
S i8 F O R
on le -voit dans la Planche fepîième, relative à
cet article. Si la tête étoir engagée & ferrée dans
le détroit, il faudroit, avant de la rouler ainli,
l’ébranler un peu & la repouffer de quelques lignes
en portant alternativement l’extrémité du Forceps
vers l’une & l’autre cuiffes de la femme. En roulant
la tête, & lui donnant une polition tranf-
verfale, il faut baiffer de plus en plus le bout de
l’inftrumem, & le porter un peu vers la cuiffe
gauche. On tirera ainfi pour l’entraîner dans
l'excavation du balfin -, & quand elle y fera parvenue,
on la fera rouler de nouveau pour ramener
l'occiput derrière la fymphyfe du pubis,
& l’on continuera de l’extraire , comme nous
l’avons prefcrit précédemment, c’eft-à-dire, en
relevant peu-à-peu l’extrémité du Forceps, &
en tirant à foi. Pehdant qu’on agit ainli fur la tête,
la perfonne qui tient le corps, Cuivra tous les mou-
vcmens > pour que le coin éprouve aucune torfion.
Si la tête eft arrêtée par fa bafe, de manière
que l’occiput touche le facrum, & la face le
pubis, au lieu de relever le tronc de l’enfant
vers Le ventre de 1a mère, il faudra le porter
un peu en arrière. On introduira les branches du
Forceps comme dans le cas précédentj mais au-
deffus du corps de l’enfant, en les eonduifant
du bout de quelques doigts jufqu’au-delà des
côtés de la mâchoire inférieure. On en tiendra
l’extrémité un peu plus haut que dans le premier
cas, fi la tête occupe le fond du balfin *, & le
plus haut polfible, fans nuire à l’enfant, lorsqu'elle
eft arrêtée .au détroit fupérieur. L’inftru-
ment placé comme il conviendra, on procédera
à extraire la tête de la manière^fuivante. Quand
elle eft au détroit" fupérieur , on l’ébranle un
peu pour d’abord la fkire remonter Sl détourner
enfuite la face plus aifément de derrière le pubis
, ce qui fe fait aifément, quand on a 1 attention
!de baiffer davantage l’extrémité de 1 infiniment
. & de l’incliner un peu vers la cuiffe, du
côté où l’on dirige la face. Ayant placé le plus
grand diamètre de la bafe du crâne, félon le plus
grand du détroit fupérieur , on doit tirer fur 1 inf-
trument dans une direction qui tendroit à pàffer
obliquement fous la cuiffe gauche , fi l’on veut
entraîner la tête dans l’excavation du baflin, où
on lui fait exécuter aufli-tôt un autre mouvement
de rotation, par lequel on ramène la face
fous le pubis. Pour achever d’extraire la tête,
dès qu’on l’a mifë à l’endroit que nous venons
d’indiquer relativement au détroit inférieur, on
tient le Forceps de la main droite, feulement
placée à fon extrémité, & l’on aplique la gauche
contre le périnée, au-deffous du col de lenfant
qu’on fou tient alors du bord radial de l’indicateur ,
en forte que ce foit fur ce doigt que fe paffe le
centre du mouvement que la tête doit décrire, en
fe dégageant, & non fur la fourchette. On t.ire
à foi de la première main, en relevant peu-à-
"F O R
peu les branches de l’inftrnment, & en les portant
alternativement vers l’une de l’autrè cuifles,
jufqùa ce que toutes les parties de la face & du
vertex fe foient dégagées fuccdfivement de deflous
le pubis. Si la tête n’étoit retenue que par le
détroit inférieur, pn n’auroit que plus d’avantage,
tant pour ce qui regarde l’introduélion des branchés
du Forceps, que pour i’extraélion de la tête.
Comment il faut employer le Forceps, dans le cas
■ où la tête ejl retenue dans une Jituation tranfver*
ƒale , apres la fortie du iront.
La bafe de la tête s’arrête ordinairement de
cette manière, au détroit fupérieur, quand l’enfant
vient par les pieds. On doit s’attendre à cet accident
, quand la difiance du pubis à l’angle facro-
vertébral, eft au-deffous de trois pouces & demi
d’étendue. Dans ce cas l’occiput répond quelquefois
au côté gauche du baflin , & d’autres fois au
côté droit *, ce qu’il convient de remarquer pour
l’application du Forceps. Quand l’occiput eft
au côté gauche, on incline d’abord le tronc, &
les bras de l’enfant vers la cuiffe de cé côté, &
on les fait tenir comme nous l’avons dit plus
haut. On introduit enfuite la branche femelle vers
le côté droit du balfin,.en dirigeant fon extrémité
au moyen de quelques doigts de la main
gauche, jufqu’au de-là c\u menton de l’enfant,
& un peu plus fur la joue droite, pour qu’elle ne
s’arrête pas dans la mâchoire, qu’elle ne s’engage
pas dans la bouche, & ne rencontre pas
ïe nez dans fon trajet. On plonge cet infiniment
dans la même direction à la hauteur du
front de l’enfant, enfuite en le pouffant du bout
des doigts qui lui ont fervi de guide, & qu’on
place alors fous fon bord poftérieur, où convexe i
on le fait paffer fur le milieu de la face,\& fur la
tempe gauche , pour le conduire fous le pubis
^pendant qu’on batffe de l’autre main, mais infen-
fiblement, fon extrémité externe , & qu’on tourne
direélement à l’horizon, le bouc du crochet qui la
termine. On infinue l’autre branche au devant du
facrum, & à la même hauteur que la première,
ainfi qu’on le voit dans la fepîième Planche, relative
à cet article. On les réunit enfuite , & on les
affujeftis convenablement -, on rire d’abord le plus
en bas pofiîble, jufqu’à ce que là tête ait franchi
les détroits, en obfervant à mefure quelle def-
eend , d’incliner un peu l’extrémité du Forceps,
vers la cuiffe gauche. Mais aufii-tôt quelle en
parvenue dans le fond du baflin, on ramène l’oc-
cipüt fous le pubis, en relevant le bout de l’inf-
trument, & en le portant vis-à-vis de la fym-
phyfe, pour procéder comme dans la première
poûtion.
On placera le Forceps de la même manière,
dans le cas ou le derrière de la tête répondrok
au côté droit dit baflin, avec cette différence
néanmoins que la branche mâle foit fous la fy01*
F O R
p'hyfe du pubis, & la femelle au-devant'du facrum. i
On infinuera d’abord la première vers le côté j
gauche du baflin, où eft la face, après l’avoir
portée à une hauteur convenable , pour que fon ’
extrémité embrafle le front-, on la conduit fous ■
la fymphyfe, en la pouffant du bout de plufieurs
doigts de la main droite, qui lui ont fervi de
guide, & qu’on applique alors fur fon bord convexe,
pendant qu’on baiffe infenfiblement & autant
qu’on peut , fon extrémité , en tournant la
pointe du crochet en bas. On introduit enfuite
l'autre branche, en fuivant le facrum ; lorfqu’elles
font réunies, on fàifit l’inftrument des deux mains,,
la gauche étant placée à fon extrémité, & la droite
au milieu. On rire d’abord en bas, & en portant
un peu la première main vers la cuiffe droite
de la' femme, où eft le corps de Tenfanr. Quand
la tête a traverfé le détroit fupérieur, on.la roule
dans la cavité du balfin pour ramener l’occiput
fous le pubis, & on achève de l’extraire comme
à l’ordinaire. Toutes ces manoeuvres du Forceps
font l’abrégé de cellès qu’on trouve dans la nouvelle
édition de VArt des Accouchemens, qui a j
paru à Paris’ l’année dernière*, les Planches font {
prifes du même Ouvrage. ( M. P et i t >Ra d s z . ) j
FORE'ST ( Pierre) plus connu fous le nom
de Petrus F on fiu s , naquit en 1522 , à Alcinsër,
dans les Pays-bas. L’éducation de Forefius fut
très-foignée : aufii les progrès qu’il fit dans les
divers genres d’étude auxquels il fe livra, furent
ils rapides. La Jurisprudence fut l’état qu’il
choifit d’abord \ mais fon efprit avide de cqn-
noiffances dont l’objet fut fixe, abandonna bientôt
ce champ aride, pour celui de la Médecine
, où les Sciences qui s’y rapportent font germer
& fleurir tant de connoiffances fi fat is fai-
fan tes. Louvain fut 1 Univerfixé où il étudia
d’abord *, de-là il paffa en Italie , & s’établit à
Padoue, où il devînt l’élève du célèbre Véfalej
& enfuite il parcourut les écoles les plus renommées*,
& notamment celle de Bologne, &
autres où il s’attacha aux plus grands Profefleurs.
Muni de toutes les connoiffances que les voyages
lui avoient procurées, il entreprit celui de
Paris, & vint augmenter le nombre des élèves
de Sylvius qui enfeignoit l’Anatomie avec rant
de diftmélion. Le Piofeffeur affuré du grand
fonds de connoiffances de Forefius, le plaça
à Pluviers , petite ville de la Beauce* pour y
pratiquer la Médecine. Il y pafTa un an > d’où
il alla en fa patrie , pour y prendre un établif-
femenr. A peine y fut-il connu, que la ville
de Delft le nomma Profeffeur en Médecine. Une
maladie contagieufe où le grand favoir de ce
Praticien eut occaiion de fe développer, le fit
connoître au loin. La ville de Leyde l’appel la
pour former fon Univerfité, & lui donna une
place de Profeffeur en Médecine. Ce fut lui j
*loi fit le difeours d’inauguration de cette
ccole d’où eft fortie cette pépinière de grands
F O U
Hommçs, qui, par leurs hautes connoiffances,
ont tant contribué au bonheur de l’humanité.
Foreftus étoit honoré & aimé dans fa place j il
jouiffoit de tout ce qui peut contribuer à la fa-
tisfaélion de l’homme ici-bas*, mais ce fenti-
ment qui rappelle tout individu expatrié dans
les propres foyers, vint le tourmenter fur la fin
de fes jours. Il céda , & vint à Alcmaër$ mais
à peine eut-il reçu les embraffemens des Tiens,
qu’il termina fa carrière. Il mourut en 1597 ,
dans la foixante^quinzième année de fon âge. Il
fembleroit, d’après le tableau que nous venons
d’efquiffer de la vie de Foreftus, que cet Auteur
ait peu fourni à la Chirurgie *, mais il ne faut
que lire les ouvrages qu’il nous a îaiffés pour
être détrompé. On les trouve feus ce titre, Obfer
vationum & curationum me die inali um ac chirurgie
arum opéra omni a. Francofuni, 1623. In fo l.
Il en eft paru une édition à Venife, en 16117
mais elle eft inférieure à la première. Les Od-
fervarions médicinales en contiennent un grand
nombre qui ont rapport à la Chirurgie*, mais
celles qui paroiffent fous ce titre font infiniment
plus détaillées. Il rapporte d’abord les faits,
raifonne deflùs ce qu’ils offrent d’intéreffanr, y
en ajoute d’autres femblables, ou à-peu-près ,
pour en faire le parallèle , méthode qu’on ne
j lauroit trop apprécier , fur-tout quand elle a pour,
bafe un bon jugement. Tout ce que Foreftus
rapporte, annonce fes hautes connoiffances en
Chirurgie, & eft une preuve que cette branche
de l’Art de guérir eft capable de bien s’étendre
& fournir , lorfque les rameaux font laif-
fés à un Médecin prudenr qui les dirige convenablement.
( M . P e t i t -R a d e z .)
FOUBERT (Pierre,) Maître en Chirurgie
de Paris, Lieutenant du premier Chirurgien dti
Roi, Tréforier de l’Académie de Chirurgie ,
Chirurgien de la Cour du Parlement, &. en
chef de l’Hôpital .de la Charité, mort en 1766.
M. Fouberr a joui d’une très-grande célébrité
comme Praticien. On n’a d’autres ouvrages de.
lui que différens Mémoires & Obfervations qui
indiquent combien cet homme avoir le génie
obfervateur. Nous n’en rapporterons feulement
que les titres;,
Nouvelle méthode de tirer la pierre de la vejjie.
Ohfervadon fur une conformation particulière de
la yejjze.
Ohfervadon fur une pierre utérine.
Quelques Remarques fur la fiflule lacrymale.
Mémoire fur différentes efpèces d’anévrifme faux.
Mémoire fur les grands abcès du fondement.
Obfervation fur une carie du fcius maxillaire,
guérie par Vùfage du féton.
Procédé dans le traitement des f raclures du col du
fémur.
On trouve tous ces objets inférés dans les