve, telle que l’eau de chaux, les
«aux minérales de Balaruc, de Seltzer, &c. une
folution de myrrhe, &c. Dans tous les cas, un
bandage propre à former une douce comprdfion
■ fur la cavité que l’on a vuîdée, favorifera la r u-
bion de fes parois, & la cicatrifation de l’ulcère.
On doit pratiquer ces ouvertures, non-feulement
dans les cas de gonflement autour de la hanche,
auffi dans ceux où d’autres jointures font
affectées. Voye% A r t icu l a t io n . Mais nous ne
Croyons pas, avec M. White, qu’il faille fuivre
•ja même méthode pour tous les cas de tumeurs
rferophuteufes,* car fou vent ces tumeurs font li-
Juées de manière qu’il n’y a aucun dangef à y
wufer féjourner le pus j il vaut bien mieux alors
les laiffer ouvrir d’cllesrmênies, & elles fe cica-
triferpnt en général bien plus facilement que lorfe
qu’on Les aura ouvertes avec la, lancette.-
Il arrive fouvent que les petits os de la main
& des pieds font affeétés. Lorfqu’ils le font au
point de s’exfolier ; le cas, pour l’ordinaire , efl:
trèt-long & difficile à guérir. Il faut alors particulièrement
s’ attacher à fortifier la confliturion
par des renfèdes toniques, tels que le kinkina,
les martiaux , &c. par un régime convenable ,
par l’exercice, par un bon air.'Il faut auffi faire
quelques applications flitmilanres fur les parties
affrétées , & les comprimer doucement au moyen
d’un bandage : on préviendra ainfi la formation
de ces tumeurs çonfidérables-que l’on rencontre
quelquefois chez des malades (dont le traitement
a été négligé.
ECTROPIUM. EierpoTTf*» d’ttirpwr», defleSor.
Etailîement. C’eft une affeélion, dirGorrée, dans
laquelle la paupière inférieure efl rellenienr ren-
verfée en bas, quelle a peine à. recouvrir l’oeil
comme dans l’érar ordinaire. Quand l Eétropium
attaque la paupière fupérieure., il y a ce qu'on
appelle Lagophtbaltnie. Néanmoins celle - ci
peut arriver naturellement, continue le mémo
Auteur ; mais jamais l'Eétropiuni, qui a toujours
pour caufe une cicatrice, une excroifiànce de
chair, un relâchement ou une érofion par un
médicament, une brûlure , ou un defléchement ÿ
comme il arrive dans la vieilleffe. Les Auteurs
les plus exaèts, tels qu’Heifier, & ceux qui ont
écrit d'après lu i, ont diflingué i’Eéïropium du
lagophtalmos, en ce que , dans te premier, ii y
a éverfion ou. renverfement de la paupière, &
que, dans l’autre, il y a rétraélion fans renver^
fengent • ce qui eft un caraélère très - difiinélif,
Voyc{ l’article L agophtalmie. L ’E&ropium
d’ailleurs, eft le plus fouvent accidentel, au lieu
que le lagophtalmos eft toujours naturel & provient
d’ un vice de première conformation,
La caufe la plus ordinaire de l’Eélropium efl
la tuméfaction de la conjon&ive des paupières,
laquelle eft toujours produite'par l’engorgement
lent des v ai fléaux qui la parcourent, ainfi qu’il
arrive chez tes vieillards. L’érofion ou brûlure de
la peau peut auffi lui donner lieu, à raifon de
la cicatrice qui refferre & diminue l’étendue de
l’épiderme ; mais quelque reconnue que foit cette
caufe, j ’ai peine à l'admettre feule. Une plus
réelle eft la formation d’une tumeur enkyftéeentre
le mufcle orbiculaire & la eonjonélive- Quelque.-
fois la tumeur tourne à la fuppura ion, & alors
le pus, une fois écoulé,, la paupière, qui étoit
renverfée par accident, fe remet en (on premier
état. Mais fouvent auffi latumeuF reffe indolente,
dure , & l’Eéiropium continue toujours le même.
L ’Eélropium qui eft récent, noffre point une
maladie bien f^cheufe , quoiqu’il y ait de la do.q-
K k k ii