
loppe les doigsfucceflîvement l’un après l’autre,
par des doloires, depuis le bout jufquau haut,
en faifant des croifées fur les articulations des
premières phalanges avec le métacarpe, & des
renverfés où il eft néceffaire pour éviter les
godets *, enfuite on arrête la bande autour du
poignet. .
Ce bandage a été en ufage dans les luxations
& les fra&ures des doigts, pour les maintenir
réduits -, & dans les brûlures, pour les empêcher
de s’unir & de fe cicatifer enfemble.
Le demi-Gantelet né diffère du précédent,
qu’en ce qu’il n’enveloppe que les premières
phalanges des doigts.
Ces bandages font un affez bel effet fur une
main faine , par les circonvolutions fymmétriques
de la bande; mais ils font fort embarraffans^ à
faire fur une main malade St douloureufe. C^eft
principalement à l’occafion du Gantelet, qu on
peut rapporter le précepte général qu Hippocrate
nous a donné dans foo Traité de Officinâ Medici.
et Le bandage le plus propre & le plus convenable,
eft celui qui donne beaucoup de foulsgement
au malade , & qui aide beaucoup le Chirurgien ;
toute fa fcience confifte principalement à favoir
ferrer où il faut, & lâcher où il faut ; mais on
doit fur-tout avoir égard la faifon, pour voir
s’il faut couvrir ou non , c’efl-à-dire , mettre des-
linges & des compreffes fous les bandes, & faire
«n bandage ferré ou lâche, afin qu’on ne pèche
point en couvrant & en ferrant une partie foible
trop ou trop peu. Il faut méprifer les bandages
ajuftés, & qui ne font faits que pour fomentation
& pour la pompe -, car ils font ridicules & fentent
le charlatan, fouvent même ils font beaucoup de
tort aux malades-, & il faut fe fouvenir que les
malades cherchent du fecours , & non pas de.
l’ornement. >? Article de 1 ancienne Encyclopédie,
GARENGEOT (Jacques-René Croiffant), né à
Vitré, en Bretagne, en 1688, in paupertate , dit
Haller, qui pojlerioribus vitee fuoe armis nomen
fuum reférvavit ut effet De Garengeot. 11 vint
étudier à Paris, & après avoir étéfucceffivement
l'Elève de Winfiow & de Meri, Arnaud Thibaut,
Petit, Stc. il fut reçu Maître en Chirurgie ,à Paris,
en 1725, & nommé Démonftrateur Royal en 1728,
il mourut à Parisien 1759, à l’âge de 7 1 ans.
Garengeot a donné plufieurs Ouvrages qui ont
été beaucoup critiqués, & , à dir^ vrai, ils ne mé-
ritoient pas cet honneur 1 celui qui lui a attiré
le plus d’ennemis , eft fon Traité d’opérations de
Chirurgie, qui p*rut à Paris en 1720 , & q.W a
eu enfuite plufieurs éditions. C’eft un précis des
travaux des Chirurgiens célèbres avec lefquels
Garengeot étoit lié ; ce qu’il y dit fur 1 ufage des
tentes, eft pris de Bellofte. H n’a aucun procédé
fixé fur l’ineifion ou la dilatation de l'anneau, en
prenant le mot dilatation dans fon acception la
plus naturelle. Il y a néanmoins beaucoup de
p hçfes intéreflantes dans ce Traité, notamment fur
l’amputation du bras à l’afiiglede l’épaule ; mais oh
ne doit pas compter fur les Obfervations qui y
font rapportées, la bonne-foi^ de cet Auteur
n’étant point hors de toute atteinte du côté de la
vérité *, & , pour prouver ce que nous avançons,
nous citerons le bout de ce nez que 1 Auteur dit
avoir repris après avoir été arraché avec les dents
& jetté dans la boue. Garengeot a décoré fon
Ouvrage de plufieurs Planches qui nom pas peu
’ fervi à le faire valoir dans un tems où leS. Elèves
avoient le feul ouvrage de Dionis entre les mains.
A cet Ouvrage fuçcéda fon Traité des Inftrumens
de Chirurgie, qui eft affez bon , & celui intitulé:
Miotomie humaine & canine. A la tête de celui-ci,
eft-fon portrait avec les quatre vers fuivâns, qui
font trop à fa louange & pas affez à celle de fes
Confrères.
Corporis humani triftes reparare ruinas,
Chirurgos docui imbellefque Jalubribus armis
Luflrari. Hic videant ut tàtos infufa per adus
Meus agitat çorpus cultroque inquirere difeant.
Garengeot eft encore Auteur de plufieurs Mémoires
& Obfervations qu’on trouve parmi ceux
de l’Académie de Chirurgie. 1
GARGARISER. C’eft l’aétion de fe laver la
bouche St l’entrée du gofier avec quelque liqueur.
On fe gargarife ordinairemant avec de l’eau fimple
par propreté -, cette ablution enlève les matières
ümoneufes qui, peudant la nuit, s attachent à la
langue, au voile du palais, & dans le fond de
rarrièré'bouchejjorfqu’on fait ufage de gargarismes
dans des maladies du fond de la bouche, on
a coutume de porter la tête en arrrière, on
retient la liqueur, Si on l’agite, en lui faifant
faire un gargouillement par l’expiration de 1 air.
Quelquefois auffi on injeéte Amplement fa liqueur
au moyen d’une petite feringue-, on panche alors
la tête en avant, de peur qu’il ne s’en introduife
quelque parcelle dans la glotte -, accident qui n’eft
pas â redouter pendant que l’air fort du poumon
dans la manière ordinaire de fe gargarifer.
GARGARISME, médicament topique deftiné
à laver la bouche dans les différentes affrétions
de cette partie.
On compofe différemment les Gargarifmes >
fuivant les diverfes intentions qu’on a à remplir.
La décoéliondes racines, feuilles, fleurs, fruits,
ou femènees, fe fait dans de l’eau, dans du vin
blanc ou rouge, dans du lait, Sic, On ajoute à
la liqueur des fyrops, des mucilages, des élixirs.
En général, la compofition d’un Gargarifme doit
être telle quelle n’ôte pas à la liqueur la fluidité
quelle doit avoir. On a l’attention de ne
peint . faire entrer dans les Gargarifmes de
drogue qu'il feroit dangereux d’avaler. Le cpllyre
de Lanfranc, par exemple, eft un excellent dé-
terfif dans les ulcères putrides de la bouche ;
mais quand on s’en fert, ainfi que de différens
efprits acides Sc cauftiques dans un état de con*
centration , tels que l’efprit de Tel qui arrête
puiflamment le progrès des efearres gatigreneufes,
on touche avec précaution les parties avec un
pinceau chargé du médicament irritant -, & l’on
fait enfuite laver la bouche & gargariler avec
un liquide convenable, avant de permettre au malade
d’avaler fa falive. On fera bien , par la
même raifon, de . ne mêler à ces médicamens
aucune préparation de plomb, ni de cuivre, ni
du fublimé corrofif, ni d autres fubftances véné-
neufes, à moins d’une néceflité évidente; & fi
l’on eft obligé de le faire, on prendra toutes les
précautions pofiibies pour s’affurir qu’il n’en paf-
fera point dam loefophage; on préférera, pour
cet effet, l’injeéîion de la iiqueur avec une ferin-
gue. Voy 1 G ar g arise r . Les drogues fort
amères, telles que I agaric blanc & la coloquinte
font communément proferites de la fcmule des
gargarifmes, comme étant trop défagreables ; l’on
en excepte cependant quelques-unes , telle que
l’abfynthe dont on fait de irès-bon» Gargarilmes
dans les aphtes putrides. La décoction de quinquina
ôrtiefommirésde fapin aveede i'elprir de vitriol
jufqu’à une agféab e acidité, donne une liqueur
antiieptiquq fort convenable dans les efquinancies
gangreneufes.
Les Gargarifmes émollient & anodins fe font
avec les racines d’althéa, les feuilles de mauve,
les femences de lin & do fenngrec cuites dam de
l’eau ou dans du lait. La décoction de figues graffes
eft adoucifiante & maturative. La décoction des
plantes vulnéraires avec du miel rofat eft un Gargarifme
déterfif pour les ulcères de la bouche,
qui n’ont aucune malignité. Lorfqn’il eft queftion
de refferrer St de fortifier, on fait bouillir tes
plantes dans dii vin. L'on fait des Gargari’mes
plus aftringens avec l’écorce de gtenades, les
balauftes, la tormentilte, l’alun. Les Gargr.rîfme-
rafraichiiïans le font avec la décoélioo d’orge S.
du fyrop de mûres, en ÿ ajourant quelques gouttes
d’efprit de vitriol. Article extrait de l'ancienne
Encyclopédie»
F ormules de G argarismes
POUR LES PRINCIPALES INDICATlON'S-
Gargarifme commun.
Prenez d’éfpèces- réfolutives, une once.-
Faites cuire avec r
eau de fontaine, une livre—
Paficz,' ajoutez à la co ature,
de. nitr.e purifié un gros,
Miel rofat , une once. Mê’ez,. ^
Il eft’ utile pour réfoudre l’elquinancie inflammatoire.
Gargarifme acétcux.-
Prenez de vinaigre rofet deux gros 5
Eau de fontaine une livre ;
Miel rofat, une once.
Il eft antiphlogiftique, & s’emploie dans les
mêmes cas à-peu-près que le précédent.
Gargarifme émollient.
Prenez de Racine de guimauve,
Figues graffes > de chacune une once;
Lait de vaches, deux livres, f
Réduifez, par. la coction à uneüvre St demie,
St paficz.
C’eft un bon Gargarifme pour les cas d’abcès
dans la gorge.
Gargarifme volatil.
Pernez de Gargarifme émollient, deux livre?»
Efprit de fel ammoniac, une demi-once.
Mêlez. •
On a recommandé ce Gargarifme comme
préférable aux Gargarifmes acides , dans cerrains
maux de gorge inflammatoires; il difibut St détache
le mucus, dont l’accumulation eft quelquefois
incommode. Il faut l’injecter fréqutmmens
dans la gorge avec une feringue.
Gargarifme adouciffant.
Prenez d’eau de fleurs-de fureau, une livre f
Gelée d’amidon, une once;
Syrop de diacode ÿ une once St demie»
Mêlez.-
C’eft un bon topique pour l’ardeur de la gorge r
cautée par des aphtes, ou dans les cas defaliva-
tion abondance & aciimonitiue»
Gargarifme vulnéraire••
Prenez d’efpèees vulnéraire4, une once;
Eau de fontaine , une. livre.
Faites cuire, paffez St ajourez à la co ature^.
d'e teinture de myrrhe, un gros;
Eau vulnéraire,
Mid rofat, de chacun une once. Mêlez«^
Gn s’tn fert pour cicattifer les ulcètes de la
gorge & de la bouche,.
G irgarifme a n t f ptique*
Prenez de quinquina-, deux onces
de feuilles de ihue, deux pincées y
d’tau de fontaine, deux livres.
! rai tes ci ire, St aioutez à ia colature,-
de camphre d• fions - dans*- le mucilage
de gomme arabique, deux gros.Mêlez.
; On l’i.mploie dans l efquinancie maligne , St 01H
\ ia gangrène commence à le nianifefter^