
naire que le ^gonflement de la racine fait; éproü-
v er à les parois, mais qui augmentant en inten-
- té , ne manque pas, pour l'ordinaire, d'aftefüer
les parties voiflnes. L ’inflammation de ces organes,
quelle qu’en foit la caufe , eft toujours
accompagnée d’une douleur plus forte que cell'p
qui réfulte généralement d’une affeélion du même
genre en d’antres parties du corps, à caufe de
l ’adhérence intime des parties molles aux o s ,
qui ne leur permet pas de fe prêter à la diften-
iion des vaiueaux qu'occafionne néceffairement
l ’état inflammatoire.
Les remèdes, qui en général réufîifient le
mieux pour combattre l’inflammation, font aufli
ceux qu on emploie avec le plus de fuccès contre
la maladie dont nous parlons, quelle qu’en foit
l ’origine. Les faignées locales qu'on fait en fea-
rifiant les gencives avec une lancette, ou en appliquant
des fangfues à l’extér:eur , donnent quelquefois
un foulagement marqué -, quelquefois une
faignée du bras produit le même effet, comme
on le voit fréquemment chez les femmes enceintes
•, quelquefois on applique avec avantage
un véficatoire à la nuque , ou derrière l’oreille.
L ’opiutn eft encore ici un remède très-utile} il
faut le donner en. dofe fuflifante pour appaifer
la douleur •, un calme de quelques heures, procuré
par foti moyen, diminue l’irritation, & par-
là même l’inflammation, qui en efl la confé-
quence. Les cataplafmes émolliens, les fomentations
, les bains de vapeurs, font aufli très-utiles
dans bien des cas. En per révérant -dans l’ufage
de ces divers moyens, on appaife 'enfin l'état inflammatoire,
celui du moins des parties extérieures
, on bien il fe forme un abcès a la genciv
e, qui le termine. ( Voye\ G e n c iv e .) Mais
quoique le malade éprouve du foulagement, il
arrive fouvent qu’il reflent encore une douleur
plus ou moins vive, qui l’expofe à de nouvelles
attaques d’inflammation. En .pareil cas, on doit
çonfeiller l’extraclion de la Dent, qui efl alors
Le fëul remède fur lequel on puifle compter.
Lorfqu’on arrache une Dent, nous avons Con-
feilié de procéder à cette opération d’une manière
lente & graduelle -, cette précaution efl particulièrement
qécefiaire dans les- circonfiances dont
nous parlons; car fi la douleur & l’inflammation
font occafionnées par le gonflement des racines,
( c e dont en ne peur jamais êne inftruir qu après
l'extrgélion ) , on court plus que jamais le danger
de les rompre par. un mouvement trop brufqne ;
& leur portion viciée demeurant dans l’alvéole en
cobféquence de cet accidenr,' laifTe le malade
expofé a tous les fâcheux fymprônves dont on
cherchoit à le.délivrer.
L ’expérience a-f?it voir qu'une Dent, qu’on venait
d’arracher, peuvoit te fixer de nouveau dans
l ’alvéole, & les Praticiens en conféquence recommandent
, particulièrement lorfqu’on a arraché
unç Dent qui n’a point été endommagée par la
carie, de la replacer & de la lier aux Dents voi-
fines jufqu’à ce qu’elle foit fuffifaminent affermie \
mais il efl bonxde faire obferver que cette pratique
manque fouvent de fuccès lorfque la Dent
qu’on replace fe trouve dans un état d inflammation
à fa furface extérieure , & qu’on ne doit y
avoir recours quç lorfque les racines font parfaitement
faines, & que leur période, ni leurs
alvéoles n’ont pas fouffert.
Des douleurs nerveufes des Mâchoires.
Il y a une maladie qu’on a fouvent confondue
avec les maux de Dents, ou qu’on a attribuée à
quelque affedlion de ces organes , quoique dans
le fait elle paroifle tenir à une caufe toute diffé-
1 rente \ c’eft une douleur dans quelque partie des
mâchoires qu’on pourroit appeller nerveufe. Nous
croyons devoir en parler ic i, parce que les opérateurs
y font fouvent trompés, & qu’il leur eft
fréquemment arrivé d’arracher des Dents fhines
pour n'en avoir pas connu la nature.
Cette douleur attaque indifféremment divèr*
fes parties des mâchoires ; St comme une Ample
douleur ne peut donner aucune idée de la nature
du mal, on foupçonne une Dent, & l’on
fe détermine peut-être à l'arracher -, mais la douleur
continue, avec cette différence qu’elle paroît
fixée fur la racine de la'Dent voifinè. On fe per-
fuade alors qu’on s’eft trompé fur la Dent qu’il
falloir arracher, & l’on arrache celle qu’on croit
avoir plus de raifon de fufpeéler -, niais cette opération
n’a pas plus de fuccès que la première. On
i a vu des cas do cette nature, où l’on a arraché fuc-
ceflivemem toutes les Dents d’un côté de la mâchoire
affeéjée, fan; faire-cefler le mal-, d’autres
fois le fiège de la douleur a paru s'étendre davantage,
St fe fixer enfin fur le côté de la langue.
On a tenté quelquefois lorfqu'elle affeéloit
la mâchoire, de faire des incifions profondes fur
cette partie, & même de perforer l’os & de le
càutérifer -, mais toutes ces tentatives ont été également
infruélueufes.
Tous tes faits femblent prouver que la douleur
dont il s’agit , n’eft point l'effet d’une maladie
organique de la partie, mais qu’elle dépend d’une
j affection purement nerveufe. Ce qui confirme cette
opinion, c’eft que le mal eft fouvent excité ou
, entretenu par quelque affection de l’ame-, phénomène
dont M. Iiuntera vu un exemple frappant
chez une jeune perfonne. Le retour périodique
des fymptômes, qui. reviennent quelquefois de la
manière la plus régulière à des époques déterminées
, 'tend à prouver la même çhofe.
Cette périodicité du mal a fait préfumer qu’on
l’atraqueroit avec avantage par le Kinkina, & nous
avons en pareil cas employé ce remède en hautes
dp fes avec le fuccès le plus complet j mais on n’eft
pas toujours auffi heureux. On a vu des cas où
cette maladie, après avoir duré plufieurs années
& avoir réfifté au Kinkina, a cédé à Tufage de
la Ciguë ‘j on en a vu d’autres où le bain froid ,
& particulièrement lé bain de mer, a été de là
plus grande utilité \ mais il.y en a , 8c heureufe-
menr ils ne font pas en grand nombre, où tous
ces moyens font absolument inutiles. '
Après avoir parlé des maux de Dents & de
leurs principales caufes, il nous refle à confidé-
rer encore quelques àfîèclions de ces organes qui
demandent les,foins du Déntifte. Telles font pàrr
ticulièremenr l’ébranlement des Dents & leur mau- •;
vais arrangement.
De Vébranlement des Dents.
Les Dents devraient naturellement demeurer
fermes dans leurs alvéoles jufquës à la vieillefle;
mais elles font fujettes à s’ébranler par différentes
caufes qui tendent même quelquefois à les
faire tomber de très-bonne-heure,- d’où réfultent
beaucoup de défagrémens & de fouffrances, qui
méritent l’artention du Praticien.
Les Dents font fouvent ébranlées par l’aélion
de quelque force extérieure , ordinairement en
conséquence d’accidens, tels que des chûtes, des
coups; quelquefois par l’effort qu'on a fait pour
arracher une Dent voifine. On raffermit ces Dents
en les enfonçant autant;,, ciu’il eft poffible dans
leurs alvéoles, en Ie§ aur Dents voifines,
& en ne permettarwau malade que des alimens qui
ne rendenr.pas la maftication néceffaire.
Chez les jeunes gens, lorfqü’uneDent fe trouve
ébranlée par une caufe de la nature de celles dont
nous venons de parler , elle fe raffermit aifément
û l’on a foin de la fixer dans fa place par une
ligature convenable ; & c’eft ce qui a lieu , même
quoiqu’elle ait été complettement arrachée de fon
alvéole, pourvu qu’elle ait été replacée de bonne
heure. Mais chez les. perfonnes plus âgéeè, cette
opération ne réuftit pas toujours-auffi bien, par
des raifons faciles à comprendre.
Les Dçnts s’ébranlent fréquemment en- con-
féquence de di ver fes affeélions des gencives qui
deviennent molles. & fpongieufes j, & fe féparent
enfuite, non-feulement du col de la Dent, mais
«uffi de leurs racines. C’eft ce qu’on voit arriver
quelquefois à ceux qui ont fait un long ufage
de mercure, ou qui font affeélés du feorbut. Les
abcès des gencives, particulièrement ceux qui
affeélent les alvéoles, tendent auffi à diminuer la
folidité des Dents. Voye% Gencives, Voye\ à
,lcle ^ Lv iol es , ce que nous savons dit des
jnjlad’es propres de ces organes qui caufent
1 ébranlement & la chûte des Dçnts,.
Du Tartre des Dents.
Une autre caufe qui contribue fréquemment à
Atcr aux Dents, leur folidité, ç’efl l’accumulation
A>\ne fubflance terreufe à leur furfaçp > quj s’étend
Çhirurfpc, Tome J/r JI,* Tartif,
foTïVent Jufques for leurs racine? * en détache les
gencives, & même s’infinue quelquefois jufques-
dans les alvéoles. Cette fubftance , qu’on appelle
vulgairement le tartre des Dents, eft une matière.
calcaire qui paroît être dépofée par la fa?
live, de la même manière que celle qui forme
la pierre dans la veffie fe fépare de l’urine. Peu
de gens ont les Dents parfaitement exemptes-
d’un pareil fédiment, mais les uns y font beaucoup
plus fujets que les autres, & il n’eft pas
rare de voir des Dents qui en font totalement
recouvertes peu de femaines après avoir été foi-
gnenfement néroyées.
Il y a certaines parties des Dents qui font
moins que d’autres expofées au frottement, telle*
font celles qui forment les angles rentrans entre
deux Dents voifines, & la partie du col de
la Dent, où fe trouve un petit enfoncement circulaire.
La falive, ou d’autres fluides ftagnans dan*
ces cavités, commencent à y former un dépôt,
qui d’abord fait paraître ces Dents comme fales-
ou tachées, mais ,q u i venant à augmenter, forme
une incruflation qui les recouvre de plus en plus.
La maftication, pour l’ordinaire, l’empêche de
s'étendre fur la partie où s’exerce le frottement;
& comme le mouvement des lèvres en retarde
jufqu'à un certain point l’accumulation à la fur-
face extérieure , la couche de tartre s’épaiffit peu*
à-peu fur les parties feulement dont nous avons
parlé, jufqu’à ce que s’élevantprefqueau niveais
des gencives, elle continue à s’accroître de leur
côté , de la manière à les recouvrir plus ou moins;
elle y occafionne bientôt des ulcérations ; les
alvéoles ne tardent pas à s’affeéler, les Dents perdent
leur foutien , s’ébranlent & finiffent par
tomber.
Cette difpofition des fucs de la bouche à dé-’
pofer une grande quantité de matière terreufe ,
paroît être particulière à certaines perfonnes,. 5c
peut-être à certains tempéramens, quoiqu’on ne
puifle pas dire à quelle efpèce de tempérament elle
ap parlent. El le eft fi forte chez quelques individus,
en qui d’ailleurs on n'obferve rien de particulier ,
que, malgré tous les foins poffibles, ils ne peuven*
en empêcher les effets j que, chez d’autres, la concrétion
fe forme fur tout le corps de la D en t,
& même fur fon fommet , formant quelquefois
une forte de ciment qui lie deux ou plufieurs
Dents enfemble 5 ceci ne peut arriver cependant
qu’à des perfonnes qui font peu d’ufage de leurs
Dents j ou , comme il arrive fréquemment, qui
ont contrarié l’habitude de ne fe fervir que d’un
côté des mâchoires à caufe du. mauvais état des
Dents de.l’auirecôté, ou de ce qu’elles y manquent
d'anragonifies.
U arrive fouvent que ces fortes d’incruftations
commencent pendant une maladie, où le manque
d’ufage d’alimens folides permet aux fluides
de la bouche de féjourner plus- long-rems à la
furface des Dents ; peut-être auffi cçs fluides font*
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