qu’il faut employer pour opérer la Délivrance &
Je tems ou il faut 'les mettre en pratique ne
peuvent être toujours les mêmes. Comme*Us contrarions
de la matrice font le premier agent dans
la réparation du placenta ; de-lâ la raifon du plus
ou moins grand efpace de • tems qui s’écoule ,
fdon i’efpèce de travail qui a précédé, l’état de
la femme immédiatement après, & plufieurs
autres caufes qui peuvent accélérer ou retarder
l ’action de la matrice. Dans la plupart des cas,
cette réparation s’opère une demi-heure ou trois
quarts-d’heure après laforrie‘d e l’enfant.Comme
la contraction de la matrice eft plus expéditive
à une première couche qu’aux fuivantes, la Délivrance
eft aafli beaucoup plus prompte quand
toutefois la femme eft en bonne famé & que le
travail s’eft paffé convenablement. Elle eft beaucoup
plus lente dans les accouchemens avant
terme, quand d’ailleurs la famé de la femme eft
mauvaife , que 1 et travail a été long & qu’il eft fuivi
<3e langueurs & de foibleffe.
On préfume que la Délivrance va s’opérer quand
les douleurs reviennent, & qu’elles viennent
aboutir au baftin. Le ventre devient alors affez
dur , une dureté fe fait fentir fous la main qu’on
lient au-deffus du pubis, cette dureté eft produite
par la.matrice‘même, qui revient dans
l ’excavation du baftin ; des caillots de fang ferlent
de tems à autre. Si alors on touche lafemme ,
on fent une foupleffe & une molleffe dans les
bords de l’orifice de la matrice, on fent qu’ils
s’écartent, & dans ce moment l’on touche en-
tr’eux un corps mollet, inégal’, tuberculeux'qui
eft le placenta. Quand les chofes fe préfement
ahîfi , on fe contente de faire des frictions avec
la main gauche fur i’hypogaftre, pour exciter &
favorifer les contractions de la matrice ; enfuite on
roule à l ’entour des doigts de la même main, la
portion de cordon qui eft au-dehors, de manière
à la retenir fortement. On portera les doigts
de la main droite, au^dedans du vagin, pour faifir
lecordonle plus haut poflible, enfuite , faififfanr
l ’occafion d’une douleur, on tirera à droite & à
gauche, en avant & en arrière la portion du .
cordon qu’on tient dans le vagin , & en s’effor- .
çant de tirer,dans une direction telle que le centre
du placenta fuive l’axe du baftin. Ce procédé
eft quelquefois difficile à mettre à exécution, foir
à raifon de la courbure du factum ou de la fitua-
lion de la femme. On réuffit quelquefois dans
des cas de ce genre, en formant, avec le bout
de plufieurs doigts, qu’on tient le plus profondément
qu on peut dans le vagin, une efpècede
poulie de renvoi au cordon ombilical ; & tri eft
en pareil cas le procédé qu’il faut Cuivre. On
faifit d’une main le cordon, enveloppé d’un linge
fin , on le tend horizontalement en tirant deflus,
tandis qu’on porte trois doigts de l’autre main ,
réunis, & formant une efpèce de gouttière der- ,
tîèré les os pubis, jufqu’à l’entrée dn col de là
matrice, pour repou fier en arrière la bafe du
cordon , & lui faire décrire, dans le même fens,
un coude femblable k celui qu’il décriroit fur
la gorge d’une poulie. En opérant ainfi, les efforts,
quoique faits dans une direction horizontale,
attirent le placenta , qui répond a l’axe du dé*
troit fupérieur. Cette méthode eft particulière*
ment réceffaire t dans les cas où le cordon naî-
troit du bas du placenta; car, l’on anroit beau
tirer fclon la longueur du cordon, l’on neréufîi-
roit à détacher aucun * point du bord de cette
maffe , plutôt qu’un autre y & les efforts feroient
inutilement perdus fur la totalité. M. Levret recommande
d'agir ainfi , dans la perfuafion où il
étoit qüe le cordon ne pouvoit implanter ailleurs
fur les bords qu’à la partie inférieure ;
mais c’eft une erreur qui a été réfutée par les
Accouchèurs qui ont écrit depuis lui. Quand le
placenta eft déjà détaché en quelqu’endroir, on
cherche à continuer le décollement de ce point,
en infinuanf le bout des doirgs par-deffous, &en
avançant la maininfenfiblement, s’il eft collé partout,
& .que fon milieu air commencé à fe détacher
& s’avance convenablement*, on tire k
foi fur le cordon, ou l’on perce la partie qui
s’avance pour y infinuer les doigts & le détacher
comme fi l’on eût commencé par les bords. 11 y
a des cas où loin d’extraire la totalité du placenta
, la prudence exige qu’on en laide une
portion. StneÛie cite un cas de ce genre > où il
préféra de fnivre ce parti, plutôt que de courir
le rifque de déchirer la matrice, pour youlo r
enlever une portion du placenta qui lui parut
fehirreufe. La portion qu’on laiffe ainfi, eft ordinairement
rejettée cinq ou fix femaines aprèf.
Quand la maffe du placenta eft arrivée à l’orifice,
& qu’il trouve de la difficulté à-le dépaffer,
on conduit un doigt ou deux, en fuivant le cordon
, pour parvenir à un de fes bords qu’on
amène *, alors, en tirant le-cordon, ®n failli plus
haut la portion qiu’on tient déjà, & ordinairement
on entraîne le tout avec beaucoup de facilité.
Mais fi le. placenta n’avançoit pas, & qite
les douleurs fuffent confidérablçs, au milieu de
toutes ces tentatives, que la matrice ne fe contractât
pas, il faudroit différer, car louf en vou*
lant opérer malgréj les circonftances , on pourroif
donner lieu à des pertes , à la rupture du cordon
ou à un renverfement de- matrice. Zl faut
alors mettre une ferviette pliée en plufieurs doubles
fur.les parties, & attendre cinq ©u fix minutes
& même douze ; pendant ce tems, on rappelle
les contraCVious de la- matrice par de douces
frictions qu’on fait fur le bas du ventre. Il
eft rarement nécefl’aire de porter la main dans la
matrice pour décoler ou entraîner le placenta;
cependant ii faudroit prendre ce parti, fi le cordon
venoit à fe rompre , ou que quelques aurres
circonflauces fàchcufes vinffem à compliquer ccue
fin du travail : confidérons chacune de ces cir—
confiances en particulier.
M mitre d’extraire le placenta, dans le cas de
rupture du cordonT
Le cordon peut fe rompre par la faute de
l’Accoucheur , parce qù’ilfera tropfoiblc,comme
dans le cas d’accouchement prématuré , qu’il fera
pourri , comme lorfque l’enfant- eft more tfepuis
longrtems. Il faut, dans ce dernier cas,, attendre
que le placenta fait engagé & fuffifamment pouffé^
en avant ; on ne fe fervira du cordon que pour
guider les doigts qui iront prendre le placenta,
de la manière que nous l’avons indiqué plus haut,
quand il eft fuffifamment avancé au-delà de l’orifice
de la matrice. Mais , quand il n’y a p$int de
cordon , & que les accidens urgçns néceffitent
l’extraCtion du placenta, on portera doucement
la main danrs la matrice, on cherchera les bords,
fiuplaccnta pour l’attirer; fi l’on ne peut déga-?
ger ce bord, on portera la main plus loin , juf-
que vers la portion la plus épaîfie qui fe préfente
, onia faifira en étendant les doigts l'atti-
rantà fo i‘en ouvrant la main à mefure pour la
recevoir , & par de doux mouvemens répétés
alternativement & qui tendent à folliciter la matrice,
on entraîne toute la maffe* qui ayant dé-
pafl’é l’orifice , fort comme d’elle - même du
yagin.
Méthode A fuivre dans le cas de perte.
Une hémorrhagie, qui furvient après la fortie
fie l’enfant, eft par elle-même unfymptôme très-
alarmant &trèsrdangereux ; fi elle perfifte quelques-
tems , la fyncopp ne tarde point à s'enfuivre.
Quoiqu’elle s'appaîfe , fi. la femme continue à
être très-foible * le calme ne peur être que trompeur
& peut provenir d'une partie du placenta
qui ferme l’orifice: & empêche ainfi tout écou-.
ienrent au-dehors. Les accidens ne peuvent être
prévenus qu’autant qu'on extrait cette maffe,
car tant qu’une portion eft adhérente j & que l’autre
eft détachée, il n’y a pas lieu de croire que le
fang puifi’e s’arrêter , à moins que la matrice ne
fe contractât fortement. En pareil c a s , on portera
doucement la' main dans la matrice , en prenant
le cordon pour guide , & raffembiam les
doigts enfemble , comme pour en former un
côae. Si le placenta paroît être adhérent au côté I
oppoféà la main déjà introduite, on la retourne
ou on la retire pour porter l’autre. Il eft rare
que 1 adhérence foit au-delà, de la portée du doigt;
cependant, fi l’on en croit le Profe fleur H a mil- j
tort . cela arrive quelquefois ; auflî confeille- !
î’1 ; en pareil cas , de changer la pofifion de f
femme , de la faire tourner d'un côté fur |
autre, de la faire appuyer fur les genoux & fur j
e£ c^udes, & de varier ainfi les pofiijons fçloa *
les circonftances. Le placenta paroît alors & fe
diflingue bientôt des caillots de fang & de. la
matrice même, par une apparence qui lui eft,particulière.
On le dégage en infinuant les doigts
entre l'orifice de la matrice & lui, de la manière
que nous l’avons dit plus haut. Si l’on ne trouvait
point le placenta fur l’orifice * il faudrait;
porter plus loin la main & la diriger de côté &
d’autre. On trouve toujours un endroit où la
réparation a commencé à fe faire; on y infinue
les doigts p a r d e r r iè r e& lsOn achève de détruire
le refte de ces adhérences en agiffant comme
fi l'on voulqit féparer deux feuillets d’un carton.
Pendant tout ce tems on affujérit la tnatrice en
appuyant l’autre main fur l’hypogafire, de ma-j
nière à fixer cet organe,
Méthode dans le cas de /pafmc dans la matricçA
C’eft toujours le refferrement du col qui apporte
en pareil cas le plus grand obftacle. Quand
il n’eft que momentané & fujet à. retour, il
faut attendre & faifir les intervalles de rémiffion t
afin de tirer fur le cordon, & fe comporter en
tout, comme nous l’avons dit précédemment. On
y eft en quelque façon forcé, quand le cordon
eft très-court & qu’il eft rompu près de fon in-
fertion au placenta ; il eft ordinairement expulfé
un jour ou deux après la fortie de l'enfant, penr-
dant le fommeil, ou quelquefois dans les efforts
que les femmes font pour rendre leurs urines;
mais, en pareil cas, il eft prudent de ne point
quitter la fetntpe; car il peut furvenir des accidens
dont on feroit refponfable, fi l’on étoit
négligent fur ce point. Mais une méthode qui
me paroît préférable, eft d’engourdir le principe
de la vie, en donnant une bonne dofe d'opium,
comme deux à trois grains, ou une quarantaine
de gouttes' de laudanum ; & quand la femme eft
endormie , de tirer alors fur le cordon. Si l’on
éprouve de la difficulté, on porte la main doucement
dans la matrice, comme nous l’avons
déjà dit, on y parvient ordinairement affez aifé-
ment, à raifon de la diminution du fpafrne ; on
faifit le placenta, comme nous l’avons dit; &
op l’attire à foi en fuivant le procédé que no us
avons indiqué plus haut. Le refferrement du col
a affez ordinairement lieu dans les accouchemens
prématurés, par les raifons que nous avons produites
à l ’article Accouchement. En pareil cas,'
il eft quelquefois prudent d'attendre; car, pour
vouloir trop précipiter avec la main , on fait
quelquefois tomber les femmes dans des convuU
lions affreufes.
Méthode dons le cas de dégénérefcènce du placenta«
Le placenra , pendant le cours de la grofleffe,'
eft fuje t, comme les autres produits de la con-
ççption, à fies dégénérefçençes morbifiques, au4
• Ç c c ij