
le traitement dç la Catara&e membraneufe. Cette
Catarade eft le' plus fouvent fécond aire, comme
le remarque trèv'bi-jn M. Hoin. Lite fui d'abord
découverie par MM. de la Peyronie & Morand,
& quoique plusieurs Praticiens en aient depuis
fait mention , cependant elle n’étoir p.oinr uni -
verleilement. admise , jnfqii’à ce que M. Hoin. en
eût fait une mention exprefle. Voyez le fécond
volume des Mémoires de l'Académie Royale de
Chirurgie. Quoique* dans le cas qus fait le fujét
du Mémoire de M, Hoin * la ‘maladie ’fut la
fuite d'une inflammation qui furvint à l’opération |
par abaiflement, néanmoins elle lui efl fouvent
antécédente, & fans aucun vice de criffallin, ainti
qu’il ’ confie _ par les Obferxations de d’Héifier
de Wiedemann, Lançifi, de Richter & autres.
M. Wathen , en pareil cas, propofe le procédé
fui vaut. 11 faut ouvrir la cornée de. la même manière
que fi l’on vouloit extraire le criftallin, &
çonféquemment avec les mêmes inftrumens. En-
fuite on cherchera avec un inftrumem pointu,
moufle &d’or, tel que l’aiguillé à Cataracte, à emporter
■ un monceau‘ de'f ta c;apfule, & pour cela
on dirigera la portion, courbe fous le lambeau de
la.cornée, & on continuera d’emporter en-haut
jufqu’à ce que la pointe toit parallèle avec le
petit cercle de l’iris;' alors on la tournera vers
îa pupille qti'on lui fera dépafîer; on piquera la
Çaiaraéle membraneufe, en tournant-tout à l’entour,
enmême*tems qu'on l’entraînera vers foi. S’il
fç préfente quelque difficulté, on aura recours
à une,paire de pinces dont les mors feront extrêmement
fins, telles' que celles qui font repré-
fentees dans nos Planches. On les introduit à travers
la pupille ; on faifit légèrement la* capfule avec
leurs pointes ; ôn la détache fucceffïvcment dans
toute la circonférence des adhérences qu’elle peut
avoir, & on cherche à l’enlever entièrement. 11
efl rare que'cette opération ne foir point fuivie
de l’ifiue d’une portion dé l’humeiir vitrée , à
raifon du déchirement de la membrane hyaloïde
qui a prefque toujours lieu en pareil cas; mais
on fait ce qu’on doit penfer de cet inconvénient.
V oy e z , pour de plus grands détails-, l’ouvrage
de cet Auteur publié en 178$ à Londres, & le
Traité de la Cataraéle dü,D. Wenzel, qui a paru
à Paris en 1786, ( M . P j-tj t -R a d e l .)
CATHETER. Ka0Wnp de R*TitV0c« infundere,
parce qu’on porroit au-dedans de l’urètre moyens
nant çet inflrument * les remèdes que les circonf-
tances rendaient r.éceflaires. Les cathéter étoient
donc vraifembiablement autrefois ce que nous
appelions, aujourd’hui des fondes' ou des aîgalis.
On défigne actuellement, fous ce nom, un inftru-
méni recourbé de manière à être facilement intro-r
duit dans l’urètre chez l’homme , ayant dans
route fa courbure, une canelure qui règne le long
de la convexiré. On emploie le Cathéter tant pour
s’gflurer de ia préfence de la pierre dans la veflie,
i|ue pour fervir de guide aux différens lithotomés
• & conducteurs v. fi tés dans l’opération de la taille;
j. On trouve l’hiftoire dé cès inftrumens dans les
Auteurs les plus anciens de Chirurgie. Paul
parle de plu fleurs fous le nom de rvvw'ym vrai-
; temblablcment par corruption du mot n'tpavat
! fiphon. Les cathéter ont différentes courbures, &
h leur pavillon fe prolongent plus ou, moins, félon
i les différentes méthodes dé tailler dans iefquelles
ont les emploie : nous reviendrons fur tous ces,
objets à l’article de la T a i l l e /. (M. Petit-
Radel
CAT HETERISME. Ka9sT»/»io-(«o’ç, CathcteriJmus/
On défigne ainfi l’opération par laquelle on porte
lé cathéter dans la veflie , en faifant parcourir à
: fa partie courbe, toute l’étendue du canal de
; l’urètre. Cette opération n’eft néceflaire que dans
. les cas où il faut s’affurer tant de l’état du col
i & de la cavité 'de la veflie, que quand on veut
reconnoître quelques calculs ou procéder à l’opération
delà taiile, félon la méthode latérale, &
les autres où l’on attaque la veflie par fon col. Il
efl des règles qu’il faut fuivre dans ces différens
cas, mais fur Iefquelles nous n’infifterons point
pour le moment ; nous remettons à en parler
ïorfque nous traiterons de la manière de fonder,
& des différentes méthodes de tailler^ Voye{
les articles Sonde , Sonder & T ailler.
(M. Petit-Radll.)
CAULEDON , foits entendu. ; de
, Kauxn'J'ov, in modum radicis. C’eft une fraèlure dans
laquelle les extrémités d’un os long fpnr rompus
de la même manière qu’une tige ou tronc de chou ,
en laiflanr plufîeurs inégalités qui s’emre-touchent
encore. La définition de Galien n’eft pas tout-à-
fait conforme à ce que les Auteurs font fignifier
au Cauledon, ainû qu’on le peut voir dans les
Commentaires fur le Livre ïLp/A/>8/>a>’v d’Hippocrate.
Paul, qui a mis en vogue cette nomenclature,
diftingue encore les fraétures en P*<f>«vn<JVy
& cnjtüMciVy, ainfi qu’on le peut voir en chacun de
ces articles & à celui de Fracture- ( M. P e t i t *
Radel.)
CAUSTIQUES, de je brûle. On donne
ce nom à dès fubftances qui ont la propriété de
difloudre les parties foiides du corps animal ,
auxquelles on les applique. Leur ufage efl indiqué
dans certains cas où il s’agit de féparer du refte
du corps quelque partie viciée, ou d’en détruire
le tiflu de manière quelle puifle s’en détacher
fponranément, ou être facilement enlevée par
quelque moyen méchanique. On les défigne aufli
fous le nom de Corrofifs & d’Efcarotiques,ainli
que fous celui de Cautère potentiel , par
oppofirion à celui de Cautère actuel , que
l’on donne à certains corps dans un état d’igni-
tion, & dont on fe fert dans la même intention
que des précédens.
L’opération des Cauftiques, tant que les parties
fur Iefquelles on les applique conférvent de
ia vie, efl toujours accompagnée de douleur; portée
à un certain point, elle irrite tout le fyftème animal,
& peut donner lieu à divers accidens fâcheux.
Dans un-degré plus modéré, elle excite de l’inflammation
dans les parties voifines de celle qu’elle
détruit, effet fouvent utile pour amener une
bonne fuppuration, & accélérer la cicatrifation
de certains ulcères; mais qui a fouvent les con-
féquences les plus pernicieufes, comme on n’en
a que trop d’exemples dans les cas de cancer ,
traités injudicieufement par ce moyen. Voye{
Cancer & Ulcère.
Il y a beaucoup de fubftances qui agiffent
comme Cauftiques fur les matières animales. Les
acides minéraux dans un état de concentration
poffèdent cette propriété dans un très-haut degré;
mais l’application en efl difficile à caufe de leur
fluidité , qui fait qu’on ne peut pas aifément cir-
confcrire leur aétion fur les parties qu’on veut
confumer, & qu’ils s’étendent fur les parties voifines.
L’on s’en fert cependant quelquefois au
moyen d’un pinceau dont on touche les fongo-
firés_, les os cariés, & les autres parties qu’on veut
détruire,.
On le fert beaucoup plus fréquemment dans
ia même intention de i’aikali fixe végétal privé
d’air fixe. Réduit par l’évaporation à un état dè
parfaite ficci té, après avoir fubi cette préparation
, il conflitVie ce qu’on appelle la p ie r r e a
Cautère-, qui efl d’un grand ufage en Chir-
rurgie. On s’en fert préférablement à tout autre
corrofif, iorfqu’il s’agit d’ouvrir quelque cavité,
comme celle d’un abcès, ou de quelque tumeur
enkyftée au moyen duCaaflique. Voyc[ Abcès.
Les acides perdent toute leur-Caufticité lorf-
qu’ils font combinés avec les alkalis, ou avec
des terres ; mais ils ne la perdent point par leur
combinaifon avec les métaux. La folution de mer-
cdbe dans le double de fon poids d’efprit de
nitre fumant, connue fous le nom de liqueur
de Belloste , efl un puiflant Cauftique, ainfi
que la folution d’argent dans le même acide,
qui, concentrée & réduite par. le feu à un état
folide, forme la Pie r r e in f er n ale. L’acide
niarin combiné avec l’antimoine, forme la préparation
connue fous le nom de B eur r e d’antimoine,
un des Cauftiques les plus forts que
nous connoiflions. Mais la plupart de ees Cauftiques
ont le même inconvénient que les acides;
c efl-à-dire qu’à caufe de leur fluidité l’on ne
peut pas aifément limiter leur action aux parties
fur Iefquelles on iyeut; les; faire agir. La. pierre :
infernale, à caufet :de fa folidité efl beaucoup
plus facilçà maniery &• elle joint à *cet avantagé;
celui-d’être un Cauftique! très^aélif, i& d’être i
en même^temps. îcdui! de îous dont T’ifritarion
s étend le moins fur les parties voifines de celles ■
avec Iefquelles il entre en contacT.
- Ces fubftances ï carrolives diffèrent beaucoup
entr elles quant à leur degré d'activité; il y en
* font trop foibles pour attaquer les parties
ui ont une certaine folidité, & qui cependant
étruifent très-efficacement celles dont le tiflu
eft plus lâche, telles que les excroiflahces fon-
gueufes. des ulcères. Ainfi , Palun privé de fa par-
aTue^e 9 & qui prend alors le nom d ’ atuh
brûlé, rèuffu affez bien dans cette dernière inren*
U°n. On fe fert aufli, pour le même but, des
feuilles de fabine réduites en poudre, de fucre
blanc, &c. quoiqu’on ne puifle regarder ces derniers
que comme de très-foibles efcaroiiques.
Voye{ Ulcère fongueux.
On a cru qu’il pouvoit y avoir lieu dans certains
cas, tels que ceux d’ulcères vénériens, â
donner la préférence aux Cauftiques mercuriels
fur ceux d’un autre genre, en raifon de la propriété
fpécifique du mercure : il ne paroît cependant
pas que cette opinion foit foqdée. On voit
les préparations de cuivre & la pierre infernale
produire, dans les affeétions vénériennes où
1 ufage de cès fortes de topiques' èft néceflaire,
tous les effets quon pourrait attendre des premiers
; mais on fe fert fréquemment dans lés cas
de cette nature de précipité rouge, préférablement
à d’autres Cauftiques., parce qu’il efl moins
fujet à s’étendre Si à.fe fondre. On en’ dans l’ufage
de le mêler àvec des ongifens; mais cette p&
camion eft rarement néceffaire, 'fouvent ce
mélange en diminue beàucoùp trop l’aélivifé. Il
vaut mieux ,• li <)n ne veut pas 'l’employer féul,
le mêler avec! partie égaléou deux partiel d’alun
calciné.
Le mercure fublimé corrofif eft un Cauftique
beaucoup plus dangereux que le précipité rouge-,
parce,que l’humidité des parties fur lefquellei ôn
l’applique, le diffdUf facilement; qu'en cet- état
il s'étend de côté dauire, & qu'il-peut mêmè
être abforbé & occafiobner les 'fÿmptômes lès plus
funeftes. On ne doit pas cependant le rejétter ab-
folument, parce qu’il a réulTt dans dis cas où
d’autres corrofifs ne produifoiem aucun1 effet. Il
eft bon de fe Convenir', lorfqu’on fait ufage des
Cauftiques tiiercuriels, que- leur application a
fuffi quelquefois- pour bccafionner une faliva-
tion.
L arfenic-eft encore une fubfiance qui a^it
comme un puiflant Cauftique fur le folide anjnnàl j
op ? même qu’il y' avùït: dans !fa - manière
dàgir quelque chofe de fpécifiqué contre le can.
cerj mais' quelque avantage qù'on ait cru en
retirer dans- certains cas, 1 expérience a prouvé
quon ne pouvoit l’employer Tans' beaucoup de
danger, V ofe i ASsBiiic & CÀrittrR. V
^ L’aéiîon des Cauftiques leS'plûs puifians, celle
:du moins W W S H de leur ufagê ’ê'fi Cbi-
rurgie, fuppofe toujours une certaine énefgie
du principe vital. Celle de la pierre à Cautère ,
elle-même, eft bien plus vite & plus prompte
chez les-fujetS ou 'les pouvoirs1 vitaux Ont toute
•leur aflivitè , que chez ceux où‘ils'(bat dirai,
tnués. êt alfoiblis. -