qu’aux plus grands Hommes* On ignore Tannée
ou il mourut. Giandorp nous a laiffé plufieurs
Ouvrages de Médecine , qu’il a fucceffivement fait
paraître : le premier eft le Spéculum Chirurgicum.
Cei Ouvrage traite particulièrement des plaies :
on y trouve des Obfervations rrès-intéreffantes ;
il s’échappe dans la préface, contre les Chirurgiens
de fon tems, qu'il taxe d'ignorance & d’impéritie
, même fur la partie qu ils dévoient la plus
cultiver , l’Anatomie. 11 trouve fort mauvais que
la plupart, qui ne favent feulement pas lire,
ofent critiquer les Maîtres les plus célèbres : imb
vix lïtteram a litterâ , nique legere neque feribere
valeane , 5’ camen DoSorum methodicas curas ,
lib ros, fcnpta ac monumenta pofleritati rciicia,
contemnant, vitupérant, increpant. Le malheur
veut que par-tout le reproche de Giandorp fou
fondé -, mais pourquoi le tranfmettre à la poflé-
rité, fi on ne peut y remédier î Notre Auteur a
encore donné un rraité fur le polype, une méthode
particulière de guérir le panaris, St quelque
chofe lut le féton & les cautères. Tous ces objets
fc trouvent dans une Edition qui parut m-40 à
Londres, en 17x9- ( M. P h t i t -Rm z z ).
GLAUCOME. TtMsApu, Cxetixatnt. GLaucoma',
affeélion des yeux fur laquelle les Anciens ne
s'accordent point ; les uns penfent quelle occupe
lecriftallin , & d'autres l’humeur vitrée. Galien,
dans fon Livre D e ufu partium , l’attribue à une
trop grande fée lier elle du crifiallin , en quoi
il aété fuivi d’Ætius & de Maître-Jan , au commencement
de ce fiècle. Depuis que cette dernière
affeélion a été reconnue produire la .cataraéle,
l’on a réfervé la dénomination de Glaucome i
l’opacité de l’humeur vitrée , ainfi qu’on le peut
voir dans Heifier, Platner, & tous les Qualifies
qui ont écrit vers le milieu de_ ce fiècle. Cette
maladie eft très-rare , mais elle n’en efi pas moins
prouvée par l'expérience. Lancifi dit avoir trouvé
une fois le corps vitré cartilagineux, M. Morand l’a
vu pierreux ; ces exemples & quel^u’autres prouvent
en faveur de l'opaciip de 1 humeur vitrée
comme caufe du Glaucome. Il n’eft pas toujours
aifé de diftinguer le Glaucome, même celui qui
eft confirmé, de la cataraéle, notamment quand
celle-ci commenceon peut cependant le loup,
çonner, dit-on , en ce que la couleur contre
nature qui le caraflérife, efi réfléchie d’une fur-
face profonde, derrière la pupille, au lieu que
celles qui annoncent une cataraéle, font fuperfi-
cielles & voifines des bords de l’uvée,
Les moyens chirurgicaux relatifs au traitement
du Glaucome, fe réduisent aux véficans & autres
topiques dérivatifs, qu on emploie dans le plus
grand nombre des maladies des yeux. L’on prefer jt
également l’extrait de ciguë, le favon , les mer-
curiaux , notamment Taqujla alba , dont 1 ufage
a été jufqu'ici fi efficace dans le. traitement dp lg
catargéle: mais il faut l’avouer, fouvent ces remèdes
manquent leur effet ? eotpme dans les cas
de cataraéle, fut-tout chez les vieillards ; où tout
tend à l’txficcation. Voye[y pour de plus grands
détails, l’Article Cataracte relativement au
traitement intérieur, & le Chapitre de l Ouvrage
de Maître-Jan, où il eft queftion du Glaucome»
( M. Pe t i t B.adel.')
GLOSSOCOME , de rxo<r«} &. Koy.it» * curatn
gtro. Les Anciens défignoient par ce mot composé,
un petit coffre, dans lequel ils mettoient
les hanches des hautbois, pour les conferver.^
C’eft un inftrument dont on fe fervoit autrefois
pour réduire les fraélures & les luxations des
cuiftes & des jambes, & pour faire en même-tems
l’extenfion & la contr’extenfion. Il confifte en
un coffre où l’on étend la jambe ©u la cuiffe,
ait bas duquel il y a un tour, & à côté, vers
le haut, deux parties, une de chaque côté. On
attache des courroies à plufieurs chefs, au-def«.
fus & au-deflous de l’endroit où eft la fracture’,
les courroies d’en bas font attachées à
l’eflieu dont elles font près, celles d’en haut,
après avoir paffé par les poulies, reviennent
à i’effieu auquel elles font aufti attachées, de
forte que par le même mouvement, en faifaot
agir le tour, ob tiroit en haut la partie de la
jambe avec la coiffe qui eft au-deftus de. la fracture
, & en bas la partie qui eft au-deffous..
Voyez la figure de cet inftrument dans Paré,’
Ancienne Encyclopédie. (M, Petit - Radez .)
GLOSSOC ATOCHE. rxonrojearro^oç, mo?
compofé qui fignifie lingues detentor. C.’çft un genre
de Jpeculum de la bouche, fait en manière da
pince dont otr fe fert pour abaiffer la, langue St
la coller, pour ainfi dire, contre la partie inférieure
de la bouche & du gofier, afin de découvrit?
jufqne dans fon fond, les maladies qui peuvent
y furvenir, y appliquer les remèdes, & pouvou*
y opérer. Des deux branches antérieures de cet;
inftrument > celle qui fe met dans la houçhe, eft
une efpèce de palette; alongée , mince, polie,
arrondie par fon extrémité, inclinée pour s aeçotn*
moder à 1a pente de la langue, d’environ quatre
pouces fur dix lignes de large ; l’autre brapçne,
qui s’applique fous le menton, eft faite en four-i
chette plâtre ou en forme de fer-à-cheval. Lei
fourcherons font éloignés l’un de l’autrç d’environ
quinze lignes, ils ont une pouce & deipi.de long *
& fe terminent par un bouton aufti applati en
forme de mamelon. Le corps de cet infiniment,
eft l’endroit de l’union des deux, branches,
qui fe fait par jonélion palfée ; ainfi l’unç de ces
branches eft niâlo, & l’autre eft femelle. I^es extrémités
poftérieures de ces branches, doivent ê»r®
un peu applaties, légèrement convexes du côte
du defiors ^ & planes en dedans j lpur longueur
eft d’environ cinq pouces & demi. Voyeç, P0^1
une notion plus exaéte, l’une dps Planches rela?
tives aux inftrumens nécefîaires aux maladies de
la bouche. 4 nc, Çncyclop.,
' ’ GLVTÏNATiî
GLÜTlNATIF. Epithète qu’on dontte aux
remèdes qui procurent la réunion des parties
divifées. Voyc^ C o n s o l id a n s . On emploie aufti
ce terme dans le même fensqu’A d h é s if s»
GOITRE. Voyci B r o n c h o c è l e .
GOMME. On donne ce nom à des fubftan-
CeS de nature bien différente. Les unes', telles
que la Gomme arabique & la Gomme adragant
mêlées avec l’eau, fourniffent un mélange très-
doux , qu’on infinue dans l’urètre, le vagin,
l’anus, les paupières, &c., pour défendre ces
parties contre l’acrimonie des humeurs, lorfque
celles-ci en ont contracté, ou pour émouffer
celle de certains médicamens. Un gargarifme de
Gomme arabique tempère l’ardeur de la gorge
caufée par la falivation. Cette même fubftance
réduire en poudre , & mêlée avec du fücre ,
fait un excellent topique dont on faupoudre
les mammeions des nourrices, lorfquils font
excoriés.
D’autres fubftance s qui portent le nom dé
Gommes, & dont la nature fe rapproche de celle
des baumes ou Gomme réfines, font employées
en Chirurgie, pour réfoudre les tumeurs, accélérer
la fuppuration de certains abcès, déterger
les plaies & les ulcères, & fortifier les parties
foibles & relâchées-, telles font particulièrement
la Gomme ammoniac, le gàlbanum, le gayac,
le ftyrax, la myrrhe, le maftic, 1 aloès, la
poix, la colophone, &c. On forme en confé-
quence avec ces diverfes drogues, des emplâtres >
des onguens, des teintures j on bes emploie
aufti en fumigations. Voyc[ B a um e s > E m p l â t
r e s , O n g u e n s .
GONORRHÉE. Ecoulement continu d’une
humeur muqueufe par les parties fexuelles, qui
n’eft accompagné d’aucun fentiment de plaifir.
Ce mot eft dérivé de •yo»«, femence , & de
fM je coule , d’après l’opinion des Anciens
qui attribuoient cette maladie à un écoulement
de femence plus ou moins altérée. On verra
par la fuite de cet article, le peu de fondement
de cette opinion.
On diftingue deux fortes de Gonorrhée, la
virulente, & la bénigne ou la fimple.
La Gonorrhée virulente dont nous allons
principalement nous occuper > eft une inflammation
locale de l’urètre, & de quelques-unes
des parties voifines, accompagnée d’un écoulement
d’une matière puriforme , produite à lafurface
interne de ce canal, fur-tout chez les hommes.
Lorfqu’une matière irritante quelconque eft
appliquée à une furface fécrétoire, ( i ) elle en
. ( x ) On entend pat furface. fécrétoire la furface interne
de tous les conduits deftinjés à donner paffage a des matières
étrangères, pu à celles qui font le .produit de
quelque fécréticn. Ainfi , l'intérieur de la bouche, du
tiçz, des yeux, de l’anus, de Putetre font des furfaces
fécrctoires, pù fe prépare un fluide muqueux, deftiuc
èles lubréfier.
Chirurgie, Tome I.*1" IJ.e Parpiff
a u g m e n te la fécrétion, & fait paffer la liqueur
qu elle prépare, de fon état naturel à un autre,
qui, dans la maladie dont nous traitons ,
eft du pus. Or, comme ce changement provient
de ce que la matière, morbifique eft appliquée
à une furface qui naturellement fépare quelque
fluide, il importe peu dans quelle partie du
corps fe trouve cette furface *, car fi c’eft à l’anus
, à l’intérieur de la bouche, du nez, des
yeux , ou dès parties naturelles, l’effet de cette
irritation fera toujours à-peu-près le même.
D u fiege de la Gonorrhée.
On a cru , pendant bien long-tems, que la
matière qui coule de l’urètre dans une Gonorrhée
, venoit d’un ou de plufieurs ulcères formés
dans ce canal *, mais l’obfervation a enfin
démontré la faufleté de cette opinion. C’eft M.
William Hunter qui, en 1750, enfeigqa le premier
dans fes leçons, qu’il ny a point d’ulcère
dans la Gonorrhée» 11 avoit été conduit à cette
opinion, par quelques obfervations qui lui
avoient fait voir du pus formé en grande abondance
, à la furface des vifeères, fans aucune
érofion de ces organes. En 1753 , fon frère,
M. Jean Hunter, eut occafion de difféquer les
corps de deux hommes exécutés tandis qu’ils
étoient affe&és de Gonorrhées très-graves, &
les ayant examinés avec la plus grande attention,
il ne trouva point d’ulcération*, les deux
urètres feulement étoient un peu rouges, fur-tout
près du gland. Depuis cette époque , il a ouvert
l’urètre de beaucoup de fujets, morts pareillement
avec la Gonorrhée, & n’a jamais trouvé
d’ulcèrej mais il a conftamment obfervé quels
furface interne du canal, près du gland, étoit
plus rouge- qu’à l’ordinaire, & que les lacunes
étoient fouvent remplies de pus. Le même fait
a été obfervé par Morgagni. ( 1 ) Quelquefois,
il eft vrai, on trouve un ulcère oeçafionné par
un abcès formé dans quelqu’une des glandes du
canal, & qui s’ouvre dans fa cavité j mais cette
ulcération n’a rien de commun avec celle, qu’on
fuppofe être la caufe de la Gonorrhée*, nous y
reviendrons ci-après.
D e Videntité du virus de la Gonorrhée , & de
celui de la vérole.
Cette affeélion des furfaces fécrétokes, qui
eft la caufe prochaine de la Gonorrhée, eft
aufti ce qui conftitue la différence .effemielle entre
cette maladie & la vérole. Bien des Praticiens
frappés de la diffemblance de ces deux maladies,
& de celle du traitement que l’une &
( ï ) D.e] fgdibus $ çaufis Morborum. Epijlr X L I T +
p d'd d .