
trouva à l’ouverture du cadavre le péricarde plein
d’un fang fanieux dans lequel le coeur étoit
plongé. Il eft affez ordinaire que les Contre-coups
à la poitrine fe manifeftent par des crachemens
de fang, à la fuite des coups reçus fur cette patrie,
quoique cependant il n’y ait aucune côte fracturée.
Les maladies qui peuvent alors s’enfui y re
font d’autant plus fâcbeufes qu’on ne fe doute aucunement
de leur nature , ce que nous prouverons
par une obfervation extraite d’une thèfe fur
la fraélure des côtes , foutenue l’année dernière
fous la préfidence de M. Louis. M. de Marcenay,
âgé de cinquante ans , Tréforier du Roi, à Nantes
, fut frappé à la partie latérale moyenne &
antérieure de la poitrine par le mufeau d’un cheval.
Il éprouva d’abord une légère douleur dont
il s’inquiéta peu j, cette douleur dégénéra en un
fentimeht obtus qui fut accompagné d’une dyf-
pnëe laquelle dégénéra infenfiblement en une af-
feélion afthmatique avec crachement de fang,
Cet homme mourut à Paris dans un accès d’hé-
moptyfie, M. Louis l’ouvrit , & il trouva dans
le lobe du pomùon , du côté oppofé à celui où
il avoit été frappé deux ans auparavant, & où il
avoir çonftamment fend une douleur profonde,
une malle lymphatique qu’il enleva aifément j
elle'étoit plus groffe que le poing , d’une couleur
& d’une confiftance affez femblable à celle des
concrétions polypeufes qu’on rencontre affez fou-
vênt dans les ventricules & dans les oreillettes du
coeur üe Ceux qui font morts depuis quelques jours.
On y diftinguoit différentes couches qui formoient
une fubftance carniforme, comme il arrive dans
les anévrifmes faux confécutifs ^ & au-dedans de
3a plus profonde étoit environ une once de
fang tant fluide que concret. Ruptum in hoc cafu,
termine M. Louis , commotiohe arterioe bronchia-
lis ramulum quis neget ? exindk confideratio the-
rapeutica maximi momenti.
On trouve, dans lesObfervaleurs, beaucoup de
faits en faveur des Contre-coups fur les vifeères
du bas-ventre confécutivement à l’impreffion
d’une caufe contondante fur cette région -, mais,
dans un fi grand nombre, nous ne nous fixerons
qu’à celui que rapporte M. Duvergé. Un Capitaine,
d it- il, pendant le liège de Berg opzoom , étant à la tranchée , le ventre appuyé contre un fac
à rerre, un boulet vint frapper deffus avec une
telle force que l’Officier fur fur- le-champ ren-
verfé fans connoiflance. Conduit au dépôt , il
revint à lui ; mené enfui te à Anvers, il fe plaignit
à fon arrivée d’une pefanteur fingulière
dans tout le bas-ventre avec une douleur vive,
& profonde. On ne trouva aucune altération à
la peau à l’endroit où le malade auroit pu être
frappé, & néanmoins il vomiffoit tout ce qu’il
prenoit, le pouls étoit petit, les urines arrêtées,
le ventre fec , malgré les minoratifs qu’il pré-
n o i r , le vifage étoit jaune , olivâtre , la fièvre
continuelle. Le malade fut faigné quatre fois, il
prit des bains & 'continua les minoratifs; les
évacuations s’établirent le vingt-huitième jour,
elles eurent même lieu dans fon bain ; il fefépara
jufqu’à des portions du velouté des inteflins, le
malade fut mis à la diète blanche, & il fe rétablir.
Er.lin les Contre-coups ont lieu aux extrémités
dans les coups & les chutes précipitées fur quelques
parties. La plupart des fuppurations qui
fe font fourdement dans les cavités cotyloïdes
deS'Os du badin, font ainfi la fuite des fauts où
des chûtes de fort haut fur les pieds ou furie grand
trochanter. On a vu des luxations internes fuc-
céder à une pareille caufe ; il faut lire les Obferva-
teurs pour voir la vérité de tout ce que nous avançons.
Bonnet, Morgagni & J. L. Petit rapportent
divers faits de ce genre. (M. P ett^ -R adel).
CONTRE - FISSURE, Contrafijfura,
Solution de continuité, ou fraéture des os du crâne
à un endroit différent de celui qui a été frappé,
Celfe eft le premier Auteur qui ait clairement
parlé dès Contre-fiffures.ôo/et evenire , dit-il, ut aU
terd parte fuerit ictus Or os alterd fiderit , ita-
que f i graviter aliquis pereuffus eft , f i mala in-
dicia fubfecüta fun t, ne que eâ parte qua cutis difi
euffa eft -, rima reperitur }nonincommodum eft parte al-
sera confiderare niim quis locus molliorfit '& tumeat
eumque aperire , f i quidem ibi fiftum os reperietur.
Mais malgré ce témoignage de Celfe , confirmé
tous les jours par l’expérience , malgré auffi le
féntimem de Soranus qui compare avec ràifon
ce qui arrive en pareil cas à ce qui fe paffe dans
la fraèture. d’un globe de verre, où la portion
rompue l’eft fouvent au loin de celle qui a été
primitivement frappée, Paul n’en eft pas moins
contre cette opinion. Il fe fonde fur ce que la
tête eft compolée de plufieurs o s , dont les fn-
tures doivent amortir la violence du coup &
empêcher quelle ne fe communique aux environs
; fur ce que l’intérieur de la tête étant rempli
par un vifeère rnoûx & pulpeux qui ne
fâuroit tranfmettre la vibration dn coup ailleurs que
là où elles commencent ; enfin fur ce que Galien
dit dans fon livre De ufu Partium , que
le crâne n’a pont été fait d’une feule pièce,
pour que l’effet d’un coup fur une partie ne fe
tranfmît point à une autre voifine ou éloignée ,
ce qui feroit néceffairement arrivé s’il eût été
fans future. Ainfi donc , dit cet Auteur, fi Je
crâne fe trouve fendu au côté oppofé à celui
qui a reçu le coup ou en quel qu’autre endroit ;
c’eft que le malade y en aura reçu un dont il ne
fe fera point reffouvenu , & dont fouvent le manque
de contufion extérieure ne peut donner aucun
indice. Mais ces raifons font abfolument fpé-
cieufes & démontrées fauffes par l’expérience
journalière & le témoignage des Obfervateurs.
Voypi les Obfervarions médico-chirurgicales de
Job à Meckrel, les Opérations de Dionis & autres.
Nous renvoyons , pour ne point morceler une
madère fi importante, tout ce qui nous refié à en dire
J l’article P l a ie de P ü t it -R jd e l ,}
C O Û T O N D A N T , de contundere, brifer,,
broyer, épithète par laquelle on défigne tout
infiniment qui occafionne une divifion ou meur-
triffure, dans le tiffu des parties molles , ordinairement
fans folution de continuité aux tégii->
mens. La contufion efi l’effet de l’infirumtnt contondant;
effet qui eft d’autant plus fâcheux
que l’infirument efi plus irrégulier, 8c a ,été
porté avec une certaine violence,'ainfi qu’on le verra
dans l’article fui va nt. (,M, P e t i t-R adel. ) j
C O N T U S IO N » Contufio, racine contundere
, broyer. C’efl l’effet local de l’inftrument
contondant, fur quelques parties du corps humain.
La Contufion ne peut avoir lieu, qu’il
n’y ait rupture dans une infinité de petits vaif-
feaux, affaiffement dans un très-grand nombre
& perte d’organifme dans d’autres. Le fang doit
donc fiâfer dans ceux qui font encore entiers ,
& croupir dans les efpaces où il eft épanché.
Il eft conftaté, par nombre^ d’expériences & d’ob-
fervations, que la peau efi plus Couple, plus
élaftique, que les parties folides & molles qu’elle
recouvre, c’eft une .vérité fur laquelle les expériences
du D . . Sauvages ne laiffent point de
réplique. Elle peut donc refier entière, dans les
citron fiances où la texture des chairs eft comme
broyée, ainfi qu’ilarrive fouvent dans les fortes
Comufions, & alors il furvient néceffairement
tumeur, à raifon de l’épanchement des fucs
qui ne peuvent s’échapper au-dehors ; mais quand
la peau fouffre une folution de continuité ,
l'accident prend le nom de Plaie contufe, quoi-
qu’au fond fa nature foit la même que celle de
la Contufion. Quand l’aétion du corps conron-
.dant a été moindre, & que les fucs extravafés,
au lieu de fe raffembler pour former un même
foy er, fe répandent çà & là fans former tu-
.meur, quoique la couleur de la peau foit autre,
l ’effet change de nom, & c ’eft alors un échymofe.
L ’éçhymofe eft fouvent la fuite d’une Contufion
fans rupture des tégumens, car à mefure
que la réforption du fang épanché s’opère j à
niçfure auffi celui qui refte devenant plus fluide
trouve moyen de fe porter plus loin, en paffant
de cellules en cellules, jufques dans des endroits
fouvent fort éloignés du lieu qui a été frappé.
Ainfi, l’on voit à la fuite des Comufions de
l ’oe il, le fang épanché dans l’intérieur de l’orbite,
fe porter,à la paupière infér ieure , quelques
jours après Je coup, la gonfler confidéra-t
blement, dè-là, defeendre fur les joues & y
former une véritable échymofe. En général, plus
1« partie^ font formées de tiffu ;cellulaire esrea^
uble, plus elles font fournies de vaifieaux veineux,
& foutenues par d’autres qui offrent beaucoup
de réfiflance, plu,s promptement auffi les effets
de la Conxufiqn, paroiffeflt. . Dc-là, la prompte
formation des., boffes au crâne: ^après] les .coups •!
feçus à la tète 7, la faillie d u . globe hors de
l ’orbite à la fuite des Contufions dé l’oeil. Plu*
auffi leur texture offre de réfiftance & de foli-
ditét, moitis elles font arrofées de vaiffeaux,
plus ces mêmes effets font lents à fe manifefler;
l’on a ainfi vu des exoftofes 011 des caries, ne fa
former au crâne, que deux ou trois mois après
des coups reçus en cette partie;, les Obfervateurs
fourmillent: en faits de: ce genre.
Pour bien juger de;la nature des Contufions,
il faut bien connoître celle des parties contufes*
la forme des inftrumens qui les ont occafionnées,
la |fofee avec, laquelle ils ont été portés,) cir-,
Confiances qu’il efi nëceflaire d’apprécier, non-
feulement pour lepronoftic, mais encore pour fa
déterminer fur le choix des moyens les plus
çonvenables de guérifon. Il ne faut pas s’en
tenir aux apparènees extérieures, car fouvent
elles font très-légères d’abord , & cependant leurs
fuites n’en font, pas moins très - graves. Bohn
cite à cet égard le fait fuivant, tiré de Paw*
Un homme fut frappé fur le bregma; à l’examen
on ne trouva aucune fra«£lure ni fiffure , il
continua de fe bien porter dix mois mois après,
quand il fut faifi tout-à-coup d’ un vertige qui
le fit périr, & affez promptement. En ouvrant
fon crâne, à l’endroit où il avoit autrefois été
frappé , on trouva l’os les membranes du
cerveau fétides & putrides. Ainfi, l’on a vu
périr fubitement après dès coups de bâton porté»
fu r ie ventre, ou une forte compreflion decettd
partie par l’effieu d’ une voiture, fans qu’il y ai*
eu aucun défordre au-dehors; & à l’ouverrurë
du cadavre, l’on a trouvé une portion du foye
déchirée, la veine-cave rompue, &. un épanchement
dans tout le bas-ventre :>fouveot auffi
le mal paroît très-étendu au - dehors,! comme il
arrive lorfque i’échymofe fe répand au-loin, &
cependant la guérifon n’en efi q!ue: plus facile;
& beaucoup plus que quand Te fâng efi raf-
femblé dans un. feul foyer, comme dans l’épanchement.
Tant que le» effets de la Contufion
fe bornent à la partie contufe,' & - qu’ils n’ont
lieu ,que fur des chairs qui • amortiffent l’effet
du. .coup, l’on n’a point beaucoup à craindre.
Mais fi le corps contondans rencontrent des os
qui puiffent communiquer le mouvement à raifon
de leur réfifiance, l’ébranlemetu ou la com4
motion devient générale, & l’origine du fyf-
tème des nerfs , en en éprouvant les effets ,
tombe dans une atonie qui fouvent eft fui vis
affer prompremenn de la mort. Ainfi , dans les
batailles , on voit périr en quelques heures,
ceux dont les membres ont été emportés, par
un boulet de canon; quoique l'amputation ait
été convenablement faire, non-feulément la partie
frappée tombé alors dans une ftüpéfaclion com-
pletre .qui empêche tout engorgement , mais
encore les effets de cette ftupéfaélion, fe communiquent
jufqn^m foyer de la vitalité, qu’eli«
éteint en quelque fo ire .. .