
confond sffez Fouvent la Dilatation avec l'incifîon
que la nature d'une plaie néceffite *, même encore
aujourd’hui qu’il y a tant de Dièlionnams où l'on
peut puiler la véritable lignification des termes.
Ainfi , Pon dit, dansle langage familier , qu'on a
dilaté une plaie ou un ulcéré, quand on en a
aggrandi l’ouverture à l’aide du biftouri, ou qu’on
a incifé l'orifice d’un lin us*, mais c’efl par un
abus du terme dans lequel ne tombent que trop
fouvent ceux qui fe mêlent d’écrire fans connoître
les racines des mots dont ils fe fervent, défiiut
fi commun dans les Auteurs de Chirurgie qui
ont paru en notre langue, & auquel les bennes
Humanités peuvent feules remédier. On doit entendre
préciftment par Dilatation , dit M. Louis,
Usui s’eft fort récrié contre cet abus, l ’écartement
des lèvres d’une plaie ou d’un orifice qui fe fait
fans infiniment tranchant. C’ell ainfi qu’on dilate
la plaie qu’on a faite par l’opération de la taille,
en écartant lès branches de la tenette. On dilate
-également une plaie avec de la charpie sèche ,
& Ton en ferme ainfi l’ouverture, pour que le
pus, ne trouvant aucune ifîue , puifife prononcer
ou faire éminence à la partie oppofée, où l’on
fe proproie de faire une contre - ouverture.
-( M. Petit -R adez. )
DI LATA TO IRES. Dilatatoria. Inflrumens
dont les Liil.ctomiftes fe ftrvoient au commencement
de ce tu cle dans l’opération de la taille au
h;lit appareil , & chez les femmes en quelques
circor.ilances. La coutume d’ouvrir le bulbe de
l’urène, l’impofiibiiké qu’il y avoit à prolonger
par en bas l’incifion fans bleffer le reélum, dévoient
néctfiairement faire recourir alors aux Dilatatoires
beaucoup plus fréquemment qu aéluel-
lement, fur-tout lorfque la ‘ pierre était un peu
voluniineufe, ou quelle fe préfeotoit mal pour
fortir. Alors, au moyen de ces inllrumens dont
on écartoit les branches, lorfqu’on les avoir introduit
dans le trajet de la plaie, on agrandiffoit
toute fon étendue, mais d’une manière le plus
fouvent forcée, d'où s’enfuivoient toujours des
accidens, ainli que nous le verrons en traitant
de la T aille. Les premiers Dilatatoires, qu’on
a imaginés , étoiern compofés de deux branches ,
unies par un tenon fût en forme de charnières,
à- peu-près vers leur milieu, ainfi qu’on le peut
voir dans les Planches relatives à la taille. Quelques
Opérateurs, voyant la manière inégale dont
s’opérera dilatation avec cet inftrutr.ent, lui ont
fubllitué le Diiaiatoire à branches brifées,dont
on trouve le modèle dans Dionis, Tolet & dans
les Planches de cet Ouvrage qui ont rapport à
la taille. On n’a point tardé à s'appercevoir que
tous ces inllrumens ne poavoicm remédier aux
inconvéniens qui réfultoient de la manière dont
on faifoit la première incifion *, auffi, du moment
qu’on l’a latéralifé, a-t-on rejeté les Dilatatoires*,
& quand il y avoit néceffité de dilater > on fe contentoit
de produire cet effet, en écartant plus ou
moins les branches extérieures de la tenette, du
moment qu’on s’apperçoit de la difficulté décharger
la pierre. Puis l’on en ell venu à l’ufage du
gorgeret, qui, en même-tems qu’il fer voit à l’in-
troduélion des tenettes, contribuoit auffi à la
dilatation de la plaie, par la preffion qu’on faifoit
fur fon angle inférieur. M. Le Blanc a difpofé
le gorgeret dont .nous parlons, pour en faire un
infiniment Diiaiatoire, compoféde deux branches
mobiles, qui peuvent s’écarrer l’une de l'autre,
& par-là acquérir plus de furface, il l’a adapiéà
l ’opération de la hernie pour agrandir l’anneau,
& ainfi faciliter la rentrée d’une hernie, fans en
venir à l’incifion de cette ouvetture, on introduit
par l’anneau le bouton olivaire qui le termina :
lorfqu’on lui a ouvert un pafiage fuffifant entre
les parties étranglées & le rebord de l’anneau,
on commence alors à Lire agir les deux pièces
pour faire la dilatation.
On appelle encore Dilatatoires les efpëces de
fpeculum ou dioptre, dont les pièces ralfemblées
vers l’axe, peuvent s’en écarter de manière à for-
mér un cylindre d’un plus grand diamètre*, tels
font ceux qu’on porte dans l'anus-, dans la matrice
ou le vagin,après les avoir préliminairement enduit
d’huüepour qu’ils glifiemplus aifémenr. En général,
ces inflrumens étoient plus en ufage chez les
Anciens qu’ils ne le font aujourd’hui parmi nous;
on les a , pour ainfi dire, entièrement abandonnés,
tant à caufe de leur volume, que de leur infuffi-
fance & cherté. Cn s’en tient au doigf, q u ip o u r
le Chirurgien infiruir, efi le meilleur fpeculum
qu’on puilfè connoître ; car quelle notion pourrait
ici fournir la vue, elle qui trompe fi fouvent
dans les maladies qui ont lieu au-dehors? Le
doigt fera toujours le meilleur juge pour un homme
expérimenté, & conféquemment auffi le meilleur
fpeculum dans tous les cas où on le pourra porter
fur le fiège de la maladie. On a également imaginé
des Dilatatoires pour lesroaladies dont la bouche,
le canal auditif, les narines peuvent être affeétés.
Voyt'i ce que nous avons dit de chacun de ces
différons articles. ( P e t i t - R a d e i .)
DIONIS , (Pierre) naquit à Paris , où il acquit
une très-grande répuration. Il fut appellé en
167$, à la place de Démonfiratcur Royal d’A-
natomie & de Chirurgie du Jardin du Roi 5il en
remplit les ton étions jufqu’en 1680, qu’il fut
nommé Chirurgien de Marie-Thérèfe d’Autriche,
Reine de France. II a été fucctffivement Chirurgien
de Marie-Anne- Victoire de Bavière , & de
Marie-Adélaïde de Savoie, Dauphine*, & en
dernier , premier Chirurgien des Enfans de
France. Il mourut , dit M. Portai, le i l Décembre
17 18 , & fut enterré à Paris, dans 1 E'
glife de Saint-Rcch. Le premier Ouvrage que
Dionis ait donné, eft fon Anatomie de l ’Homnaej
cmi a eu beaucoup d’éditions, tant à Paris qu'à
Genève & à Londres *, il a même été traduit en
Chinois, & en vérité, il n’en méritoit guère la
peine. C e 'n ’eft que, long-tems après que parut
le fuivanr, intitulé : jCours d’ Opérations de Chirurgie
, démontrées au Jardin du R o i, qui, également,
a eu beaucoup d’éditions & de traductions C’efi,
dit Haller, en parlant de cet Ouvrage, dans fa
Bibliothèque chirurgicale , fenis opus rotundi ô*
finceri hominis , non quidem inventons , fani tamen
judicii viri. Il y entre dans tous les détails relatifs
aux différentes branches de l’A r t, avec beaucoup
d’ordre *, il y fait beaucoup de réflexions
jùdicieufes, tant fur le caraéjère des maladies,
que fur le m'arme! des opérations qu’elles exigent \
on y trouve cependant de tems à autres, quelques
forties furies Médecins, qui ne font point
à fa louange , & qu'on ne devroit jamais fe
permettre dans un Ouvrage. didactique, où le
reffentiment & autres paffions ne devroient jamais
fe trouver. 11 y réprime & tance les auda-
cieufes entreprifes des Charlatan s & Empyriques,
qui fe chargent de tous les malades, & ne voient
dans leurs maladies, qu'un fond qui doit leur
rapporter. L ’hiftoire de chaque opération eft accompagnée
d’une planche, où fe trouve rangé par
ordre, non-feulement les inflrumens defiinés à
la faire, mais encore les pièces d’appareils propres
aux panfemens. Cette manière de fixer l'attention
par tous les moyens connus, eft d’une
appréciation dont on ne peut fe faire idé e, lorsqu'il
s’agit d’infiruire des perfonnes qui n’ont ,
& ne peuvent avoir lîéducation nécefiaire , pour
étudier une fcience auffi compliquée que la Chirurgie.
L'Ouvrage de Dionis fur les accouche-
mens ,-eff celui qui lui a fait le moins d’honneur.
Il a beaucoup pris de Mauriceau, fon parent,
qu’il'ménage fort peu , il d it , dans fa Préface,
qu’il ne feroit point de figures, comme lui, pour
repréfenter les différentes portions de l’enfant
dans la matrice, par la raifon qu'on ne peut voir
ce qui fe paffe en-dedans. Les obfèrvations qui
lui font propres, & qui font.en petit nombre,
n’éclairent en rien le manuel des accouchemens*,
auffi n’a-t-il jamais paffë comme un grand Accoucheur.
Le ftyie de Dionis eft quelquefois élevé,
& d’autres fois fort bas & même badin *, il eft
méchant envers fes Confrères, il s’extalïe fu r fes
fuccès & fes liaifons avec les Grands, il va même
jiifqu’à rapporter fcrupulcufement les con v en tions
indifférentes qu’il a eu avec eux fur les
moindres objets j ce qui fait voir qu’il étoit un
grand Courtifan. ( M. P e t i t -R adez.)
d i o p t r e . A/otOoc*. Infiniment propre à là
vulve, le vagin ou l’anus, pour mettre à découvert
les maladies qui pourroient (léger dans ces
parties. Voye{ l’article Spéculum.
DiORTHOSE, de Aïop86®. je corrige. Ré-
tabliffement des parties dans leur état naturel. j
DISCR1MEN. Bandage «de tète dont on fe
fert dans la faignée du front. Ce nom, qui lignifie
divifion ou réparation, lui vient de ce que
la bande dans fon application, femble partager
la tête en deux hémifphères > .Suivant le trajet de
la future fagittale.
DISCUSSIFS ou RÉSOLUTIFS. Remèdes
réputés propres, à affénuer, diffoudre & diffiper
les humeurs. On les diflingue , quafit à leurs ufages
chirurgicaux , en Difcuffifs des tumeurs froides,
& en Difcuffifs des tumeurs inflammatoires. L a
pratique ancienne a beaucoup multiplié ce genre
de remèdes, & les Pharmacopées modernes en
confervenr encore un trop grand nombre. On en
peut juger par la lifte fuivanre , des Difcuffifs
de /a première efpèce qui fe trouve dans la Pharmacologie
chirurgicale de M. Plenck. -
Ces remèdes, dit i l , font indiqués dans les
cas de tumeurs dures , enkyfiées, aqueufes. Ils
font,
i . ° Amers, comme l'abfynthe, le marrube,
le trèfle d’cau,la petite centaurée, la germand,rée,
Pive mufquée , le chardon bénit.
2.0 Aromatiques, comme' la menthe , la
m.élifie, lafàuge, le romarin, la rue, l’arnique,
la camomille, les fleurs de fureau, le mélilot,
la bétoine , la lavande, l’ hyflbpe.
3-° Légèrement amers, comme l’ai liai re,
le feordium, la millefeuille , l’aurone, le houblon,
le quinquina la matricaire, l’arilloloche.
4.“ S avoneux , comme le favon de Venife,
le favon de Starkey, la faponaire.
5-° Empyreumatiques , comme l’huile de
{^rtrwe fétide , l’huile. des Philofophes, la fuie,
l’huile animale de Dippel.
6 ° Gommo - résineux , comme la gomme
ammoniaque, l’afla-foe-ida, l’opopanax, le bdel-
iium , le galbanutn, le camphre , l’aloës.
7.0 Mercuriels , comme la folution aqueufe
de fublimé, l’onguent gris, l’emplâtre mercuriel
celui de grenouilles avec le .mercure.
8.° Acres, comme la teinture & l'emplâtre de
cantharides > la cou leurrée ou bryone.
5>.° Ae r ie n s ; comme l’air fixe, l’air inflammable.
10.° Narcotiques , comme l ’opium , le faf-
fran ,la mandragore, lav belladone, la ciguë, le
tabac.
i i . ° Aqueux , comme la vapeur de l'eau
chaude, les douches froides, les bijins de vapeurs.
I2,° Acides, comme le vinaigré.
15 0 Alkalins , comme le fel de tartre ou
defoutle, l’efprit de fe! ammoniac très-étendu,
l’onguent volatil.
14.0 Salins, comme l’efprit de Mindererus’
le fel ammoniac, le nitre, le borax.
15.0 Su l ph ureux, comme le fonfre, l’huile
de pétrole, les thermes fulphureux, le foie d’antimoine.
Tous ces médicamens ne peuvent pas être coa-
' G g g ij